Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora]

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 Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora]

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MessageSujet: Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora]   Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora] EmptySam 3 Mar 2012 - 0:47

Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora] 5324-110

Pandora & Jon & Nérys

Bonheur fané, cheveux au vent
Baisers volés, rêves mouvants…

    « Tu féliciteras l'heureux élu de ma part, hein ? »

Les yeux rivés sur ses doigts entremêlés, Nérys ne prit même pas la peine de répondre et, livide comme un linge, lèvres pincées et cœur battant, elle quitta gauchement la pièce, littéralement assommée par ce que cet homme ne s'était même pas donné la peine de sous-entendre. C'était comme si un poids, énorme, avait été posé sur ses épaules contre son gré et qu'elle était incapable de le porter toute seule. Ce n'était pas possible. Pas possible du tout. Josh devait forcément se tromper. Faire erreur. Sur toute la ligne.

Le dos contre la porte de l'infirmerie, la jeune femme tenta de retrouver ses esprits. Il fallait d'abord qu'elle se calme et qu'elle réfléchisse ensuite. Être complètement déboussolée ne l'aiderait en rien à supporter le choc. Elle commença donc à calquer sa respiration sur les « tic tac » monotones de l'horloge, puis posa une de ses mains sur sa poitrine. L'exercice fonctionna au bout d'un petit moment, l'autorisant ainsi à fixer la petite boîte blanche que le docteur lui avait donné un peu plus tôt.

Et dire qu'elle était venue pour une simple consultation ! Certes, cela faisait quelques semaines qu'elle se sentait ballonnée et barbouillée pour ne pas dire nauséeuse. Elle avait de lourds maux de têtes, quelques courbatures par ci par là et des étourdissements : en somme, rien dont il ne faille vraiment s'inquiéter. C'était certainement un mauvais rhume. Ou le stress du métier. Rien de plus. Elle était donc passée à l'infirmerie après ses cours d'exorcisme pour demander à Josh quelques médicaments qui aiderait à faire passer la maladie plus vite.

    « Tu as un retard de règles de combien de jours ?

    - Mon cycle menstruel n'a jamais vraiment été régulier alors c'est assez difficile à dire... Pourquoi ?

    - Tu as des difficultés à dormir, la nuit ?

    - Heu... oui. Par contre, j'ai des grosses poussées de somnolence pendant la journée.

    - Et ta poitrine ?

    - Qu'est ce que ma poitrine à avoir la dedans ?

    - Et ta poitrine ?

    - Mmh... Et bien, elle est un peu douloureuse mais je suppose que c'est à cause du stress de l'emploi et euh...
     »

Il avait levé un sourcil, inquisiteur, avant de quitter son fauteuil et de se diriger vers une grande armoire à pharmacie dans un silence presque religieux. Ses yeux s'étaient baladés pendant un instant sur les centaines de boîtes qui s'y trouvaient, puis il en piocha une et la lança sans plus de cérémonie à une Nérys dubitative. Ses pupilles s'étaient agrandies de surprise lorsqu'elle avait lu sur le paquet : « test de grossesse ».

    « Qu'est-ce que...

    - Tu féliciteras l'heureux élu de ma part, hein ?
     »

Et elle était sûre que par '''heureux élu'', Josh pensait à Erwan. Or, elle n'avait jamais touché un homme autre que Jon. Bien sûr, elle était sortie avec lui, mais ça remontait à des années et ils n'étaient jamais allé plus loin qu'une discussion des plus normales. Nérys aimait bien trop Jon pour lui faire ça. Par contre, elle n'arrivait pas à comprendre comment est-ce que ça avait pu leur arriver : leurs étreintes étaient, certes, très intenses, mais ils avaient toujours fait en sorte de se protéger à chaque rapport.

Nérys se perdit alors dans ses souvenirs : leur histoire était celle d'un amour fulgurant aux lendemains prometteurs. Et Dieu seul sait combien il y en avait eut, des lendemains. Des aubes où, le souffle enfin remis de leurs caresses, la jeune femme s'enivrait de lui encore une fois avant de quitter sa chambre précipitamment, de peur qu'on les surprenne ensemble.

Si cette grossesse était vraie, alors rien ne pourrait les séparer, Jon et elle, n'est-ce pas ? Pas même Pandora et ses coups de pouce à Erwan pour la séduire. Nérys était prête à devenir mère (elle s'était escrimée depuis si longtemps à l'être pour tous les orphelins de Mystery), et plus particulièrement la mère des enfants de Jon. Ça oui.

D'ailleurs, que devait-elle faire, maintenant ? Son test de grossesse ? Oh oui, sans doute. Mais devait-elle prévenir Jon ? Nérys jeta un coup d'oeil rapide à sa montre. Non. Il devait être en plein cours. Elle ne pouvait pas se permettre de le déranger. Surtout si cette histoire de grossesse s'avérait fausse. Devait-elle alors demander conseil à Pandora ? Hum... mauvaise idée, là encore : ce serait comme vendre leur secret contre du vent. Et Nérys n'était pas prête de gâcher les 14 plus belles années de sa vie pour de la poudre aux yeux.

Elle inspira profondément, ne voyant pas d'autre solution que de faire face seule à ce qui était en train de lui arriver. Elle s'élança donc vers la salle de bain du premier étage, test en main. Il fallait qu'elle sache coûte que coûte.

Elle croisa quelques enfants dans les couloirs mais ne s'y attardait pas. Arrivée devant la porte en question, elle glissa sa tête dans l’entrebâillement, se rendant ainsi compte qu'elle était toute seule. Quelques bouffées d'air plus tard, elle pénétra dans les toilettes en silence. Elle en ressortit quelques secondes après, posa le test sur le lavabo et s'accroupit contre le mur, une main sur le ventre.

Que devait-elle souhaiter ? Que cet enfant, cette moitié de Jon en elle, existe réellement ? Son amour serait certainement ravi d'apprendre la nouvelle et ils pourraient ainsi se montrer au grand jour, sans craindre la colère et le dédain de Pandora. Après tout, c'était ce qu'elle redoutait le plus en ces mondes : que sa mère en vienne à haïr cet homme qu'elle aimait par dessous tout et qu'elle-même en vienne à haïr sa propre mère pour ça.

Ses doigts glacés glissèrent lentement vers son front pour essuyer la fine pellicule de sueur qui venait de s'y former. Ses paupières s'abaissèrent et ses lèvres ourlées disparurent pour laisser place à une ligne droite crispée : était-il temps de regarder ? Possible.

    « Il faut juste attendre... juste attendre une minute avant de regarder... »


Elle déglutit avec difficulté, ses entrailles se tordant sous la pression de l'instant. Elle s'empara du test d'un coup d'un seul et tenta sur le tas de déchiffrer ces sortes de... hiéroglyphes bleuâtres, sans succès.

    « Une ligne bleue... ça veut dire quoi une ligne bleue ? »

Ses yeux parcoururent avec précipitation la notice.

    « Une ligne bleue... une ligne bleue... une ligne bleue... test... positif ? »

Le mot lui resta en travers de la gorge tandis qu'elle sentait des sanglots de bonheur pur s'élever dans les airs. Elle se mordit les lèvres et ferma les yeux pour se contenir, en vain : Nérys pleurait. Elle pleurait comme jamais il n'avait été permis de pleurer et les larmes de ses yeux déferlaient si violemment qu'elle croyait dur comme fer qu'il lui serait impossible de se calmer. Assise sur le sol glacé de la salle de bain, elle en vint même à un point où elle ne sentait plus les pleurs qui dévalaient le long de ses joues. Elle sentait dans sa poitrine le poids intense d'une souffrance trop longtemps contenue.
Aujourd’hui. Il fallait que ce soit aujourd’hui. Qu'elle le dise d'abord à Jon. Ou à Pandora.

Et qu'elle mette enfin de l'ordre dans leur histoire.

Parce que cette situation ne pouvait plus continuer. Autant pour eux, que pour leur enfant.

Alors Nérys essuya ses larmes d'un revers de la main, méprisa d'un regard dans la glace son visage rougit et ses yeux bouffis par ses propres pleurs. Les cours étaient presque finis. Il fallait qu'elle lui parle. Tout de suite. Et qu'il la prenne dans ses bras.

Elle fonça alors vers les salles d'entrainement où se trouvait son Jon et s'y arrêta pour y reprendre son souffle. Les élèves commençaient tout juste à sortir et la regardaient d'un air vaguement inquiet. Mais peu importe : c'était l'instant rêvé.


Dernière édition par Nérys McLaren le Sam 21 Avr 2012 - 13:04, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora]   Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora] EmptySam 3 Mar 2012 - 1:32

You're the darling of my heart.


Je regarde le bureau d'un air septique. Je ne sais pas trop par où commencer et ce que je dois dire. D'ailleurs, dois-je commencer où la laisser faire ? Je me mord les lèvres. J'ai l'impression d'être un enfant qui va se faire gronder parce qu'il a fait une énorme connerie. La scène est telle qu'on pourrait y croire à ce scénario. Je m'explique bien sûr : je suis assis dans un confortable siège en cuir. Or, ce confortable siège en cuir se trouve dans le bureau de Pandora Mystery. Sur son jumeau repose ma tendre et belle Nérys. Nous ne nous serrons pas la main, nous ne nous regardons pas. En fait nous avons tous les deux le regard fixé sur le bureau, comme si le bois de ce bureau était le truc le plus important et intéressant du monde. En plus y'a des stylos dessus. Ok, c'était stupide. Le truc qui rendrait la scène de la connerie véridique, c'est que Pandora nous regarde, son menton sur ses mains, et ses coudes appuyés sur le bureau. Bref, j'ai l'impression d'avoir cinq ans. Je déglutis, j'ai du mal à sourire. Il va pourtant falloir que l'un de nous deux se lance mais pour l'instant, mutisme total. Bon je vous explique comment nous sommes arrivé tous les deux dans ce bureau avec cet idée suicidaire en tête : tout avoué à Pandora.

...J'étais en cours de runes anciennes. Nous avions parlé des runes de blocage. Vous savez ces runes qui vous empêche de faire des choses. Bref étant donné que je suis téléporteur nous avons fait quelques travaux pratiques : ils devaient arrivé à trouver un complexe de runes assez puissant pour me retenir. En fait la rune seule m'en empêcherait si je n'étais pas concentré, mais il faudrait me la poser sur le corps et puis c'est pas très efficace. C'est pourquoi il faut délimiter une zone. Un double cercle. Le premier pour me contenir, le deuxième pour qu'entre les deux on puisse y dessiner les runes. Alors ils ont essayé. Avec une craie. Donc c'était plus compliqué. Les runes tiennent mieux avec l'encre de chine ou le charbon, mais le mieux reste le sang. J'allais pas leur demander de s'entailler. Aujourd'hui j'avais des élèves de neuf à douze ans. Ils ont réfléchis ensemble et je dois dire que je suis assez fier. Quelques tentatives n'ont mené à rien mais ils ont finalement réussis à trouver quelque chose pour me retenir. Après ils ont décidé de rigoler et de me laisser dedans. Oui je ne pouvais pas en sortir seul vu qu'ils devaient casser les runes, ou alors je devais le faire moi même par la magie, ce qui en général est plutôt long. Mais j'avais garder une craie et j'ai rompu les runes par d'autres runes. Ils ne m'auront pas.

Ensuite nous avons discuté sur les différents blocages possible. On peut bloquer un téléporteur mais ce n'est pas tout. On peut bloquer la magie en général. C'est d'ailleurs un complexe de runes énorme qui est mis dans les prisons d'exorcistes pour que les prisonniers ne puissent s'enfuir grâce à la magie. On peut aussi bloquer un passage ou bloquer un objet comme une boite. On peut bloquer un être vivant dans un espace ou même dans un sommeil. Tout autant de runes et de complexes que de possibilités parfois c'est effrayant. Enfin bon, un cours normal, avec des enfants normaux. Euh... Normaux pour le Mystery Orphanage, pas pour le reste du monde bien évidement. Donc tout cela avait l'air parfaitement normal. En plus comme à mon habitude ce matin j'avais pris un énorme petit déjeuné. Tout se passait comme une belle journée et je pensais qu'elle allait continuer comme toutes les autres. Hum, j'avais tort. Vraiment tort.

Les enfants sont sortis de la salle et c'est Nérys qui y est entrée. Moi j'ai souris comme un être béat et je l'ai embrasser en passant mes mains dans son dos. Il n'y avait personne à l'horizon alors j'ai fait ce que je voulais faire et na ! Mais quelque chose n'allait pas. Je l'ai regardé plus attentivement. Elle avait les yeux légèrement gonflés comme si elle avait pleuré il y a peu. Et elle avait un regard qui hurlait qu'elle avait quelque chose à me dire. Moi j'ai souris doucement et puis tout un coup j'ai eu une sorte d'illumination. Enfin une idée complètement stupide. J'ai rien dis à Nérys, je l'ai prise par la main, on a couru dans le Mystery Orphanage sous les regards étonnés des enfants et professeurs que nous croisions et je me suis arrêté devant le bureau de Pandora. J'ai regardé la porte. Ah Pandora... Je l'ai toujours considérée comme ma mère et elle comme son fils. Mais là j'avais un peu peur. J'ai toqué à la porte, on est entré, mais on ne se tenait plus les mains. Nous nous sommes assis. Nérys avait parfaitement compris ce que je voulais faire. J'en avais marre de me caché et puis quoi ? ça fait quand même maintenant bientôt quinze ans que ça dure ! Quinze ans ! Vous vous rendez compte ? Va falloir que je la demande en mariage ceci ne va plus du tout...


Et voilà comment j'ai atterris dans ce bureau. Je dois dire qu'au début j'étais content de l'annoncer enfin, que j'étais content et fier. Mais mes yeux ont rencontré ceux de Pandora et là je n'ai rien osé dire. J'ai regardé Nérys, je lui ai lancé un regard d'excuse et puis là je suis en train d'essayer de puiser tout le courage que j'ai en moi pour enfin annoncer à Pandora que nous sortons ensemble depuis quinze ans sous son nez. Le pire c'est qu'on a rien dit du tout en entrant et que là le silence commence à devenir légèrement pesant. En plus je suis sûre que dans sa tête Pandora se demande pourquoi on est là et qu'elle est loin, mais alors très loin de la vérité. Peut être pense-t-elle qu'on veut organiser une sortie à Édimbourg. Ou alors qu'on veut faire un grand voyage. Ou alors qu'on a décidé d'organiser une petite fête. Ou je ne sais quoi. Enfin bref, comme à noter habitude, qu'on a une question pour les orphelins. Mais pas du tout cette fois. Ou si. Parce que nous sommes deux orphelins. Je me tourne vers Nérys, j'ouvre la bouche mais aucun son ne sors. Et puis je puise du courage dans son regard, je me tourne vers Pandora et balance d'un coup parce que d'un coup ça passe souvent mieux en tout cas c'est plus facile :

-" Nérys et moi, on est ensemble depuis presque quinze ans et on osait pas te le dire."

Là je rougis, et j'angoisse. Je viens de balancer presque quinze ans de secret à celle qui était celle qu'on ne voulait surtout pas mettre au courant. J'ai le coeur qui bat la chamade et les yeux qui supplient qu'elle ne me tue pas. Je me mord les lèvres et attrape la main de Nérys pour la serré fort fort fort. Je crois que si ce n'était pas important, je donnerais tout l'or du monde pour ne surtout, mais alors surtout pas être là. Surtout que là, c'est le silence... J'ai peur qu'elle m'agresse, qu'elle me foute une baffe et me regarde droit dans les yeux avec colère. J'ai peur de lire dans ses yeux le rejet, de voir tous son amour pour moi s'éteindre d'un coup. J'ai peur.

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Nérys & Salim & Lily
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Si un jour tu me quitte,
dit le moi sous la pluie,
pour ne pas voir couler mes larmes.
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MessageSujet: Re: Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora]   Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora] EmptySam 3 Mar 2012 - 20:25

Cette vie nous ressemble, elle va où bon lui semble.

Certains matins, Pandora se réveillait, son corps usé tout imprégné d'Alfred. Comme si ses rides traçaient le récit de leur rencontre, de leur mariage, de leurs ébats, de leurs chagrins, de leurs épreuves, de leur amour. Elle se souvenait. Ce passé était ancré dans sa peau, ses vieux os et ses yeux, toujours aussi lumineux. Alfred disait qu'il y trouvait des paillettes dorées. Elle ne les avait jamais vues. Elle les trouvait simplement bruns, sans relief précis.

Ce matin était de ceux là. Elle avait passé une nuit normale, et pourtant, elle était fatiguée. Elle sentait son passé dans tout son corps, comme un poids plus lourd que d'ordinaire. Elle aurait aimé passer la journée à se délester des souvenirs, en les invocant une bonne fois pour toute, afin qu'ils cessent de l'importuner. Mais c'était impossible, bien entendu. Elle avait tant à faire. Encore une fois tant à faire.
Elle force ses lèvres à se fendre en un sourire, afin de combattre un trop plein de nostalgie évident.

Après une rapide toilette, la directrice s'habilla, d'une robe bleur à fleurs blanches ainsi que d'un gilet chocolat. C'était une des premières journées de Mars, le temps se réchauffait légèrement. Elle l'avait l'apparence d'une petite grand mère Ecossaise tout ce qu'il y a de plus normal, ainsi. Elle se fit penser à sa mère. Elle rit doucement, et puis une image de pétales de lilas flottant agréablement dans l'air, lui revint en mémoire. La femme était en robe blanche, ses cheveux noirs et longs tombaient sur ses épaules, légèrement relevés par une complexe arabesque capillaire. L'homme avait un magnifique regard bleu, perdu dans la contemplation du visage de sa cavalière. Son visage. Elle s'était mariée en avril. Un merveilleux vingt-six avril mille neuf cent trois. Comme elle aimait les robes de sa jeunesse. Celles qui étaient longues, soyeuses...Comme on en faisait plus de nos jours. Elle avait conservé toutes les robes de sa mère, et les siennes. Elle en donnerait à Nérys. Voudrait-elle porter sa propre robe, à son mariage ?
La sorcière eut une moue perplexe, et secoua la tête. Cette robe était démodée, et, même si Nérys avait à peu près la même taille qu'elle, elle voudrait surement sa propre robe. La vieille femme sourit de ses envies de grand mère. Dans tous les cas, sa fille d'adoption n'était pas prête de marier. Malgré tous ses efforts pour la mettre dans les bras d'Erwan, elle restait célibataire. Ils n'étaient peut-être pas faits l'un pour l'autre. Tant pis après tout. L'important était qu'ils soient tout les deux heureux, et durablement.

Pandora descendit pour prendre son petit déjeuner, du thé et quelques toasts grillés, puis, après avoir donné un cours de lecture de pensée, elle s'enferma dans son bureau afin de préparer un voyage qu'elle allait organiser pour quelques apprentis en Russie. L'occasion pour eux de passer aux travaux pratiques avec de véritables Poltergeist. Elle grimaça et commença à remplir les papiers avec détermination.

Celait devait faire une bonne heure que la vieille sorcière était dessus, et elle jeta un oeil sur la photographie d'Alfred à son bureau. Ce n'était pas une photo triste. C'était un de leurs premiers clichés en couleurs. Un de leurs derniers également. Elle riait aux éclats sur la plage du domaine, des tas d'orphelins courant autour d'elle, et Alfred au premier plan, qui portait une petite fille aux longs cheveux blonds et bouclés sur ses épaules. Elle s'apellait Heike Geister. Elle avait été tuée douze ans plus tard par Rosenrot, car elle était la fille mêlée d'une de leurs anciennes membres, qui avait déserté. Elle avait adoré cet enfant. Ils étaient habillés à la mode de la fin de la guerre, elle avait une robe qui montait au dessus des genoux, des petites chaussures vernies avec des soquettes blanches. La petite fille était pieds nus.
Oui c'était une photo pleine de bonheur. Elle en possédait une, pourtant, en noir et blanc, d'Alfred. Avec les traits absolument lissés, une décoration de l'Ordre d'Orpheo sur la poitrine. C'était avant leur mariage. Juste avant. Il venait d'être sacré Grand Exorciste, pour avoir désinfesté une région de balkans d'un nid de poltergeister. Ca, c'était une photo triste. C'était celle qu'on avait posé sur son cercueil à sa mort.

La vieille femme, plongée dans ses souvenirs, lacha son stylo en entendant frapper à la porte de son bureau. Elle eut un instant d'hésitation, avant de s'écrier :


-Oui, oui entrez !

Elle reboucha son stylo, et posa le dossier qu'elle avait terminé depuis longtemps sur la pile de courrier à envoyer. Jonathan et Nérys entrèrent dans la pièce. Une fraction de seconde, Pandora pensa qu'ils feraient un joli couple. Elle sourit intérieurement. Impossible. Ils étaient comme frère et soeur. Il en avait toujours été ainsi entre eux deux.

-Asseyez-vous, je vous en prie.

Ses deux enfants s'éxécutèrent, et la sorcière remarqua que quelque chose clochait. Ils avaient l'air gênés, embarrassés, angoissés. Ca n'allait pas. Elle ne dit rien. Jon et Nérys regardaient le bureau d'un air buté. Son regard passait de l'un à l'autre. Sans comprendre. Jon ouvrit la bouche, puis la referma. Pandora commença à avoir peur. Finalement, un son sortir de sa bouche.


Pandora se leva. Puis se rassit. Un frère et une soeur. Elle jeta un oeil à Alfred sur la photographie sur son bureau, et le supplia d'être avec elle dans l'instant. Jamais elle n'aurait pensé. Cela. Ou juste à la minute où ils sont entrés ce matin dans son bureau. Cherchant sa respiration et ses mots, elle tourna son visage de tous les cotés, regardant de nouveaux tour à tour Nérys, puis Jonathan. Jonathan, puis Nérys. Elle avait l'impression qu'elle allait s'évanouir. Elle frissonna, se leva de nouveau, fit le tour du bureau, puis revint derrière la chaise. Se rassit. Prit son visage dans ses mains. Lorsqu'elle le présenta de nouveau à ses protégés, ses yeux brillaient de larmes naissantes.


-Pourquoi ? Demanda-t-elle simplement d'une voix chebrotante.

Pourquoi ne pas me l'avoir dit ? Pourquoi ne pas lui avoir fait confiance ? Pourquoi avait-elle insisté pour que Nérys voie Erwan, bon sang. Elle se sentait légère comme après qu'Alfred l'aie embrassé pour la première fois. Et aussi meurtrie que durant ses longues années de solitude et de dépression. Comme une aube nouvelle mais angoissante. Tout son esprit étaient engourdis. Les souvenirs menaçaient de se jeter sur elle et de la dévorer.

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Zaubererbruder, wo bist do gewesen, in all diesen finsteren Jahren ?
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MessageSujet: Re: Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora]   Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora] EmptySam 3 Mar 2012 - 22:26

Des photos, des souvenirs, des larmes et des sourires épuisés. On ne nous dit pas tout ce que nous avons à perdre avant de pouvoir gagner. On ne nous parle pas de ce poids terrible qu’est l’attente ni des doutes ou des sanglots, ni de cette souffrance enfouie avec les sentiments. On espère juste que l’avenir sera beau.

Mais l’avenir... l'avenir est si loin...

… et là, maintenant, c’est le présent qui compte. Alors, après 15 ans à se battre contre elle-même, contre toute cette mascarade, contre tous leurs secrets, leurs mensonges éhontés, leurs baisers refoulés, leurs caresses cachées, il était temps que cela cesse. Une fois pour toute. Car Pandora était bien trop douce pour mériter ça. Tout comme Jon. Tout comme cet enfant qu'elle attendait.

Mais Nérys savait pertinemment qu'elle pouvait tout perdre du jour au lendemain, et que sa vie en cet instant ne se réduisait qu'à un simple château de cartes susceptible d'être balayé par le vent en une fraction de seconde. Pandora, l'orphelinat, les enfants... Un simple signe ou ne serait-ce qu'un mot de sa mère suffirait à tout détruire. Le constat était amer et douloureux mais c'était ce qu'elle voulait : c'était quitte ou double car, plus ils attendraient et plus Pandora allait en souffrir, qu'elle en vienne à rejeter cette relation ou non. Et ça, Nérys ne pouvait plus se le permettre : c'était comme si elle piétinait les sentiments de ces deux êtres qu'elle aimait tant sans l'ombre d'un remords.

Elle ne voulait plus passer sa vie dans le regret et le mensonge. Elle n'y arriverait plus. Elle était complètement dos au mur.

    « Nérys et moi, on est ensemble depuis presque quinze ans et on osait pas te le dire. »

On n'osait pas te le dire. On n'osait pas. On ne pouvait pas...

Nérys ferma les yeux. Pas de doute, ni de regret.
Juste de soulagement.
Car maintenant, tout est dit.

Quinze longues années de secret viennent de partir en fumée. Un étau s'était formé autour de son cœur palpitant frénétiquement, comme la fois où Jon s'était enfuit en Afrique et où elle avait cru ne jamais le revoir.
Mais là... là, c'était Pandora qu'elle avait si peur de perdre.

Un océan de silence et le monde est en suspend.

    « Pourquoi ? »

Crève-cœur. À la voix chevrotante de Pandora, Nérys avait l'impression que son cœur était battu à mort. Elle se mordilla la lèvre, honteuse : pourquoi tant de souffrance, de peine et de mensonges ? Est-ce que tout allait se terminer comme ça ?

Nérys glissa ses doigts entre ceux de Jon. Une étreinte. Un réconfort. Juste quelque chose, juste assez de forces qui permettraient de lui dire...

    « Maman. Pardon. »

Elle avait soufflé ça du bout de ses lèvres tremblantes, les larmes au bord des paupières. Mais que pouvait-elle dire d'autre ? Que faire pour apaiser la tension qui régnait dans la pièce, plus électrique que jamais ?

    « J'avais juste si peur de ta réaction. Je sais que tu ne nous a vu qu'à travers les yeux d'une mère et que jamais tu n'aurais pu imaginer que nous deux nous... mais je l'aime. Je n'y peux rien, je l'aime. À la folie. Je n'ai jamais eu honte de le dire mais j'étais juste trop effrayée par une perspective dans laquelle tu ne nous accepterais pas et... que tu en arrives à rejeter Jon. Cette perspective était intégrante dans ma tête et je ne pouvais pas l'accepter. Si tu rejettes Jon, que tu le détestes et que tu l’affubles de tous les maux de la terre, alors je n'aurais pas d'autre choix que de te haïr à mon tour. »

Frisson. C'était si dur pour elle de dire ça. Son ventre gargouilla indiciblement et elle l'effleura dans une caresse.

    « J'étais terrifiée à l'idée d'en arriver là mais je me commençais à penser que Jon allait finir par me quitter si nous... nous n'arrivions pas à être honnête envers toi. J'avais peur de vous perdre tous les deux, en même temps... »


Elle sourit, amère, une larme perlant sur sa joue.

    « Je suis égoïste, bien plus que vous ne pouvez l'imaginer. C'est pour ça que je te demande -que je vous demande- de me pardonner. Parce que c'est moi qui lui ai demandé de ne rien te dire et que c'est moi qui ait accepté de suivre tes règles sans me soucier de ce qu'il ressentait. »


Finalement, Nérys était la seule fautive dans l'histoire : sa mère restait bienveillante avec elle et ne souhaitait que son bonheur. C'était pour ça qu'elle avait voulu la pousser dans les bras d'Erwan. Or, les seuls bras qu'elle ne pouvait accepter autour d'elle n'étaient que ceux de Jon. Pandora ne savait rien. Lui ne pouvait rien faire. Elle ? Nérys était entre les deux et elle avait laissé les choses s'envenimer.

Pourtant, elle ne pouvait plus reculer : son bébé avait besoin d'un père à ses côtés, pas d'un fantôme. Elle voulait lui offrir tout ce que ses parents lui avait donné avant ça. Et bien entendu, elle souhaitait plus que tout que Pandora fasse partie de l'aventure. Non pas en tant qu'opposante. Ni en tant que simple observatrice. Juste en tant que grand-mère.

Alors... c'était eux deux, ou rien.

Mais bon sang... ce dilemme était le plus douloureux qu'elle n'avait jamais mené dans sa vie. Surtout que la réponse ne lui appartenait pas.


Dernière édition par Nérys McLaren le Sam 21 Avr 2012 - 13:08, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora]   Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora] EmptySam 17 Mar 2012 - 22:12

On a jamais le temps de penser au mal qu'une omission peut faire...


J'ai toujours su lire dans les yeux des gens. Je veux dire par là que je n'avais pas vraiment de mal à y discerner la tristesse, la souffrance, l'amour, la joie, l'horreur, que sais-je encore ! Quand quelqu'un rigole, sourit, mais que ses yeux n'expriment pas la même chose, je le sais, je le vois. Les yeux de Pandora aurait pu contenir des panneaux indicateurs cette fois là que je n'aurais rien su discerner. J'avais beau essayer de comprendre, c'était à n'y rien comprendre. Et mon coeur battait à tout rompre. J'avais l'impression qu'il avait envie de faire un tour ailleurs. C'était comme si un troupeau d'éléphants m'était passé dessus. Je serrais les dents. Pandora faisait des gestes qui me semblaient illogique par rapport à son calme habituel. Je fermais les yeux quelques secondes, ne supportant plus cette vue. Elle était là, devant, tremblante, comme si elle avait envie de... De je ne sais pas justement. Je rouvre les yeux. Et son regard me transperce. Et ses lèvres remuèrent faiblement. Sa voix me sembla comme un coup de poignard. On ne prend jamais le temps de comprendre que l'ignorance fait mal. Et Nérys s'excuse. Je ne veux pas qu'elle s'excuse. On a pas à s'excuser d'aimer... Si ?

-" J'avais juste si peur de ta réaction. Je sais que tu ne nous a vu qu'à travers les yeux d'une mère et que jamais tu n'aurais pu imaginer que nous deux nous... mais je l'aime. Je n'y peux rien, je l'aime. À la folie. Je n'ai jamais eu honte de le dire mais j'étais juste trop effrayée par une perspective dans laquelle tu ne nous accepterais pas et... que tu en arrives à rejeter Jon. Cette perspective était intégrante dans ma tête et je ne pouvais pas l'accepter. Si tu rejettes Jon, que tu le détestes et que tu l’affubles de tous les maux de la terre, alors je n'aurais pas d'autre choix que de te haïr à mon tour. "

Je serre les dents. Moi aussi j'avais peur. Et je regarde le mur. J'ai le regard trouble. Je suis un peu ici, un peu ailleurs. Comme si je revoyais toute ma vie avec Nérys. Je revois cette petite fille qui tenait la jupe de sa mère comme si elle avait voulu disparaitre derrière. Je me souviens de cette fille qui est venu, qui pleurait la mort de ses parents. Je me souviens de cette adolescente qui a hanté mes rêves. Je me souviens de cette jeune femme qui a partagé mon lit. Je me souviens de cette femme, qui est à présent à côté de moi et qui me laisse la suivre. Et je me tourne vers Nérys, qui continue de se justifier. Je me tourne ensuite vers Pandora.

-" Je suis tellement désolé."

Ok je ne sers à rien. Jonathan, première porte à gauche, c'est compris, je sors ! Je prend la main de la femme de ma vie, la serre très fort.

-" Je veux juste te dire que j'aime Nérys depuis... Depuis je ne peux même pas le dire ! C'est un feu ardent qui me brûle, qui me consume. Maman... Je ne la laisserait jamais tomber. Je ne lui ferais jamais de mal. Je ne veux pas que tu me rejettes... Je vous aime tellement toutes les deux."

J'ai les larmes aux yeux mais il est hors de question que je pleure. Je ne veux pas pleurer. Et je referme ma main dans ma poche sur cette petite boite qui est là depuis au moins deux mois. Je l'effleure doucement. J'aime Nérys, et c'est la femme de ma vie. C'est la raison de la petite boite dans ma poche. Dans cette petite boite ? Une bague évidement ! LA bague ! Elle est en argent fait de fil entrelacé qui entoure doucement un petit saphir. C'est une bague toute en finesse et en élégance. Et je veux demander Nérys en mariage. Je déglutis. Si Pandora dit non, dit qu'elle n'accepte pas... Je serre les dents. Elle ne peut pas. Elle n'a pas le droit ! On ne peut pas renier l'amour. Surtout s'il est aussi sincère.

-" Je ne veux pas faire de mal."

J'ai la gorge qui se serre. J'ai comme envie de continuer mais rien ne sort. Pourtant j'ai la bouche grande ouverte comme si j'allais dire quelque chose. J'ai les yeux qui fixent Pandora, avec l'énergie du désespoire. J'essaye de dire quelque chose. Mais j'y arrive pas. C'est comme si tout mon coeur voulait sortir, dire combien je les aimes ces deux femmes avec moi. Dire qu'on ne peut pas condamner l'amour. Parce que l'amour c'est ce qu'il y a de plus beau au monde. Parce que c'est ce qui me relie à Nérys, ce qui me relie à Pandora et qui les relie entre elles. Même si ce n'est pas la même chose. Oui l'amour, ce n'est pas condamnable.

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MessageSujet: Re: Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora]   Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora] EmptySam 21 Avr 2012 - 11:17

J'suis qu'un fantôme, quand tu vas où j'suis pas, et tu sais ma môme, que j'suis morgane de toi.

Les mots de ses enfants tournoyaient devant Pandora, leurs visages inquiets, leurs excuses, leurs explications. Tout ne criait que leur amour en réalité. L'amour mutuel qu'ils se portaient, mais aussi l'amour qu'il lui portaient. A elle. Empêcher les larmes de couler se révéla presque impossible. Les yeux de la vieille femme brillaient malgré elle. Elle était blessée de leur mensonge, tenu sur une durée qui était dérisoire par rapport aux cent soixante cinq ans de sa vie. Et pourtant, c'était comme si l'imposture avait duré des milliers d'années et qu'elle se réveillait d'un long sommeil, non pas fraiche et reposée, mais encore plus vieille qu'elle ne l'était encore dix minutes auparavant. Comme une sorte de belle au bois dormant à l'envers. Elle n'allait pas épouser de prince charmant, mais assister aux noces de ses enfants. Et vieillir, encore, bien sur, mais heureuse, encore plus heureuse qu'elle n'avait pu l'être jusqu'ici.

Elle repensa à sa lubie de vouloir faire de Nérys et d'Erwan un petit couple qu'elle pourrait protéger. Comment avait-elle pu être aussi aveugle ? Ses images. Jusqu'ici Jonathan n'avait pu être que le frère de sa fille. Pas un amant, pas l'homme de sa vie. Ses lèvres sourirent sans qu'elle le leur ordonne. Pandora se trouva ridicule, et se demanda si sa vieille peau avait rougi. Elle se demanda comment elle pouvait encore rester derrière son bureau. Il fallait qu'elle les prenne dans ses bras. Mais elle avait peur de tomber si elle se levait de nouveau. Elle avait peur de se briser en les serrant tout les deux. Elle avait peur de perdre le peu de conscience qu'il lui restait. Mais elle tentait de rester en apparence la plus forte possible.


-Ne vous excusez pas, dit-elle calmement. Vous vous aimez. Et je vous aime.

Elle l'avait dit. Cela lui semblait déplacé, incongru, elle ne savait plus quoi penser. Elle se leva et s'avança vers eux. Elle prit les longs doigts fins de Nérys entre les siens, et la regarda longuement dans les yeux. Puis son regard dévia vers Jonathan, et passa sa main ridée sur son visage d'homme, qu'il n'avait pas rasé depuis deux jours semblait-il. Ils étaient à la fois deux adolescents qui avouent leur amour, et deux adultes qui décident de vivre ensemble. De durer. Ensemble. Et cela ne pouvait la rendre qu'heureuse.

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MessageSujet: Re: Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora]   Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora] EmptySam 21 Avr 2012 - 23:16

    « Je suis tellement désolé. »

Et l’on est désormais lacérée au coeur par une douleur, si forte que l’on se retient de hurler pour exorciser toute cette souffrance accumulée au fil des années. In extremis. On se contente de pleurer en silence toutes les larmes de son corps. On se contente de courber l'échine. On se borne à fixer nos doigts entremêlés aux siens qui, dans toutes les fibres de notre être, diffusent une chaleur agréable et infinie. Comme une caresse apaisante.

    « Je veux juste te dire que j'aime Nérys depuis... Depuis je ne peux même pas le dire ! C'est un feu ardent qui me brûle, qui me consume. Maman... Je ne la laisserait jamais tomber. Je ne lui ferais jamais de mal. Je ne veux pas que tu me rejettes... Je vous aime tellement toutes les deux. »

Secouée par des tremblements et des larmes qui ne peuvent s’arrêter de couler, on ne souhaite qu’une chose : qu’elle nous prenne dans ses bras. Encore une fois. Pour nous dire que tout va bien. Tout va pour le mieux. Qu'il n'y a pas de soucis à se faire. Parce qu'elle nous pardonne. Parce qu'elle nous pardonne nos mensonges, notre lâcheté et notre faiblesse.
On ne veut que sentir ses bras autour de nos épaules et ses lèvres sur notre tempe. En signe d'absolution. En guise de pardon.
Parce qu'il ne faut qu'un geste, juste un, pour tout recommencer.

    « Je ne veux pas faire de mal. »

Et les souvenirs resurgissent du passé. Les cadeaux sous le sapin, les heures passées dans le froid glacial de l'hiver à attendre patiemment vos dix minutes de manège, vous sur ses genoux et riant aux éclats, les vieux vinyles qu’elle adorait mettre en fin d'après midi et sur lesquels vous dansiez toutes les deux main dans la main, les quelques minutes où elle vous prenait dans ses bras pour sécher vos larmes et faire disparaître vos cauchemars, les histoires qu’elle vous racontait pour vous endormir, ses baisers sur le front, son nez froid contre votre joue, son sourire aussi doux et chaud que le soleil en été.
Pandora est cette femme, cette mère qui, au fur et à mesure des années, a été capable de vous aimer, certes maladroitement, mais qui a été en mesure de vous le prouver et ce, en dépit des difficultés et des obstacles que vous avez vous-même dressé sur sa route.

Puis, vous commencez à rêver du moment où, comme quand vous étiez encore une petite fille hantée par la mort et le chagrin, vous pourrez vous réfugier dans ses bras pour vous sentir enfin vous-même, entière et comprise.
Et c'est ensuite que vous pourrez lui dire tout ce que vous avez sur le cœur.

Jon, tu vas être père.
Maman, tu vas être grand-mère.


En attendant, vous fermez les yeux. Vous prenez une profonde inspiration. Vous attendez le pardon. Vous attendez le rejet. Vous vous mordillez les lèvres puis l'intérieur de la joue. Quand le goût du sang vous ramène à la réalité, vous passez une main réconfortante sur votre ventre. A la fois pour vous rassurer vous-même, mais aussi pour rassurer le petit être qui grandit en votre sein et qui fait lentement son chemin.

J'y crois encore.

    « Ne vous excusez pas. »

Dans un sursaut, vous ouvrez les yeux. Aveuglée par la lumière, indécise, vous clignez des paupières trois fois. Il paraît que ça porte chance et, de la chance, il vous en faut : après tout, vous n'êtes pas sûre d'avoir bien entendu...

    « Vous vous aimez. Et je vous aime.

    - C'est vrai ? Maman tu... tu le penses vraiment ? Je veux dire... tu nous acceptes ? Jon et moi, tu nous acceptes ?
     »

Secouée par des tremblements et des larmes qui ne peuvent s’arrêter de couler, on ne souhaite qu’une chose : qu’elle nous prenne dans ses bras. Encore une fois. Pour nous dire que tout va bien. Que tout va pour le mieux. Qu'il n'y a pas de soucis à se faire. Parce qu'elle nous pardonne. Parce qu'elle nous pardonne nos mensonges, notre lâcheté et notre faiblesse.
On ne veut que sentir ses bras autour de nos épaules et ses lèvres sur notre tempe. Pour se dire que tout ça n'est pas un rêve. Pour se dire que tout ça est enfin devenu réalité.

Dans un silence, sans un murmure, elle vous tend la main. Dans un regard, elle vous dit qu'elle vous accepte, qu'elle vous excuse tous vos maux et vos péchés, qu'il n'y a pas à s'en faire. Pour vous le prouver, elle glisse le bout de ses doigts parcheminés sur la peau de votre moitié.

Sans en attendre plus, vos jambes se lèvent d'elles-mêmes, vos bras entourent sa taille et votre visage se cale dans son cou. Elle sent le printemps gorgé de soleil. Votre cœur tambourine fort, si fort dans votre chair que vous ne craignez qu'il ne s'échappe de votre poitrine.

15 ans d'illusions viennent de prendre forme sous vos yeux.

Pandora sera à vos côtés. Tout comme Jonathan.

    « Il faut... il faut que je... »

Les sanglots étouffent votre voix. Vous desserrez votre étreinte, vous vous emparez de la main de Jon tout en capturant celle de votre mère dans un souffle. Vous les fixez tour à tour dans les yeux.

Des frissons indicibles vous parcourent le corps et un gargouillement inaudible retentit du creux de votre ventre, pendant que vous posez leurs mains par dessus votre pull avec délicatesse.

Il est temps, maintenant.

    « Je suis enceinte. »
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MessageSujet: Re: Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora]   Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora] EmptyDim 13 Mai 2012 - 20:00

On n'a pas le droit qu'à une seule chance !


Ce n'est pas la main d'une femme blessée qui me caressa doucement le visage. Pas la main d'une vieille sorcière qui cache son malheur. C'est la main d'une femme forte qui comprend, une femme qui surmonte tout. C'est la main d'une mère qui passa doucement sur ma joue. J'eus un sourire d'enfant. Bien que la flamme qui dansait dans ses yeux fut toujours aussi vive, Pandora ne me parut jamais aussi vieille qu'en cet instant. Son sourire encore fragile faisait naître quelques rides encore inconnus et en enfantait certaines déjà bien âgées. Un brin de fatigue avait pris position sur son visage vieux des années mais sage de l'expérience acquise par le temps. Oui jamais elle ne m'avait paru aussi usée, et pourtant brûlait en elle un feu qui resplendissait bien plus que celui que j'avais connu étant enfant.

Nérys étouffe un sanglot et mon coeur se remplie de joie. Je ne sais pas trop comment l'exprimer à part capturer Nérys dans mes bras. Celle-ci se jette ensuite au cou de sa mère et revient me serrer la main. Soudain son regard se trouble, elle bafouille, hésite, tremble un peu. Mon coeur s'étonne et s'indigne. De quoi as-tu peur mon amour ? Nos malheurs sont derrière ! Le puma en moi s'agite, je ressens un besoin d'impérieux de me transformer, parce que je ne comprend pas, et je sens que quelque chose d'important est en train de se produire. Il tourne en rond et n'attend qu'un moment pour sortir, pourtant je le fais taire, ce n'est pas le moment. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas eu a me contrôler ainsi. J'ai envie de rugir.

-" Je suis enceinte."

L'étonnement est bien trop fort. La joie aussi. Un tel mélange de sentiment avec une intensité aussi grande ne pouvait mener qu'à un seul résultat étant donné mon état : je me transforme en puma. Je sens les muscles puissants de la bête déchirer les vêtements trop petit, je me sens glisser vers le sol et deux pattes d'une force incroyable s'empare de mes membres et me réceptionne sur le sol. Je suis puma. Je suis moi. Je vais être papa. Moi, Jonathan Loïs Taylor, être humain, n'a pas encore tout compris. Moi, Jonathan Loïs Taylor, puma, est en train de rugir de contentement. Soudain je me recroqueville sur moi même. La transformation fait rarement mal. Mais là, au fur et à mesure que je redeviens humain, quelque chose me transperce le coeur, s'étend aux milliers de pores de ma peau, déchirant mon être. Je ne me suis jamais senti aussi vivant. Et c'est seulement vêtu d'une bande sombre que je me retrouve à genoux, aux pieds des deux femmes de ma vie à pleurer comme un môme. Je relève les yeux, j'ai un immense sourire aux lèvres, pourtant mes yeux pleures toujours de chaudes larmes.

Et là je me relève. J'oublie que je suis à moitié nu, voir quasiment nu. J'oublie que je suis devant Pandora. J'oublie qu'il n'y a pas que nous deux au monde. Qu'il n'y a pas que nous trois. J'oublie que le temps n'est pas éternel. Je la regarde droit dans les yeux, avec tout mes sentiments sur le visage. Je la regarde et je continue de pleurer. Mais je m'en fiche. Ma main délicatement s'envole et caresse sa joue. Je ne tiens plus en place. Je l'attrape avec force et douceur et l'embrasse avec fougue. On devrait nous marier tout de suite. On devrait même pas dire qu'on se promet l'un à l'autre, c'est déjà comme ça. On a pas vraiment besoin de le formaliser... Néanmoins. Je la lâche, regarde Pandora avec un air sérieux et pose un genou au sol en sortant l'écrin dans lequel repose la bague. Je l'ouvre. Elle est toujours aussi belle. Comme Nérys.

-" Nérys McLaren, veux-tu m'épouser ?"

Je ne sais pas ce qui m'a pris de le faire maintenant. Peut être parce que ça faisait un moment que j'en rêvais. Peut être parce que le moment me parait mille fois choisis. Mais ça fait peut être trop de nouvelles pour Pandora, trop pour moi, trop pour Nérys... M'en fou, je l'aime.

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MessageSujet: Re: Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora]   Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora] EmptyDim 1 Juil 2012 - 22:20

Rien n'est jamais acquis à l'homme, ni sa force, ni ses faiblesses, ni son coeur...

Ca avait l'air d'être si dur. Mais ils avaient l'air si heureux de s'être enfin débarrassés de ce poids. Des larmes perlèrent à ses paupières. Pandora s'en voulait. Elle s'en voulait de les avoir bloqués tout ce temps, enfermé dans un mensonge et une relation entre deux couloirs, cachée. Elle tenta de les essuyer avec dignité mais se sentit ridicule. Et vieille.

Nérys vint caler son corps frêle contre le sien, rendu osseux par l'âge. Le contact fit jaillir puissamment tout l'amour qu'elle portait à sa fille adoptive. La sorcière entoura son enfant de ses longs bras, plaçant une main dans ses cheveux pour les caresser. Sa petite fille, l'adolescente longue et brune qui faisait tant de cauchemars.


-Je t'aime, murmura-t-elle dans son oreille. Je t'accepterai toujours, quoi que tu fasses.

Elle posa son regard avec amour et douceur sur Jon qui était resté à sa place, et elle plaça dans ses yeux tout ce qu'elle aurait voulu lui dire à lui aussi, qui était simplement innommable. Elle savait qu'il pouvait comprendre ce langage. Jonathan avait toujours eu beaucoup de place en lui pour la poésie. Nérys ne pouvait pas mieux choisir, après tout. Même Erwan n'aurait pas été si parfait maintenant qu'elle y réfléchissait. Elle s'était toujours demandé qui au monde pourrait bien mériter sa si belle, sa si intelligente fille d'adoption. Si douce. Nérys.

Elle sanglotait, Pandora pleurait en silence, comme le font les personnes âgées. En sanglotant, elle essayait de dire quelque chose. La vieille sorcière desserra peu à peu son étreinte afin de la laisser parler. Attentive comme elle ne l'avait jamais été. Elle voulait rattraper ces années durant lesquelles elle avait été aveugle. Une peur lancinante la tiraillait, la peur de les perdre à cause de son idiotie. Sa stupidité de vieille femme.

Soudain Nérys parla. Pandora mourut et naquit de nouveau en un instant. Enceinte. Déjà. Avait-elle tant raté ? Enceinte. L'enfant de sa fille. Tout était en ordre. Enceinte. La respiration lui manqua. Elle rattrapa le bras de Nérys, la regarda avec autant d'étonnement que d'amour. Enceinte. Sa main parcheminée se glissa sur le ventre de la jeune femme.


-Enceinte...Murmura-t-elle en se rattrapant désespérément à Nérys. Elle la prit de nouveau dans ses bras. Elle ne pouvait pas dire. Elle ne pouvait pas dire son bonheur, sa surprise. Pas tout à la fois, pas cette frustration de n'avoir rien vu avant. Ses yeux étaient maintenant brouillés de larmes. Alfred...

Les mains du foetus étaient transparentes, on pouvait voir ses petites veines à travers. Mais la peau jaunissait. Les veines durcissaient. Il était mort. Elle n'avait passé qu'un doigt dans la petite main. Et elle avait laissé son frère et Arthur l'emporter. L'enterrer quelque part.
La peur revint serrer le ventre de Pandora. Nérys. Pas Nérys. Elle se détacha un peu de sa fille. Ne pas écraser le ventre. Surtout.

Un bruit la fit sursauter. Jonathan s'était levé, et semblait avoir perdu le contrôle de lui même. Il devint soudain une boule indéfinissable. Elle recula, sans savoir quoi faire. Il devint un puma. Rugit. Il ne s'y attendait pas. Surement pas. Nérys venait de l'annoncer à eux deux. Mon Dieu. En un instant, il était redevenu humain, ses bandes seules cachant ses parties intimes, il se releva. Après un geste de tendresse à son amour, il mit un genou à terre et fit ce qu'il fallait pour achever Pandora. Il demanda sa fille en mariage. Voulait-elle l'épouser. Voulait-elle sceller ce bonheur avec lui. Il allait devenir son beau-fils. Son fils de manière plus officielle. Ils allaient acheter une maison, avoir un enfant. Tout allait changer. D'un coup. Comme si une énorme comète venait de tomber sur ce petit coin de l'écosse.

Pandora se laissa tomber dans son fauteuil et prit la photo d'Alfred qui se trouvait sur son bureau entre ses mains. Elle en caressa le cadre.
Si tu avais vu ça mon amour...
Une immense fatigue l'étreignait.

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Dernière édition par Pandora S. Mystery le Mar 10 Juil 2012 - 14:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora]   Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora] EmptyVen 6 Juil 2012 - 18:10

Et le cauchemar recommence...



    « Nérys McLaren, veux-tu m'épouser ? »

Les yeux brillants. Les lèvres sèches. Les mains tremblantes. Moites.
Je ne sais plus qui je suis, où je suis et d'où je viens.
Quel jour... ? Quelle année... ?
Pourquoi est ce que je ne vois plus rien ? Plus rien d'autre que toi, amour... ?
Figée. Statufiée.
Un éclair terrasse tout dans mon ventre tandis que je retiens de peu un souffle, un frisson, un cri.
Debout sur mes jambes, je reste glacée.

    « Pourquoi... »

Un frôlement.
Du bout des doigts...
Ma petite main dans la grande tienne.
Un petit cœur près du mien. Qui bat encore, je crois.

Tant de choses. Trop de tout.
Je croyais tenir ma vie entre mes mains.
Alors que je ne fais que l'effleurer.
Je perds le contrôle. De moi-même.
Tout arrive trop vite.
J'ai peur.
Tout d'un coup, j'ai peur.

Aidez-moi. Aidez-le. Empêchez-le de partir !

Dans les yeux de ma mère, je vois les souvenirs affluer. Je l'imagine, jeune, belle et amoureuse, tenir son enfant, son enfant à elle, son véritable enfant, sa chair, son sang. La vie vient de l'abandonner. Ce n'est plus qu'un corps, ce n'est rien de plus que du sang, que de la chair et des os. Ses yeux sont vides. Vitreux. Ternes.

Morts.

Il est mort. Mort, mon amour. Mort.
Elle n'a pas pu le protéger. De la vie. Du destin. De ses caprices.
En son sein.
Mort.
Il en est mort, mon amour, vois-tu ?

Tout d'un coup, j'ai peur.
Peur de tout, peur de rien. Peur de ce qui n'est pas encore arrivé. Peur de ce qui n'arrivera jamais.

Faites quelque chose ! Par pitié ! Je le perds ! Je le perds !

Dans tes yeux, je vois de l'amour.
Un amour trop brillant pour mes yeux, mes pauvres yeux habitués à ne voir qu’à travers une loupe ternie par l'obscurité et le mensonge.
Un amour vif à l'instar de l'avenir qui nous est promis, aussi. Mais ça brûle. Ça me brûle la rétine, fenêtre de mon être : les flammes me consument lentement.

Parce que j'ose avoir peur.

Mais il y a tant à redouter, mon amour, tu sais ?

Comment suis-je censée arrêter l'incendie ? Le sais-tu seulement, mon ange ? Comment faire alors que je ne vois plus rien ? Alors qu'à travers la fenêtre de mes pupilles je devine tes larmes ? Car vois-tu, c'est dans tes larmes, mon amour, que je me rends compte de tout ce que je suis capable de perdre.
C'est dans tes larmes, aussi, que je perçois le souffle rauque de mes craintes.
C'est dans mon ventre que mon cauchemar se réalise.

Je suis effrayée.
Effrayée, tu comprends ?
Effrayée.
Entourée mais tellement seule à la fois.

Je n'ai pas la force de tout porter par moi-même. Mes épaules ne sont pas assez solides pour ça. Je ne le comprends que trop bien, maintenant. Je me rends compte de ma faiblesse, de mon humanité, de mon incapacité à tout préserver.

Alors tout d'un coup, j'ai peur.
Peur de toi, de vous, de nous, de moi.
Peur du monde.
Peur du néant.

Je reste silencieuse, tremblante, pendant que mes entrailles se tordent et se déchirent.
Un frisson funeste me parcourt.
J'aimerais m'en ficher.
J'aimerais que ça me soit égal.

Pourtant, dieu seul sait à quel point je veux te dire oui.

Mes mots se perdent dans ma tête.
Ma bouche reste obstinément close.
Je souffre en silence.
Et seule.

Pourtant, dieu seul sait à quel point j'aimerais supplier de l'aide.

Qu'on le retienne ! Qu'on le retienne, je vous en prie ! Qu'on le retienne !

Je ne veux pas le perdre.
Je ne veux pas déjà le perdre.
Notre avenir est beau non ?

Alors détourne les yeux, s'il te plaît, détourne-les.
Parce que je n'y arriverais pas. Toute seule...
J'asphyxie, me noie dans...

    « Ah... »

Sous la force de cette douleur sombre, je ne peux que m'effondrer comme une poupée de chiffon sur le sol.

J'ai mal, mon amour, tu vois ? Ça me fait mal. Si mal.
Plus ça me fait mal, plus j'ai peur.
Plus j'ai peur, plus je le sens me quitter.
Plus je le sens me quitter, plus j'enfonce mes dents dans la paume de ma main pour compenser la douleur, plus mes ongles se creusent un sillage dans ma chair, plus le sang coule et plus j'ai peur.

Qu'est-ce que je dois faire ?
Dis-moi, amour, qu'est ce que je dois faire ?
Qu'est-ce que je dois faire quand les fibres de mon être se dissolvent, quand mon cri se fait sourd, quand chaque muscle se consument dans la souffrance, quand la douleur paralyse mes doigts, mes jambes, mes yeux, ma tête, mon corps... ?

J'ai peur que mon bébé disparaisse, tu sais ?
J'ai peur que mon bébé disparaisse comme mon frère ou ma sœur.
J'ai peur que mon bébé disparaisse comme mes parents.

Alors pourquoi est-ce que je sens qu'il...

    « Ma... m... »

Un goût amer s'insinue dans ma bouche.
Un bourdonnement incessant de faufile dans ma tête.
Je le sens qui m'échappe... je sens un liquide chaud entre mes jambes...

La peur à son paroxysme peut nous forcer à détruire quelque chose, et ce, avant même qu’il soit créé.
Je le détruis parce que j'ai peur.
J'ai peur parce que je vous aime.
L’amour et la vie sont en train d'avoir raison de lui.

    « Dites-lui d'arrêter... arrête-le, maman ! Arrête-le ! »

Mais comment arrêter ce que l'on ne peut pas voir ?

Je sens tes bras enserrer mon corps. Je tremble à ton contact. Tu frissonnes au mien.
Je suis froide, pas vrai ?
Je suis glacée, n'est-ce pas ?
Je le vois dans tes yeux.
Je le lis sur ton visage...

Vérité. Maman. Jon. Bébé. Mariage. Orphelinat. Enfants. Magie. Travail. Bon. Mauvais. Douleur. Souffrance. Peur. Fausse. Couche. Mort. Mort. Mort.
Tous ces mots se mélangent dans ma tête comme une litanie sans fin, amour.

Jusqu'à ce que l'obscurité se fasse.

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MessageSujet: Re: Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora]   Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora] EmptyVen 6 Juil 2012 - 22:01

La douleur de la crainte et la crainte de la douleur.


Je reste là tel un imbécile heureux, à la regarder, la contempler, la rêver. Elle est belle Nérys. Elle est un joyaux des plus précieux. J'ai un sourire idiot sur les lèvres, l'écrin contenant la bague tendue vers elle, les yeux qui brillent plein d'amour. Les siens sont apeurés. Je reste ainsi quelques secondes et il n'y a pas de réponse. Pourquoi pas de réponse ? J'ai... J'ai tout raté c'est ça ? J'ai fait ça trop vite ? Pourquoi pas de réponse ? Il y a quelque chose qui ne va pas ? J'ai l'impression qu'elle est partie loin, tellement loin. Je fronce les sourcils. Pandora est en train d'essayer de s'en remettre. Je lui lance un regard d'incompréhension. Mais...? Nérys ne réagit toujours pas. Ses lèvres laissent échapper un mot. Pourquoi ?

Je tombe sur les fesses, l'écrin est lâché. J'ai l'impression de voir le temps se suspendre. L'écrin descend doucement sur le sol et s'écrase. La bague sort de son emplacement et fait un saut à son tour. Je la vois attirée vers le parquet et le bruit qu'elle fait en tombant semble m'écorcher les oreilles. La bague se brise rageusement. Moi je reste là, la bouche ouverte, attendant que le film d'horreur reprenne son cours normal. Le temps redevient ce qu'il est. Je me sens mal. Il y a quelque chose qui ne va pas. Nérys ne peut pas refuser. Elle... Pourquoi cette expression de souffrance mon amour ? Tu ne veux pas de moi comme maris ? Finalement tu t'en fous ? Je ne comprend pas. Je t'aime tellement Nérys. Pourquoi la douleur. Je jette un regard apeuré à Pandora. Il y a quelque chose qui ne va pas. Tu le sais toi hein ? DIS MOI QUE TU LE SAIS ! Nérys lâche un "Ah" et...

NERYS ! NERYS !

Je me jette sous elle pour ne pas qu'elle heurte le sol brutalement. Mon coeur bat la chamade. Nérys ! Tu n'as pas le droit. Son regard est entre ses jambes. Mes yeux affolés le suivent. Il y a du sang. NON ! C'est pas possible. Pas possible. S'il te plait non ! Y'a du sang... Pourquoi y'a du sang ? Je regarde horrifié Pandora. Je ne sais pas quoi faire. Elle bouge à peine. Elle est tellement... Ma main se pose sur son front, elle a tellement de fièvre et pourtant... Pourtant elle a l'air d'avoir tellement froid.

-" Non non non... NON !"

Je suis paniqué. Totalement paniqué.

-"Ma... m... Dites-lui d'arrêter... arrête-le, maman ! Arrête-le !"

Le temps passe trop vite soudainement. Maman... Je serre les dents, serre les poings. Rien à faire, j'arrive pas à réfléchir. Je ne sais pas ce que je peux faire, je ne sais pas ce que je dois faire. Nérys t'as pas le droit. T'as pas le droit d'abandonner mon amour. Tu... Il y a du sang ! Je serre la main de Nérys, elle ne répond pas, elle est dans un autre monde. Répond bordel, serre moi la main aussi. Pourquoi tu trembles ! Il se passe quoi bordel ? Les larmes coulent le long de ma joue. J'ai l'impression qu'elle va mourir. Qu'elle va me quitter. J'ai une idée soudaine. Une brusque idée. Je dépose rapidement Nérys sur le sol. Je sais qu'il est pas au Mystery, qu'il est à Londres pour un congrès. Je m'en fou il doit revenir. Il peut pas la laisser. Il a pas le droit. Je regarde Pandora, la rage dans les yeux. Je disparais.

Londres.

Je ne sais pas comment je l'ai trouvé. Je ne sais même pas comment j'ai pu atterrir à Londres en une seule fois. Je suis au milieu d'une pièce remplie de médecins magique. Ils se sont arrêté de parler, trop surpris. J'attrape Josh Stewart par le col et je me téléporte à nouveau. Nous réapparaissons dans le bureau de Pandora. Il me dégage fortement. Il n'a pas compris. Il ne comprend pas. Je le secoue par les épaules.

-" Sauve la. Elle a pas le droit de mourir. Sauve les. SAUVE LES !"

Je m'écroule par terre. La magie réclame son dû. J'ai mal. Mon coeur bat trop vite, beaucoup trop vite. Je serre les poings. J'ai trop forcé. J'ai tellement mal. Je respire difficilement mais mon regard reste totalement concentré vers Nérys. Une fois que Josh l'a vue, il l'a allongée doucement et a couru chercher quelque chose. Fais vite ! PLUS VITE ! Je ne peux même plus bouger. Meurs pas Nérys. Tu peux pas me laisser. Mourrez pas. Vous avez pas le droit. Pas maintenant. Je suis couvert d'une sueur malsaine mais il est hors de question que Josh me regarde avant. Il revient avec des compresse, avec des médicaments. Il lui tient la main. Il la secoue. Il lui fou une claque. Elle bouge pas.

-" Pandora... Si je veux les sauver tous les deux, je vais la réveiller et je vais lui faire mal, très mal. Tellement qu'elle pourrait me supplier de la tuer. Mais je peux les récupérer, sain et sauf, sans lésion. Par contre je ne dois pas attendre... Tu comprend Pandora ? Jon ?"

J'acquiesce difficilement. Je crois que je vais tourner de l'oeil. La douleur est insupportable. J'ai l'impression que la magie draine ma vie. Mais je vais m'en sortir, j'en suis sûr. Nérys, je te jure que si tu meurs... Si tu meurs... Je... Je...

TU PEUX PAS !

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dit le moi sous la pluie,
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MessageSujet: Re: Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora]   Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora] EmptyMar 10 Juil 2012 - 11:25

Et quand il veut serrer son bonheur, il le broie

Sa fille dans ses bras, Jonathan en train de la demander en mariage, à moitié nu, pleurant comme un gamin. C'était une image qui devrait rester graver dans l'esprit de Pandora, comme tant de souvenirs doux-amers qui avaient ponctué plus de cent soixante ans de vie sur cette Terre. La part d'amertume de celui-ci le submergea d'un coup. Le "pourquoi" de sa fille la déconcerta. Elle la regarda pâlir, ses yeux se voilant légèrement. Elle semblait se battre à l'intérieur d'elle même. La vieille femme la tenait par les bras, et pourtant, c'était comme si elle l'effleurait à peine. Comme si Nérys devenait peu à peu transparente, immatérielle. Comme si sa douleur, la douleur figée dans ses yeux l'arrachait à ce monde. Un son sortit de sa bouche, et, sans que Pandora puisse rien faire pour la retenir, elle tomba, lentement au sol, comme lorsqu'on laisse tomber un objet fragile et qu'on le regarde s'écraser au sol, le bruit de la bague qui se brise contre le parquet ciré l'accompagne. Jonathan se jeta sous elle. Pandora, la bouche ouverte, prête à crier, regardait ses deux enfants se battre pour leur vie.

La vie qu'ils allaient donner ensemble. Les deux petites syllabes que Nérys prononça à moitié, qui étaient souvent les premières des bébés, qui signifiaient tout, firent tomber la vieille femme à genoux. Son pouvoir de guérison afflua à sa main, et elle en posa une sur le visage de sa fille, l'autre sur son ventre. Elle cria. D'arrêter quelqu'un, de lui dire. Elle cria son nom, "Maman". A ce moment Pandora fut sure. Elle comprit. Elle hurla. Alors que sa fille perdait conscience. Et que Jonathan disparaissait.

-NERYS !

Prenant la tête ballotante de son enfant sous son vieux bras ridé, elle concentra toute sa magie sur sa fille, et ce qu'elle portait en son sein. Toi, le bébé, la chair de la chair de Thomas MacLaren, le fils de ceux que j'ai aimés depuis que je les ai vus, vit. Toi Nérys, réveilles-toi. Bats-toi. Tu ne peux pas échouer là où je l'ai fait plusieurs fois. Tu es trop belle, trop douce pour qu'on te refuse le droit de donner la vie. Elle pleurait. Elle pleurait, Pandora, de souffrance tant elle faisait vibrer son don de guérisseuse dans tous les tissus, les muscles, et surtout dans cette poche dans le ventre de sa Nérys. Sa jolie Nérys, sa fille. Qui ne devait pas mourir. Qui ne pouvait pas mourir pas plus que son enfant. Et bon sang, où était passé Jon. Une téléportation sous le coup de l'émotion, ça arrive. Les larmes ravinaient son visage. Elle avait peur, tellement peur de ne pas y arriver, que malgré tous ses efforts, la vie s'échappe. Comme ce petit oiseau blessé qu'elle avait trouvé petite fille, et qui en dépit de la nourriture et de la chaleur qu'elle lui avait prodigué, s'était éteint au bout de deux jours.

Un bruit fracassant la fit sursauter. Elle aperçut à travers ses larmes Jonathan. Accompagné de Josh. Tandis que son fils de coeur hurlait quelque chose de désespéré, d'amoureux, Pandora lui mit vigoureusement Nérys dans les bras. Elle ne dit rien mais son regard hurlait "SAUVE LES !". Elle plaçait deux vies entre les mains de l'infirmier, elle espérait qu'il saisirait toute l'importance de l'acte, toute la confiance que cela signifiait qu'elle plaçait en lui.

Il n'y eut pas de moment de flottement. Elle tomba à genoux auprès de Jonathan qui semblait se consumer de douleur. Les effets de deux téléportations si rapides, et l'émotion. Pandora maudit l'homme à demi inconscient qui gisait devant elle, et pressa ses mains sur son torse, l'énergie passant d'elle à lui. Idiot. Crétin. Sale môme. Pensait-elle. Irresponsable. Ce qui la rassurait, c'était qu'elle sentait que sa magie, douce et nourricière, réparait les dégâts causés par l'abus de magie, les lésions, les déchirements.
Ils avaient décidé de la tuer, il n'y avait pas d'autre explication.

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MessageSujet: Re: Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora]   Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora] EmptyMar 10 Juil 2012 - 16:30

« Tout comme mon corps, mon esprit bascule dans le néant… Quand la vie chavire dans le vide, sans attaches, au réveil se dresse, aussi abrupt qu’un mur, le choix : la vie ou la mort… Les étoiles me sont témoins. »

Mes paupières sont fermées face à l'éternité. Il n'y a pas un souffle, pas un bruit. Il n'y a que moi, le silence et les ténèbres.
Dans un monde où la douleur n'existe plus, je me contente subsister. Et de rêver.
Arrachée un instant à la dure réalité.
Le temps d'une seconde, j'oublie tout. Je meurs pour renaître à nouveau. Je recommence.

Je me vois, m'imagine contre toi, toi contre moi, jetée à travers le temps et l'espace, dégringolant des pentes graveleuses et abruptes, galopant vaillamment sur les routes sinueuses tandis que les prairies défilent et se succèdent, que les saisons virevoltent et tourbillonnent, que le printemps m'offre un champ de fleurs sauvages, que l'été abreuve mes narines de ses parfums ensoleillés, que l'automne me dédie un bal dansant aux couleurs bigarrées et que l'hiver approche et m'enserre tendrement dans ses lanières glacées...

Où m'emmènes-tu ? Est-ce que je pourrais rester avec toi ? Tout ce que je sais à présent, c'est que je ne suis plus seule dans cette course infinie parce que tu es avec moi, agrippé à mes hanches, une main dans ma chevelure, tes lèvres contre mon cou.

Jusqu'à ce que je lâche prise...

Et tandis que je tombe dans un gouffre sans fond ni fin, nue au milieu de l'obscurité, tandis que mon corps bascule dans l'infinité de l'âme, que le moi devient à son tour infini, je comprends que je ne suis plus moi-même. A moins que je sois enfin devenue moi, qui sait ? Je suis dépossédée, je m'appartiens et me saisis plus que jamais en cet instant unique.
Les yeux clos dans une prière silencieuse, en équilibre fragile sur ce fil invisible, bien au-delà des terres, du sensible, avec toi toujours mais par pensée, je touche du bout de mes doigts brûlants l'Indicible. Je touche et j'entrevois.

Je sais que j'ai déjà abandonné l'éternité pour rester à tes côtés, affamée de tes baisers, famélique de tes caresses.

    « Nérys... »

Mais là, dans le néant le plus obscur, le plus total qu'il soit, qu'est ce qui nous reste ? La vie me quitte, je le sens, alors, dites-moi, qu'est-ce qu'il me reste ? Qu'est-ce qu'il me reste après que les flammes aient levé leurs bras vers le ciel, après que l'or flamboyant ait consumé le paysage, après que la terre aient été brûlée à vif, après que les nuits noires ne demeurent illuminées que par l'incendie toujours, après l'éclatement de ce qu'on croyait être bon, après l'ultime déchéance des ombres dégoulinantes de feu ?
Que me reste-t-il à part un souffle infime de vie ? À part des pleurs silencieux plein la bouche ? À part les souvenirs ?

    « Nérys ! »

Il me quitte, et je pars avec lui.
Je n'ai plus la force de résister de toute manière.

Pardonne-moi, amour, parce que je ne pourrais pas tenir mes promesses.

Mes paupières se lèvent douloureusement et, tandis que je reste encore ignorante de la souffrance comme épargnée par le temps, le ciel noir s'unifie sous mes yeux et l'incendie se rendort comme un enfant après un gros chagrin.
Devant mes yeux, une longue main blanche, froide comme le marbre mais tendre et légère comme une plume, se pose sur mes cheveux dans une caresse en soulevant des effluves familiers, semblables à de la gardénia. Ma fleur favorite. Sa fleur favorite...

    « Nérys. »

Une voix.
Cette voix.
Cela faisait si longtemps que je ne l'avais plus entendue.

    « Maman. »

Comme hors de mon corps, je me laisse vagabonder à travers mes souvenirs tandis qu'elle orne mes cheveux de fleurs aux pétales exquis, ma tête sur ses genoux.
Je savoure, comme si c'était mon dernier jour sur terre.
Peut-être que ça l'est, qui sait ?

    « Tu n'es pas encore morte, ma chérie. »

Et dans cet instant plus fugace que tous les instants, les voiles tombent, les illusions, les rêves, les fantasmes, les désirs... tout fait sens dans ma tête. Je m'abreuve de son visage, de ses traits et du velours de sa peau. Je grave dans ma chair la lumière dans ses yeux, la douceur de ses longs cheveux noirs sur mes joues, le duveteux de sa voix, l'aérien de son souffle.
Ma mère me manque, mais ma mère est morte.

    « Pourquoi tu es là, maman ?

    - J'ai promis d'éloigner tous tes cauchemars, Nérys.

    - Mais tu es morte...

    - Sur terre peut-être, mais pas dans tes souvenirs. 
    »

Avant de fermer les yeux de contentement, j'ai le temps de saisir son regard, contemplant au fond de ses yeux la même chose que ce qui se trouve dans les miens : ce chatoiement intense, cette lumière presque irréelle et cependant indubitable.

    « Nérys...

    - Oui ?

    - N'abandonne pas. Ils ont encore besoin de toi là-bas.

    - Mais...

    - Tu survivras. Tu feras face. Je te connais, ma chérie : tu es bien plus forte que tu ne le crois. Tu ressembles beaucoup à Pandora sur ce point.

    - Je ne veux plus maman. Je ne veux plus sentir l'enfant partir. Ça fait trop mal.

    - Ce n'est pas une question de vouloir ou pas, Nérys. Tu le fais parce que tu le dois. Et puis, la douleur s'en ira.

    - Tu crois ?

    - J'en suis sûre. 
    »

Et soudain, dans un silence édifiant, une douleur me perfore les entrailles. La chair de poule se déploie sur mes bras et mes jambes pendant que, d'un mouvement insignifiant, ma mère tresse mes cheveux. Un cri aigu et terrifiant franchit la barrière de mes lèvres.

    « La vie te rattrape, ma chérie. »

Je tente de me relever mais mes forces suintent à travers les pores de ma peau trop fine pour les contenir.

Je titube, m’affaisse et tombe.
À même ma chair, des petits débris pointus, des morceaux de lames tranchantes, des miettes de gangrène me transpercent.
La brûlure glousse et défèque des ankyloses à chacun de ses pas.
Sur les champs de ruines dans ma tête, une pluie acide déverse sa colère et abreuve ronciers et buissons.

Je hurle avec tout ce qu'il me reste : le désespoir.
Des voix en écho lointain me parviennent, mais tout ce que j'entends, c'est moi.
J'ai des pleurs et des plaintes plein la bouche et des spasmes terribles submergent cet éclat luisant de souffrance qu'est devenu mon corps.
Des perles de sueurs couvrent chaque parcelle de ma peau incandescente tandis que les ténèbres m’entraînent dans leurs profondeurs à nouveau.

En cet instant, je ne désire qu'une chose : mourir. Mourir pour que tout cesse enfin.

Amour, pourquoi ne cries-tu pas pour moi ?


Dernière édition par Nérys McLaren le Mar 4 Sep 2012 - 15:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora]   Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora] EmptyJeu 12 Juil 2012 - 21:47

« Ce n'est pas pour rien que les bébés qui viennent
au monde naissent avec les poings fermés : ils
savent déjà instinctivement qu'ils auront à lutter. »


Ma respiration s'effiloche et les lambeaux s'envolent au loin. J'ai l'impression que je ne pourrais jamais inspirer une bonne bouffée d'air frais à nouveau. Pandora plaque avec plus de brutalité qu'on aurait pu le penser ses vieilles mains ridées et chaleureuses sur mon torse nu. Immédiatement le pouvoir bénéfique qu'elle me transmet commence à guérir mon corps et mon coeur. La douleur s'apaise doucement. Je n'ai pas un regard de remerciement même si je le pense du fond du coeur. Mais toutes mes pensées sont vers Nérys. Je donnerais je crois le monde entier pour sa vie. Les larmes coulent toujours. Josh s'affaire. Il a dénudé son torse et s'est saisi d'un pinceau qu'il trempe dans un liquide vermillon. Du sang. Il trâce rapidement un grand complexe runique sur son ventre encore plat. Je vois les runes défiler. Il y en a un paquet de soin. J'aperçois des runes de blocage, des runes anti-douleur, des runes de stimulations... Enfin, au milieu du complexe runique rond, le médecin dessine en grand la rune. Je ne devrais pas la connaître, il ne devrait pas non plus, et pour cause c'est une rune noire. C'est ce qui va lui causer un grand choc, qui va la faire souffrir. C'est ce qui va la sortir de cet état entre la mort et la vie. Il protège également le fœtus de quelques autres runes.

Ma respiration s'apaise et redevient normal. La douleur n'est plus qu'un fantôme. J'agrippe fortement le bras de Pandora. Mes yeux sont braqués sur ma bien aimée. Josh lui fait avaler quelques médicament et finalement injecte un drôle de liquide bleu. Enfin il se tourne vers nous. Il a un air grave. Il hoche la tête, c'est le moment. Je détourne le regard, me réfugie dans le giron de Pandora que je sers avec la force du désespoire. Les larmes coulent contre son corps. Je sens la vague de puissance quand Josh active ses runes. Il sera éreinté après. Immédiatement suit un long hurlement qui me déchire les tympans. Je me mort la lèvre à m'en faire mal. J'entend son corps choquer contre le sol et je ne peux que l'imaginer se cambrer violemment et retomber par terre. Ne me laisse pas mon amour. Ne me laisse pas... S'il te plait. Je secoue la tête. T'as pas le droit. Tu peux pas...

Soudain je craque. Un cris déchirant se mêle au tiens mon amour. Mon cris. Mon coeur. J'entrevois un millier de possibilités qui défilent sans fin. Tu dois vivre Nérys. Il doit vivre. Vous devez pas m'abandonner. Je lâche Pandora, car j'ai peur de lui faire mal. Je lance un regard à Josh qui au fur et à mesure que les runes se consument les dessine à nouveau. Le sang utilisé jure avec la peau blanche de Nérys. Ma blanche neige, reste avec moi. Elle a ouvert les yeux ! Un peu. Avant de les refermer. Son visage est tordus par la souffrance et elle s'agite dans un ballet morbide paraissant sans fin. Je sers les poings. J'essaye de calmer mes pleurs mais cela me semble peine perdus. Mon coeur est à l'agonie. Je me sens impuissant. Comme si la vie me menaçait de me reprendre tout ce qu'elle m'avait donné. Je n'ai rien fait pour ça... Elle non plus. Je sais qu'elle est injuste. Je le sais. Mais elle n'a pas le droit de l'être pour moi. Il n'y a plus de cris.

-" Jonathan, va me chercher de la glace s'il te plait."

Josh a un sourire fatigué et il sourit. Aussitôt je me sens plus confiant. Nérys s'est apaisée... Son corps tremble encore mais elle est là, parmis nous. Et Josh sourit. Je me lève et je vais chercher de la glace. Pas de téléportation, plus pendant quelques jours. Mes muscles grincent. La magie de Pandora fait des miracles, mais il ne faut pas trop exagérer non plus. Je file à la cuisine et cherche un petit moment ce que je dois ramener. Enfin je les fois, les poches de glaces. Je remonte rapidement pour ne pas le faire attendre. Quand je suis de retour il me sourit et attrape les poches. Il prend plusieurs bandes de tissus un peu pour isoler et les places sur le front brûlant de Nérys. Quant à moi je m'assied juste à ses côtés et lui prend doucement la mains.

-" Je t'aime tellement..."

Je n'imagine pas ce que ce serait si jamais je venais à la perdre définitivement. Il y a des gens qui ne se sentent pas bien en couple ou pour qui l'amour n'a pas tant d'importance. Moi c'est simple, je suis tout bonnement incapable de vivre sans elle. C'est vrai que je n'ai jamais vraiment essayé mais je le redoute particulièrement. Je n'y pense pas, je profite de chaque instant car je sais à quel point il est précieux. J'essuie mes larmes. Tu m'as fait tellement peur.

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MessageSujet: Re: Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora]   Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora] EmptyVen 13 Juil 2012 - 19:26

Et si toi mon amour tu devais t'en aller, il me pleuvrait si fort que j'en mourrai noyé...

Sous ses grandes mains ridées, le torse musclé de Jonathan se soulevait plus régulièrement, et par delà la magie, Pandora sentait les lésions se refermer, les points noirs de l'organisme du jeune professeur recouvrer leurs facultés. Elle n'osait pas se retourner vers Nérys. Elle entendait sa souffrance par la pensée, car elle avait déployé son don instinctivement vers sa fille adoptive. Ses cris physiques étaient flous, comme lointains. Mais ils n'en déchiraient pas moins sa droiture. Elle avait envie de se jeter sur elle, de la prendre dans ses bras et de lui hurler de ne pas partir. Pourtant les années d'expérience l'astreignaient à son devoir. Seul Josh avait les compétences afin de les sauver, elle et l'enfant. La vieille femme respirait profondément, expirait.

Le corps de Jon se détendit, il se redressa et prit son bras. Leurs corps se tournèrent immédiatement vers celui, inerte de Nérys. Des runes écarlates ressortaient sur son ventre dénudé. Encore plat. Il était si petit. Il ne pouvait pas partir maintenant. Malgré sa blancheur de neige, la femme qui le portait signifiait la vie pour Pandora. Son père avait redonné du goût à la sienne. Elle l'avait regardé vivre, demander sa mère en mariage, et lorsqu'Eleonora et Thomas décédèrent, la petite Nérys, bien que si abattue, était toujours un symbole de vie. Un jour, elle avait ri. Elle avait vu l'adolescente aux cheveux de jais rire. Ce jour là elle avait su qu'elle n'avait pas tout rater. Alors ça ne devait pas se terminer aujourd'hui.
Le hurlement vint. Elle ne ferma pas les yeux. Mais elle frémit. Elle essaya de se montrer forte. La plus forte possible pour son enfant. Elle n'osait pas la toucher. Pourtant, elle voulait sa main sur ce front si pâle...Jonathan la lâcha. Son corps fougueux et amoureux voulait hurler, ruer, elle le sentait. Elle s'en voulut de ne rien pouvoir faire pour lui.

Efficace en toute chose, Josh intima fermement à Jonathan d'aller chercher de la glace. Au moins se sentirait-il utile.
Toujours au sol, la vieille directrice se rapprocha de Nérys. Elle semblait se trouver entre deux mondes, entre un fantôme et un vivant. Comme se battant avec elle même, discutant avec les morts.

Mais peu à peu, le voyage dans le bon sens se faisait. De la couleur revenait sur son visage.
Au retour de Jonathan, le regard de l'infirmier la rassura, et lui fit comprendre qu'elle pouvait la toucher. Elle prit doucement son visage entre ses mains, et le posa sur ses genoux repliés, tandis que Jonathan prenait sa main, lui déclarant son amour.


-Mon enfant...murmura-t-elle seulement.

Elle caressait ses cheveux, voulait être là rassurante lorsqu'elle reprendrait conscience. Mon enfant. Elle était presque rassurée. Personne ne pouvait imaginer la manière dont elle allait être désormais protectrice avec Nérys. Elle n'avait jamais imaginé la perte. Enfin, vaguement, certainement. Mais Eleonora l'avait mise au monde pas elle. Elle ne pouvait être qu'un enfant en santé, qui vivrait. Nérys ne pouvait pas mourir.
Un petit rayon de soleil traversa les grandes vitres du bureau. C'en était bien la preuve, non ? Maintenant tout devait aller mieux. Dans moins de neuf mois, elle lui ferait voir ce jour. Bizarrement, Pandora ressentait en ce moment bien plus l'espoir que la peur. Elle voulait simplement croire en sa fille. La voir se relever et sourire. Imaginer ce sourire en fit naitre un sur ses lèvres craquelées par le temps et la peur.


-Mon enfant, ma fille. Tu es belle comme le soleil. Reste avec nous, tu sais qu'on a tous besoin de toi n'est-ce pas Nérys ?

Sa voix était redevenue comme celle d'une jeune mère. Elle avait l'impression d'assister à la naissance d'un bébé. Son propre bébé. Comme le temps était étrange. Elle posa un baiser sur le front de Nérys, elle avait l'impression de pouvoir la briser. S'il te plait, t'en vas pas. Reste ici.

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MessageSujet: Re: Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora]   Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora] EmptyLun 1 Oct 2012 - 22:09

« Toute douleur qui n'aide personne est absurde. »
Souffrance, loup des steppes qui, insidieuse, galope gueule ouverte dans une nuit d'encre de chine.

De coups en certitudes, la douleur m'use et s’amuse, coule de mon crâne, glisse sur ma langue, dégouline au plus profond de ma gorge, s'épanche dans mon ventre pour s'insinuer dans mes jambes.
L'illusion s'évapore : les fleurs dépérissent tandis que leurs pétales flétrissent pour se perdre dans le tourbillon de l'aquilon trop tôt levé. La délicate odeur des gardénias se tronque pour l'effluve douceâtre de la mort, et ma mère perd ses couleurs, sa chaleur. Noir et blanc, blanc et noir, ma mère meurt une seconde fois. Son visage, sa peau, ses doigts se tordent et fondent comme de la glace au soleil.
Tout ce qui reste c'est cette image qui doucement disparaît, cette image déjà sans visage et bientôt plus qu'une ombre chinoise...

Le réveil est brutal, d’une violence inouïe, d'une férocité à en faire des échos sur les murs, à enfoncer ses ongles dans les paumes de ses mains, à s'en noyer la voix dans une mer de cris et de complaintes désespérées.

Mon cœur bat furieusement dans ma poitrine, comme les sabots d'une horde folle d'étalons sauvages.

Je ne veux plus d'illusions, de rêves et de fantaisies.
Je veux juste revenir parmi vivants, à tes côtés toujours, et sentir tes doigts courir sur ma peau dans un ultime réconfort.

Je m'efforce de ne pas ouvrir les yeux, de calquer mon anhélation sur le souffle inconnu qui s'échoue sur ma joue, de me souvenir d'où je suis et de ce que je vais faire demain.
Si demain il y a.
Demain, plus tard... quelque quotidien rassurant et sage. Je veux...

Une sueur froide ondule dans mon dos comme un serpent prêt à s'enrouler autour du cou de sa proie.

Oh loup y es-tu ?

J'ai peur de ce que je vais voir, de ce que je vais comprendre en ouvrant les yeux.
J'ai peur de voir mon vœu ingrat réalisé, peur de m'apercevoir que j'ai plié sous ma douleur et que je n'y ai pas survécu.
J'ai peur de me réveiller et de devoir vivre chaque instant avec le souvenir d'avoir senti mon enfant s'échapper de mes doigts, alors que je me contentais de le fixer de mon regard impuissant, bras ballants et lèvres pincées, pâle et obscure comme le spectre de la mort.

Je n’ai de mes doutes que les peurs paralysantes et, si je le pouvais, je baisserais la tête de honte comme on baisse les bras.
J’ai le cœur au bord des lèvres et faim à en crever.
J’ai envie de me coudre les paupières et de filer la dentelle de mes cils pour rester dans cet état d'incertitude à jamais.
Je voudrais me rendormir. Je voudrais fuir.

Oh loup y es-tu ?

Je me force à ne pas ouvrir les yeux, à respirer calmement, à me souvenir d'où je suis et de ce que je vais faire demain.
Non, pas demain. Après demain.
Un peu plus tard. Ou dans quelques temps.
Parce qu'il existe cent raisons de ne plus être là, dix fois plus pour la lâcheté, et mille autres pour ne plus y penser. C'est juste qu'il y a des peurs difficiles à braver et des craintes que l’on a mis tant de sueurs à quitter. C'est juste qu'il y a des stigmates incrustés dans la chair que l’on voudrait effacer.
Il y a de nos lâchetés nos difficultés qui ne concernent que nous.

Mais c'est trop égoïste. Pour Pandora d'abord. Pour Jon ensuite.

Si le loup était là, il me crèverait...

Je voudrais me forcer à garder les quinquets sous le voile de mes paupières mais la douleur ne m'a pas quitté du regard. Elle est là, tout près : je sens son souffle qui me caresse les cheveux, qui se perd sur mes joues tandis que ses doigts frôlent chaque parcelle de ma peau.

Je suis en vie.

Un gémissement s'échappe alors de la barrière de mes lèvres et mes yeux, jusqu'alors obstinément clos, redécouvrent la scène : le visage de Pandora juste au dessus du mien, marqué par un mélange de terreur sans nom et de soulagement profond, et Jon, tout près, ma petite main dans la grande sienne.

Les mots me manquent tandis que les sanglots s'étouffent dans ma gorge.

Est-ce que tout va bien ? Est-ce qu'il va bien ? Dites-moi tout, tout dans les moindres foutus détails... par pitié, ne me cachez rien...

Sur une grimace, je passe ma main sur mon front en un geste qui se veut salvateur. Mais je suis fatiguée. Si fatiguée.
C'est donc avec tous les efforts du monde que je parviens tout de même à murmurer :
    « Je suis tellement désolée... »

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora]   Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora] EmptyVen 12 Oct 2012 - 23:14

Chaque jour je t’aime davantage, aujourd’hui
plus qu’hier et bien moins que demain.


C'est à peine un murmure qui sort péniblement de la bouche de mon amour et mon coeur se serre. Elle semble fatiguée. Je passe doucement une main contre sa joue encore brûlante. Josh sourit, semble dire quelque chose comme : "ça va aller", mais je n'écoute pas vraiment, je suis ailleurs, dans les yeux de Nérys. Je souris. Je m'y perd. Ma main s'aventure alors dans ses cheveux et machinalement prend un rythme lent et rassurant. Je cherche de ma main de libre à trouver celle de Pandora. Comme je ne regarde pas c'est plutôt aléatoire et compliqué, mais elles finissent par se rejoindre. Je sers doucement cette main parcheminée et regarde avec amour les deux femmes de ma vie. L'une est ma mère, l'autre mon amour, mais sans elle je ne serais plus qui je suis. Elles font partie intégrante de ma vie aujourd'hui. Je sers un peu plus mes mains et déclare, avec de nouveau l'envie de lâcher quelques larmes :

-" Je ne vous abandonnerais jamais."

Je rigole un peu nerveusement. C'est peut être stupide de déclarer cela mais je m'en fiche. Ça me fait du bien. Ça donne de l'importance à mes sentiments. C'est rassurant même. Josh s’éclipse doucement et cela me fait penser que je vais devoir à tout prix le remercier chaleureusement et m'excuser de l'avoir fait rater sa réunion de médecin. Je sais qu'il tenait particulièrement à y assister. Mais je sais aussi qu'il comprend qu'il n'y avait sans doute pas d'autre choix et qu'il est heureux d'avoir fait en sorte que Nérys aille pour le mieux. Il ne m'en voudra pas et ne me reprochera rien, ce qui ne m'empêche pas de le remercier. J'aide doucement Nérys à se relever et la positionne contre moi. Je l'entoure de mes bras protecteur avec une infinie douceur. Le cauchemar est fini, et nous avons pu nous réveiller pour le constater. Son front est encore brûlant et je replace la glace qui menaçait de tomber au moindre nouveau mouvement. Je regarde Pandora et d'un accord tacite nous décidons qu'il est temps de bouger notre belle sous-directrice. Je l'attrape sous les genoux et sous les bras et la soulève doucement.

-" Je te ramène dans ta chambre, tu vas te reposer un peu maintenant."

Je souris à Pandora. Nous nous dirigeons tous les trois vers sa chambre. Je ne fais pas attention au chemin mais mes pieds m'y mènent naturellement. Le parquet craque doucement mais la porte ne fait pas un bruit. J'ai presque envie de rire quand je pense qu'il y a quelques années c'était quelque chose qui me faisait plutôt peur, le bruit de la porte. J'étais effrayé au moindre son quand je venais rendre visite à Nérys et je maudissais le sol et la porte de n'être pas aussi discret que moi. J'avais l'impression qu'il se liguait contre moi pour me faire repérer. Maintenant cela me semble stupide et amusant. Je dépose délicatement cette femme enceinte sublime et lui enlève ses chaussures, son pantalon et son pull, ne laissant que son t-shirt et sa culotte afin qu'elle soit plus à l'aise. Je la borde avec affection et attrape une chaise que je positionne prêt de son lit : mon intention est claire : je vais rester. Le cauchemar est fini...

[HP = fin pour moi, si vous voulez mettre quelque chose...]

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pour ne pas voir couler mes larmes.
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MessageSujet: Re: Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora]   Toute fin précède un commencement [PV Jon & Pandora] EmptyLun 31 Déc 2012 - 0:03

Oublie ton chagrin, surtout ne crains rien, je prends en main ton destin...

Le drame finit enfin. La lumière se fraya un chemin dans l'esprit de Pandora qui voyait avec soulagement les yeux de sa fille s'ouvrir, comme au jour de sa naissance, à laquelle elle n'avait pas assisté. Sa peau pâle reprit de légères couleurs, et elle regardait vaguement autour d'elle, comme pour être sure d'être en vie. La sorcière tenta de ne pas serrer trop fort ses mains autour du crane de Nérys, de peur. Elle transforma cette peur en caresses rassurantes pour son enfant. Son enfant si fragile qui pourtant portait la vie. Elle craignait tant pour ces vies. Elle les aimait tant.

Des larmes coulèrent alors qu'elle embrassait le front de la jeune femme, elles virent s'écraser sur la peau laiteuse. Sa voix sortir de ses lèvres, faible. Elle s'excusait. Pandora caressa ses cheveux de plus belle :


-Nérys, Nérys, ne sois pas désolée. Ce n'est pas ta faute.


Elle se sentait exténuée, et vidée. Elle voulait qu'on l'aide, qu'on prenne soin de son enfant. Elle se sentait si vieille. Sa voix se perdit dans ses pensées :


-Ne sois pas désolée...

Je t'aime, pensa-t-elle si fort qu'elle espéra qu'elle l'entendait. Surement. Elle savait à peu près manier la télépathie humaine. Toutefois, faible comme elle l'était, elle ne pouvait s'en assurer.
Elle sentit la présence de Jonathan qui les avait rejoints. Elle passa une main sur la joue de l'homme sans rien dire, les yeux fermés. Comme elle les aimait, et comme elle avait eu peur. Elle se sentait faible. Si faible. Et pourtant, elle devait tenir, les protéger jusqu'au bout. Elle essaya de leur parler. Elle n'y arriva pas.
Elle entendit un rire de Jonathan et sourit. Elle sentit que Josh la relevait et la soutenait. Elle vit vaguement Nérys dans les bras de son futur époux. Elle referma les yeux.

Josh la mena à sa chambre. Elle n'avait qu'une envie, se laisser mollement tomber, bien loin de l'image de la vieille femme forte qu'elle était. Cet évènement avait été des plus éprouvants, elle ne pouvait presque plus penser, comme si une chape de brouillard, lourde comme du plomb recouvrait toutes ses perceptions, elle n'arrivait plus à penser, à voir, ni à parler. Il fallait qu'elle se repose. Pandora sentit qu'on l'allongeait. La voix de Josh lui assura qu'il allait prendre les affaire de l'orphelinat pour la journée. Cette phrase lui suffit. La vieille femme sombra dans le sommeil.

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