Il fait FROID. Non mais vraiment. Je rigole quand Autumn met plus de vêtement qu'elle ne pèse, mais en fait, je ferais bien pareil si je pouvais. Sauf que je ne peux pas. A part le fait que la mode Bibendum Michelin ne me tente pas plus que ça, avec ce truc là, cette chose sur les côtes, je ne peux pas trop en mettre. Oui je me plains et je râle. Surtout je râle. Ça doit être l'un de mes prénoms non mentionnés sur mon passeport. Oui y'en a plusieurs de non mentionnés. Téléportation, câlin, râle... Vous dites que ce sont des traits de caractère? Oui bon peut être. Juste peut être. Donc en attendant, c'en est pas. Voilà.
Je disais donc, il fait froid. J'attends la neige. Non mais l'hiver glacé là, il ne vaut la peine d'être enduré que pour la neige et les vacances. Oh, ne dites pas le contraire. On vous dit hiver, les premières choses qui passent dans la tête c'est "neige", "Noël" et "vacances". Beh oui que j'ai raison, on est tous pareil au final. Ne prenez pas cet air inquiet, ou je vais me poser des questions.
Et avec Shy? Mais tout va très bien avec Shy. Sinon je ne serai pas dans cet état là. Non je ne parle pas de la blessure, je parle mentalement. De toute façon la blessure et moi, on ne s'entend pas depuis le début. Elle squatte! Mais je ne lui ai jamais donné la permission de squatter! En plus, faut la nourrir, la loger, mince faut même l'habiller avec des bandages.
Mais je m'en fiche, je l'ignore. Nah. Surtout que ça fait une semaine, et qu'à défaut de moins me faire mal, elle s'est au moins... Comment on dit... Bref, elle ne s'ouvre plus. Enfin, je n'ai pas essayé de forcer dessus non plus, hein. Mais y'a quatre jours, on la touchait, elle piquait sa crise et se mettait à saigner. Je lui ferais bien remarquer que c'est mon sang qu'elle balance à tord et à travers.
Bref. C'est pas elle le sujet, on se fritte suffisamment souvent à longueur de journée, ça suffit. Pire qu'avec l'écureuil d'Autumn.
Donc, tout va très bien entre Shy et moi. Comment ça se passe dans notre couple? De une ça ne vous regarde pas, de deux à ne vous regarde pas, de trois...
Si vous le répétez vous êtes morts.
J'ai toujours pas réussi à lui demander à ce qu'on sorte ensemble.
... Pas de commentaire! Même pas un rire, rien. Je veux entendre les mouches voler. Y'a pas de mouches il fait trop froid? Bon bah je veux entendre les flocons tomber. Même si il ne neige pas encore. Chut!
Et puis d'abord, que j'ai demandé ou non, ça ne m'empêche pas de lui faire des câlins -ok, y'a un truc sur mon flan qui m'en empêche en ce moment-, ni de l'embrasser si je veux. Si elle veut aussi. Mais en général c'est le cas, jusqu'à maintenant.
Ça s'appelle un accord tacite. Personne ne dit rien, mais tout le monde est d'accord. Communication de pensée. Nah. Non je ne cherche absolument pas d'excuse, c'est pas vrai. Arrêtez de voir le mal partout. D'abord, on ne contrarie pas un blessé. Il a l'air très en forme le blessé? Oui bon... Mais j'ai pas envie d'aller m'allonger à ne rien faire en attendant que le temps passe. L'infirmier va me couper la tête si il l'apprend. Encore tout à l'heure, je me rappelle de son "et vous vous reposez bien, surtout?" et de ma réponse "Oui, oui, je peux vous détailler mon plafond, et mon sabre prend la poussière". Ce qui est faux, et faux. Mon sabre ne prend pas la poussière, parce que sinon il serait venu me faire une entaille de l'autre côté pour me faire bouger. Et en fait, je crois que je ne sais pas de quelle couleur est mon plafond. Je suis un malade irresponsable, et c'est de naissance. Pour ça que j'ai tout intérêt à ne pas me faire blesser souvent.
Vous l'attendez tous: vive la téléportation.
Bref. Nan mais en plus si je devais ne rien à faire à part mes cours, et de la paperasse, je crois que je me serais déjà pendu. Oui, au bout d'une semaine. L'hyperactivité mentale ça ne se soigne pas comme ça. Maladie inventée, tout à fait.
Moi avoir encore dévié le sujet? Jaaaamais. J'oserais pas. C'est mal de soupçonner un innocent.
Ok, j'arrête.
On va instaurer un nouveau truc. Le secret professionnel pour les spectateurs. Ça commence maintenant. Vous êtes soumis au secret professionnel. Donc vous ne devez rien dire sur ce qui va suivre, et sur tout ce qu'il se passe en général.
Doonc, nan j'ai toujours rien demandé, et ça se passe très bien pour autant. Même si je ne l'ai pas vue depuis quelques jours là... Quelques jours une semaine genre. Non! Je ne l'ai pas évitée! Ça, c'est trop m'en demander. Je préfère encore suivre les conseils de l'infirmier plutôt que de l'éviter. Si vous avez bien suivi tout le foin que j'ai fait autour de cette histoire de blessure au dessus, vous devriez conclure que la comparaison n'est pas si ridicule que ça.
Je veux la voir et j'ai froid. Qu'est ce que je fiche dehors? Bah, j'écoute pas l'infirmier, c'te question. Et l'autre partie de la vérité, c'est que j'ai accompagné Autumn sur un exercice d'exorcisme. Oui, je suis un gentil tuteur. Nah. D'abord.
Bref, je gèle en attendant qu'elle en finisse avec son fantôme. Ah et puis je garde l'écureuil aussi. Scratch -Ace de son vrai nom-, qui est tellement en train d'avoir la trouille pour sa maitresse qu'il en oublie complètement de me mener la vie dure. Temps mieux. Mes mains en sont ravies.
Oh, elle l'a eu. Viiite, viens reprendre ton monstre avant qu'il ne m'attaque! Elle est contente, je la félicite et elle récupère l'écureuil qui se remet de sa peur. Bon, désolé Autumn, mais on ne rentre pas en métamorphose -enfin, elle en métamorphe et moi à me téléporter derrière-, c'est direct forêt-orphelinat sans trajet. Téléportation donc. Deux secondes plus tard, on est assaillis par la chaleur de l'orphelinat. Chaleur. Enfin. Je vais vouer un culte au Dieu de la Chaleur, très sérieusement. Même si il ne surpassera jamais le Dieu du Câlin. Parce qu'un câlin, ça réchauffe -non, pas ce type de câlin, même si il... Dégage plus de chaleur-. Les câlins, c'est le bien. Amen, j'ai prié pour aujourd'hui.
Je laisse Autumn pour filer dans mon appartement. Posage de sabre, et j'enfile un pull plus chaud. Bonjour M.Pull, faites bien votre travail parce que je ressors. Y'a aucune logique dans mes actions. Mais siii, je justifie toujours.
Sauf quand je ne justifie pas.
Et aujourd'hui, je ne justifie pas.
C'est une blague. Pas drôle, mais ce n'était pas sa vocation. Euh... Sa vocation c'était... De ne pas être drôle! Elle a réussi sa vie. Bref. La vérité c'est que j'ai encore quelques heures à tuer -vous inquiétez pas, elles revivront demain-, et même si la chaleur est une divinité qu'on se doit de respecter, j'ai envie de me téléporter n'importe où. Mais dans l'orphelinat ça le fait moyen. Sauf si il était très très tard le soir, ce qui n'est pas encore le cas.
Bon. Je suis majeur et je fais ce que je veux, voilà. Une téléportation, rebonjour le froid. La neige, t'es où? Je t'attends! On a la danse de la pluie, et la danse de la neige c'est quoi? Quoi que je doute de pouvoir danser en fait. Ok je laisse tomber et je n'essaie même pas.
Téléportation, tu m'explique pourquoi on a finit dans les ruines? Tu veux me montrer un truc peut être? Si je rencontre un fantôme, c'est de ta faute. Surtout que je n'ai pas le sabre. Oui bon y'a la dague. C'est pas une raison.
Pour en revenir à la neige, je me demande bien ce que donnerait l'endroit sous une bonne couche blanche. En fait, ça serait peut être plus flippant. Ou encore plus calme. Il n'y a pas un bruit. Bon bah... Allez, on s'improvise archéologue et on va explorer.
En priant pour ne pas tomber sur un sorcier noir, ou sur un fantôme, ou sur un animal démoniaque.
Je serais curieux de savoir à quoi pouvaient ressembler tous ces bâtiments quand ils étaient entier. Quoi que certains ont plutôt bien tenu le temps. Je veux savoir ce qu'il y a au milieu de ces bâtiments là. Alors une téléportation parce que je suis un flemmard qui a la flemme -sans rire- de passer dans les trucs à moitiés écroulés pour arriver de l'autre côté.
C'est pas...

- Shybaï!

Aaah, torture physique et mentale, je crève d'envie de la serrer dans mes bras tout de suite, mais je vais lâcher une grimace et un "aie" si j'essaie. Je pourrais y aller doucement, oui, sauf que je sais que je ne le ferais pas. C'est ou je ne fais rien, ou je lui saute dessus. Les deux extrêmes, forcément.
J'approche quand même, ne serait-ce que pour m'assurer que c'est bien elle.
Manquerait plus que je me trompe.

Vous connaissez la chanson du pingouin ? Ca donne quelque chose comme "ici il fait froid et j'ai les pieds gelés, il n'y a pas de soleil et je ne peux pas bronzer" et puis à la fin, il s'en va pour les cocotier. Genre, comme ça ! Ca m'hallucinera toujours tous les bobards qui se cachent dans les chansons. Tu ne peux pas décider de partir sous les cocotier du jour au lendemain. Et encore moins quand tu es un pingouin. En plus eux ils ont pas froid, ça serait le comble. Par contre oui, moi j'ai froid. Et j'avoue, je suis jalouse de ce satané oiseau qui peut se barrer au chaud quand il veut. Injuste !

Vous l'aurez bien compris, il fait atrocement froid. Un temps à ne même pas mettre l'ongle du petit orteil gauche dehors. Et pourtant, moi je l'ai mis l'ongle, et même tout le pied. En fait, je suis carrément sortie de l'orphelinat toute entière. Comme ça, parce que je l'avais décidé. Un petit voyage après les cours ! Bon, arrêtez tout de suite avec vos réprimandes parce que je vous rappelle qu'il y a bien des pingouin qui vont faire bronzette sur des plages de sable fin avec un bon cocktail... Et eux aussi il décide ça d'un coup ! Moi je suis juste allée autour de Mystery pour me balader. Et en plus, j'avais besoin de penser.

Penser à quoi ? Excellent question. En fait c'est quelque chose qui me trotte dans la tête depuis quelque temps... depuis une fameuse balade en cheval pour être honnête. Me souvenir de ce jour me donne des frissons et je me suis même parfois surprise à penser à lui durant le travail... Lui qui ? Si vous demandez c'est que vous avez vraiment raté un épisode de ma vie. Donc, pour ceux qui ont manqué la fois passé parce qu'ils avaient une fête d'anniversaire ou un entraînement de basket, je rappelle que Lui, c'est Takeji. Mon Taki. Celui là même que j'ai embrassé il y a pas si longtemps. Le truc, c'est que maintenant, je sais plus comment me comporter. Parce qu'il est évident que moi ses baisers et ses câlins me font de l'effet. Sauf que rien n'est officiel. Il n'y a pas eu de demande ou comme ça... Donc ça me perturbe et c'est compliqué. Voilà pourquoi j'ai besoin d'y réfléchir. Et en plus il fait froid !

Je crois que mes pieds sont à l'état de congélation. Pourtant, je les avais bien mis au chaud dans mes moon-boots rose à pompom absolument magnifique. Je suis fan de mes chaussures. Même si elles ont pas de talons. Même si c'est des chaussures pour la neige et qu'il n'y a pas de neige. Ca c'est un autre grand problème de ma vie. Le manque de neige. Parce qu'au moins, quand il y a de la neige, on se dit que c'est normal qu'on ait froid. Ca nous donne un élan de motivation qui nous réchauffe un tant soit peu. Alors que là... Ne me reste plus qu'une chose à faire : un tour de plus avec mon écharpe autour de mon cou.

J'aurais une autre solution. Mais pas très professionnel, en plus que demain c'est vendredi. Bon, je vous ai déjà parlé de mon collier favoris ? Non ? Et bien en fait, c'est une sorte de minuscule bouteille accroché à une chaînette. Une gourde en gros. Sauf que celle ci est un peu spéciale, car elle est très bien décorée et super jolie. Et évidemment, pas vide. Je vous laisse deviner ce qu'il y a à l'intérieur... Petit indice ? Ca a la couleur de l'eau, la texture de l'eau, mais ce n'est pas de l'eau. Absolument pas même.

Mais comme je l'ai déjà dit, ceci n'est pas vraiment une solution approprié. Je préfère donc faire un énième tour avec ma grosse écharpe de laine blanche et enfoncer mes mains dans mes poches. Glaglagla... Je continue de marcher, vers ce triste sort qui est le mien, devenir glaçon. Là vous pouvez rajouter un grand "ou pas". Je compte rentrer à la maison un jour et pas sous la forme cubique d'un petit bout de glace. Mais en attendant... En attendant... mais vers où est-ce que je me dirige ? Je crois deviner au loin des ruines et ressentir une sorte de passage magique, comme si tout devenait plus fort à cet endroit. Aucun doute, je m'approche des ruines.

Et cette fois, en plus d'avoir froid, j'ai mal aux pieds. Oui, les mauvaises langues diront que je me fatigue vite, mais avec tout leur petits commentaires de ces mauvaises langues là, je n'ai toujours pas pu penser au sujet qui m'intéresse. Qui nous intéresse. Takeji. Tiens, d'ailleurs ça serait marrant si il arrivait là et qui m'appelait pas mon nom et...

- Shybaï!

Haha, lol, très drôle ! Je n'y crois pas une seule seconde. Ca serait trop grand comme hasard, je dois sûrement avoir une hallucination. Mais comme ça ne coûte rien de bouger, je me retourne, juste histoire de prouver que je suis seule que ce n'était que...

- Taki ! Justement, j'étais en train de...

... penser à toi ? Avoue tout de suite tes sentiments là ! Mais moi dans le genre pas douée de la vie....

- ... en train de me dire que ça serait chouette si quelqu'un venait par ici.

Et maintenant ? Bonne question. J'ai bien envie de me précipiter sur lui pour m'embrasser, mais vu que, de son côté, il ne semble pas vouloir courir me faire un câlin, je me retiens. Ou pas. Oh, est puis zut ! Tant pis si je me prends un vent !

- Non, pour dire la vérité, je n'était pas en train de penser à quelqu'un dans le sens quelqu'un n'importe qui, mais quelqu'un quelqu'un. En particulier. Toi, en fait.

Puis je lui souris. Et voilà, ça c'est dit, ça c'est fait !

C'est bien Shybaï. En même temps, ça m'aurais étonné que je me trompe. Non mais vraiment, il y a des gens que je reconnais au premier coup d'œil. Pour des raisons diverses, et Shy en fait partie et vous ne saurez pas pourquoi.

- Taki ! Justement, j'étais en train de...

Elle a l'air surprise. Oui bon ok, c'est logique comme constatation. En train de?

- ... en train de me dire que ça serait chouette si quelqu'un venait par ici.

Dans les ruines? On devrait essayer de faire une fête ici un jour. En invitant les fantômes -parce qu'il y en a plein- pour qu'ils ne soient pas jaloux. Une fête pour quoi? Euh... Pour vénérer les bonshommes de neige. Tout ce qui peut porter une carotte à la place du nez et continuer à avoir une popularité pareille se doit d'être respecté. Donc, vénérez les bonshommes de neige. Et venez tous à la fête aux ruines qui se passera le Jesaispascombien/Jesaispasquand/20xx.
Soyez à l'heure surtout.
Je veux un câlin de Shy maintenant... Et tant qu'à faire, tous les autres jours aussi. En plus j'ai froid, donc c'est une excellente excuse pour instaurer une proximité très proche. La phrase veut dire ce qu'elle veut dire. Donc si vous ne savez pas, demandez lui.

- Non, pour dire la vérité, je n'était pas en train de penser à quelqu'un dans le sens quelqu'un n'importe qui, mais quelqu'un quelqu'un. En particulier. Toi, en fait.

Donc on pense à la même chose. Enfin plus exactement, chacun pense à l'autre. Hmm...
Oui je suis content, manquerait plus que ça ne soit pas le cas. Mais en même temps, ça ne veut pas forcément dire quelque chose? Regardez, je pourrais très bien tomber sur Ren alors que je pensais à lui sans que ça ne signifie quoi que ce soit. Mais en même temps, je ne le lui aurais pas dit alors. Pourquoi j'analyse tout ça hein? Stop je ne veux pas entendre votre hypothèse.
Et je veux toujours un câlin.
Ok. La vérité complète, c'est que j'avais déjà du mal à me retenir de lui sauter dessus sans qu'elle ne fasse rien, alors maintenant c'est quoi? C'est mort, voilà ce que c'est. Va falloir trouver une alternative dans la seconde, Mme Imagination. Oui, madame, elle est mariée. A M.Rêve. Bah oui, Imagination et Rêve sont mariés, et ils vivent dans les nuages. Et ils s'ennuient un peu donc Imagination passe voir les gens la journée, et Rêve pendant la nuit. Ils s'entendent très bien tous les deux et se sont réparti les 23h56min de chaque journée de façon équitable. Faudrait prendre exemple sur eux.

- Et que pensais-tu?

Ouh le vilain qui n'avoue pas qu'il pense aussi à elle. Plus qu'il ne voudrait bien l'avouer d'ailleurs.
C'était trop tentant à placer aussi. Mais j'aurais pas dû. Parce que maintenant je suis très curieux d'entendre la réponse. Trop curieux. C'est pas bien la curiosité. Même si ça ne m'empêche pas de l'être. Bon et puis, oui ok, y'a une raison derrière la curiosité. Nan je ne dirai rien. Oui ça ne sert à rien de m'écouter puisque je n'informe personne. Jamais contents.
Je veux un câlin. Ça commence à faire.
Je lui souris et avance vers elle. Prière mentale à mes jambes pour qu'elles ne se précipitent pas même si j'en meurs d'envie.

- En fait, je pensais à toi aussi.

Bien, maintenant tu l'embrasses et tu lui demandes à sortir avec toi. Allez, sinon une invasion de chameau dans le désert le plus proche anéantira la population de cactus. Et il faut lutter pour la sauvegarde des cactus! Parce que les cactus, ce sont des plantes bien. Ils se savent dangereux avec leurs épines, alors ils s'isolent dans les déserts. Si ce n'est pas faire preuve d'altruisme ça. Prenons exemple sur les cactus.
Shy et moi, on a déjà commencé. On est isolés dans les ruines. Parce qu'on risque de choquer des enfants dans les couloirs de l'orphelinat, donc c'est dangereux.
Dans un autre registre de dangerosité, je suis très proche de Shy. Très comme dans je pose mes mains sur ses hanches. Très comme dans je continue à avancer en la faisant reculer. Très comme dans je me demande comment est-ce que j'arrive à ne pas l'embrasser tout de suite. Surement pour une obscure raison d'une partie de mon cerveau qui est complètement pour le "tout vient à point à qui sait attendre" ou encore "l'attente est en proportion du bonheur qu'elle prépare" -allez, dites moi que vous ne connaissiez pas la deuxième-.
Je la plaque doucement contre le mur que je vise depuis le début. Enfin, celui qu'était à deux mètres quoi. Et qui tient encore debout.
Pourquoi le mur? Parce que je peux manœuvrer comme je veux pour lui faire un câlin sans que le truc se réveille. Oui, le truc c'est la blessure. Vous pensiez à quoi?
Je ne veux pas le savoir.
Et ce n'est pas parce que je ne la mentionne pas qu'elle n'est pas là, je fais attention depuis tout à l'heure. Elle est très mauvaise au réveil.
L'invasion de chameau est imminente. Parce que je n'ai toujours rien demandé, et que je ne l'ai pas embrassée. Pas encore, pour le deuxième tout du moins. J'irai bien embrasser son cou, mais l'écharpe est dans le chemin. Elle risque de passer dans la catégorie "ennemi" celle là. Quoiqu'en fait, puisque je ne peux pas lui embrasser le cou, je dois directement passer à l'étape suivante hein?
J'effleure ses lèvres des miennes et lui souffle:

- Tu m'as manqué.

J'ose ou pas? Parce qu'en fait, elle ne m'a pas sauté dessus non plus. Ah c'est malin de douter maintenant. Nul. En plus j'ai pas ouvert la bouche pour dire la bonne chose. Même si ce que j'ai dit est plus que vrai.

Ne pas me précipiter, ne pas me précipiter, ne pas me précipiter, ne pas me précipiter, ne pas me précipiter, ne pas me précipiter, ne pas me précipiter. Vous connaissez le principe de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler ? Et ben moi je tourne sept fois une idée dans ma tête avant de la réaliser. Dans l'espoir fou que ça me raisonne et me retienne de mettre en oeuvre cette idée. Evidemment, jusqu'à là ça n'a absolument pas marché. Pas plus que maintenant d'ailleurs. Au contraire, ça a même accentué mon envie de me précipiter sur lui. Chose dont il n'a visiblement pas si envie lui même vu qu'il n'a pas bougé. Ou peut-être fait-il le même raisonnement que moi ? On aurait l'air de deux beaux idiots à attendre que l'autre fasse le premier pas...

- Et que pensais-tu?

Que si tu voulais bien m'embrasser là tout de suite sauvagement, je serais la plus heureuse du Monde. Ahum. Heureusement que je tourne toujours ma langue sept fois dans ma bouche avant de parler moi. "Et que pensais-tu ?"... Ca c'est bien LA question à ne JAMAIS me poser. Déjà parce que mes pensées sont indescriptible. Ensuite parce que généralement soit trop fou pour que les gens après me considèrent encore comme saine d'esprit ou totalement censuré pour quelques obscures raisons. Et lorsque c'est Takeji, généralement c'est censuré.
En fait, c'est tout le temps censuré.

- A notre balade à cheval. Entre autre.

Entre autre. Ou comment ne pas dire que je n'ai qu'une envie c'est de lui sauter dessus pour aller me blottir dans ses bras et sentir le contact rassurant de ses lèvres contre les miennes. Ou combien sa présence fait battre mon coeur à dix milles à l'heure. Ou si entre lui et moi, il y a plus qu'en ne veut l'admettre. Plus comme de l'a...

Hey ! Oui, je sais, je m'interromps en pleins milieu d'un mot, mais là j'ai quand même une information assez importante à vous faire part. Il est en train de s'avancer vers moi. Et il sourit aussi. Et ça, c'est une information très importante, je vous assure ! Non, parce que si il s'avançait vers moi avec une grimace de colère ou de haine, là je devrais m'inquiéter. Mais là, il sourit. Vous voyez l'importance ? En plus il a un trop beau sourire dont je suis absolument fan.
Bon, en fait j'avoue, je suis fan de lui tout entier.

- En fait, je pensais à toi aussi.

A toi. Attendez, toi comme moi, Shybaï Artissa ? Ca veut dire que qu'il était en train de penser à moi. Au moment même où je pensais à lui. C'est un signe. Un signe de quoi, ça je ne sais pas. Mais je trouverais bien un jour, peut-être, si j'arrive à me concentrer sur autre chose que Takeji en train de se rapprocher de moi. De plus en plus près. Tellement près qu'il me saisit la taille et m'oblige ainsi à reculer. Je pourrais avoir peur de trébucher sur quelque chose à marcher dans les ruines, je pourrais tourner la tête pour vérifier si il n'y a pas d'obstacle, je pourrais me détacher de son étreinte pour être sûre, je pourrais... Oui, je pourrais. Mais je ne le fais pas. Car mon regard est obnubilé par le sien et mon esprit fasciné par les mains posées autour de mes hanches. Je recule donc sans le lâcher des yeux.

Jusqu'au moment où on ne peut plus reculer. A cause d'un truc froid et dur contre mon dos. Vous aurez tous, bien évidemment, deviné que je parle d'un mur. Ce machin qui retient les bâtiment et sur lequel on peut afficher de jolis tableaux. On peut aussi faire d'autre chose avec un mur...
Hum. Vous vous rappelez quand je disais qu'une partie de mes pensées devaient être censurées ? On va s'arrêter là je crois.

Est-ce que quelqu'un a déjà essayé de faire l'expérience du gâteau au chocolat ? C'est plutôt simple. Pour que ça fonctionne il faut d'abord attendre d'avoir faim. Ensuite, vous allez acheter un bon gâteau au chocolat qui sent si délicieusement bon que l'odeur se répand partout dans votre cuisine. Puis vous le poser sur une table et vous vous asseyez juste à côté en le fixant. Ensuite vous voyez combien de temps vous résistez avant de le manger.

Bah voilà. Après vous saurez ce que je ressens à ce moment précis. Je ne me sens absolument pas les capacités de résister aux lèvres de Takeji. Lui non plus d'ailleurs. Il se penche vers moi et effleure ma bouche de la sienne... Seulement effleurer. C'est comme si vous vus permettiez de manger une miette de votre gâteau. Et ça vous donne encore plus envie de l'avaler.

- Tu m'as manqué.

Mon Dieu du Câlin. Je crois qu'on pourrais presque entendre mon coeur battre tellement il va vite et fort. Après environ une semaine, je lui ai manqué. Ce qui veut dire qu'il a pensé à moi quand je n'étais pas là. Ce qu'il veut dire qu'il lui arrive de penser à moi. Et en bien évidemment. Bah oui, parce que sinon il aurait pas dit que je lui ai manqué. Si il savait à quel point c'est réciproque. J'avoue que je pense beaucoup à Taki en ce moment. En particulier quand je suis seule et que je n'ai rien pour m'occuper l'esprit. Un jour, je me suis même surprise à dessiner son visage alors qu'à la base je voulais croquer une pomme. Croquer pas manger hein. Oui je sais, je fais toujours la même blague. Mais bon, pas de ma faute c'est trop tentant là. Je suis sûre que le mec qu'à inventer ce mot il a fait exprès.
Tout ça pour vous dire à quel point il m'a manqué.

- Tu sais... j'ai entendu dire par Autumn que tu t'étais blessé... J'ai eu peur pour toi !

Puis j'appuie mes paroles en allant me réfugier dans ses bras tout contre son torse -avec une tonne de vêtement entre deux, merci beaucoup au froid-. Parce que c'est une excellente raison de lui faire un câlin. Oui, je sais, d'habitude j'ai pas besoin de raison pour faire des câlins. Mais là c'est juste au cas où j'aurais à me justifier. Parce que je crois que j'ai trop peur de me prendre un vent. Et que mon petit coeur se brise.

- A notre balade à cheval. Entre autre.

Shy, tu as l'art de terminer tes phrases pour qu'on y réponde par une question afin d'obtenir ce qui est sous-entendu. La phrase ne veut rien dire d'autre à part que je vais ouvrir la bouche pour demander:

- Entre autre?

Ah, la balade à cheval. Merci Blanche-Neige, merci Blow! Leur vocation dans la vie, c'est d'aider à la formation des couples. Quoi? Oui j'utilise le mot couple et alors? Ah non, j'avais dit pas de commentaire sur le fait que la situation ne soit pas officielle. Elle va le devenir. Euh... Elle va le devenir. Je sais même pas pourquoi ça ne l'est pas encore.
Ah si. J'ai toujours rien dit.
... Et je me demande pourquoi j'hésite. Bon en fait je le sais. Mais je ne veux pas l'admettre, donc je ne le sais pas. Mais en même temps c'est stupide de ne pas se lancer, ça ne fera jamais avancer les choses. Et puis...

- Tu sais... j'ai entendu dire par Autumn que tu t'étais blessé... J'ai eu peur pour toi !

Autumn traîtresse! Même si ce n'est pas forcément de ta faute. Mais ça a quand même inquiété Shy. Et si il y a bien une personne que je ne veux pas inquiéter, c'est elle. Quoi? Si ce que je raconte ne vous plait pas, vous pouvez rentrer discuter avec le radiateur. Il sera ravi.
Elle vient dans mes bras, contre moi pour un câlin.
Niouille. Rigolez pas, ce n'est pas drôle. En plus ça ne fait pas du tout couinement mental masculin -couinement ne fait pas masculin tout court-. Pas de commentaire. Et niouille, justement, parce que le câlin un peu trop précipité a réveillé le truc. Mais que je suis terriblement heureux d'avoir un câlin quand même. Donc ça donne niouille, parfaitement. Retenez le, et sortez le la prochaine fois que quelque chose vous fait mal mais que vous êtes très heureux en même temps. Non pas dans vos sessions SM. Hey nan mais ça va pas? Chut, je ne veux pas en savoir plus. Niouille vaincra, fin de la pub.
J'entoure Shybaï de mes bras, un peu prudemment quand même, à cause du truc. Juste un peu. Ne vous imaginez pas que je soulève mes bras millimètre par millimètre. Pas encore l'âge. Nan en fait j'aurais jamais l'âge! Sinon je me pendrai avant, pendant que j'en serai encore capable.
On verra ça... Dans longtemps. Parce qu'il y a beaucoup, beaucoup plus intéressant là maintenant tout de suite.
Comme profiter d'un câlin offert. Surtout si c'est Shybaï qui l'offre.
Il n'y a même pas de mot pour décrire à quel point ça m'a manqué. Non mais vraiment. La comparaison de la soif dans un désert et du verre d'eau ne conviendrait pas du tout à exprimer correctement cela. Donc j'exprimerai pas, il faudra se contenter d'imaginer très fort. En attendant que vous y parveniez, je profite.

- Ça aussi ça m'a manqué.

Fait froid. Non mais je constate. Et avec la couche de vêtement qu'on se paie tous les deux, la chaleur ne passe pas. Maintenant la question, c'est est-ce qu'on aurait plus chaud en faisant un câlin avec moins de vêtements? Eh, j'ai pas dit sans, j'ai dit moins. Nuance. Pourquoi est-ce que je penserais sans, hein? Alors qu'on est au milieu de ruines.
Même si je pourrais nous téléporter ailleurs très facilement.
Non vraiment, je n'ai aucune raison de penser sans plutôt que moins et d'avoir des pensées détournées.
Même si j'ai Shy dans les bras.
Et puis en plus, on pourrait attraper froid à enlever nos écharpes comme ça.
Mais au moins je pourrais l'embrasser dans le cou.
Et puis en plus, ça grouille de fantômes dans le coin, ça pourrait finir par être dangereux.
Bon c'est pas bientôt finit de révéler ce que je pense vraiment? Relisez une ligne sur deux en partant de "pourquoi", et vous aurez ce que vous étiez normalement censés recevoir. Le filtre à pensées a un dysfonctionnement. Va falloir que j'occupe mon esprit le temps des réparations.

- Autumn fait du théâtre? Mais t'inquiète pas pour cette histoire de blessure, c'est rien.

Alors que râle très fort et qu'en fait ça ne fait pas des chatouilles. Mais qu'est-ce que j'y peux hein? Avant ma naissance on a coché la case "homme". Alors voilà, c'était écrit en petit en bas du contrat que j'avouerai jamais à voix haute quand j'ai mal.
Je ne suppose pas l'anglais dans les cours d'Autumn puisque c'est sa langue maternelle.
C'est frustrant de ne pas sentir grand chose à travers les vêtements. Ah, non stop pas les vêtements, je ne repars pas dessus. Voyons, voyons...

- Tu n'as pas froid?

Ah ouais. Ah ouais tu joues à ça ma bouche? Tu aimes le sujet des vêtements, donc tu contournes les interdictions. OK, je note. Puisque c'est comme ça, tu vas lui demander tout de suite à ce qu'on sorte ensemble. Allez, exécution.

- A croire que les épaisseurs de vêtements ne servent à rien.

Nan mais jure! C'est quoi cette fixation sur les vêtements? Si on les enlève, y'aura plus de fixation. Ok, voilà ce qu'il nous reste à faire. Virer tout ce qu'on porte. Tout de suite.
Mince, je me suis fait avoir là. Par ma propre bouche en plus. Shy tu ne le sais pas, mais t'avoir près de moi me fait penser très étrangement. En plus je n'ai toujours pas dit ce qu'il faut. Bon eh bah pour la peine.
Pour la peine...
Une de mes mains va se glisser sur sa joue et à moitié dans ses cheveux, pour lui relever le visage. Puis je lui vole sa lèvre inférieure entre les miennes. Ok, y'avait deux secondes de trop pour que ça soit vraiment un vol. Mais le mouvement m'a fait me courber légèrement pour ensuite me redresser. Sans prendre en compte le truc.
Niouille.

- Entre autre?

Il y a des jours où on regrette d'avoir dit ce qu'on a dit. Genre là, je savais que j'aurais dû me limiter à "A notre balade en cheval". Point final, pas de quelconque sous-entendu, pas de question, pas d'excuse pour détourner la conversation. Et si... je faisais comme si j'avais pas entendu ? Comme si j'étais pas juste à côté de lui avec une audition parfaitement normale. Ahum. Non, faisant comme si je pensais à autre chose, tiens, pourquoi pas aux oiseaux là-haut dans le ciel ? Autre chose. En espérant qu'il oublie qu'il m'ait posé cette question à laquelle je ne saurais répondre. Enfin si. Mais pas sans rougir.
Allez, par mes quatre Dieux réunis, oublie, oublie...
Hum. Il n'a pas l'air de revenir sur le sujet. Victoire ? Je crois bien. Je suis vraiment douée. Ou pas. Vraiment pas en fait. Ca serait dix milles fois plus simple si je disais la vérité. Sauf que voilà, ma langue fait grève pour parler. Au petit malin qui me demande ce pour quoi ma langue ne fait pas grève, je lui tire la langue. Il a sa réponse. Ma langue ne fait pas la grève du tirage de langue. Entre autre.
Vache ! C'est super traître ce "entre autre" en fait. Juste deux petits mots comme ça... Pensons à autre chose, vous voulez bien ? Pis même si vous voulez pas d'ailleurs. La technique d'évitement et de détournement de conversation, c'est encore ce pour quoi je suis la plus douée.

Donc... autre conversation. Je vous ai déjà dis que j'aimais beaucoup les câlins de Taki ? Oui ? Au moins 10000 fois ? Bah ça ne fera que la 10001ème fois ! J'aime beaucoup ces câlins. Comme ça je suis sûre que vous savez. Et puis... un proverbe ne dit pas "jamais 10000 sans 10001 ?". Non ? Ah heu... vraiment ? Bon et bien ça devrait. Une fois j'écrirais une lettre au comité mondiale des expressions, parce que j'en aurais pleins à rajouter. Par exemple : "c'est trop boule de miel pops tuant la chaussette solitaire". Ca en jette, non ? Et oui, parce qu'il faut tuer les chaussettes solitaires et même les chaussettes pas solitaire. Parce que c'est trop triste sinon. Toute seule au bout d'un pied... Au moins au paradis elles peuvent faire d'autre rencontres. Et être heureuse pour l'éternité. C'est beau la mort des chaussettes moi je dis !
Et hop, petit cours de théologie chaussettienne par Mlle Artissa. N'applaudissez pas, c'est tout naturel.

En résumé et pour la 10002ème fois; j'aime beaucoup les câlins de Takeji. Et c'est donc pour ça que ça me rends très, très, très heureuse d'être là entre ces bras. Encore plus quand il referme doucement ses bras autour de moi... Attendez une minute. Doucement ? Du genre... doucement prudemment ? Pourvu que je ne lui aie pas fait mal. Mais non, il l'aurait dit sinon. Ou pas. Parce que Takeji est un homme. Et que les hommes ont une certaine fierté à ne pas dire quand ils ont horriblement mal. Fierté stupide si vous voulez mon avis. Parce que à cause de ça, ils passent à côté de super trucs. Par exemple qu'on les console ou les soigne. En plus ça aurait trop fait une bonne excuse pour me rapprocher encore plus... Dommage ! Mais bon, j'en trouverait d'autre d'excuses, je n'en doute pas.

- Ça aussi ça m'a manqué.

Et moi alors ? D'ailleurs, ma bouche est tellement d'accord qu'elle se met en mode pilote automatique et sort la première pensée qui me traverse l'esprit.

- Moi aussi, j'en veux un tous les soirs avant de dormir...

Oups. Alors là, même pour les très saints d'esprits, ça peut devenir louche. Vite j'essaie plus ou moins de me rattraper.

- Heu... c'est sortie tout seul.

Ouais, alors ça comme rattrapage, c'était vraiment mais nul. Nul de chez nul. Du genre absolument Nul avec un n majuscule. Même un muet aurait fait mieux. Bon, à la base, le muet aurait même pas été capable de dire la première phrase. Donc il aurait rien eu à rattraper. Hum. Quelques fois je me dis que j'aurais dû naître muette. Surtout en ce moment d'ailleurs. J'ai le droit d'aller m'enterrer dix pieds sous terre ?

- Autumn fait du théâtre? Mais t'inquiète pas pour cette histoire de blessure, c'est rien.

Quel que soit le Dieu qui ait réussis à faire détourner la conversation, je le remercie à genoux. Bon, mais du coup il va falloir remettre mon cerveau en marche. Pourquoi me parle-t-il d'Autumn... Ah oui ! C'est grâce à elle que j'ai su pour la blessure qui fait peut-être mal ou peut-être pas.

- Oui. Et elle est même plutôt douée. Très expressive. Et elle aime faire rire les gens.

J'aime bien mes élèves. Surtout ceux de mon cours de théâtre. Pas que j'aime pas ceux en art ou en anglais, hein, rassurez vous ! C'est juste que l'art et l'anglais c'est plus... personnel. On travaille pour soit même. Alors que le théâtre on fait passer des messages et des sentiments aux autres personnes de la troupe ainsi qu'au public. Mais là, je m'égare. Ce n'est pas le sujet du jour. Dommage d'ailleurs, car j'aime beaucoup parler de mon travail. Encore plus quand c'est pour éviter un sujet de conversation tel que "on sort ensemble ou pas ?". Revenons à nos moutons.

- Tu n'as pas froid?

Oui, un peu. Heureusement, cette fois ci j'empêche ma bouche de répondre "réchauffe moi" qui pourrait être mal interprété. Et voilà, maintenant on va encore dire que j'ai l'esprit mal tourné. Mais c'est vous qui, si vous avez compris, avez l'esprit tout aussi mal tourné que moi. Et vous avez rien capté et que vous vous sentez larguer depuis le début, tant mieux pour vous ! Gardez votre innocence. D'ailleurs je vous conseille plutôt d'aller regarder un épisode de "Dora l'exploratrice" ou des "Télétubbies" plutôt que de lire les choses sans sens que j'écris. Ca vous sera au moins un peu plus utile.

- A croire que les épaisseurs de vêtements ne servent à rien.

Ok, stop, analyse de la phrase. Ca pourrait être une phrase totalement banale, le genre de trucs que disent les mères à la sortie de l'école en parlant de leur enfant et de l'hiver qui arrive. Genre "mon fils; Pierre-Henry-Marcel Delacourt, a encore attrapé un rhume. A croire que les épaisseurs de vêtements ne servent à rien.". Bon, l'école c'est une école de bourgeois me demandez pas pourquoi. C'est juste comme ça. Suite de l'analyse de la phrase.
Une autre interprétation serait que nos vêtement sont inutile, qu'on n'en a pas besoin et qu'on devrait donc les enlever. Pour se retrouver nus. Tous les deux. Ensemble.
Je vais pas vous refaire un cours d'éducation sexuelle ou ça va aller ?
Mais bon. Ca c'est sûrement mon esprit mal tourné. Encore.
De toute façon, Taki me laisse même pas le temps de répondre. Il fait bien mieux que ça.

Il m'embrasse. Et ça c'est mille milliard de fois mieux. Et c'est aussi un des meilleurs moyens au Monde pour m'empêcher de parler. Avec la mort je crois. Autant dire que je préfère de loin la première solution. Je ferme les yeux et passe mes bras autour de son cou afin de pouvoir lui rendre son baiser. Puis presque à contre coeur, je me détache de lui.

- Ca ça m'avait vraiment manqué.

Tiens c'est drôle, mon souffle fait de la buée autour de nous. Il fait vraiment froid. Sauf au fond de mon ventre. là où brûle une flamme malicieuse de bonheur et d'euphorie.

- Moi aussi, j'en veux un tous les soirs avant de dormir...

On peut tester ce soir si tu veux. Mais pas sûr qu'on dor...Hrm. Mais c'est pas moi que ça dérangerait.

- Heu... c'est sortie tout seul.

Ma réponse risque de fuser toute seule aussi. Pas forcément au moment où on l'attend. Oui, ma bouche a décidé de prendre don indépendance aujourd'hui. Et si elle et le filtre à pensées décident de s'unir pour faire n'importe quoi euh... Je conseille aux plus jeunes d'entre vous de prendre la porte et d'aller voir quelqu'un d'autre. Je serai pas responsable si un truc louche m'échappe. Un truc vraiment louche. Encore plus que tous les trucs louches qui ont pu sortir jusque là.
Bref.

- Oui. Et elle est même plutôt douée. Très expressive. Et elle aime faire rire les gens.

Oh le changement de sujet. Ok c'est aussi de ma faute. Mais je n'ai pas du tout oublié la proposition déguisé -j'espère bien que c'est juste un déguisement- du dessus. En même temps, dur puisqu'elle est toujours dans mes bras.
Vous savez quoi? Je percute seulement comment la dernière phrase que j'ai prononcée est ambiguë. En fait, vu notre position elle est même transparente. Le pire, c'est que je n'ai pas fait exprès. Rappelez vous, c'est ma bouche qui a pris sa liberté. Après Blanche-Neige et Blow qui complottent, on dirait que les mutins sont sur nous. Nan c'est bon, ne cherchez pas à analyser ce que ça sous entend sur ma santé mentale, merci.

- Ca ça m'avait vraiment manqué.

Alors là, complètement d'accord. Jusqu'au bout. A 200% fois plus l'infini. Tellement que j'en remettrais bien une couche pour montrer à quel point je suis d'accord.
C'est pas malin, c'est pas malin du tout, tout ça. Cette histoire de vêtements me tourne dans la tête maintenant. C'est du propre! Euh non mince, je trahis mes pensées secrètes là. On la refait. C'est du joli! Et en plus j'ai goûté ses lèvres. Alors voilà, maintenant me faut plus. Pire qu'une drogue. Si je commence, je ne m'arrête plus. Elle ne m'a pas sauté dessus mais elle a répondu quand je l'ai embrassée il y a deux secondes, alors pourquoi j'ai des doutes? Pourtant je ne risque pas de prendre un vent là, non? Ça ne va pas aller si je doute.
Savez quoi? Plus on s'élève, plus dure sera la chute. J'ai les deux pieds sur le sol.
Alors je replaque Shybaï contre le mur, avec plus de force mais sans pour autant lui faire mal, et cette fois je l'embrasse complètement, langue comprise. Mille fois mieux! Sachant que c'était déjà super pour un tout petit bisou. Et au diable le truc qui crie qu'il n'est pas content. Les lèvres de Shy, c'est le meilleur anesthésiant du monde. Efficacité garantie et non vous n'avez pas le droit de tester. Vous dites qu'officiellement y'a aucun problème puisqu'il n'y a pas eu de demande entre nous? Eh bien ok, je vais le faire! Aujourd'hui même, je vais lui demander!
Euh... Hrm.
Pour le moment je l'embrasse, et je ne peux pas parler en l'embrassant.
Moralité, va falloir occuper ma bouche longtemps, très longtemps. Jusqu'à demain, comme ça je n'aurais pas eu l'occasion de l'ouvrir, et le serment du dessus n'aura pas pu être rempli. Mais pas par ma faute. Nah.
Tout ça pour dire que je profite largement de notre échange. Je crois aussi que c'est la première fois qu'on s'embrasse aussi longtemps et avec autant de... Désir sous-jacent? Décidément sa proposition du câlin tous les soirs me tente de plus en plus. Et pourtant je sais que je n'ouvrirai pas la bouche pour dire ça. Quoi que...
Froid ou pas froid, on aura pas les lèvres bleues!
Je finis par rompre doucement le baiser, en gardant contact avec ses lèvres jusqu'au dernier moment. J'ai envie de dire: encore.

- On a du retard à rattraper.

Et tant qu'à faire, autant prendre de l'avance, ça sera en bonus. Oui, c'est clair que les ruines c'est pas les pistes cavalières. Mais au moins on est seuls. Et qui vous dit qu'il n'y a pas un lit au fin fond d'un pseudo-temple et de son sous-sol, hein?
Enfin... On est presque seuls. Ça grouille de spectres. Je les sens sans les voir. Et heureusement qu'ils ne viennent pas. Même si ils risquent de finir par le faire. On leur demandera gentiment de nous laisser tranquille et ça ira, hein?

- J'aime beaucoup ton idée d'un câlin tous les soirs avant de dormir...

Je lui souris en effleurant ses lèvres des miennes. Oh, je crois que ma conduite devient sujective. Euh... Tant pis?
Saleté de vêtements! Nan mais y'a pas idée. Pourquoi on est pas en été, avec un t-shirt, et un jean ou un short hein? Tellement moins entre les deux. Tellement moins à enlever. Oh, changement de train de pensée. Le filtre! Dépêche toi de revenir! Y'a un sacré changement entre quand tu es là, et quand tu n'es pas là. Vraiment.

- Tu veux essayer?

Mais comment on brûle les étapes! On va finir dans le même... Bref, au même endroit avec des draps et des oreillers, avant même d'être officiellement ensemble. D'ailleurs, ce ne serait officiel que pour nous puisque personne ne le sait.
Je suis... A moitié sérieux. Je veux dire que je viens de poser la phrase du dessus sans trop y croire, même si en fait j'espère bien qu'elle dira oui, ou quelque chose qui s'apparente à un oui. C'est suspect tout ça.
Tais toi le truc, tu vois pas que tu déranges? Non en fait tu ne dois pas voir grand chose là où t'es.
Raison de plus pour virer certains trucs dont le nom général commence par v. Voiture, vélo, ville, vêtement, valise, véranda, voie ferrée, quand vous aurez trouvé lequel c'est, vous me ferez signe.
Comme je suis décidément intenable, je reprends doucement ses lèvres un instant.

- Ça aussi j'en veux tous les soirs avant de dormir.

Aucun commentaire, c'est un combat perdu. Ma bouche 1 moi 0. Peuh. Round 2! On repart, et on va voir qui va gagner. Je pose 10 points si j'arrive à lui demander ce que je dois lui demander depuis le début. Et là, bouche, de toute façon tu n'arriveras pas à poser dix phrases comme celles du dessus. Donc j'ai gagné. Enfin, si j'arrive à sortir ce que je dois sortir...

C'est vraiment trop horrible. A peine je détache mes lèvres un instant de celle de Takeji que déjà j'en veux plus. A cause du froid, évidemment. Oui, parce que les baiser ça réchauffe. Pas que nos lèvres d'ailleurs, si vous voulez mon avis. Oui, donc tout est à cause du froid, toujours. Rien à voir avec l'attirance folle que je ressens pour lui. Quelle attirance d'ailleurs, hein ? Je ne ressens aucune attirance. Ahum. Si j'étais Pinocchio, mon nez ferait déjà trois fois la taille de la Terre. Dommage pour vous, je ne suis pas une petite marionnette en bois qui ment tout le temps. Donc vous avez aucune preuve que je mens. Et toc ! Dans votre tête.

En attendant, si j'étais en bois, j'aurais pas froid. Note, Pas sûr après que Taki m'ait embrassé si j'avais une quelconque ressemblance -autre que le mensonge- avec Pinocchio. Et entre avoir froid et recevoir les baisers de Takeji, mon choix est vite fait. Très vite. Très très vite. En fait j'ai même pas besoin de réfléchir une seconde. Et puis même si j'avais hésité, la façon dont il me plaque contre le mur et m'embrasse aurait ôter tous mes doutes. Cette fois ci, c'est plus qu'un simple baiser. Le genre de chose que l'on ressens jusque dans ses doigts de pieds. Un French Kiss dans les règles de l'art. Vu ce que déclenche déjà chez moi un câlin ou un simple baiser, je vous explique pas là ce que je ressens. Oui, c'est dans le domaine de l'inexplicable.

Je crois qu'on ne s'est jamais embrassé aussi longtemps. Et pourtant, quand il rompt le baiser, j'ai l'impression que ça n'a duré que le temps d'une seconde. Vous saviez que le temps c'est un traître ? Chaque fois que vous êtes heureux, il disparaît subitement genre "je-dois-vite-aller-faire-mes-courses" et du coup vous ne le voyez pas passer. Pis quand vous vous ennuyez énormément beaucoup, là tout d'un coup il décide de rester et invite même tous ses potes histoires que ça multiplie les secondes par environs dix ou vingt, cela dépends si vous vous ennuyez beaucoup ou pas.
Là je crois que le temps il a carrément été faire ses courses de Noël. Honnêtement, reviiiiient ! Invite tous tes amis, faites la fête, promis après je rangerais. Mais s'il te paît mon petit temps chéri, dure plus longtemps !

- On a du retard à rattraper.

Je veux bien le rattraper tout de suite. Et même le rattraper au moins dix fois. Comme ça on est sûr qu'on a fait un bon rattrapage. Et vu que, de toute façon, ça suffira pas, je propose qu'on le rattrape à l'infini. Passer toute notre vie à s'embrasser ici ? Ca serait le rêve. Et après, vu qu'on sera des fantômes, on continuera à hanter gentiment les ruines en s'embrassant. On sera les fantômes amoureux.

Oups... aurais-je prononcé le mot en A ? Amour, amour... Je sais pas vous, mais moi c'est le genre de mot qui me fait flipper. Bah oui, il y a bien des claustrophobes ou des arachnophobe. Donc pourquoi pas des amourophobe ? Je sais que c'est stupide, que ce n'est qu'un mot, mais ça n'empêche pas. Peut-être que j'ai peur de m'engager ?
Ouais, là en fait je m'engagerait bien pour les lèvres de Taki.

- J'aime beaucoup ton idée d'un câlin tous les soirs avant de dormir...

Et il sourit en effleurant ses lèvres des miennes. Bon. On stoppe tout une seconde. Il y a pas une loi qui interdit tout ça ? Parce que là en plus de me rendre muette, je dois déployer tous mes efforts pour ne pas lui sauter dessus et lui arracher tous ces vêtements. Dans quel but ? Ahum. Pour résoudre le problème des couches de vêtement superflu, évidemment. Je ne pense à rien d'autre, je ne pense à rien d'autre, je ne pense à rien...

- Tu veux essayer?

Et il en rajoute ! Non, honnêtement, je fais comment moi dans ce genre de cas. C'est de la provocation. Et le pire c'est que j'aime ça. Masochiste dans les bords ? Moi ? Je n'ai même plus la force de répondre à vos commentaire. Takeji me vide de toute mon énergie. Surtout l'énergie dont j'ai besoin pour parler. Tant mieux, dans ce que je planifie pour nous, il n'y a pas besoin d'utiliser la parole.
N'ayez pas l'esprit trop mal tourner, je parle seulement de baiser. Enfin... ça c'est la version officielle pour ne pas choquer les plus jeunes. Le reste est censuré. Encore.

En parlant de baiser... j'ai la chance de goûter à nouveau les lèvres de Takeji un instant. Ce qui m'empêche d'autant plus de ne pas parler. Avec tout ça, Taki risque de penser que j'ai perdu ma langue. Ou pas. Il sait très bien où est ma langue.
Pas de sous-entendu, pas de sous-entendu.

- Ça aussi j'en veux tous les soirs avant de dormir.

Décidément ! Je crois que je vais m'évanouir de bonheur. Est-ce que Takeji lit dans mes pensées ? Heu... j'espère pas ! Ca me rappelle que je ne sais toujours pas quel sont ses premiers... Mais honnêtement, je m'en fous. Sauf si il peut lire mes pensées. Enfin sûrement pas. Sinon il se serait déjà enfuit en courant !

- Pourquoi pas essayer ce soir ?

Oups. Ca, j'étais pas sensée le dire. Je voulais juste le penser en fait. Sauf que ma très chère bouche a soudainement décidé de faire une petite révolution et de me contrôler, à défaut de pouvoir contrôler le Monde. Oui, parce qu'une bouche, ça ne peut pas contrôler le Monde. Ne soyez pas idiot non plus !
Comment ça les escargots non plus ils ne peuvent pas contrôler le Monde ? Mais vous vous fourvoyez les amis ! D'ailleurs, c'est exactement ce qu'ils veulent que vous pensiez !
Donc le 21 décembre 2012, les escargots contrôleront le Monde et ma bouche me contrôlera moi. Et ça sera de vote faute ! A force de pas vouloir m'écouter.

Bon, très chère bouche adorée. Maintenant que tu as dis des conneries, va falloir te rattraper. Et mieux que la dernière fois si tu vois ce que je veux dire. S'il te plaît, merci beaucoup et je t'aime. Là, tu peux franchement pas refuser.

- Et d'ailleurs... pourquoi attendre ce soir avant d'aller dormir...

Aaaaaaaaaaaaaaah ! Mais ça va pas ou quoi ?! J'ai dis quoi saleté de bouche !? Là tu m'as carrément pas aidée, au contraire tu m'as carrément encore plus enfoncé. Manquerait plus que je rajoute "Dans un lit" pour que ce soit la fin.

-... dans un lit ?

Non. C'est une blague. Je n'y crois pas. Faudrait me couper la langue je crois. Quoi que en fait elle m'est bien trop utile pour certaines autres choses. Quoi ? C'est pas vos oignons.
Et là, je suis dans la mélasse jusqu'au cou. Vous voulez pas m'aider ? Comment ça c'est pas vos oignons ?! Mais, mais , mais... vous êtes horrible !
Purée. Faut vite que je trouve une solution. Avant qu'il puisse me répondre en fait. Tiens, et si je l'empêchait de parler ?

J'ai la technique parfaite pour ça. Je me plaque contre lui et l'embrasse longuement. Du genre assez longtemps pour qu'il puisse oublier mes paroles. Ou pas. J'avoue que j'ai quand même un peu abusé sur ce coup là avant.
Je suis une courge sans cervelle.
Par contre ma technique pour l'empêcher de parler me plaît énormément. Bon, que ça soit clair, je ferais pas ça avec tout le monde. Et je vous interdit d'essayer de la tester sur Taki. Ou je vous refais le portrait. Et pas avec mes pinceaux et ma peinture si vous voulez tout savoir.

Et vient le moment où je finis par arrêté doucement notre baiser. J'ai quasi oublié ma bourde de tout à l'heure. Par contre, je voudrais bien un autre baiser, là, tout de suite, maintenant.

Je vais contredire tout ce que je raconte depuis tout à l'heure, mais en fait, la couche de vêtements c'est peut être pas si mal que ça. Disons que ça offre une bonne discrétion sur certains points. Filtre ou pas filtre, je n'élaborerai pas plus mes pensées. Pas maintenant. Pas moyen.

- Pourquoi pas essayer ce soir ?

J'ai bien entendu? Attendez, je ne suis pas sourd, et elle est genre à cinq centimètres de moi, donc... J'ai entendu ce que j'ai entendu. Et en fait, on a une conversation à double sens qui penche de plus en plus vers une seule interprétation. Mais encore une fois, pourquoi j'ai une once de doute comme ça? Oui, oui, je sais que je ne vais jamais très loin dans la description de ce que je ressens, mais ça ne veut pas dire que ce n'est pas là. Et ça fait un moment que je n'ai pas sorti d'énormes bêtises sur le monde qui nous entoure. Mais en fait, pour le moment le monde qui m'entoure, c'est Shy. Donc les bêtises sont remplacées par autre chose.

- Et d'ailleurs... pourquoi attendre ce soir avant d'aller dormir...

Dormir? Et pourquoi ne pas faire le contraire? Je suis en pleine forme pour ne pas dormir! Nan j'ai rien avalé de suspect, c'est bien moi qui parle. Finis donc ta phrase Shy. Parce que moi j'ajouterais bien "dans un lit", au bout.

-... dans un lit ?

On communique par la pensée? Ou alors on pense à la même chose.
Elle m'embrasse avant que je ne puisse répondre, ou en penser plus. Mes pensées sont comme un train. Et dès qu'elle m'embrasse ça déraille pour partir vers euh... Câlinland version interdite aux mineurs. N'imaginez pas n'importe quoi, on est encore dans la partie édulcoré de Câlinland.
Niouille. Ouais j'aime bien ce mot. En fait c'est surtout pour éviter de lâcher un gémissement qui serait mal interprété. Parce que si j'émets un son maintenant, ça serait autant de douleur que de plaisir. Bon peut être un peu plus du second quand même. Mais arrêtez de sourire, fermez votre esprit pervers, et rangez moi ces regards. C'est pas ce que vous croyez.
Ce que c'est? Question suivante, je passe.
Faisons une parenthèse "truc". Y'a des fichus bandages dessus. Et mine de rien, ça fait vraiment mal quand on s'en approche. Ah, comme par hasard, fallait que j'ai ça maintenant hein? Non mais, M.Hasard, tu ne peux pas être jaloux de quelqu'un d'autre? M'en fiche. Ça ne m'empêchera pas de faire ce que je veux faire. Nah. Et puis quoi encore.
Fin de la parenthèse, déduisez en ce qu'il vous plaira.
Je ne veux pas lâcher les lèvres de Shy, mais elle se recule doucement. Y'a un seul mot dans ma tête là. Qui brille façon guirlande de Noël sur les Champs Élysée -expression du maitre-. Et ça brille vraiment fort. Encore. Un, deux, trois, beaucoup. Je reprends ses lèvres à mon tour. Ça réchauffe comme activité. Et le baiser prend des proportions comme en réponse à ce qu'elle a dit tout à l'heure et qui me revient en tête. Je mordille ses lèvres que je refuse de lâcher. Une vraie drogue. Dépendant et fier de l'être, ouais.
Et à part ça, le fait d'être dans des ruines est complètement oublié. Même le froid. Avec notre activité et notre proximité, qui parle de froid? Je dirais même qu'il fait chaud. Quant au paysage, m'en fiche j'ai les yeux fermés. Je remonte une main sur son visage en approfondissant l'échange. J'veux pas dire, mais si on ne nous stoppe pas, on ne le fera pas tout seul. Pas que ça me dérange. Au contraire, j'espère bien qu'on ne nous arrêtera pas.
Bon, pour être plus clair, si y'en a un qui décide de tenter, qu'il soit averti que son espérance de vie risque de chuter. Et avec une rime. Nah.
Je romps le baiser doucement, en rouvrant les yeux pour les poser sur elle alors que la tête me tourne encore. Pour un baiser, juste un. Pas de commentaire. Je trace le contour de ses lèvres humides, et reprends la conversation là où on l'avait laissée:

- Vraiment dormir?

Ma bouche 2, moi 0. Bizarre, j'aime bien qu'elle gagne pourtant. Allez, je suis gentil, je la laisse arriver à neuf, et après je place la phrase à dix points. Mes doigts se baladent sur sa joue avant d'aller faire un tour dans ses cheveux. J'effleure ses lèvres, en me faisant violence pour ne pas les prendre, et aller au bout de ma pensée. Je sens que ma bouche va encore marquer des points.

- On pourrait...

Je prends ses lèvres entre les miennes dans un bref contact qui a pour but évident de la tenter.

- Peut être...

Je dépose à nouveau un baiser sur ses lèvres.

- Faire autre chose?

Fin de la phrase. Et je lui mordille la lèvre inférieure un instant avant de reculer pour la laisser répondre.
Bouche 3 moi 0.


[Hrp: Je suggère l'apparition d'un fantôme pour les calmer... Ou pas xD]

Moment critique là. Je suis en train d'attendre la réponse de Takeji. Et, vous imaginez si il s'enfuyait par téléportation ? Gros vent en pleine gueule, coup de poing au coeur et une tonne de pot de Nutella pour me réconforter. Je pars du principe que le Nutella peut régler tous les chagrins. Mais même là, il en faudra beaucoup énormément de pots.
Juste pour vous dire à quel point je suis accro.
J'aurais vraiment l'air bête si je me prenais un vent maintenant. En plus je me sentirais super gênée à chaque fois que je croiserais Takeji. Et puis il y a pas à dire quoi. Ca ferait mal. Et j'aime vraiment pas avoir mal. Particulièrement au coeur.
Donc j'attends en priant tous les Dieux que je connais de m'aider. Et plus particulièrement le Dieu du Câlin. Bah oui, parce que c'est quand même son domaine à lui. Et puis d'abord c'est à cause de lui que toute cette histoire à commencée. Qui a payé Blanche-Neige, hein ? Note, c'est pas comme si le résultat me dérangeait. Mais maintenant faut qu'il assume. Et en attendant, bah moi j'attends.

Mais pas pour longtemps. Enfin dans ma tête, ça a l'air de l'éternité, mais en vrai je dirais à peine quelques secondes. Quelques secondes avant quoi ? Vous voulez savoir sa réponse, hein ? Petit curieux !
Et bien il m'embrasse.
Et là, rebolotte sur la théorie du temps, j'ai l'impression que ça dure moins longtemps que mon attente alors que ce n'est évidemment pas le cas.
Bon, je sais que c'est la 10003ème fois, mais vous vous souvenez que j'aime les câlins de Takeji ? Et ben je crois que j'aime encore plus nos baisers. En particulier ceux comme celui de maintenant. C'est limite si mon coeur menace d'exploser dans ma poitrine.
Sauf que il y a un moment où il faut bien redescendre sur Terre. Je déteste ce genre de moments. Ces moments où nos lèvres se détachent et j'ai l'impression de me retrouver presque toute seule. Et où j'ai qu'une envie, c'est de l'embrasser à nouveau.
J'avoue que j'ai vraiment l'impression de sortir d'un rêve. En plus comme je rouvre les yeux vu que je les avais fermé, ça fait un peu comme si je me réveillais. Et ben ce que je peux dire, c'est que ce rêve là il était magnifique. Presque trop beau pour être réel. Pincez moi, je veux être sûre que je ne suis pas vraiment en train de dormir.

- Vraiment dormir?

A bah voilà, quand on parle de dormir...

- On pourrait...

Ses lèvres effleurent les miennes, me donnant une violente envie de m'y accrocher. Mais j'ai parfaitement entendu les points de suspension au bout de ses deux mots et j'attends donc patiemment la fin de sa phrase.

- Peut être...

Ma patience a des limites. Pourquoi il rajoute un "peut-être" d'abord ? Avec l'usage du conditionnel juste avant, il y en avait pas besoin. Mais lui prends visiblement plaisir à me torturer en déposant un autre baiser sur mes lèvres.
Est-ce qu'il sait à quel point c'est dur pour moi de se retenir ?

- Faire autre chose?

Fin de la phrase ! Dites, j'ai gagné un prix ? Un autre baiser ? S'il vous plaît... Malheureusement je n'ai pas le droit à la récompense escomptée. A peine me mordille-t-il les lèvres que déjà il se recule, signe que c'est à mon tour de répondre.

- Jouer au Uno par exemple ?

Oh purée de bolet. C'est de pire en pire. Catastrophique. Ma bouche a vraiment pris le contrôle là. Mais bâillonnez-moi, par pitié ! Je dis bêtise sur bêtise. Intenable franchement. Et puis là c'est carrément l'horreur.
Non, mais en fait c'est de sa faute. Parce que avec ses baiser-non baiser, il a fini par me rendre folle. Et incapable de contrôler ma bouche. Donc voilà.

Ce que je peux débiter comme inepties moi ! Même dans ma propre tête. J'ai envie de me frapper le front contre le mur. Quoique, pas sûr que ce soit la solution, car avec ma malchance, ça pourrait détruire les deux trois neurones qu'il me reste.

Bon, plus qu'à rectifiée ses -oui, je dis "ses" parce que j'assume pas de dire "mes" et puis que d'abord, c'est les bêtises de ma bouche- âneries. Et cette fois ci, je ne compte que sur moi même. Parce que vous d'abord, vous voulez pas aider et qu'ensuite, ma bouche elle quand elle essaie de rattraper le coup, elle fait que m'enfoncer encore plus. On a vu le résultat juste en dessus et c'est franchement pas la gloire.

Donc, vu le déluge apocalyptique que j'ai causé, autant rattraper tout ça avec un minimum de classe. Je me dresse donc sur la pointe des pieds afin de pouvoir aller murmurer à l'oreille de Taki :

- Non en fait. J'avoue que je ne suis vraiment pas douée au Uno. Et j'avais d'autres... idées en tête.

Alors là, si c'est pas totalement clair ce que je veux dire, je sais pas ce que je peux faire de plus. Peut-être exposé tout cela sans sous-entendu... Ca serait une idée. Mais ça ne serait pas drôle. Et ça pourrait choquer les plus jeunes.
Donc mettez les à la porte et après je vous exposerais clairement tout mes sous-entendu.
Ah oui, et si jamais pour moi, "les plus jeunes" signifie toutes les personnes de moins de 150 ans. Donc vous êtes tous dehors. Adios amigos !

J'ai une proposition très importante à faire. Très tellement -oui c'est fait exprès- importante qu'elle risque de changer le cours des prochaines heures. Nan, en fait ça risque même de changer le cours de plus que ça. Arrêtons de parler, et agissons!
Voilà un nouveau slogan pour tout ce qui peut arriver sur Terre. Les luttes pour l'écologie, la sauvegarde des animaux, les inégalités sociales, la flemme, l'envie d'aller plus loin avec une fille dont on est potentiellement Stop!
... Vous vous souvenez du train de tout à l'heure? Il a percuté un mur. Paix à son âme. R.I.P. Que le Dieu du Câlin le garde. Y'en a un autre en chantier, mais faut lui laisser le temps d'arriver.
Donc en attendant on va... Passer un documentaire sur le bernard-l'hermite.
Commençons par démentir une affirmation fausse. Non, tous les bernard-l'hermites ne s'appellent pas Bernard. Ils s'appellent Norbert, Robert, Gérard, Bébert, ou encore Bernard. Oui parce qu'il en faut quand même. Leurs noms comportent tous des r à cause d'une anomalie buccale. Un bernard-l'hermite çar parle cormme çar. Dur, dur. Les pauvres. Donc, ils ne sont vraiment pas gâtés par la nature. Oui, les bernard-l'hermites ont connu une crise économique plus dure que celle de 1929 et celle de 2009 réunies. Ils ne s'en sont toujours pas remis, et pour survivre sont obligés de s'en remettre au secours populaire des fonds marins. Le SPFM -Secours Poissonaire des Fonds Marins-. Le SPFM donc, leur fourni des maisons. Et les BH, très économes, ne prennent que celles pile à leur taille. Comme ça, le temps que les petits grandissent, les grands font leur vie dans une grande coquille. Et quand les petits sont grands, les grands meurent et laissent leur coquille. Oui, les BH ne vivent pas très longtemps.
Le taux de dépression chez eux est très élevé. Vraiment. Mais heureusement, ils ont un super psycholoque des fonds marins qui est là pour les aider! Bob. Et son assistant, Patrick.
Voilà, vous savez tout sur eux. Prochain épisode, la crevette.

- Jouer au Uno par exemple ?

Ah le train est revenu, on peut repartir. Attention à la fermeture des portes. Ok, ok, elle était facile celle là.
Au Uno? On m'a toujours dit que l'expression c'était "jouer au scrabble". A moins qu'on ne parle pas de la même chose. Ce qui, honnêtement, la foutrait mal quand même. Euh... Je ne sais pas trop quoi penser.
Pensons peu pensons bien. Je crois qu'il faut modifier le slogan du haut. Promis cette fois je ne dresse pas liste de ce à quoi ça peut servir. C'est dur à reconstruire un train. Alors, arrêtons de penser, arrêtons de parler, et agissons. Non en fait, ça va pas. Je suis face à un dilemme vous savez? Corneille doit s'en retourner dans sa tombe. Parce que j'aime beaucoup la voix de Shy, et parler avec elle, mais j'aime aussi beaucoup l'embrasser. Or, on ne peut pas faire les deux en même temps. On vient de le prouver, pour ceux qui auraient encore des doutes. Parce que pour parler, on a besoin de la langue. Or si les langues sont occupées... Occupées à quoi? Euh... Parler entre elles silencieusement. Voilà, elles pratiquent le langage des signes par solidarité avec les muets.
Je m'embrouille un peu là...
Bon... J'attrape la première pensée qui me passe sous la main mentale, et je la mets à exécution, ok? Alors... Je veux l'embrasser. Hmm, tu sais que je t'aime cerveau?
Shy se dresse sur la pointe des pieds pour atteindre mon oreille et y murmurer:

- Non en fait. J'avoue que je ne suis vraiment pas douée au Uno. Et j'avais d'autres... idées en tête.

Prenez moi pour un sauvage, mais là je n'ai qu'une seule envie. Lui retirer ce qu'elle porte. Ce que je porte aussi pendant qu'on y est. Non mais, elle est contre moi, et je ne sens presque rien! Prenez le bon sens du verbe sentir. Sachez que ça me fait de l'effet, beaucoup, de l'avoir dans les bras depuis tout à l'heure. Et que c'est frustrant de devoir porter autant de trucs à cause du temps. Si au moins il pouvait seulement neiger, histoire d'y donner un sens. Je vais bouder le temps, les nuages, et la température. Et puis messieurs Celsius et Fahrenheit temps qu'on y est. M'en fiche qu'ils soient morts. Je boude leurs fantômes. Nah.
Je suis très tenté de demander des précisions sur la nature de ces idées. Même si j'en ai une petite -énorme, très grande, gigantesque, c'est bon, je sais que je suis grillé- idée.
L'écharpe, ça fait deux fois que t'es dans le chemin. Deux fois, deux fois de trop. Je glisse une main dans le dos de Shybaï pour commencer à faire glisser un pan de l'écharpe, doucement.

- Hmm... Est-ce que tes idées incluraient des contacts rapprochés?

Est-il nécessaire que j'appuie sur rapprochés, ou tout le monde a saisi? Pendant ce temps, l'écharpe cède du terrain. Je vais gagner, tu vas voir! J'utilise ma seconde main afin de nous coller un peu plus, pour aller de paire avec ma phrase. A mon tour je me penche vers son oreille pour y glisser:

- Tellement rapprochés qu'on pourrait faire usage de nos bouches sur l'autre...

Je mordille son oreille un instant, pour jouer. Oui j'ose! Au point où on en est.
L'écharpe ne tient sur Shybaï que parce qu'elle passe derrière son cou, mais n'en fait plus le tour. Victoire!

- Avec des vêtements en moins.

De son oreille je glisse jusqu'à son cou que j'embrasse. En fait je comprends que l'écharpe ait voulu le garder. Mais partage! De toute façon, c'est fait. J'embrasse doucement la peau sous mes lèvres pendant plusieurs secondes. Vous savez qu'en langage corporel, ça veut plus ou moins dire "je te veux"? Je n'ajouterai rien. Sans sortir la tête de son cou, entre deux baisers je demande:

- Je suis sur la bonne voie?

Je remonte le long de sa mâchoire pour prendre ses lèvres un instant avant de les relâcher pour la regarder avec un sourire. J'aurais juré voir un point blanc passer sous mon nez. Tout seul. Il ne va pas tarder à neiger on dirait.

Fait étrange ; j'ai l'impression qu'il fait de plus en plus chaud. Alors que je parierais tout ce que vous voulez que la température n'a pas grimpé d'un centidegré. C'est sûrement parce que j'ai une autre source de chaleur juste à côté de moi. Ce qui est bête, c'est qu'avec tout le vêtement qu'on a, ça empêche un peu la chaleur de se propager. Conclusion, sans vêtement on aurait beaucoup plus chaud. Preuve, nos bouches qui ne sont couverte de rien du tout n'ont absolument pas froid, contrairement à mes pieds qui ont pourtant au moins trois paires de chaussettes.
Quand mon prof de physique disait que j'étais nulle pour rédiger des rapports... en fait, il suffit que le sujet m'intéresse. Et Taki m'intéresse beaucoup. Tellement que j'aimerais bien l'étudier un peu plus. Pour une durée indéterminée en fait.
Et sans tout ces vêtement. Ahum.

Et puis, de son côté il semble assez du même avis que moi étant donné qu'il est en train de dérouler mon écharpe. Et comme je n'ai aucune raison de l'arrêter, je le laisse faire.

- Hmm... Est-ce que tes idées incluraient des contacts rapprochés?

Et il appuie ses propos en me tirant un peu plus contre lui. Je confirme d'ailleurs. Mes idées incluraient des contacts rapprochés. Très rapproché même. Je souris malicieusement, l'encourageant à continuer sur ce chemin là.
Et par de même, encourageant mon écharpe à se dérouler.

- Tellement rapprochés qu'on pourrait faire usage de nos bouches sur l'autre...

On lui a déjà dit à Takeji qu'il était doué en devinette ? Parce qu'il se dirige sur la bonne voie là. Comme il se dirige sur la bonne voie pour faire exploser mon coeur en me mordillant le lobe de l'oreille. Vous saviez que cette partie de l'anatomie humaine est particulièrement sensible ? Non en fait, c'est des crack ce que je dis, j'ai jamais fait rien d'autre que de dormir en cours de biologie. Par contre d'après mon expérience personnelle, c'est très sensible. En particulier quand c'est la bouche de Taki qui s'y tient tout près.
Sauf que elle ne se tiendra jamais proche de votre oreille, donc vous ignorerez toujours la vérité.
Oui, je peux être très jalouse quand je m'y met.
Même si c'est toujours pas officiel.

- Avec des vêtements en moins.

Tiens, en parlant de vêtement en moins, vous vous souvenez de l'écharpe ? Et bien oubliez la. Parce qu'écharpe il n'y a plus, ou en tout cas plus assez importante pour figurer dans cette histoire. A la place si je vous parlais des escargots qui veulent conquérir le Monde ? Ah, vous êtes déjà au courant. Alors... les lapins comploteurs ? Les chevaux corrompus ? Les bouches contrôleuses ? Non plus. Bon bah... zut. je crois que vous épuisez tous mes sujets de conversations préférés. Ah non ! Il reste encore les câlins de Takeji ! Pour la 10004ème fois ! Ne faites pas ses mines défaites, je vous rappelle que c'est vous qui avez choisis ce sujet. Enfin plutôt refusé tous les autres.
Donc, pour être toute à fait honnête, on a un peu dépasser le stade des câlins là. On est au bisous dans le cou -et ça rime !-. Bah oui, parce que maintenant que j'ai plus d'écharpe, faut bien réchauffer mon cou. Où en tout cas, c'est la seule excuse qui m'ait traversé l'esprit.

- Je suis sur la bonne voie?

Je lui laisse le temps de cheminer jusqu'à mes lèvres avant de lui répondre.

- Sur la très bonne voie.

Je souris malicieusement avant d'ajouter :

- Dis au fait, tu m'as ôté mon écharpe... Est-ce à mon tour de t'ôter un vêtement ?

Le problème, c'est que même si il accepte, je ne saurais pas quel vêtement choisir. Avec tout ce fichu froid, il y a beaucoup trop de bout de tissu. Dites, on a pas le droit de considérer tous les vêtements portés par la même personne comme un seul et unique vêtement ? Juste un fois. Non ? Il y a vraiment aucun moyen ? Même avec un petit George Bush ?
Comment cela dire les noms d'anciens présidents ça ne marche qu'aux Etat-Unis. Ah, c'est parce qu'ils sont sur les billets américains... Je me demandais bien moi aussi qui étaient tous ces moches types. Ahum.
Tout ça pour dire que le froid gâche mon super plan. Alors qu'en plus il n'y a même pas de neige, l'arnaque !

Et c'est au moment où je dis ça que je vois les premiers flocons.

- Tiens, il neige.

Je lève les yeux au ciel et tends le bras pour en récolter un au creux de ma main. C'est blanc, froid, et ça fond en deux millième de seconde. Preuve que j'ai chaud.

- Sur la très bonne voie.

Ça me donne très envie de continuer, tout ça. Enfin, je n'avais déjà pas envie de m'arrêter. Le sourire de Shy me donne envie de l'embrasser. De manière générale, rien que sa présence me donne envie de l'embrasser.
Un jour, faudra que je commence à me poser certaines questions. Pour éviter de voir les trains dérailler.

- Dis au fait, tu m'as ôté mon écharpe... Est-ce à mon tour de t'ôter un vêtement ?

Un, deux, plusieurs, tous, c'est pas moi qui te retiendrai.

- Peut être bien... Mais il va falloir réchauffer chaque partie exposée.

Oh les sous entendus gros comme un troupeau de baleine. Et un troupeau de baleine, ça prend de la place. Non pas de documentaire sur les baleines. Les bernard-l'hermites c'était suffisant. Ça me brûle sur le côté. C'est pas forcément très normal, mais je choisis encore une fois de l'ignorer. De toute façon, je suis tellement ailleurs dès que Shybaï me touche, qu'on pourrait tenter de m'assommer que je ne le sentirais pas.
Et ceci mis à part, j'ai certaines envies qui commencent à se débattre furieusement dans leur cage. C'est fou comme elle me fait tourner la tête, sans y faire attention.
En fait pour les questions, elles ont déjà été posées... Même si j'avais joyeusement choisi de les ignorer. C'est Ren et son super tact qui me les ont agitées sous le nez. Il avait dit quoi déjà? Ah ouais. T'es amoureux. Cash, vlan, sans point d'interrogation à la fin. Ce que j'en pense?

- Tiens, il neige.

Exactement. Tiens il neige. Parfait, la neige tombe parfaitement. Tomber est un verbe qui tombe lui aussi parfaitement. Nan mais vraiment, il est génial ce verbe. Il... Tombe bien. Comme la neige. Comme quand on se prend les pattes dans quelque chose. Comme quand quelqu'un débarque alors qu'on avait besoin de lui. Comme quand le sujet d'examen qu'on maîtrise le mieux arrive. Comme quand on rencontre la bonne personne. Comme quand on tombe amoureux. Je... Ouais. Ça fait beaucoup de comme quand tout ça. Moi ignorer quelque chose? Pas du tout, je suis mon train de pensée. Mais je suis descendu du précédent, parce qu'il allait dans un endroit que je ne connais pas trop.
Mes substitution et diverses métaphores deviennent de plus en plus tordues.
Shy a levé la main pour tenter d'attraper un flocon. Flocon qui fond immédiatement. Ha, vous voyez qu'on a chaud même sans les vêtements.

- On a plus qu'à attendre qu'il y en est suffisamment pour faire des chevaux de neige.

Et un lapin. Les chevaux s'appelleraient bien évidemment Blow et Blanche-Neige.
Quand la neige tombe, il y a un silence pas possible qui règne. Toujours, tout le temps. Les animaux se taisent, tout le monde écoute la neige tomber, alors qu'elle ne fait pas le moindre bruit. Moi, j'entends la respiration de Shy, j'entends presque mon coeur qui cogne très fort juste parce qu'elle est à côté, j'entends aussi toutes mes pensées qui me disent que même si il neige, ce que je ressentais y'a deux secondes n'est pas parti. Encore heureux. Et dans la catégorie des toujours présents, y'a que je continuerais bien notre activité là où on l'a laissée.
Je reprends ses lèvres avec douceur, même si j'ai rapidement ma langue ailleurs que dans ma bouche. D'une main, je commence à chercher la fermeture de son manteau, avant de la faire glisser lentement. On est jamais qu'à une téléportation d'un lieu chaud, pour ceux qui se soucient de notre santé. Mais on a déjà prouvé à plusieurs reprises que sans les vêtements, on a plus chaud. Attention, ça ne marche que pour ceux qui sont à deux, en train de pratiquer certaines activités. Je ne dirai pas lesquelles.
Je pose mes mains sur sa taille en approfondissant le baiser. Y'a toujours un pull, mais plus de manteau, et croyez moi c'est déjà un progrès. Je crois qu'il neige un peu plus, mais je n'en sais rien pour de vrai. Rappelez vous, Câlinland version interdite aux mineurs. Je crois qu'on est en train d'en apporter un bout ici. Faudrait peut être que je me calme légèrement. Sinon, je ne vais même plus être capable de nous téléporter. C'est une histoire de concentration. Or...

- Tu vas me rendre fou.

De toi. Mais ça ne l'ajouterai pas.
Et c'est pas bon pour ma concentration.

- Peut être bien... Mais il va falloir réchauffer chaque partie exposée.

Ca, c'est pas comme si c'était un problème. Au contraire même. Et puis, je veux dire... ça serait bête que Takeji s'enrhume, non ? Je pense évidemment en priorité à ses élèves. Car qui dit prof malade, dit pas de cours. Et ça c'est pas cool.
Non non, je ne pense pas au fait que maladie ça veut aussi dire impossibilité de faire certaines choses.
Certaines choses que je rêverais de faire...

Sujet suivant ? Ah bah tiens, si on parlait de la neige, hein ? Elle tombe à pique là ! Tiens, ça me rappelle que Taki le jour de la balade à chevaux, il était tombé d'un arbre. Comment ça vous me trouvez incapable de formuler une pensée sans penser à lui ? Bien sûr que je peux le faire. Une preuve ?

Blop.

Bah oui, blop c'est une pensée. Et toc dans votre face, je viens de prouver que je peux penser à autre chose qu'à Taki. Le temps d'une très courte pensée. Mais bon, vous aviez pas précisé la durée !

Tiens, vous connaissez cette chanson ? "Il neige, il neige bergère, petit patapon, petit patapon. Il neige, il neige bergère, rentre vite tes moutons".
Bon, vous me direz -vous, grands connaisseurs de la chanson française- que les paroles exactes de cette comptine pour enfant c'est "il pleut". Vous ajouterez -parce que vous êtes aussi de grands biologistes- que ni Taki, ni moi ne sommes des moutons. Et vous terminerez -étant donnez que vous pouvez voir l'avenir- que aucune bergère ne viendra nous faire rentrer.
Heureusement d'ailleurs, parce que je suis très bien ici.

- On a plus qu'à attendre qu'il y en est suffisamment pour faire des chevaux de neige.

Je souris, repensant à Blanche-Neige et à Blow. J'espère que l'on s'occupe bien d'eux. Il faut que je pense à leur amener un supplément de carottes une de ces fois. Après tout, c'est quand même en partie grâce à eux que Takeji et moi nous sommes rapproché aussi vite...

Tiens, c'est marrant d'écouter la neige tomber. Ou plutôt le silence. Parce que oui, soyons honnête, la neige ne fait pas beaucoup de bruit. C'est pas comme si les flocons avaient des petites bouches et criaient tout le long de leur chute. Ce n'est même pas comme la pluie qui martèle le sol en créant ainsi un tambourinement plus ou moins léger selon sa densité. Non, la neige c'est blanc, léger et ça tombe tout doucement. Comme une chape de ouate qui s'installe autour de nous. Un peu comme si il ne restait que nous deux. Et la neige. Et tous les trucs bizarre que je ressens un peu partout en moi. Surtout au niveau du coeur en fait.

L'envie que j'ai d'embrasser Taki -et plus si affinité- elle non plus n'a pas disparue. Heureusement, comme si il lisait dans mes pensée, il comble mon désir en prenant mes lèvres avec douceur. Et toute en m'embrassant, il fait glisser la fermeture éclair de mon manteau pour pouvoir aller poser ses mains sur ma taille.
J'ai jamais vu un éclair aller si lentement.

Vous savez quels sont les vrais ennemis de l'humanité ? Non non, promis cette fois plus d'escargot au menu. C'est les Français qui mange les escargots hors je ne suis pas Française, donc, plus d'escargot. Donc le vrai et terrible ennemi de l'humanité, se sont les manteaux. Parce que mine de rien, ces trucs ça retient vachement de chose. Honnêtement, faites le test chez vous. Demandez à un ami de vous prendre par la taille quand vous portez un manteau. Résultat ? Rien. Faites la même chose avec une bonne couche de pull. Et ben là vous commencez déjà à sentir quelque chose. Tentez ensuite sans rien et... non, tentez pas en fait. J'ai pas envie d'avoir des lettres de colère de vos parents après.

Et voilà donc que, comme je l'ai dis avant, Takeji a ouvert mon manteau, bravant ainsi l'un des plus dangereux êtres au Monde et me faisant frissonner de bonheur du même coup. Pour un manteau. Je n'ose pas imaginer la suite.
Le problème, c'est que écharpe plus manteau, ça fait deux ! Et que moi je suis toujours à zéro. Il va falloir que je me rattrape. Et assez vite. Mais avant, laissez moi profiter de son baiser.

- Tu vas me rendre fou.

Je souris, un sourire de bonheur, peut-être un poil provoquant. Si il se doutait de l'effet qu'il a sur moi... Je devrais peut-être lui dire ? Ou pas. On a déjà vu la conduite catastrophique de ma langue à qui je ne fais plus confiance. Sauf quand il s'agit d'aller danser avec celle de Taki.
J'en resterait là.

Ou plutôt non, je ne vais pas en rester là. Je vais plutôt mettre en geste mes paroles en l'embrassant avec la langue. Et pendant ce temps là, mes mains cherche le haut de son manteau à l'aveuglette et, l'ayant trouvé, font lentement descendre la fermeture éclair. Pas entièrement, juste assez pour pouvoir y glisser mes mains entre la cloison horrible que forme son manteau et les quelques pulls qui me séparent de mon but final.
Quel but final ? Top secret.

Sauf que voilà. Une de mes mains tombe sur quelque chose d'étrange, de chaud et mouillé. Etonnée, cela m'oblige à mettre fin à notre baiser plus vite que prévu pour pouvoir ressortir ma main et l'observer. Elle est légèrement rouge. Ohoh. Problème à l'horizon.

- Merde.

Le juron est sortit tout seul, brisant un peu l'ambiance. Je n'ai pas peur du sang, alors ça, vraiment pas. Faut dire que j'en ai assez vu couler, mais ne parlant pas de cette histoire maintenant, c'est inintéressant et de plus ça me rappelle de mauvais souvenir.
Et il y a beaucoup plus important.
Donc, je n'ai pas du tout peur du sang. Par contre, je me sens un peu coupable d'avoir rouvert sa blessure -car je doute que ça puisse être autre chose- et j'ai surtout peur que ça lui fasse mal. Parce que limite quand c'est mon sang, je dirais presque que je m'y suis habituée. Mais le sang des autres, j'aime pas. Surtout les personne que j'apprécie.
Hors j'apprécie vraiment beaucoup Takeji.

Téléportation, essaies même pas de me lâcher quand je vais avoir besoin de toi. Ça serait une erreur diplomatique grave. Et après tu devrais abandonner ta carrière dans la politique. Quelle parti elle soutient? TPT, Tous Pour la Téléportation. Je lui ai dit que c'était pas très original, mais elle en est trop fière, et je préfère éviter de la contrarier quand même.
Shy est en train de dégager mon manteau à son tour, tout en m'embrassant. Je la veux, c'est plus qu'officiel ça. Nan pas de filtre, de toute façon il ne marche plus. Il fait grève. Je crois qu'il a marmonné un truc comme quoi c'était plus possible de retenir tout ça, et puis il a fait ses valises, attrapé son poisson rouge, arrosé une plante et il est parti en claquant la porte. Quelle porte? J'en sais rien. Et honnêtement, j'aurais plutôt demandé quel poisson rouge moi. Et quelle plante. D'où elle sort sa salade, hein?
Elle vient passer ses mains sous mon manteau. Je réprime un frisson de douleur et de plaisir mêlés. Aucun commentaire.
Shy, pourquoi est-ce que tu coupes le baiser? Plus j'en ai, plus j'en veux. Moins j'en ai, plus j'en veux aussi. Mais tant qu'à faire, je préfère en avoir.

- Merde.

Comment ça, merde?
Je rouvre les yeux. Et la première chose que je vois, c'est du liquide rouge sur sa main. Hey Shy, tu saignes? Non mais, mon pull a des dents? Je n'admets pas du tout! Tu n'as pas le droit de te prendre pour un requin, et encore moins de croquer Shy. Surtout pas elle.
Et puis, si tu savais comment tu viens de foutre un mur à ce qu'on faisait, le pull. Ouais c'est ça, tu peux aller te détricoter avant de te remettre sur le dos du mouton d'où tu viens. Et encore, pas sûr qu'il soit d'accord. Il te diras un truc du genre "bê... Bêêêê. BEEEEEH dégage m*rde!". Oui c'est un mouton racaille. Il est percé à l'oreille droite et a un tatouage quelque part.
Dites ça me fait vraiment mal sur le côté droit là. Ça irradie même. Nan pas comme un truc radioactif, merci. Bon bah puisque mon manteau est ouvert, réflexe, je jette un oeil.

- Ah ouais. Merde.

Ça pouvait pas arriver genre... Beaucoup plus tard? Trèèès beaucoup plus tard. Mince alors. En plus, je ne vous explique pas l'état tordu dans lequel je suis. En général, quand on vous dit "je ne vous explique pas", derrière on explique. Alors je vais expliquer, pour ne pas bousiller la tradition. C'est facile à vexer une expression. Ah oui vraiment. Mais on verra ça plus tard.
Donc en fait, si vous n'avez pas perdu le fil de ce qu'il s'est passé -moi non, absolument pas-, on était en train de faire des choses très intéressantes. Et pour être honnête, et pas parler bien -c'est la faute du filtre qui a pris ses cliques et ses claques et s'est tiré-, elle m'a chauffé. Vous me direz, je crois que rien que sa présence a déjà un certain effet sur moi. Nan vous n'aurez pas de détails. Pas. Un. Seul.
Et pour la suite de l'état tordu, j'ai bien mal, tout en étant plus ou moins dans Câlinland interdit aux mineurs. Je ne vous demande pas d'imaginer. Juste de vous dire que je ne sais absolument plus quoi penser.
Ah si, faudrait peut être boucher la fuite. Mais hors de question d'aller voir l'infirmier.

- Fallait que ça tombe maintenant... Désolé.

En plus c'est quand même assez gênant. Surtout que j'ai dit pas plus tard que tout à l'heure que ce n'était rien.
Alors qu'en fait, ça brûle vraiment.

- Je crois que l'infirmier va me tuer si il voit ça...

Non c'est pas je crois, c'est j'en suis sûr. Oui, il me fait trop peur. Pas moyen que je l'approche. Et puis, j'ai tout ce qu'il faut chez moi, d'abord. Oh, chez moi, en voilà une idée!

- Euh... Est-ce que ça te dérange si on rentre?

Sachant qu'on habite presque au même endroit -si c'est pas beau ça-, elle pourra faire ce qu'elle voudra après. Même si j'espère très fort que ce qu'elle voudra, c'est rester. Rien ne nous empêche de reprendre là où on a été interrompus...
Je lui offre un baiser d'excuse avant d'attraper sa main et de nous téléporter directement dans mon appartement. Qui doit être sensiblement semblable au sien, puisqu'elle loge aussi dans un de ceux du Mystery. Je n'ai pas rompu le baiser, parce qu'avec la téléportation, c'est le pied. Pour parler franchement. Oui je sais que c'est loin d'être la chose à faire dans mon état, sachant que je suis déjà bien échauffé.
Mais raisonnable, il me boude. Ça tombe bien, je le boude aussi.
Honnêtement, combien d'entre vous ont-ils réussi à faire déraper un rendez-vous improvisé comme ça, hein?
Je romps le baiser et lâche sa main à contrecœur. Et maintenant?

- Fais comme chez toi.

Je ferais mieux de commencer à m'occuper du truc. Et pour Shy... Restera, restera pas?
Si Blanche-Neige pouvait apparaitre pour que la première option se réalise...