- Comment je pourrais oublier... ?

Dingue ce que j'aime le son de sa voix. En tant que professeur de théâtre, elle doit chanter de temps en temps non? Je lui demanderais bien de chanter un jour, pour voir. Moi avoir des envies et pensées étranges? Pas du tout.
Arrêtez votre blabla, vous êtes habitués depuis le temps.
Hmm... Elle va pas avoir froid si je lui enlève son haut maintenant? Je m'en voudrais si elle attrapait quelque chose. Quoi que ça ferait une super excuse pour rester avec elle. En garde malade, bien entendu.
Oh et puis, tant qu'à faire, je préfère n'avoir aucune raison, rester quand même, et qu'elle soit en pleine forme. Nah. M'en fiche, pas besoin de raison, d'abord. Après tout, devant qui j'aurais à justifier? Et toc.

- Amoureux ? J'aime ce mot...

Amoureux? Quelqu'un a dit ce mot? Attendez... Ah oui, peut être que je l'ai dit.
Bon j'arrête de jouer au plus bête, je sais très bien que je l'ai dit et je n'ajouterai pas un "mais pourquoi". Maintenant la question c'est, est-ce qu'on l'admettra à voix haute? Parce qu'on ne parle que par sous entendus. Remarquez que je pense aussi par sous-entendus. C'est marrant les sous-entendus. Je sais pas trop pourquoi on appelle ça comme ça d'ailleurs. Pourquoi "sous"? Parce que c'est caché en dessous? Et pourquoi pas derrière hein? Derrière-entendu... Ouais nan ça sonne bizarre.
Moi éviter un sujet? Vous mentez. C'est moche, vous finirez en enfer. On pointe pas les gens du doigt, et on ne les traite pas de menteurs.
Surtout lorsqu'ils sont à moitié ailleurs à cause de l'alcool. De toute façon, je ne mens pas. J'évite aucun sujet.
Je l'aime.
Voilà.

- Et moi je crois que j'aime l'une des deux personnes à qui il s'applique ici. Je crois même que c'est une fille.

J'ai encore dit un truc étrange non? Si c'est vraiment trop étrange, on le mettra sur le compte de l'alcool. Et quand on se lèvera demain, on se demandera si ça a vraiment été dit. Moralité, je peux dire ce que je veux. Penser ce que je veux aussi. Si j'veux, là maintenant tout de suite je peux vous parler des bernards l'hermite. Quoi vous voulez pas? Ah, y'en a qui n'aiment pas les rediffusions. On peut parler de vaches aussi. Mais oui, je ne choisis que des animaux hautement intéressants. Tellement que vous n'y voyez pas d'intérêt. Mais vous savez... Troisième porte à droite... J'dis ça, j'dis rien.
Les vaches alors! Nan en fait je vais pas pouvoir en parler. Je crois qu'on arrive à la limite de ma capacité à penser n'importe quoi pour cacher les choses sérieuses qui se passent. Surtout avec ma concentration réduite à 0,1 -sans unité, parce que c'est comme ça- avec l'alcool. Présentement, tout mon esprit fait une fixation sur... Euh... Ça se dit pas devant les inconnus. Là où sont mes mains. Quelque part donc. Un lieu que vous n'arriverez pas à visualiser. J'ai pas l'intention de le décrire non plus. Parce que j'ai pas envie. Dommage pour vous.
Pensez donc aux caribous d'Alaska. Ça n'a strictement aucune ressemblance, mais ça occupera vos esprits, puisque vous êtes de toute évidence insomniaques. Je ne vois pas d'autre explication à votre présence là, à cette heure.
Ma têêête... Je pense n'importe quoi. Et j'ai mal à la tête.
Mais, pas besoin de sa tête quand il suffit de se servir de ses mains. Sauf qu'on ne parle pas d'une armoire à glace de deux mètres, cent dix kilos -que du muscle-, trois dents, deux tatouages dont une tête de mort sur la fesse gauche et qui s'appelle Marcel. Mais d'un téléporteur plus petit, moins lourd, avec toutes ses dents et pas de tatouage. Son nom c'est... Comment je m'appelle déjà? Ah, j'm'en tape. Les mains on a dit.
Je ne peux toujours pas vous dire où elles sont. Nan vraiment. Pouvez toujours aller demander à Marcel. Attention quand même à ses mains à lui hein. Elles font probablement votre tête. Quand il serre le poing.
Si il serre le poing, c'est mauvais signe pour vous. Vous êtes prévenus.

- Dis... est-ce que tu as quelque chose pour qu'on puisse se protéger ?

Protection? Protection... AH! Une protection! J'y avais pas pensé. Mais c'est vrai que je nous voit mal avec un gosse sur les bras juste pour s'être amusés dans les bois. Et donc, j'ai pas de protection. Parce que je ne me balade pas avec ces trucs dans mes poches, non.
Je risquerais de les perdre.
Hrm. Mais là, la plupart des couples seraient obligés d'arrêter, de se dire "et me*de" et de se couper dans leur élan. Sauf qu'intervient une fois de plus Téléportation. Elle est géniale non? Quand je dis qu'elle n'a aucun défaut.
Par contre, je vais réussir à nous téléporter? Bonne question. Vous allez voir, je vais réussir, je ne suis pas prof pour rien.

- J'ai pas, mais ça peut s'arranger...

J'ajouterais bien un "chez toi ou chez moi?". Mais attendez, le Mystery en pleine nuit avec tout l'étage qui dort... J'ai pas envie qu'on vienne nous interrompre en plein milieu, voyez. Oui je suis un méchant et je ne me dis pas qu'on risque de déranger des oreilles innocentes, mais plutôt qu'on est ceux qui risquent d'être dérangés. Bon, si quand même, j'ai pas envie de perturber le sommeil des voisins. Voilà, là, je suis gentil, vous avez vu?
Bah, je dois bien connaitre une rune ou deux pour isoler du son. Et toc. Réponse à tout. Ou pas.
C'est dingue comme je la veux. Bref, ça ne vous regarde pas. Vous êtes tenaces quand même.
Je l'embrasse avant de nous téléporter. Parce que ne pas s'embrasser en se téléportant, c'est un crime. Et je suis contre les massacres.
Et qu'avoir des lèvres aussi tentantes que les siennes, ça devrait pas être permis. Qui a dit que j'en fait trop? Pas vrai. Même si j'avoue que c'est la première fois que ça me fait ça à ce point. Hmm... Savez quoi? Considérez que j'ai trop bu pour pouvoir en débattre. En plus, je vous rappelle que je tiens mal l'alcool, et que la vodka était forte, et que j'ai triché qu'une fois. Mais c'est quand même à prendre en compte.
BREF -il vous avait manqué hein?-.
Je romps le baiser pour voir où je nous ai envoyé. Ne faites pas le moindre commentaire sur la phrase précédente, merci. Chez moi. Bonne nouvelle, on a pas fini au fond de l'océan. Mauvaise nouvelle, la dernière fois qu'on a fini ici, on a été interrompus. Ah, seconde bonne nouvelle, normalement y'a des protections qui se cachent quelque part. Euh... Ouais, quelque part. En principe. Si elles ont disparu, j'aurai du soucis à me faire. Imaginez qu'elles sachent marcher toutes seules, comme des possédées. Et après, elles viennent vous rendre visite, armées d'une pancarte "protégez-vous", en proposant divers tests aux pauvres passants innocents. Flippant. On va se protéger avant qu'elles ne viennent avec leur pancarte et leurs tests.

- Tu peux regarder dans la table de nuit? Je vais poser une rune pour qu'on soit tranquilles.

Y'a rien dans cette table de nuit. A part peut être mes clés qui vivent leur vie -elles sont au chômage-, une boîte d'aspirine, et les choses qu'on avait pas dans la clairière. Pourquoi? J'en sais rien moi. Tous les objets de cet appartement sont étranges de toute façon.
Je sors mes mains de là où elles étaient -vous saurez pas où, personne saura, sauf elle, et toc, cessez d'imaginer- pour ensuite me reculer et aller vers le mur le plus proche. Je veux déjà retourner contre Shy. Mais avant ça, je trace la rune que j'ai en tête, rapidement. Et elle disparait tout aussi vite dans le mur. Tranquilles pour la nuit. Parce qu'à cette heure là, ils sont tous dans leur appartement. Logiquement.
Hey, nous aussi on y est. Bon c'est peut être le problème. Fait chaud d'ailleurs. Vous voyez, si on retire les vêtements quand il fait trop froid et qu'on est deux, on a chaud. Et si on retire les vêtements quand il fait trop chaud, on a froid. Et on va donc avoir une excuse pour se se re réchauffer.
Je reviens vers Shybaï et l'enlace par derrière avant de poser mes lèvres sur son cou.

- Tu as trouvé?

Non mes mains ne sont pas en train de se glisser sur son ventre, c'est pas vrai. Elles m'obéissent au doigt et au cerveau.
Pourquoi elles ont disparu alors?
Ben... Parce qu'elles se rebellent. Et sont parties sans autorisation.
Non, rectification. Elles sont parties avant l'autorisation.
Bref. Croyez pas qu'il est temps d'aller dormir?

- Et moi je crois que j'aime l'une des deux personnes à qui il s'applique ici. Je crois même que c'est une fille.

GMCID. Vous ne savez pas ce que signifie ces initiales ? Tant pis pour vous. Vous êtes trop collant et j'ai pas envie de vous traduire mon langage. Bon... n'allez pas bouder non plus ! Pff... si vous insistez... GMCID ça veut dire : Grand Moment de Choc InterDimensionnel. Voilà. J'en ai assez dit pour le moment je crois. Maintenant que vous savez ce que GMCID veut dire, allez engager la conversation avec n'importe qui et placez ces initiales dans une phrase. Après vous ferez croire que c'est la nouvelle expression à la mode. Vous passerez pour quelqu'un de cool et branché et GMCID deviendra le nouveau mot le plus répendu sur la Terre et dans l'Univers, tant et si bien que les dictionnaires du Monde entier me payeront pour avoir le droit de le publier dans leur édition 2012.
Ou sinon, au moment où vous placerez ces initiales, votre interlocuteur vous regardera genre "t'es fou ou quoi ?!" et vous aurez l'air ridicule. Et GMCID ne sera jamais dans un dictionnaire.

Bon, maintenant que vous savez tout ce qu'il y avait à savoir sur cet acronyme, je peux revenir à l'essentiel. Parce que non, je n'ai pas seulement placé ces quelques lettres pour agrandir votre culture générale, mais bel et bien parce que moi je vis un moment de choc.
Taki ne vient-il pas de sous-entendre qu'il m'aime ?
Dans les films américains, durant ce genre de moment, une musique romantique venue de nulle part arrive alors et l'héroïne susurre d'une voix assurée et douce : "Oh, moi aussi je t'aime John !". Pourquoi John et pas Ernest ? Ca, je n'en sais rien. Demandez au producteur de film américain, parce que tout le monde s'appelle toujours "John". Ou James. James Bond. Le pire c'est que ce mec ça fait des années qu'il est agent secret et il arrête pas de changer de tête en vieillissant ou rajeunissant selon les films.
Mouais... j'ai jamais vraiment aimé 007.

Tout ça pour dire que... je m'égare encore. J'en était à la scène où je devais dire : "Oh, moi aussi je t'aime Taki" alors qu'une musique douce et romantique sortait d'entre les arbres. Le truc c'est que je ne l'ai pas fait. Pas parce que j'ai pas trouvé le courage, hein ! C'est juste que la musique ne s'est pas déclenchée. Tout est de sa faute.
Bon, peut-être aussi que je n'ai pas trouvé le courage.
Et donc, je me suis tue. De toute façon, mon esprit commençait à penser à... autre chose. Aux mains d'une certaine personne qui remontait à un certain endroit. N'essayez pas de chercher, jamais je ne vous donnerais la définition de "certain". Vous ne saurez donc pas qui, ni où.
Mais honnêtement, si vous avez un minimum de jugeotte, ça ne devrait pas être dur à deviner.

- J'ai pas, mais ça peut s'arranger...

Hein ? Où ? Qui ? Quand ? Quoi ? Comment ? Le Colonel Moutarde avec le chandelier dans la cuisine ! Ah, non, ce n'est pas ça, on ne joue pas au Cluedo... Dommage, j'étais plutôt douée à ce genre de jeu. Enfin surtout douée pour tricher. Mais bon, à quoi ça sert d'être un enfant si on ne peut même pas tricher ?
Sauf que là je ne suis plus une enfant.
Je ne suis peut-être plus une enfant, mais ça ne m'empêche pas de tricher, parfois. Bah oui, je dis que je vais au toilette, je deviens transparente et je vais jeter un petit coup d'oeil dans le jeu de mes adversaires. Et je reviens, ni vu ni connu. Parce qu'au fond, ça serre aussi à ça les pouvoirs. A se comporter comme des enfants.
Ou comme des adultes.

Là les mauvaises langues doivent se dire : "Eux ?! Se comporter en adulte ?! Mort de rire !" - vous avez vu, je vous ai fait la version longue de"mort de rire" au cas où vous ne connaissiez pas MDR... Après tout, c'est bien vous qui ne connaissiez pas la définition de GMCID ! -, mais sachez que l'endroit où on compte aller, c'est pas pour y jouer au Cluedo. Ni même au monopoly. Je ne préciserais pas plus.
Donc oui, je sais ce que veux dire Taki quand il dit "J'ai pas, mais ça peut s'arranger...". Il faut se rapporter pour ça à ma précédente question; une protection. Et le "mais ça peut s'arranger", c'est parce que j'ai la chance d'avoir un téléporteur pour petit ami. Donc direction... je n'ai même pas le temps de penser à notre destination que je sens les lèvres de Takeji se poser sur les miennes et nous disparaissons dans un nuage de fumée rose.
Bon, peut-être que le nuage de fumée rose c'était un peu trop. Mais on a vraiment disparu !
Pour réapparaître chez lui, alors qu'on est toujours en train de s'embrasser. J'aime me téléporter de cette manière.

- Tu peux regarder dans la table de nuit? Je vais poser une rune pour qu'on soit tranquilles.

Une certaine personne retire alors ses mains d'un certain endroit - non, vous ne saurez toujours pas qui, ni où - avant de se reculer vers un mur. La certaine personne n'est pas très loin et pourtant je suis déjà en manque d'elle. J'ose même pas imaginer quand il faudra qu'on aille bosser, loin l'un de l'autre.
Pendant que Takeji - absolument aucun rapport avec "une certaine personne" - trace une ruine sur un mur, de mon côté j'inspecte la table de nuit, repoussant une boîte d'aspirine et un trousseau de clés égaré. Je suis d'avis qu'il ne doit pas sortir beaucoup ce trousseau de clés. Bah oui parce que, soyons logique, un téléporteur ça n'a pas vraiment besoin d'utiliser la porte. Il lui suffit d'aller de l'autre côté en une simple pensée ! Super efficace, non ? Voilà, maintenant tout ceux qui n'arrête pas de perdre leurs clés, vous savez quoi inscrire sur votre liste au Père Noël.
Donc, après avoir repoussé les médic's et les fameuses clés, j'ai pu enfin trouver ce que je cherchais. Haha, je vous l'ai dit, cette fois ci rien ni personne ne nous empêchera d'aller jusqu'au bout. Au bout de quoi ? Ahum. Retournez jouer au Cluedo vous, les scènes suivantes nécessite un accord parentale signé et en trois exemplaire sur du papier rose à point vert fluo.
Le temps que vous fabriquiez ces formulaires, je sens que ça sera trop tard pour vous les petits voyeurs.
Trop tard pour quoi ? Mais je vous zut ! Arrêtez avec vos questions là ! Et inutile de me braquer une torche dans la figure, je ne répondrait pas, même pour tout le Nutella du Monde !
Bon. Tout le Nutella du Monde, ça peut se négocier. Sauf que vous n'avez pas tout le Nutella du Monde. Bien fait ! Vous ne saurez JAMAIS !
Normalement là, le méchant éclate d'un rire aussi machiavélique que ridicule. Ce que je ne fais pas parce que premièrement, nous ne sommes pas dans un film, deuxièmement je ne sais pas rire machiavéliquement, troisièmement, je ne suis pas méchante, quatrièmement j'ai mieux à faire et cinquièmement heu... il n'y a pas de cinquièmement. Donc c'est tout. Pour le moment.

Pendant que je vous embrouillais avec toutes mes histoires et ma réplique finale trop classe sortie tout droit d'un grand jeu télévisé Français qu'on peut qualifier de très... comique, je peux vous dire qu'il s'est passé certaines choses dans une certaine chambre du Mystery... Oui, encore ce mot; certain... Il va venir hanter vos cauchemars celui-là ! Passez moi un coup de fil si c'est le cas, histoire que je me fiche bien de votre pomme...
Et bref, pendant ce temps donc, il s'est passé des choses. Par exemple, Taki à fini sa rune de protection et s'est approché de moi pour m'embrasser dans le cou. J'adore quand il fait ça.

- Tu as trouvé?

Ces mains viennent alors se poser sur mon ventre et je frissonne de bonheur. Je me retourne afin de me tenir face à lui et de pouvoir l'embrasser.

- Considère cette réponse comme un oui.

Je lui souris, reprenant notre baiser alors qu'une de mes jambes remonte lentement le long de celle de Taki avant d'aller s'immobiliser à la hauteur des ses hanches.
Cette fois ci, je ne vois vraiment pas ce qui pourrait nous arrêter...

Vous savez qu'ils ont pensé à tout ici? Les lits sont doubles. Nan je ne viens pas de le remarquer. Je constate juste qu'un lit c'est définitivement le meilleur endroit du monde. On peut tout y faire, et non vous n'aurez pas de liste. Surtout pas celle que j'ai en tête. C'est dommage hein, de pouvoir lire ce que je pense sans pouvoir lire ce que je pense? Si vous ne comprenez pas, un petit coup de méditation... La porte est pas loin. Et sinon y'a la fenêtre, aussi. Elle est bien la fenêtre. Je ne saurais pas vous dire ce qu'on y voit parce que Shy s'est tournée vers moi, mais la fenêtre est bien. Même qu'en passant à travers quand il fait beau, vous deviendrez plus qu'ami avec un fille géniale dans la journée. Si si, j'ai testé, ça marche. Même qu'elle est actuellement en train de m'embrasser. Et ça fait... Nan vous n'aurez pas de description, j'ai décidé que. Parce qu'une description inclurait des termes que je ne peux pas dire devant tout le monde. Et y'a des mineurs dans la salle. Et puis pas de ma faute si ils ne veulent pas partir, hein. La jeunesse se dévergonde et nan je suis pas vieux. Je ferai ma crise de vieillesse la veille de mon anniv'. Mais le jour horrible est passé là, je me sens de nouveau jeune. Puis vingt-et-un ans, c'est jeune, d'abord. Shy, t'as quel âge? Pareil ou presque nan? Bah, elle pourrait m'avouer avoir cent-dix ans, que ça ne serait pas grave. Comment ça ça ne serait pas possible? Mais si, sachez qu'un sorcier/humain/mêlé doué arrête de vieillir aux environs de trente ans -même si elle n'a pas l'air de les avoir-. Parce que nous, on croit pas à la crème anti-rides. Alors on a mieux.
Bon j'arrête de raconter n'importe quoi pour vous distraire même si je ne me rappelle plus vraiment de ce que j'ai pu dire. C'est un détail.

- Considère cette réponse comme un oui.

J'adore sa façon de répondre. Je l'adore tout court en fait mais bref. Y'a des choses que je ne dois pas avouer. Qui a dit que j'ai avoué y'a cinq minutes? Faux, je ne m'en souviens pas. Faudrait que j'aie bu pour avouer quelque chose.
Bon ok j'ai bu et?
Et Shy, si tu continues à agir comme ça... Je... Risque de cesser la transmission de pensées. Déjà. Et la suite vous risquez de la connaitre même si je ne veux pas, vous êtes prévenus, je ne prends aucune responsabilité quant à ce qu'il va se passer. Vis à vis de vous bien entendu. Sinon j'assume entièrement, mais je crois qu'on est même deux à assumer.
Je pose une main sur la cuisse de la jambe qui s'est enroulée autour de moi. Mince alors, comment je peux faire mes descriptions avec vous dans les pattes. En fait si vous n'étiez pas là je n'aurais même pas à les faire vous savez. Bon j'arrête de râler parce que c'est dur de râler et d'embrasser Shy en même temps. Surtout que je préfère l'embrasser que râler et que voilà. Tout ça pour dire qu'en fait je nous colle l'un à l'autre. Voyez pas le rapport? Moi non plus mais c'est pas grave. J'ai déjà dit que je ne pense plus trop de façon cohérente? Peut être, je n'en sais rien. Dur de se concentrer sur plusieurs choses à la fois là. En fait je ne suis carrément concentré que sur une seule personne. Personne à qui je suis en train de lentement mais surement retirer le pull. Pull, pull, toujours des pulls en cette saison. Ça tient chaud, mais y'a d'autres moyens d'avoir chaud. Oui promis on ne repartira pas sur le débat des vêtements, parce que de toute façon on a pas à justifier ce qu'on fait. Et toc.
J'irais bien plus vite, mais hors de question de risquer d'être trop brusque. Parce que. Je suis anti-justifications ce soir, voilà. J'agis sans raison. Enfin plutôt, je ne donnerai pas les raisons. Je romps notre baiser un instant pour retirer son haut entièrement.
Plus de pull. Et me voilà à lui caresser la joue en souriant comme un... Mec amoureux, ouais ça doit être ça.

- C'est dingue ce que tu es belle.

C'est dingue ce que j'ai envie de...
Hrm. Ok, on va faire une expérience sur vous. Vous êtes prêts? Parfait. Imaginez vous dans un pré. Un beau pré avec de l'herbe verte. Et des vaches. Mais on s'en fiche des vaches, pour le moment. Vous êtes dans le pré, il fait beau, un mignon papillon jaune vous passe à côté, vous commencez à lui courir après. Alors non, vous n'êtes pas obligés d'imaginer que vous courrez avec une mise en scène façon Royal Canin. Après si la musique vous plait... Bref, vous courrez après le papillon. Plus loin, il y a un arbre sous lequel se trouve un abreuvoir pour les vaches. Et une vache un peu fêlée qui se tape la tête contre l'abreuvoir à répétition. Vous ignorez la vache, le papillon passe à côté et vous suivez le papillon.
Et là, c'est le drame.
La vache relève la tête. Son regard fixe votre dos innocent. Elle souffle bruyamment. Racle le sol. L'ensemble des opérations prend trente secondes. La vache a une cloche autour du cou, notez bien.
Et elle charge. Elle fonce tout droit sur vous, et comme elle a une cloche ça fait DingDongDingDongDingDongDingDong. Appelons la Super Meuh. Super Meuh charge vers vous. Vous entendez son cri d'alarme -alias la cloche-. Vous vous retournez, voyez le bovin, et partez en ligne droite vers la cloture. Là, la musique de Royal Canin s'écrase, oui. Fin du ralenti. Bye bye le papillon, parce que vous courrez. Et super vite, alors vous passez la cloture. Alors que Super Meuh est derrière, à faire DingDongDing Meeeeeuuuh DongDingDongDingDong Meuuuuuh. Tout fier de vous, vous regardez Super Meuh arriver. Et là vous:
a- tirez la langue à Super Meuh.
b- Restez là hypnotisés par le thème de Super Meuh -DingDongDing Meeeeeuuuh DongDingDongDingDong Meuuuuuh-.
c- Ne faites rien.
Tout ceux qui n'ont pas pris la réponse d-invisible : reculer d'un bon pas, vous êtes restés tout près de la clôture. Et Super Meuh n'a freiné qu'au dernier moment. Résultat, trop près de la clôture, vous vous êtes pris la cloche dans la tête. Et la cloche plus la vache derrière, ça assomme. Donc normalement, là vous êtes tous assommés. Fin de l'expérience.
Donc maintenant je peux dire ce que je veux!
Et notamment raconter ce qu'il s'est passé pendant l'expérience de la vache, parce que je n'ai pas marqué un stop pour la raconter. Après la phrase que j'ai dite et oubliée -Alzheimer-, je l'ai bien évidemment embrassée. En faisant glisser mes mains sur son ventre et plus haut mais personne ne saura où. Oui c'est comme tout à l'heure. Et là, je lui embrasse le cou en nous décalant vers le gentil lit que si il pouvait parler il nous encouragerai. Parce que c'est un gentil. Comme Shy, c'est une gentille. Et même une câliniste, et même plus que ça. Et même que l'avoir contre moi là, ça suffit à me rendre heureux. Me faut pas grand chose? Me faut elle, après je m'en fiche.
Je nous fait basculer sur le lit.
Le lit pousse un couinement aigu.
Attendez quoi? Le lit pousse un couinement aigu? Je veux bien avouer que j'ai bu, et que je raconte n'importe quoi, mais j'entends pas des hallucinations.
Première interruption.
Je me redresse, une jambe de chaque côté de celles de Shybaï avant de lui envoyer un regard interrogatif. Et pourquoi ça bouge près de la tête de Shy là, sous les couettes? Truc qui avance pour sortir de sous les couvertures. Truc gris.
Ace.
C'est pas vrai, mais tu fais quoi ici toi? Me dis pas qu'Autumn se cache dans la salle, ou je nous téléporte au Japon avec Shy et tant pis si je suis crevé, au moins on aura la paix. Quoiqu'avec les parents... Bah y'aura qu'à attendre qu'ils sortent.
Bref. J'hallucine. Et ne me regarde pas comme ça Ace, c'est toi qui est en tort. Attends, je suis chez moi là. Pas toi.

- Shy, il a l'air prêt à attaquer en plus.

Je ne sais pas trop pourquoi je dis ça mais bref. Ça me consterne, j'y peux rien. Allez chez vous, avec votre copine, pour faire des câlins, et au moment où vous arrivez sur le lit, y'a un écureuil gris au regard de tueur qui sort de sous les couvertures. En plus l'écureuil a une affection toute particulière pour Shy. Et j'ai décidé que non, pas de concurrence de la part de cet animal. Il est petit et gris je suis... Grand et blond. On ne joue pas sur le même terrain Ace si tu fais un pas de plus je t'envoie je sais pas où mais je t'y envoie.
Et à chaque fois qu'on s'affronte du regard l'écureuil et moi, Autumn rigole. Elle trouve ça drôle. Peuh.
Bref, on s'en fiche de l'écureuil, c'est Shy qui est intéressante ici. Rien qu'elle. Ça explique que je me penche pour l'embrasser, écureuil déjà oublié il vit sa vie, je ne veux même pas savoir comment il a atterri ici. Oh, ça rime.
Sauf que lui n'a pas l'air d'avoir oublié. Sinon il ne m'aurait pas mordu la main, le méchant. Résultat je recule d'un coup en secouant la main. Regard noir à l'écureuil qui me le rend bien.

- Pas moyen d'être tranquilles.

Et comment je le téléporte ailleurs si il ne se laisse pas approcher hein? Shy? Tu ne veux pas l'attraper par hasard?


[Hrp: No comment sur la partie sur les vaches hein xD. Et donc, beh... Oui, c'est Ace notre élément perturbateur. Désoléééeee T_T Taki va piquer une crise de jalousie, en plus il est bourré]

Bon, tout le monde dehors. J'annonce ça dès le début comme ça vous ne pouvez pas refuser. Et non, il n'y a pas moyen de discuter. De toute façon, j'ai une excellente raison de vous faire sortir. Il fait beaucoup trop chaud pour vous dans cette chambre, vous risqueriez de finir grillé comme... comme des gens grillés quoi ! Donc sortez, on vous passera la retransmission ! Ou pas. De toute façon, moi je dis ça pour votre bien hein. Je ne veux pas que vous attrapiez une insolation.
Comment ça vous avez de la crème solaire, des chapeaux et même des minis ventilateur électrique et trop chou. D'abord, qui vous a permis de prendre tous ces gadgets ? Je vous rappelle qu'avant on était dans la neige. Die Schnee. The snow. Vous auriez dû avoir un bonnet, une écharpe et un thermos de thé. Pas tout le matériel pour les cas de grandes canicules.
Pff. Vous êtes embêtant ! Aucun moyen de me débarasser de vous. Bon, bah tant pis. Vous aurez qu'à assumer quand vous serez traumatisé à vie parce que vous n'avez pas le droit de cocher la case "je certifie avoir plus de 18 ans" sur Internet. Et oui, moi j'ai l'âge. Depuis plus de quatre ans même. Ca ne veut pas dire que je le fais non plus et.... rhaaaaa, mais vous m'enmêler les pinceaux ! Je préfère encore vous décrire la scène parce que mon esprit est tout embrouillé là. Et il va falloir un certain temps pour défaire les noeuds. Félicitation à vous même !

Donc, la description. Taki pose une main sur ma cuisse ce qui me fait sourire. Puis d'un coup je nous sens nous rapprocher encore plus -parce que oui, c'est possible- et cela déclenche en moi des envies qui ne seront pas révélées ici. Pourquoi ? Uniquement la description on a dit ! Désolé les p'tits gars, c'est vous qui avez choisis hein !
Description, description. Donc Taki enlève mon pull tout en m'embrassant. Et voilà ! Byebye le pull. Oui, je parle aux habits, ça dérange quelqu'un ? Vous vous suppliez bien votre calculette de vous donner toutes les réponses en pleins tests de maths, non ? Et inutile de mentir, je connais tout de vous. Bah quoi ? Vous pensiez que l'espionnage allait que dans un sens ? Allez vous pendre. Et puis revenez. J'ai signé un contrat avec le Dieu câliniste pour ne tuer personne. Dommage, sinon je vous assure que ça ferait longtemps que vous ne seriez plus dans les parages.

Ahum. J'avais pas dit que je me contentais que des descriptions maintenant ?
Donc, plus de pull. La main de Taki effleure ma joue alors qu'il me sourit. Il est carrément craquant son sourire.

- C'est dingue ce que tu es belle.

Cette fois-ci, c'est moi qui sourit et qui rougit légèrement. Ce n'est pas comme si c'était la première fois qu'on me disait que j'étais belle -tout le monde à un/e ami/e qui n'arrête pas de vous répéter combien vous êtes magnifiques alors qu'en fait lui/elle-même est dix milliards de fois mieux que vous même si il/elle refuse de l'accepter-, mais quand c'est Taki qui me dit cela, je me sens tout de suite tellement plus heureuse. Et le faite qu'il m'embrasse ne fait qu'accentuer tout cela. Je sens alors ses mains qui montent sur mon ventre jusqu'à... plus haut et... Attendez, comment ça je dois MÊME décrire l'endroit où vont ses mains ?! C'est quoi cette arnaque. Pff, je déteste les descriptions moi. Donc les mains vont sur un endroit entre mon ventre et mon cou. Et si vous n'avez pas suivi en cours de biologie et que vous ne connaissez pas assez bien l'anatomie humaine, allez vous plaindre à votre prof de bio.

Voilà. Je crois que la partie "description" est terminée. Maintenant vous pouvez tous applaudir et partir. Parce qu'il n'y aura pas de levé de rideau, même si vous applaudissez très fort. Comment ça il n'y a pas de rideau ? Héééé ! Mais c'est moi qui décide et... ho, vous m'embêter ! Restez donc si vous insistez mais ne venez pas dire que vous n'avez pas été prévenu. Zut à la fin.

Donc comme j'ai la flemme de dire tout ce que vous avez manqué quand vous vous acharniez pour rouvrir le rideau qui n'existe pas, on va sauter directement à l'étape où Taki m'allonge sur le lit. C'est confortable un lit. C'est bien pour dormir. Et pour d'autre chose aussi. Un lit c'est gentil. Ca peut être grand, ou petit. Il peut être en bois, en métal ou en d'autre trucs. Et ça couine.
Heu. Attendez deux secondes.
...1...
...2...
CA COUINE ?! Depuis quand un lit couine-t-il ? Là, il y a un truc louche. A moins que j'aie des hallucinations auditives. Mais vu que Taki se redresse me lançant un regard interrogatif, je suppose que, non, je n'ai pas d'hallucination auditive. Et puis... c'est quoi ce truc là qui bouge près de moi ? Les draps sont rarement animé de vie. Et il couine encore moins. Et ils ne se transforment pas en petite chose grise et mignonne.
L'écureuil d'Autumn !

- Shy, il a l'air prêt à attaquer en plus.

Bizarre ça. Déjà, pourquoi est-ce qu'il voudrait nous attaquer ? Et puis pourquoi maintenant, hein ? Petit écureuil, je t'aime beaucoup, mais il ne faut pas exagérer non plus. Si tu veux je te ferais un petit câlin après. Même un bisou sur le museau si tu insistes ! Mais pas là. Repars voir Autumn.
Comment ça la télépathie avec les animaux c'est pas mon don premier ?
Rien à faire. De toute façon Taki s'est déjà repenché vers moi pour m'embrasser et... Mais pourquoi se relève-t-il ? Il secoue sa main, comme si elle lui faisait mal. Oh non... me dites pas qu'il s'est fait attaquer par un petit rongeur qui devrait être en train de faire sa réserve de noix plutôt que d'embêter les gens.

- Pas moyen d'être tranquilles.

Et tout à coup, ça part tout seul, sans raison particulière. J'éclate de rire, des bulles d'alcool devant sûrement me péter au cerveau. La première c'était du sang, maintenant c'est un petit animal trop chou -c'est vrai-, mais enquiquineur... Qu'est-ce que ça sera la prochaine fois ?

- Je suis désolée.

Je déclare entre deux éclats de rire.

- J'arrive pas à croire que ça arrive vraiment.

Honnêtement, je pense qu'il doit y avoir un Dieu là dessous. Je sais pas ce qu'on a fait, mais il est pas content ce Dieu. Du coup il nous envoie ces petits démons pour se venger. Et ces petits démons ont des formes trop choue comme ça après on ne peut pas leur en vouloir. C'est machiavélique comme plan. Très machiavélique. Mais peut-être que si je demande à son démon de partit bien gentiment...

- Ecoute petit écureuil... Taki et moi t'es très reconnaissant d'être passé nous voir, mais on a pas de noix à t'offrir. Donc repasse jeudi prochain entre 4 et 5h et on se fera plaisir de t'accueillir comme il se doit. En attendant, tu seras gentil de ressortir comme tu es rentré.

Je me mets vraiment à dire n'importe quoi moi. Je crois que j'ai trop bu.

En fait, Ace, c'est un agent secret espion pour le compte de la BGN. Banque Générale des Noisettes. Son chef est une vache. Me demandez pas pourquoi je n'en sais rien. De toute façon ces animaux sont maléfiques.
Et donc, précédemment dans Ace Bond: Ace s'est introduit quand il ne fallait pas dans une chambre sous-protégée qui contient quand même des protections contre les infiltrations mais pas ce genre d'infiltrations là. Pour avoir le résumé complet de l'épisode, il faut s'abonner à la version +18. Vous êtes sur la -18 là. Dommage hein? Moi ça ne me dérange pas, je me suis inscrit aux deux. Et toc.
Mais Shy, pourquoi tu rigoles? Je pourrais bouder là. Mais en fait non, juste parce que c'est elle. Puis faut pas bouder les gens qui rient, d'abord. C'est bien de rire. Pourquoi elle rit d'ailleurs? Elle a un joli rire. Et je dois délirer un peu aussi.

- Je suis désolée.

De? C'est toi qui a introduit Ace ici, c'est ça? Nan, elle n'aurait pas fait ça. Je ne pense pas qu'elle y aurait même songé. Après tout, ce n'était pas prévu qu'on se retrouve là. Dis Ace, je t'offre une croquette pour écureuil même si ça n'existe pas, si tu t'en vas.

- J'arrive pas à croire que ça arrive vraiment.

Pourquoi j'ai l'impression qu'on dira la même chose quand on aura enfin la paix, hein? Ace allez avoue, qui t'a envoyé? Je pense qu'on ferait mieux de partir à l'écurie tout de suite. Y'a que Blow et Blanche-Neige qui savent comment nous mettre ensembles, avec Shy. Mais en fait, nan. Pas de téléportation maintenant, je ne me sens pas capable de téléporter qui que ce soit et allez tous vous faire voir non je n'ai pas bu c'est pas vrai et l'absence de ponctuation quand je pense n'est absolument pas une preuve du contraire. Parce qu'après tout, je peux penser sans respirer pendant longtemps. Jusqu'à ma mort si je veux. Mais je ne veux pas mourir. Puis y'a plus intéressant à faire.
Moralité: Ace tu pars, et moi j'embrasse Shy. Dès qu'il est parti. Ce qui ne saurait tarder, n'est-ce pas?

- Ecoute petit écureuil... Taki et moi t'es très reconnaissant d'être passé nous voir, mais on a pas de noix à t'offrir. Donc repasse jeudi prochain entre 4 et 5h et on se fera plaisir de t'accueillir comme il se doit. En attendant, tu seras gentil de ressortir comme tu es rentré.

A supposer qu'il sache seulement comment il a atterri ici. Ça se trouve, c'est un écureuil téléporteur qui s'ignore. On a déjà vu des animaux avec des pouvoirs? Une vache volante! Super-Cow. Habillée en violet. Ça vous dit quelque chose? Tiens moi aussi. Sauf que je ne sais plus quoi. Mais en tout cas ça me parle. Si si, ça fait "meuuuuuuuh". Je crois aussi que ça dit "et la marmotte elle met le chocolat dans le papier d'alu". Ça doit être un langage codé... On déchiffrera ça plus tard.
Mais euh... Entre 4 et 5h, on dormira. Ou on fera des choses pas pour les enfants. Dans les deux cas on sera dans un lit. Ensemble si possible. Ace, faudra repasser plus tard.
On est pas un peu complètement à l'ouest tous les deux en fait? Dites pas oui sinon... Sinon... Sinon. C'est une menace à part entière le sinon. On ne vous a jamais dit "mange tes légumes ou sinon..."? Le tout avec un doigt menaçant levé dans votre direction. Après, restait juste à savoir si le plus menaçant de l'histoire, c'était le doigt, ou le choux-fleur. C'est menaçant un choux-fleur. Déjà, ils sont blancs comme les morts. Une plante, c'est vert. Pas blanc. Et rien à faire que ses feuilles soient vertes, au choux-fleur. Ça reste louche. Après, on nous forçait à les manger quand on était enfant. Enfin, c'était pas un drame non plus.
Conclusion: la majorité, ça permet de ne plus manger de choux-fleur. A défaut de chercher à avoir son permis et de payer les factures.
Ace, il aime le choux-fleur. La preuve, j'y pense et il est toujours là. Et si il continue à essayer d'attendrir Shy, il passera par la fenêtre. Moi jaloux d'un écureuil? Pas du tout. Attendez, je ne la sors pas à chaque fois celle là? En racontant après qu'on ne joue pas sur le même terrain de toute façon.
Eh bien on ne joue pas sur le même terrain. Donc Ace, je te prierais de bien vouloir regagner tes arbres. Et de trouver une écureuillette. Promis on vous laissera tranquilles.

- Il ne bouge pas. On dirait même qu'il te fait les yeux doux.

Racontons joyeusement n'importe quoi.
Même si l'écureuil est vraiment en train de lui faire les yeux doux. Faudra m'expliquer comment on peut tenir dans cette position plus de deux minutes, Shy et moi, sans reprendre ce qu'on faisait. En fait j'en sais rien, parce que je veux reprendre. Même si ma main se souvient d'Ace et de ses dents. Et en même temps, tout le monde aura remarqué qu'on est pas tout à fait ok dans nos têtes là. Et j'ai oublié où je voulais en venir. En fait Ace qui drague ma copine, ça me perturbe. Aucun rapport? Mais si, il y en a toujours un. Toujours.

- Tu sais quoi? Je suis jaloux d'un écureuil.

Nan il est pas temps de dormir. Il est temps... De profiter de l'éloignement provisoire de l'écureuil pour embrasser Shy, tenez! Oui ça veut dire qu'il est parti... Je ne sais où et je m'en fiche. Il va revenir et je m'en fiche aussi là maintenant tout de suite. Ce ne sera plus le cas dans cinq minutes. Mais en attendant, je peux enfin embrasser Shy. Enfin parce que ça fait plusieurs minutes qu'on a arrêté. Moi accro?
Jamais.
Bon peut être un peu. Juste un peu. Un tout petit peu. Un petit peu tout petit minuscule microscopique invisible à l'œil nu j'arrive au bout de mes synonymes de tout petit.
Tout petit absolument énorme en fait mais crevez pour que je l'admette.
Tout ça pour dire que je l'embrasse et qu'en fait ça m'avait manqué et que je ne sais pas pourquoi. Veux pas savoir de toute façon. C'est bien l'ignorance des fois. On en était où déjà? Vous croyez qu'Alzheimer est déjà derrière la porte? Quelle porte? Bah la porte du cerveau. Vous suivez pas? Moi non plus. Mais j'ai une excuse, j'embrasse Shybaï. Je suis un homme, je ne peux pas tout faire à la fois. Vous par contre, aucune excuse.
Puis même si je ne sais pas où on en était, mes mains ont l'air de savoir, elles. Ça me va très bien aussi. Même ma bouche sait. Enfin je suppose. Puisqu'elle glisse jusqu'à l'oreille de Shy.
Bon j'arrête de décrire comme si j'étais possédé, parce que vous allez finir par y croire et moi aussi.

- Plus on nous retarde, plus je te veux.

Le pire, c'est que c'est vrai. Ça va finir par être dur à gérer. Aucun détail pour vous, allez voir ailleurs si on y est. De toute façon ça ne se dit pas à des inconnus. Et toc. Vous saurez juste que je suis parti l'embrasser dans le cou et que l'écureuil a disparu même si il peut revenir n'importe quand. Rien à faire de lui d'abord.

- Il ne bouge pas. On dirait même qu'il te fait les yeux doux.

Un écureuil ?! Les yeux doux ? Est-ce que je suis en train de me faire draguer par un petit rongeur gris ? Dites moi quand même pas que je ressemble à une femelle écureuil. Non parce que là j'aurais des questions à me poser. Me faire courtiser par un animal de cette taille, c'est très... étrange comme sensation. D'autant plus que je n'ai absolument aucune tendance zoophile. Donc Ace, si tu voulais bien bouger ton mignon popotin d'écureuil, ça serait sympa que tu ailles voir ailleurs si j'y suis. Genre dans la forêt. Vu que tu semble me prendre pour un écureuillette, va donc me chercher là où je devrais être, hein ? Sort. S'il te plaît ?

Quoique... Attendez, il neige dehors, non ? Bon alors petit écureuil, je t'autorise à ne pas aller dehors dans la froide forêt. Tu devrais plutôt... aller voir Autumn tient ! Quoique... il ne manquerait plus qu'eux deux commence à babiller et qu'Autumn décide de venir nous faire un petit coucou. Surprenant ainsi ces deux profs dans une position... délicate. Et là, on serait assez mal. Parce que se faire surprendre par un élève, c'est vraiment pas la classe. Conclusion, Ace tu vas quand même aller dehors. Et tu vas prendre la bouteille de vodka avec toi. Parce que ça réchauffe. Tu vois, il est pas parfait mon plan là ?

- Tu sais quoi? Je suis jaloux d'un écureuil.

Et là j'ai failli éclater de rire. A nouveau. Je ne sais pas vraiment ce que cette phrase a de drôle, mais là dans mon cerveau, ça me semblait du plus haut comique. Faut dire aussi que mon cerveau il est tourné à l'envers là. Parce que déjà, quand il y a Taki à mes côtés, c'est dur de me concentrer. Mais quand, en plus, l'alcool me monte au cerveau... Mais je ne vous raconte même pas ! De toute façon, vous avez bien dû voir à quoi ça mène, hein ? A des inepties et à des propositions de rendez-vous avec un écureuil même pas assez grand pour atteindre heu... mes genoux. Sauf si il s'accroche à ma jambe et y grimpe jusqu'en haut. Là il aura atteint le genou. A condition que Taki le laisse approcher suffisament pour qu'il atteigne ma chaussure. Ce dont je doute. Rappelez vous, il est...

Jaloux ? Je suis sensée réagir comment là. Parce que c'est positif, non ? Enfin je crois... Oui, je crois beaucoup en ce moment, rapport au fait que je n'arrive plus à réfléchir correctement. Donc je pense, dis, fais des bêtises. Tiens, ça me rappelle ce proverbe là... "Les enfants dans le noir font des bêtises et les bêtises dont le noir font des enfants.". Et donc forcément là mon cerveau va créer un lien avec une conversation que j'ai eu avec Mlle Nienta. Myaw quoi. Pourquoi je commence a appeler mes élèves par leur nom moi ? Je suis vraiment out je crois.

Et du coup je me mets à penser de plus en plus à cette conversation. Tellement que j'en suis encore omubilée au moment où Taki se penche vers moi et me murmure :

- Plus on nous retarde, plus je te veux.

Bon, je vais vous raconter la conversation avec Myaw, comme ça ça m'évitera d'avoir à vous analyser la phrase dite précédemment. De toute façon, c'est pas comme si il y avait vraiment matière à analyser. Enfin je veux dire, je ne vais pas vous expliquer le sens de "je te veux" quand même ? Parce que non, ce n'est pas un "je te veux" comme un gamin veut le nouveau gadget superman ou la nouvelle poupée Barbie. C'est un "je te veux" comme on entend dans les couples majeurs. Je précise majeur, parce que les moins de 18 ans n'ont pas le droit de passer à l'acte. Bon. J'avoue je ne suis pas un bon exemple. Mais... faites ce que je dis, pas ce que je fais ! Donc attendez d'avoir 18 ans avant de vouloir ou d'être voulu. Et si vous tenez à le savoir, oui, on me paye très cher pour vous dire cela. Ce sont vos parents même qui me payent. Pas de bêtises dans le noir !

Et donc, tout ça pour revenir sur la conversation avec la petite Mymy. Qui m'a raconter une conversation qu'elle même avait eu avec Taki. Bon, c'est un peu brouilloin, comme le sont toujours les histoires des enfants. Mais en gros elle m'a dit : "Alors je jouais et pis j'étais fatiguée et pis alors un papillon volait et Titi a failli me rentrer dedans alors il a promis de me faire une promesse et les promesses ont peu pas les casser. Donc là il y avait des bébés et puis Ange parce que moi j'en veux dix alors après Titi il m'a demandé qui je verrais pour être la maman de ses enfants à lui, les enfants dont Titi serait pas là et moi j'ai dis toi parce que t'es gentille et jolie et donc il a dit qu'il t'aimait bien alors moi je demande si c'est ton n'amoureux et lui il a dit qu'on pouvait dire ça comme ça. Tu vois ?".

Et donc, après avoir déméler les fils de l'accordéon, j'ai compris plus ou moins. Enfin je suis quand même restée sur une interrogation... pourquoi donc Myaw et Taki avaient-ils parlé de bébé ? Pas que je ne me voie pas maman, hein, je n'exclu pas l'idée d'avoir un gosse un jour, mais pas maintenant. Donc j'en suis ressortie un peu perturbée. Le truc c'est que je ne sais pas vraiment comment aborder le sujet avec Taki. Enfin généralement. Sauf que là je suis bourrée, rappelez-vous. Donc une idée que -moi en tant que femme ayant trop bu- je trouve super, me traverse l'esprit. Y aller direct, tout lui dire d'entrée de jeu ! Donc... bah c'est ce que je fais... Et au moment où il m'embrasse le cou en plus. Oui, parce que dans ma tête, il semble logique que Taki va pouvoir me répondre tout en continuant à m'embrasser. Comme si une bouche pouvait faire deux choses à la fois. Hum. L'alcool me rend bête !

- Taki, tu sais que l'autre jour Myaw m'a parlé de toi ?

Et voilà, maintenant que c'est dit, je ne peux pas ne plus en reparler. Donc autant continuer sur ma lancée. De toute façon je suis trop bien partie pour m'arrêter.

- Et elle m'a parlé de bébé et de gros câlins... enfin, j'ai pas tout compris. Tu m'expliques ?

Et voilàààààà ! Comme ça, ça c'est dit et moi je vais maintenant pouvoir mourir parce qu'il va arrêter de m'embrasser et ça va me désespérer.

J'ai entendu... Un truc se casser la figure. Quelque part dans l'appartement. Mais le truc n'a pas poussé de cri de désespoir, et de toute façon je ne bougerai pas de ma position. Les suicides d'objets, ça arrive tous les jours. Et en général, y'a que les trucs en verre qui réussissent. Imaginez vous être une balle rebondissante dépressive qui tente de se suicider en sautant d'un meuble. Rageant hein? Et ça rebondit sur le sol, dommage encore raté, essaie encore. Pour ça que les balles rebondissantes sont toujours joyeuses, comme ça elles ne tentent pas de se suicider. Et dans leur pays, pour se dire bonjour elles sautent partout. Résultat y'a plus grand chose qui tient debout, et c'est un pays qui a continuellement l'air sorti de guerre, alors qu'en fait c'est normal. Puis elles ont pas d'ennemis. Forcément si y'en a un qui tente de rentrer, il se fait assommer direct.
Pour en revenir au truc, je sais que c'est Ace le coupable. Conclusion, Ace est une balle rebondissante déguisée en écureuil et qui tente de tous nous envahir. Et pour lui, nous en envahir ça commence par prendre possession de mon appart' et par charmer Shy. Sauf que t'y arriveras pas, Ace! J'en fais trop pour un écureuil? Mais c'est pas un écureuil, c'est une balle!
Ça change tout.

- Taki, tu sais que l'autre jour Myaw m'a parlé de toi ?

Myaw? Je ne réponds pas parce que je suis très bien là, à embrasser Shy, et que ma bouche ne peut pas faire les deux à la fois. Alors j'attends la suite. A laquelle faudra que je réponde. En fait, y'a des fois où je me dis qu'être télépathe, ça doit avoir du bon. Comment ça je viens de trouver une utilisation tordue à ce don? Carrément pas. Je suis sûr que les télépathes ont des utilisations encore plus étranges de leur don. Au moins avec la téléportation on ne peut pas faire de truc bizarre.
Quoi que...
Y'a des choses à tester quand même. Nan je ne dirai rien, laissez mon imagination tranquille.

- Et elle m'a parlé de bébé et de gros câlins... enfin, j'ai pas tout compris. Tu m'expliques ?

Myaw, bébé, parlé, câlins, de quoiiii? Ouille, je ne pige plus rien. Attendez. Prenons chaque mot un par un. Myaw, je l'aime bien, elle est trop mignonne, et on parle souvent ensemble. En plus elle aime les câlins. Bébé... Je crois qu'elle m'a demandé comment on fait les bébés, y'a pas longtemps. Question à laquelle je m'étais prodigieusement embourbé dans une explication moisie. Et après... Après j'étais dégoûté. Parce qu'elle m'a grillé avec toute son innocence d'enfant, sans même s'en rendre compte et que voilà. Les poneys roses domineront le Monde.
Euh non c'est pas ça.
Etape une: se redresser. Montrer à la colonne vertébrale qui est le patron dans l'histoire.
Et donc c'est elle qui commande, parce que je me redresse juste assez pour voler les lèvres de Shy. Faudrait que je remette de l'ordre dans ma tête pour répondre à la question, sinon elle ne comprendra rien à mon explication non plus. Allez, je me redresse vraiment cette fois. Ma colonne vertébrale c'est une gentille qui fait ce qu'on lui dit. Nah.
Hey tout ça, ça veut dire que Myaw a tout raconté à Shy? Mais Myaw, on avait pas convenu que tu ne dirait rien?
Ah nan, elle avait pas promis. L'arnaque, je ne sais même plus ce que j'avais bien pu dire, mais ça va revenir.
Ou pas.

- Elle m'avait demandé comment on fait les bébés.

Pour la suite, tu veux que je t'explique ou tu veux que je te montre?
Quoi encore? C'est tout à fait dans l'idée de ce qu'on veut faire depuis tout à l'heure. Même si j'ai l'impression que mon cerveau -oui il existe, merci pour lui- se transforme en plomb.
La prochaine fois je boirai du whisky.

- Et euh... Je crois que je lui ai dit qu'il fallait... Se faire de "gros câlins", comme elle t'a raconté.

Han la honte. Rien à faire, je veux bien le faire, moi, "le gros câlin". Avec Shy, là maintenant tout de suite. Version "y'aura pas de gosse dans neuf mois". C'est juste l'histoire d'un bout de plastique qui s'incruste pour...
Enfin bref. Vous savez tous comment ça marche et si ce n'est pas le cas, vous feriez bien de partir. Parce que vous n'allez pas comprendre une partie de l'histoire, ça serait dommage. Pour vous.
Je joue d'une main sur la fermeture de son pantalon avant de me pencher pour effleurer ses lèvres un instant avec un léger sourire.

- Je peux te montrer ce que je sous entendais par là...

Ma têêête... Put... Femme-qui-travaille-dans-une-maison-close. Restons polis.
Tête ou pas tête j'embrasse doucement Shy. Il s'était passé quoi après l'histoire des bébés déjà? Allez M.Cerveau, travaille. Ah oui! Myaw veut avoir dix enfants. Avec Ange. Dans un grand château, c'est mignon, mais alors dix... On est revenus ici pour ne pas en avoir un justement. Et après on a parlé de... De quoi déjà? Ah si! Elle m'a demandé si je voulais avoir des enfants. Question à laquelle j'ai répondu oui mais pas maintenant. La preuve. Après elle a proposé... Shy comme maman avec moi dans le rôle du papa. Avant de demander avec innocence si j'aimais bien Shy et si c'était mon "n'amoureuse".
J'ai dû passer pour un idiot fini. Là maintenant, j'en ai rien à faire. En fait je vous raconte la discution avec Myaw pour ne pas vous faire part de mes réflexions sur si oui ou non je déboutonne ce pantalon. La réponse devrait être oui. Si ma tête me promettait de ne pas tomber en cours de route. Mais tomber pas comme si la reine de coeur avait ordonné qu'on me coupe la tête hein. Tomber comme... S'écrouler quelque part sur un oreiller jusqu'à demain matin.
J'ai chaud. Tiens ça me fait penser que j'ai toujours mon pull. Et tout le reste. Vous faites quoi là encore dites? Allez hop, filez.
J'ai pas fini de raconter l'histoire à Shy! Mes doigts se décident à enfin déboutonner ce pantalon plutôt que de jouer au dessus pendant que je lâche ses lèvres.

- Elle a dit qu'elle voulait dix enfants avec Ange. Et que tu ferais une très bonne maman.

J'ose pas dire le nom du papa auquel elle avait pensé. De toute façon Shy doit le savoir si elle le lui a raconté.

- Puis elle m'a demandé si tu es mon "n'amoureuse".

Je lui souris gentiment. En fait, j'aimerais bien qu'elle soit mon n'amoureuse, moi. Ça me donne envie de l'embrasser tout ça. Alors je l'embrasse en posant une main sur sa joue. Longtemps. Et puis arrêtez de me demander des justifications, parce que sinon le Grand Esprit des Grenouilles descendra de la cave pour vous transformer en pastèques rouges à points oranges de Mars. Avec des oreilles. Et il y aura avec lui ses grands amis le Colonel Moutarde et le Sergent Ketchup. Voilà. Faites attention.
Lentement, je rompts le baiser pour la regarder.

- Tu veux être mon amoureuse?

Y'a pas le petit "n" cette fois. Parce que ce n'est pas une demande d'enfant.

Vous savez ce qui est encore plus stupide qu'une question stupide ? C'est de poser cette fameuse question. D'autant plus que c'est inutile. Donc vous perdrez votre temps et votre salive. Et moi du temps, j'ai pas envie d'en perdre. Bon, vous me direz que ça fait suffisamment longtemps que les éléments qui se sont ligués contre nous retiennent Taki et moi de passer à l'action, que une minute ou deux de plus, c'est rien, mais, c'est quand même une minute ou deux. Qui sait ce qu'il peut se passer ! La fin du Monde ? Non, ça c'est en 2012, ça va on a le temps. Le père Noël qui vient nous dire bonjour ? Ou pas, là il fait sa sieste préparatrice d'avant Noël. Ace qui revient nous enquiquiner ? Ah vous voyiez, ça c'est tout à fait possible. Donc je n'aurais pas dû poser ma question, comme ça il n'aurait pas eu à y répondre. Ou alors, j'aurais pu la poser plus tard. La fin du Monde c'est en 2012, on a longtemps devant nous !

Mais malgré toutes mes tergiversions mentale, Taki ne suit pas mes conseils. Bon, pour cela il aurait déjà fallu qu'il lise dans mon esprit. Alors bon, je lui pardonne. De toute façon j'arriverais pas à lui en vouloir. Même si j'aime pas qu'il se redresse. J'ai envie de sentir le poids de son corps sur le mien, la douceur de ses lèvres contre les miennes... Et d'écouter sa voix qui me fait vibrer, me répondre.

- Elle m'avait demandé comment on fait les bébés.

Heu... Bébé ? Comme le petit machin là geignard. Ne vous fiez pas aux apparences, j'aime beaucoup les bébés. Non, vraiment. C'est pas pour rien que je vis et travaille dans un orphelinat. Donc j'aime beaucoup les bébés. Mais ceux des autres en fait. Ca veut pas dire que j'exclue totalement l'envie d'avoir un bébé. Bien sûr que j'aimerais un petit bout de chou un jour. Mais... pas maintenant. Plutôt dans genre... longtemps. Comme une dizaine d'année. Oui, je sais, la fin du Monde sera déjà passée. Mais comme je me serais enfermée dans un bunker avec une vache qui me donnera du lait, une poule qui m'offrira ses oeufs et une tonne de Nutella, et bien je survivrais. Et je serais encore là dans dix ans. La question maintenant c'est, comment vais-je faire pour procréer toute seule dans dix ans si le reste de la planète est mort d'une atroce malédiction. Sauf que non, parce que je compte prendre quelqu'un avec moi dans mon bunker. Et inutile d'essayer de vouloir réserver, parce que j'ai la personne parfaite que j'aimerais avoir avec moi. Et avec qui je ferais un bébé. Peut-être. Dans dix ans. Je parle de Taki évidemment.

- Et euh... Je crois que je lui ai dit qu'il fallait... Se faire de "gros câlins", comme elle t'a raconté.

Oooow, c'est trop chou comme explication. Se faire de "gros câlins". Et, vous croyiez que si je demande à Taki de quelle sorte de câlin il parle, il acceptera de m'illustrer par un exemple ? Enfin, sans petit bout de chou au bout de neuf mois. Juste le câlin moi je veux.

- Je peux te montrer ce que je sous entendais par là...

Vous voyez, connexion psychique. Je suis sûre qu'il doit y avoir une théorie ou un truc dans le genre qui dit que les gens qui s'apprécient un peu beaucoup sont sur la même longueur d'onde. Oui, "apprécier" est un mot en "a". Non, ce n'est toujours pas LE mot en "a". Mais personnellement, je trouve que c'est un bon début. Vous avez qu'à essayez vous, vous allez vers votre copain/copine/escargot (rayez l'intru) et vous lui dites ce fameux mot. Et surtout, vous le pensez. Bonne chance, on en reparle dans dix ans.

- Oui je veux bien.

Je souris et mes mains viennent se glisser sous son pull. Mes mains elles sont toute froide, je soupçonne que c'est à cause d'une mauvaise irrigation du sang. Mais au fond, ça n'a pas d'importance, parce que la peau de Taki est assez chaude pour les réchauffer. Et je peux vous assurer que ça chauffe encore plus vite quand il m'embrasse et que ses doigts joue avec la fermeture de mon pantalon.

Tient, vous trouvez pas vous que "pantalon" c'est drôle comme mot ? Moi ça me fait penser au talon du paon. Sauf que les paons ils n'ont pas de pieds, mais des pattes, donc logiquement, ils n'auront pas de talon. Par contre talon ça a peut-être bien un rapport avec pantalon. Parce que réfléchissez, le talon c'est au pied, d'accord ? Et le pied c'est en bas de la jambe. Et un pantalon on met ça sur une jambe. Voilà. Par contre le paon, l'oiseau ça n'a aucun rapport. Mais maintenant que j'y réfléchis, pan ça me fait un peu penser à un pan de rideau ou à un pan de tissure. Un bout quoi ! Ce qui, en même temps paraît logique vu qu'un pantalon c'est généralement fait en tissu. A part quand son créateur veut être original et le fait en aluminium. Mais alors je doute que ça soit très confortable.

Donc "pantalon", c'est un bout de tissu qui descend jusqu'au talon. Enfin d'après ma définition. Mais par curiosité j'ai décié d'aller vérifier sur une fameux site Internet connu dans le monde entier et qui me dit : "(du latin simius, pluriel Simia) est un animal faisant partie du groupe constitué par l'ordre des primates.". Ah non en fait, ça c'est la définition du singe selon Wikipédia. Bon, comme j'ai la flemme de chercher à nouveau, vous aurez qu'à le faire vous même ! Et donc si vous avez bien suivit les deux derniers paragraphes, vous aurez remarqué que j'ai dit n'importe quoi. Donc en fait, si vous avez lu tout ça, mordez-vous les doigts, parce que c'était inutile ! On n'y apprends que dalle, même pas l'ethymologie du mot "pantalon". Oui, en gros, vous avez perdu votre temps.

Donc nous allons reprendre le récit normal là où il en était. Sur mon pantalon donc. Mon pantalon qui soudainement s'est déboutonné par miracle, il a fait ça tout seul. Peut-être qu'à force de parler de Nutella, j'ai pris du poids. Alors, lui il en avait marre et m'a lâché. Quelle tristesse ! Pour un peu, j'en pleurerais presque !

- Elle a dit qu'elle voulait dix enfants avec Ange. Et que tu ferais une très bonne maman.

DIX enfants !? Et... oh, c'est trop mignon, elle a dit que je ferais une très bonne maman. Il y a pas à dire, mais elle est quand même choue cette fille. Toute petite, toute mimi. "Mymy" d'ailleurs, c'est le surnom que lui donne un bon nombre des gens de l'orphelinat. Je crois, que tout le monde l'aime bien. En même temps, c'est difficile de la détester. Trop chou comme je le disais.

- Puis elle m'a demandé si tu es mon "n'amoureuse".

Son "n'amoureuse". Oui, ça c'est bien un terme enfantin. Mais pourtant, moi la réponse m'intéresse, vraiment. Parce que "n'amoureuse", ça contient le mot en "a". Oui, LE mot. Pas affectueux. Alors j'aimerais bien savoir moi si je le suis ou pas. Je lui poserais bien la question d'ailleurs. Mais il est plus rapide que moi et m'embrasse avant même que j'aie eu le temps d'ouvrir la bouche. Inutile de vous le cacher, le baiser qu'il me donne est long. Vraiment. Un vrai baiser de conte de fée, version -18.
Puis lentement, il le rompts et me regarde.

- Tu veux être mon amoureuse?

M'a-t-il vraiment poser cette question. Avec LE mot en a dedand ? Là je devrais être au bord de la panique, me demander ce que je vais répondre, comment... Sauf que non, en fait je ne suis paspaniquée. Parce que si il demande,ça veut dire qu'il accorde de l'importance à ce que je pense de lui. C'est qu'il a envie de savoir ce que je pense. Ce que je ressens.

- Tu sais que j'entends si j'écoute attentivement ?

Je marque une pause, le temps de glisser mes mains entièrement contre sa peau et de pouvoir lui retirer son pull. Très inutile d'ailleurs. Bah oui, il y a certaines choses dans la vie dont on ne devrait pas avoir besoin. Un pull est l'une d'entre ces fameuses choses... Bon d'accord, c'est mieux quand on va enseigner ou qu'on à froid, mais bon... De toute façon ça n'a aucune importance.

- Mon coeur qui fait boum-boum.

Je ferme les yeux afin de le visualiser, ce petit coeur qui bat, qui bat. Enfin je le repère, je ne sais pas si c'est parce qu'il combat tellement fort que je l'entends vraiment ou si c'est juste parce mon coeur est une organe primodriale de moi. En attends, je répète doucement le rythme addolant de mon coeur.

- Boum-boum, bou-boum, boum-boum...

Puis je le regarde à nouveau, droit dans les yeux.

- Il bat pour toi ce petit coeur. Parce que je t'aime.

Et oui, je l'ai dit. Pour de vrai.

Quand on est petit, les relations "de couple", c'est mignon. On se fait un bisou la sur la joue en rougissant, et se tenir la main signifie tout. Un "je t'aime" sort aussi facilement qu'un "on joue au ballon?". Et après, en grandissant, on perd cette facilité d'expression, on ose plus dire le "je t'aime". Pourtant, on a tous été enfants, non?
Méditez donc là dessus, et fermez la porte en sortant.

- Oui je veux bien.

Et ce qu'on veut tous les deux, ce n'est pas le bisou sur la joue. D'ailleurs celui là, c'est presque commun de le faire, pour dire bonjour.
Bon après je trouve que c'est un truc féminin plutôt que masculin, mais l'idée est là.
Je lui souris, à croire que rien que l'entendre parler suffit pour ça. En fait, c'est un peu le cas... Bref. Vous savez que j'ai toujours mal à la tête? Maintenant oui. Donc je ne sais pas trop ce que je raconte, et si au milieu de mes réflexions y'a une remarque louche et non censurée qui débarque sans prévenir pour danser la salsa sous votre nez, faudra pas vous plaindre. Les pensées louches risquent de débarquer.
Surtout si elle glisse ses mains sous mon pull. Même si elles sont froides, je sais que je ne frisonne pas qu'à cause de leur température. Où est-ce qu'on a posé le truc pour se protéger déjà? Ah ouais, sur la table à côté là. Pourquoi je pose la question? Parce qu'elle pourrait s'être enfuie, la protection. Si si, ça court vite ces choses. Et comme M.Destin et M.Hasard sont sur notre dos, je ne serais qu'à moitié étonné de voir des pattes apparaitre de nul part, et le machin se barrer en courant. En parlant de machin qui se barre en courant, où est Ace? On ne vous a jamais appris qu'il fallait toujours savoir où se trouve l'ennemi? Bon bah voilà.
Oh et puis mince, je réfléchirai stratégie quand je n'aurai pas les mains de Shy sous mon pull. Pas que ça me déplaise, bien au contraire.
Alors, on parlait de câlin. Heureusement que Myaw n'avait pas demandé de précisions sur la nature du câlin en question. Parce que normalement, un câlin, ça n'inclue pas d'utiliser sa bouche. Enfin ça dépend de comment vous faites les câlins, mais j'évite d'embrasser dans le cou tous les gens à qui je fais des câlins, hein. Ça serait louche quand même...
Mais Shy a le droit de voir la vérité derrière le "gros câlin", même si elle la connait déjà. Il y a un monde entre la théorie et la pratique, non? Je vous assure que si. C'est pour ça que je continue à descendre avec mes lèvres, plus bas que le cou. Et c'est une raison de plus pour que ce fichu mal de crâne s'en aille voir si les papillons ne sont pas plus verts ailleurs. Ou bleu, peut être qu'ils sont bleus. Non... C'est du bleu foncé, ça? De quoi je parle? De la couleur du sout...
De rien. Vous avez jamais vu un papillon de votre vie? Si? Bah alors.
Le mal de tête ne part pas. Mais c'est pas grave, Shy a des yeux magnifiques quand même.

- Tu sais ce que j'entends si j'écoute attentivement ?

Qu'es-ce que tu entends... Peut être... Nos respirations qui s'accélèrent? Ou peut être que je retiens légèrement la mienne, parce que je prends conscience de la question que je viens de poser à l'instant. Bourré ou pas, une réponse négative et je la sentirai passer. Pourtant je n'ai rien avoué directement. Mais c'est tout comme, dire le contraire serait mentir, et je ne veux pas lui mentir, peu importe le sujet.
On entend... Le silence extérieur, qui contraste tellement avec l'agitation intérieure que c'en est presque effrayant. Comme les maisons dans les films censés faire peur, avec un boucan monstre à l'extérieur, et un silence tout aussi monstre à l'intérieur. Sauf que c'est l'inverse, le bruit est à l'intérieur. Mais j'aime ce son là.
Mon pull se tire. Ah enfin! Bye bye pull, on se revoit demain matin.
Alors, qu'est-ce que tu entends?

- Mon coeur qui fait boum-boum.

J'ai beau fermer les yeux, je ne l'entends pas. Peut être parce que j'entends le mien? Mais je veux entendre celui de Shy! On dit toujours "écoute ton cœur", pourquoi jamais celui des autres? Je veux entendre le sien. Ne serait-ce que pour sentir sa vie battre.

- Boum-boum, bou-boum, boum-boum...

Hey, c'est comme si elle avait lu dans mes pensées. Je voulais l'entendre, et la voilà à le murmurer à voix haute.
Shy, rouvre les yeux. Je veux te dire quelque chose.

- Il bat pour toi ce petit cœur. Parce que je t'aime.

Elle... Je... Ouah. L'entendre, ça fait de l'effet. Je suis sûr qu'elle peut entendre le mien, de cœur, tellement il va vite. Et comme je suis incapable d'émettre un son, je capture ses lèvres en réponse. Il y a quelque chose de plus derrière ce baiser là. Qu'il y aura dans tous les suivants à partir de maintenant, si on se souvient de tout ça demain matin. Sinon, ça sera de nouveau caché derrière des gestes et des sous entendus.
Doucement, je prends l'une de ses mains pour la poser là où se situe mon cœur, avant de reculer légèrement la tête pour lui dire en souriant:

- Tu sens comme il te répond? Il est aussi amoureux que moi.

Dingue, je ne me rappelle pas être tombé amoureux comme ça avant. Bon c'est vrai que ma mémoire est un peu -qui a dit complètement?- éteinte depuis tout à l'heure. Mais même, je ne me rappelle pas être jamais vraiment tombé amoureux en fait. Les amourettes d'adolescents, ça vient, ça passe, ça ne s'oublie pas vraiment, mais ça ne se ressent plus passé un temps. C'est faible.
Comparé à là, c'est faible.
Nos doigts s'entrelacent, je me penche vers ses lèvres et les frôle en murmurant:

- Je t'aime.

Et je l'embrasse.
J'aimerais que le temps fasse grève et que ça dure. Juste dans cette pièce. Si on disparait plusieurs jours, en fait on ne sera juste pas sortis. Ou téléportés très loin, ça pourrait être amusant aussi. Elle vous avait manqué Téléportation, hein? En même temps j'ai trop mal à la tête pour l'utiliser. Mal, mal, mal, et ça contraste tellement avec le reste, parce que je me sens terriblement bien. Douloureusement bien en fait. Crevure de crâne.

- Shybaï...

Je murmure son prénom un instant entre deux baisers. Me demandez pas pourquoi, j'en sais rien.
Dites, je me meurs vraiment. Tellement qu'en fait, je finis par rompre le baiser avec douceur pour me redresser.

- ... J'ai super mal à la tête.

Mais je te veux quand même.

Bon attendez une minute ? Est-ce que je viens VRAIMENT de dire "je t'aime" à un garçon ? Je crois... je crois que c'est la première fois de toute ma vie. Et je flippe de la réaction de Taki, parce que je me rends bien compte que là, même si c'est un peu grâce à l'alcool, on vient de franchir une étape. Et que moi, ça me perd, parce que je ne sais pas si je suis capable de faire face à une relation. Vous savez, c'est un peu comme votre premier baiser, vous n'êtes jamais sûr que c'est bien comme ça qu'il faut faire... et bien là c'est pareil. Pour moi m'engager ainsi c'est nouveau. Et ça me fait peur. Et je ne sais plus quoi faire. Surtout que je suis un peu bourrée et que ça, ça ne m'aide vraiment pas.

Donc je l'ai vraiment dit. Et là j'attends sa réponse avec anxiété. J'ai peur de me prendre un vent, de me faire jeter... Je ne sais pas trop comment je réagirais après. Je serais pas très bien je suppose. Enfin j'en sais rien et... OhmonDieuj'ycroispas. En fait, tout va pour le mieux dans le meilleur des Mondes. Taki vient de m'embrasser. Et dans la liste de tous les baisers, celui-ci est mon préféré. Il a un autre goût. Quelque chose de plus. Mais je vais pas décrire plus parce que, c'est mon petit jardin secret. Et il y a une limite à ce que je vous autorise à savoir de ma vie. Donc sachez juste que ce baiser était magique.
Et après, il a pris ma main pour la poser sur sa poitrine. A l'endroit de son coeur.

- Tu sens comme il te répond? Il est aussi amoureux que moi.

Je souris alors que nos doigts en profitent pour s'entrelacer. Il est là, près de moi, ses lèvres viennent effleurer les miennes, sa peau contre la mienne...Même si je suis pas très nette, même si j'ai un petit peu trop bu, ce n'est pas l'alcool qui fait battre mon coeur là. Il y a de ces moments qui valent mille fois la peine d'être vécu. Lui, moi, un lit... C'est tout ce qui suffit à faire mon bonheur. Et le sien aussi, j'espère.

- Je t'aime.

Et il m'embrasse.
Vous savez quoi ? On devrait dire plus souvent je t'aime. Parce que quand quelqu'un nous le dit, c'est tellement magnifique, tellement beau, tellement fort... Mais peut-être est-ce mieux de ne pas trop le dire ? Imaginez sinon, ça serait trop facile, il aurait un autre goût. Alors que là... c'est tout simplement inexplicable. Comment ces trois mots arrivent-ils à faire comprendre tout ce qu'on ressent ? Comment ces trois mots peuvent-ils faire bondir nos coeur ? Trois petits mots. A peine deux syllabes. Si petits face au tonnes de paroles qu'on utilise chaques jours pour souvent dire rien d'autre que des inepties. Ces trois mots là vont vite devenir les favoris de mon vocabulaire.
"Je t'aime".
Il m'aime.
Je l'aime.
La vie est parfaite, non ?

- Shybaï...

C'est mon nom ça. Murmuré entre deux baisers. Heureusement d'ailleurs que c'est mon nom ! Imaginez si Taki avait murmuré genre... "Ace". Alors là ça l'aurait pas fait. Pas du tout. Et au moins j'aurais compris pourquoi ce petit n'écureuil tout chou, tout mimi, a mordu Taki avant. Parce qu'il ne voulait pas qu'il le trompe ! Ahum. Est-ce que je m'emporte un peu dans mes raisonnement tordu là ? Oui, je crois que c'est pire que d'habitude. Il faut dire aussi qu'il y a trois choses qui sont bien réunies pour me faire perdre la tête. D'abord; Taki. Alors lui, c'est fou l'effet. Rien que de penser à lui me fait partir sur une autre planète. Quand je le vois c'est carrément sur une autre galaxie que j'élis domicile. Alors imaginez un peu avec la position dans laquelle on est, où je suis ? Carrément dans un autre Univers ! Ensuite, le deuxième truc qui me fait de l'effet, c'est l'alcool. Oui, parce que je suis humaine, parce que l'alcool rends saoul et parce qu'avec lui on fait des trucs qu'on aurait même pas imaginé faire ou dire en étant réveillé. Et ensuite, petite chose pas bien grande, mais pas pour autant négligeable, Ace. Bah oui, je me demande où il est ce petit chenapan. J'ai peur qu'il surgisse de l'obscurité pour détruire tout nos plans.

- ... J'ai super mal à la tête.

Bon alors là, à première vue, c'est l'alcool qui a décidé de nous mettre des bâtons dans les roues. Limite si je préfère Ace en fait. Lui au moins, il est mignon. L'alcool bah... c'est du liquide quoi ! Que voulez-vous que je vous dise ? C'est pas moche, ni mignon. Juste un truc plus lourd que l'eau et qui se reconnaît assez facilement à l'odeur. Bon, au moins comme ça c'est plus facile de lui en vouloir. Plus dur de s'en méfier aussi. Parce que les trucs mignons, on connaît maintenant ! Par exemple, si je croise un télétubbies dans la rue, je vais vérifier qu'il ne porte pas de bombe. Bah oui ! Je ne suis pas blonde non plus ! Alors que les trucs impersonnel, qui ont une forme liquide... on pense que c'est des gentils. Bah non. La preuve.

- On aurait peut-être pas dû boire autant.

Enlever le autant. On aurait peut-être pas dû boire du tout. Et peut-être que, si on avait pas bu, on se serait comporté comme deux adultes responsables. C'est à dire qu'on serait déjà dans une scène interdite au moins de 18 ans depuis un petit bout de temps. Bah oui ? Vous croyez que se sont des saints les adultes responsables ? Non, ça c'est le Pape. Et là c'est plus quelqu'un de responsable, c'est carrément un sage. Qui ne sait pas ce qu'il manque. Mais ce n'est qu'un avis personnel.

Je tends ma main vers son visage et je redessine lentement le contour de ses lèvres. Il est beau. Je vous l'avais déjà dit ? Oui, effectivement, je dois sûrment me répéter. Mais que voulez-vous. J'aimerais juste que vous soyez tous au courant. Il est beau. Trop beau. Parfaitement beau.

- J'ai envie que tu me prennes, maintenant.

Puis ma main retombe sur le lit. Elle est lourde cette main. Purée, je savais pas qu'une main c'était si lourd. Ma tête aussi d'ailleurs est lourde. J'ai l'impression qu'elle va s'enfoncer jusqu'au noyau de la Terre. Tout mon corps en entier. Et mes paupières... Je crois que je suis fatiguée là. Un petit peu... juste... un petit... peu...

Bon. Mettons les choses au clair, petits trucs responsables du mal de tête. Quoiqu'ils doivent être grands, vu comme ils mordent fort. J'aimerais bien que ça passe. J'aimerais beaucoup que ça passe.
Je veux que ça passe.
Elle m'aime, je l'aime, et maintenant on veut se le prouver par le corps. Mineurs, dehors. De toute façon c'est ma tête, j'y dis ce que je veux. Nah. Allez, j'aimerais bien me pencher pour l'embrasser. Lui faire un câlin. Lui murmurer ce qui me passe par la tête. Juste... Voilà quoi. De toute façon, M.Destin et M.Hasard, c'est que des méchants. En collaboration avec le gouvernement chinois, c'est obligé. Et ils ont foutu un truc dans ma tête. Un truc qu'ils ont sorti d'une cave, ça explique pourquoi il ricane comme ça. Si si, il ricane je vous jure.

- On aurait peut-être pas dû boire autant.

Complètement d'accord. Mais... En même temps, on aurait peut être pas osé dire "je t'aime" comme ça. D'ailleurs je le pense librement là, mais demain matin... On verra bien. On devrait peut être en profiter pour le dire un maximum ce soir alors, non?

- C'est fait. Mais je ne regrette rien.

Je lui souris avant de lui caresser la joue parce que les monstres là ne veulent toujours pas que je me penche. Ouais, ce sont des monstres comme ceux qu'on suppose vivre sous notre lit et dans l'armoire quand on est petit. Ce sont des dimensions parallèles, sous le lit et dans l'armoire. C'est vrai quoi, honnêtement, combien de fois par jour regardez vous sous votre lit? Pas beaucoup hein? Pareil au dessus de l'armoire d'ailleurs. Qui sait ce qu'il peut bien s'y passer. Même dans l'armoire. En général on l'ouvre, on reste ou non planté devant à chercher ce qu'on veut y prendre, et on la referme. Il pourrait y avoir une valise pleine d'argent cachée derrière quelque chose, on ne la verrait pas. Après, qu'est-ce que la valise peut bien faire dans l'armoire... Jouer à cache cache? Avec des koala jaunes à tête de panda venus d'îles inconnues -en fait j'arrive pas à me rappeler de nom d'île là, à part le Japon-.
Shy a le bout des doigts sur mon visage. J'vous ai déjà dit à quel point elle est géniale comme fille? Et belle, et sexy, terriblement excitante, gentille, adorable, mignonne, câliniste -qui est une qualité qui compte triple, et même quadruple, parce que c'est Shy et que voilà-, et qui a dit stop? Jaloux hein? Rien à faire je ne partage pas. Oui voilà, jaloux, possessif, méchant, attention je mords.
Peuh. J'ai mal à la tête.

- J'ai envie que tu me prennes, maintenant.

Je frissonne d'envie alors que sa main retombe sur le matelas. Retombe un peu... Lourdement? Hey, Shy? Tu t'endors là. Tu t'endors juste après avoir formulé la phrase du dessus. Elle doit être crevée, c'est peut être pas le moment de... De l'épuiser encore plus, voilà. Le Dieu du Sommeil et Morphée aussi sont contre nous? La prochaine fois on s'isole. Non, mieux, on quitte l'Écosse, comme ça ils ne nous trouveront pas. Comment on quitte l'Écosse? En téléportation bien sûr. Personne ne remarquera qu'on aura disparu en même temps tous les deux. C'est un super plan ça.

- C'est une envie réciproque mais... Tu ferrais mieux de dormir.

Je me penche pour l'embrasser doucement un instant, en ignorant royalement mon crâne et ma frustration. J'ai l'impression qu'on va se faire embêter encore un moment. Mais on va y arriver! En attendant je vous épargne tout ce que je pense, parce que c'est vraiment douteux.
Comment on peut songer à s'endormir dans cet état? Oh et puis vous savez quoi? Rien à faire de la logique. Elle veut dormir, je suis mort. Pas parfait parce qu'en même temps on aimerait bien -beaucoup- pouvoir aller au bout de notre action. Mais on fera avec.
J'ai tellement la flemme -la vérité serait pas la force, mais chut- de me lever pour virer les vêtements qu'il nous reste et potentiellement nous changer pour dormir que... Bah que je le fais pas. Au lit comme ça, soyons fous, rien à faire.
De toute façon c'est peut être plus prudent. J'ai vu passer une licorne orange. Poursuivie par une hyène violette avec des ailes, et une sardine borgne. C'est un signe. Peut être pas des meilleurs par contre. Ok, au lit.
C'est déjà fait.
Ha ha, quel humour, je m'impressionne. Faudrait que j'arrête de parler tout seul pour me maintenir éveiller aussi.
Je m'allonge -m'écroule- à côté de Shy avant de passer un bras autour de sa taille pour la rapprocher de moi et l'embrasser sur l'épaule. Je ne suis même plus trop sûr d'être réellement éveillé. Et ça joue du tambours dans ma tête.

- Dors bien...

Je crois que je voulais rajouter un truc après, mais pas eu le temps de le placer.

- C'est fait. Mais je ne regrette rien.

Ce qui est fait est fait. On ne peut pas revenir en arrière après. Ni en avant. Bah oui, parce que revenir en avant, c'est pas possible. C'est comme monter en bas ou s'enfermer dehors. Il y a un mot pour ce genre de trucs. Enfin je crois. Il se trouve que là, j'ai pas vraiment la force de réfléchir. Ma tête me fait bobo. Très beaucoup bobo. Maisje m'en fiche, tout ce qui est fait, et je ne regrette rien non plus. Parce que si j'étais pas sortie avec ma vodka, j'aurais peut-être pas envoyé un message à Taki. Il ne m'aurait pas rejoint. On ne serait pas là dans le même lit. On ne se serait pas dit des choses merveilleuses dont on est même pas sûr qu'on s'en rappellera demain. D'ailleurs, j'en suis tellement pas sûre, que je vais en profiter pour le répéter plusieurs fois maintenant. J'aime Taki, j'aime Taki, j'aime Taki, j'aime Taki, j'aime Taki, j'aime Taki,... je pourrais le penser jusqu'à ce que ma pensée meurt. Enfin, jusqu'à ce que je m'endorme quoi. Et là, encore, je rêverais probablement de lui. Oh purée, c'est fou comme je l'aime. C'est quoi ce truc ? Je deviens dingue. Dingue de lui. Je contrôle plus rien du tout, du tout. Sa main caresse ma joue et mes paupières me paressent de plus en plus lourde.

Je ne regrette rien, mais quand même. Ca serait un peu plus pratique sous certaine condition. Genre, au hasard, si mon coeur était la seule chose de mon corps à battre. Oui, parce que ma tête semble vouloir elle aussi manifester son amour envers Taki. Et j'avoue que c'est pas mal douloureux. Tête. Arrête de battre. Et puis il y a aussi le facteur dodo qui rentre en jeu là. Bobo et dodo. Deux grands amis entre eux. Deux grands ennemis pour moi. Est-ce qu'ils le font exprès ? Sans doute. Je crois que je vais mourir.

- C'est une envie réciproque mais... Tu ferrais mieux de dormir.

Il n'a sans doute pas tout à fait raison sur ce coup là. Bon, ça m'agace un peu. Un peu beaucoup. J'ai l'impression que le Monde s'est ligué contre nous. Complot d'escargot ? En tout cas, c'est pas marrant. Du tout. J'ai pas envie de dormir. Mais en même temps je ne vois pas ce que je pourrais faire d'autre que de dormir.
Taki se penche pour m'embrasser et je ferme les yeux. Des yeux que, en fait, je ne rouvrirais pas avant demain matin. Je suis trop morte, à la limite de la dérive là. C'est à peine si je sens son corps s'allonger contre le mien, son bras se poser autour de ma taille et ses lèvres sur mon épaule. Je suis entre le Monde réel et le Monde décalé de Morphée. Ma tête glisse lentement contre la sienne et j'entends sa voix.

- Dors bien...

Je souris, à moitié endormie puis réponds presque dans un murmure.

- Demain...

Mais demain quoi ? Je n'ai pas le temps d'achever ma phrase, ni même de la penser. Demain peut-être qu'on pourra faire que qu'on aimerait, demain peut-être qu'on se redira "je t'aime", demain je me réveillerais dans ses bras et je serais heureuse.
Demain est un autre jour.



Ce demain est arrivé assez vite quand même. Assez cruellement aussi. Sous un rayon de soleil rageur et agressif, qui n'était visiblement pas décidé à nous laisser faire la grasse matinée. Le deuxième truc qui me détruisit, c'est que j'avais mal à la tête. Du genre marteau piqueur. Ou mieux, des poules qui auraient investit ma tête pour ouvrir une discothèque. Parce que les poules aiment bien faire la fête. Et elles auront intérêt à me payer un loyer.

Et puis, j'ai remarqué l'élément positif qui allait me faire oublier tout le reste. Taki. Vous savez, ça m'a vraiment fait plaisir de me réveiller là, entre ses bras à lui. J'aurais voulu rester ainsi toute la journée. Sauf que là, j'ai commis ma première erreur. J'ai commencé à réfléchir. Et je me suis rendue compte qu'on était :

1) Dans un lit (le sien d'ailleurs)
2) A moitié habillé
3) Que je ne me souvenais ABSOLUMENT pas de la veille.

Ok. En gros on a peut-être fait certaine chose. Et je m'en souviens même pas. Oh putain. Ca s'est pas bien. J'ai envie de me rappeler ma première fois avec lui. Je me demande si lui il a des souvenirs de cette nuit. Je me demande ce qu'on a fait. Je me demande si j'ai dis des choses que je ne dirais pas en temps normal. Ou si j'ai fait des choses. Bon.... concentration... C'est flou là. Je visualise une forêt. Une bouteille de vodka. Lui et moi en train de danser. Il m'invite au bal et puis... plus rien. Après c'est le troun noir. Par exemple, comment on s'est retrouvé là ? Bon, sur cette question j'ai peut-être une idée. Mais pour tout le reste... Peut-être que Taki s'en souvient mieux que moi.

- Hey. Tu es réveillé ?

Je tourne mon visage vers le sien afin de poser mes lèvres sur les siennes. Oui, décidemment, j'aime vraiment beaucoup me réveiller entre ses bras...

- Demain...

Demain, c'est dans un nombre d'heures indéterminées. D'ailleurs je ne sais même plus quel jour on est, ni quel jour on sera demain. Ça se trouve, l'un de nous doit se lever tôt, le demain en question. Eh bah... Tant pis! Y'a pas que les élèves qui peuvent sécher, d'abord. Comment ça c'est mal et faut donner l'exemple? Peuh. On pourrait très bien être encore élèves, à nos âges. Alors considérez qu'on l'est. Deux élèves pas sages qui ont réussi à s'assommer tout seuls, on ne sait trop comment. Vous savez quoi? Allez dormir, de toute façon j'arrête de vous parler.



Rayon de Soleil. En hiver. Genre, M.Soleil, vous n'avez rien de mieux à faire que de réveiller les gens en hiver. Mais si le Soleil fait coucou, il doit pas être très tôt. Rah rien à faire, je veux dormir, je suis bien là. J'ai l'impression que ce qui me tient chaud ne se trouve que d'un côté et pas de l'autre, mais pas grave. Si la couverture veut faire un caprice... Par contre, que ma tête me fasse un caprice, j'apprécie moins. C'est vrai quoi, elle est bien traitée, alors pourquoi elle cogne? Non cerveau, tu restera dedans. T'as déjà vu une boîte crânienne s'ouvrir façon œuf à la coque, à part dans les films d'horreur? Non? Bah alors. De quoi tu te plains, t'es au chaud en plus. Bon il doit faire un peu sombre, mais comme t'as pas d'œil, y'a pas de problème.
J'ai l'impression que la source de chaleur bouge. C'est pas une couverture... Ou alors je suis encore en train de dormir. Et donc le Soleil me manque tellement que j'en rêve. Assez étrange quand même. Surtout que ça a l'air bien réel tout ça. Peut être la faute du mal de crâne...

- Hey. Tu es réveillé ?

La voix de Shy, les lèvres de Shy sur les miennes, j'adore ce réveil finalement. Même si je ne sais toujours pas ce qu'il se passe depuis cinq minutes. Mais pas besoin de comprendre pour avoir envie d'embrasser Shybaï dès le matin. Donc je réponds à ces lèvres sur les miennes en la rapprochant un peu plus de moi. Ah, donc la source de chaleur de tout à l'heure, en fait c'est Shybaï. Félicitez mon esprit de déduction matinal, au lieu de vous en moquer. Bande de méchants.
J'ouvre enfin les yeux au moment où je cesse de l'embrasser. J'aime avoir comme première vision le matin son visage, je pourrais ne plus m'en passer un peu trop rapidement. Beaucoup trop rapidement en fait.

- Bonjour toi. Bien dormi?

Je lui souris. Dites au fait, comment elle a fini ici? Pas que ça me dérange, je la préfère dans mon lit que dans celui de quelqu'un d'autre mais euh... Je ne me souviens pas du pourquoi ni du comment. D'ailleurs, je ne me souviens même pas être rentré chez moi. Pourquoi j'ai mal au crâne d'ailleurs, hein? Et puis, pourquoi... Pourquoi on est à moitié déshabillés Shy et moi? Et pendant qu'on y est: pourquoi je ne me souviens de rien? C'est le brouillard dans ma tête. Le super brouillard épais où on ne voit pas le bout de son nez. Ok, le fait que je ne sois qu'à moitié réveillé doit y être pour quelque chose, mais quand même. C'est perturbant.

- Dis... Comment on a atterri ici?

Et j'espère qu'on a rien fait de louche hier soir. Parce que je ne m'en souviens pas. Alors que y'a certaines actions louches dont je voudrais bien me souvenir, si on les fait. Pourquoi est-ce qu'il faut toujours qu'il nous tombe un truc dessus dès qu'on en vient à ce sujet, hein? Je boude tous les dieux. Sauf celui du Câlin, mais si il ne fait rien, je le bouderai aussi. Parce qu'il devrait être de notre côté. Bon voyons, qu'est-ce qu'on a bien pu faire hier soir... Je crois... Je crois que j'ai retrouvé Shy dans la clairière. La notre, celle qu'on a visité avec Blow et Blanche-Neige. Après, je sais pas. J'ai le souvenir d'avoir bu alors que j'aurais pas dû. Je crois. En même temps ça expliquerait beaucoup de choses. Allez, cerveau, fais marcher la partie mémoire. Vite avant que je ne parte sur autre chose. Quoi donc? Bah... Je commence à être bien réveillé. Et Shy est à moitié habillée contre moi. Faut pas trop en demander à un homme le matin vous savez.

- Je ne me rappelle pas de ce qu'on a bien pu faire hier soir. Tu crois qu'on aurait...?

Le sous entendu est assez clair. Je me demande vraiment ce qu'on a bien pu dire et faire. Et vous là, les espions, vous devez le savoir nan? Alors? Comment ça vous ne voulez pas parler? Peuh. Ok, on trouvera tous seuls. Pas besoin de vous.

Ses lèvres répondent aux miennes et j'ai de plus en plus l'impression que ce réveil va devenir mon préféré. Si on enlève les poules en train de massacrer mon cerveau ainsi que l'aspirateur qui s'est tiré avec tous mes souvenirs de hier soir... Ca serait parfait. Bon, à la limite les poules c'est pas grave, je sais que ça va passer. Il y aura bien un moment où elles devront ressortir pour grignoter des graines et chasser des vers. Mais l'aspirateur, ça c'est beaucoup moins pratique. J'aimerais bien le retrouver afin de farfouiller son sac à la recherche de mes souvenirs aspirés. Mais pas maintenant. Là, je suis même pas en état de me lever. D'ailleurs, est-ce que je donne des cours aujourd'hui ? Je sais même pas quel jour est ce fameux "aujourd'hui". Si ça se trouve, on est dimanche. Ou pas. Et je me ferais défoncer la tête par Mme Mystery. Mais tant pis.
Et puis ce soleil, pourquoi il brille ? Hier encore je crois bien qu'il était caché par les nuages. Est-ce qu'il n'aurait pas même neigé ? C'est vague... mais je crois bien appercevoir quelques flocons autour de nous. Pourquoi alors le soleil nous nargue-t-il aujourd'hui ? Retourne dormir espèce d'astre de malheur !
J'ai mal à la tête.

- Bonjour toi. Bien dormi?

Pas assez je crois bien. Tout ça à cause de ce fichu soleil. Et puis j'ai fait des rêves bizarre. Avec Ace en train de mordre la main de Taki. Et un éléphant rose buvant du cola. C'était peut-être la réalité d'ailleurs. Heu ? Un éléphant rose ? Ace ici ? C'est vraiment mal rangé dans ma tête là. Je délire même dès le matin. En fait, je ferais mieux d'arrêter d'essayer de me rappeler ma nuit de hier, parce que plus j'y pense, plus j'ai l'impression d'être à côté de la plaque.
Mis à part ça j'ai bien dormit. Avec lui surtout. Et ça, c'est le plus important.

- Moui et toi ?

J'aime son sourire. Tiens, je me demande si lui il se souvient. Pourquoi nous sommes ici. Et ce que nous avons fait. Pourquoi est-ce que j'ai oublié moi d'abord ?

- Dis... Comment on a atterri ici?

Ah ! Voilà une question à laquelle j'ai une réponse. Enfin je pense avoir une réponse. Après, comme je me souviens pas vraiment et bien... je n'en suis pas sûre à 100 pourcents. Mais si on suit une logique assez simple qu'est la mienne, on arrive à une seule conclusion. Parce que, réfléchissez. Vous êtes à un point A et vous voulez vous rendre au point B. Le point A est assez éloigné du point B et en plus de ça vous êtes à moitié bourré. Il fait froid et vous avez, d'après mes estimations, une envie de rejoindre un lit le plus vite possible. Résultat ? En prenant la racine cubique de a + b que vous divisé par le quotient de Newton du dérivé de la fonction f(x)=2x+9, cela vous donne le résultat que... Vous vous téléportez. Bravo, vous aurez tous 20 au prochain contrôle de maths. Et... ah, non en fait. Je ne suis pas prof de maths. Donc ça ne comptera pas. Et moi il me reste plus qu'à expliquer ma théorie à Taki.

- Pas téléportation je suppose...

Par contre pourquoi et quand et ce qu'on a fait ici... Et bien ça il ne faut pas me poser toutes ces questions, parce que je n'en sais strictement rien. Du genre du tout. Du genre que ça frôle les -274°C. Oui, je sais, le zéro absolu est à -273°C. Donc c'est pour vous dire à quel point je ne sais rien. Mon savoir est même négatif par rapport à la mesure la plus basse. Ce qui est théoriquement impossible. Mais je m'en sers quand même comme métaphore. Je sais que c'est pourri, mais vos bouches ! J'ai trop mal à la tête pour réfléchir à une autre façon de vous expliquer.

- Je ne me rappelle pas de ce qu'on a bien pu faire hier soir. Tu crois qu'on aurait...?

Voilà. Ca c'était une des questions qu'il aurait pas fallu me poser. Parce que je n'ai aucune idée de la réponse. Et je sais que je ne sais pas. Sauf que je veux quand même savoir, donc je réfléchis. Qu'est-ce-qu'on a pu faire hier soir. Et surtout, je cherche une réponse à la question informulée, mais clairement sous-entendue.Bon, je vais pas vous faire un dessin. Mais quand un homme et une femme s'aiment très fort, ils font "crac-crac" et voilà. Les enfants apprennent plus tard qu'en fait les gens ont pas forcément besoin de s'aimer pour faire "crac-crac". Mais si vous êtes un enfant, oubliez cette information. Vous apprendrez ça quand vous deviendrez grand. Comme quand on apprend que le Père Noël n'existe pas.
Et donc, est-ce qu'on a fait "crac-crac" ? Vous qui savez tout, voyez tout, squattez toutes mes pensées, est-ce que vous en sauriez un peu plus ? Non ? Ah, visiblement vous savez. Mais vous voulez pas me dire, c'est ça ? Purée, vous êtes vraiment des inutiles ! Vous pourriez faire semblant de m'aider au moins ! Pas merci en tout cas. Je sais pas si je vais vous autoriser en longtemps le squattage de ma tête. C'est limite si je préfère les poules folles.
Donc bref. Qu'est-ce-que je peux répondre à ça moi, si j'ignore la réponse.

- Bah en fait... j'en sais trop rien.

Ca nous avance beaucoup, hein ?

Vous savez quoi? Plus ça va, moins je comprends. Sachant que je ne comprenais déjà rien au début, on est donc passé dans le négatif et je perds des connaissances. Par exemple, je n'arrive pas à identifier le truc qui se balade sur ma table de nuit là. Alors que j'ai le mot sur le bout de la langue. Mais il a peur du vide, et il ne veut pas sauter. Bon, emballage carré, forme... Oh je sais! Décidément, on ne voulait pas jouer aux cartes hier soir. J'ai toujours pas envie de jouer aux cartes d'ailleurs, mais passons. Si l'emballage n'est pas ouvert, est-ce que je peux en déduire que d'une manière ou d'une autre, on a rien fait? Encore M.Hasard et M.Destin qui ont joué à nous stopper. Pour cette fois, je ne leur en veux pas. Juste pour cette fois. Ça me rassure quand même un peu.
Et du coup, c'est quoi le truc dont je ne me rappelle pas? Réponse: aucune idée.

- Moui et toi ?

Je l'embrasse dans le cou avant de lui chuchoter à l'oreille:

- Très bien, t'étais là.

C'est vrai quoi, très bien dormi. Bon j'ai mal au crâne et aucune idée de ma soirée d'hier. Mais elle s'est passée avec Shy, alors ça me va.
Après, ce qu'on a fait... Ou plutôt pas fait, si je suis mon raisonnement précédent. Enfin il a bien dû se passer quelque chose pour qu'on se retrouve comme ça. Oui je sais que j'arrête pas de dire ce qui est évident et je vous zut. Fallait me dire ce qu'il s'est passé, voilà. Oui je vous boude. Je boude toute l'Écosse sauf Shy. Je sais pas pourquoi mais c'est comme ça.
Au fait on est quel jour? Et il est quelle heure? Parce que ça se trouve, on devrait être en train de travailler là. Comme par hasard il en manquerait deux et ça serait nous. Et puis, Mme Mystery ne va pas nous louper. On va se faire taper très fort. En plus elle lit dans les pensées je crois. Ha ha. C'est assez gênant comme excuse pour manquer le travail.
Bon bah on n'a plus qu'à s'enfuir loin tous les deux. Et peut être songer à regarder l'heure et le calendrier avant. Juste comme ça.
Parce qu'on est peut être dimanche.
Et on aurait alors l'air assez bêtes à s'enfuir de l'orphelinat. Oh et puis on fuit pas, j'ai la flemme de bouger. Tenez, je prends un jour de vacances, voilà. Même si j'ai pas le droit. Bref, c'est pas le sujet principal.

- Par téléportation je suppose...

En voilà une bonne idée. Je l'avais presque oubliée, Téléportation. Le mot clé est presque. Notez le bien.
Puis c'est logique qu'on se soit téléportés. Parce que la téléportation, en plus d'être le Bien, c'est carrément le pied quand on s'embrasse avec Shy. Ça me donne envie de le faire tout de suite, mais on va éviter. Pour le moment.
On verra ça après, quand on sera un peu plus vêtus, par exemple.

- Bah en fait... j'en sais trop rien.

Comme ça, on est deux à avoir un méga trou de mémoire. Bon, qui est le voleur, qu'il se dénonce. On est pas armés, et on a la flemme de bouger. En tout cas, j'ai la flemme de bouger. Donc on ne fera rien au voleur. Pour le moment.
Et sinon, je peux toujours exposer ma théorie de tout à l'heure à Shy.

- Je pense...

Je me soulève un peu et tends le bras pour attraper ma preuve sur la table de nuit, et la montrer à Shy en continuant ma phrase:

- ... Qu'on a rien fait. Ou pas été au bout en tout cas.

Je repose la pièce à conviction à sa place avant de revenir à la mienne sur le lit. Fin de l'exposition de théorie. Maintenant j'ai autre chose à dire, et c'est plus de la théorie mais un fait. Un fait valable tout le temps, et encore plus maintenant. Non je n'essaie pas de vous faire deviner. Oui je vais finir par cracher le morceau, laissez moi tranquille. Vous n'êtes pas en droit de réclamer quoi que ce soit, alors que vous ne voulez rien avouer. Les méchants. Nah.
Pour la peine, j'embrasse doucement Shy. Oui, absolument tout est prétexte à l'embrasser. Même rien. Et comme rien est compris dans tout mais que tout n'est pas compris dans rien euh... Je sais plus ce que je voulais dire. Bon bah pour la peine, je vais dire autre chose. Le fait de tout à l'heure. Que je murmure à Shy en rompant le baiser précédent:

- Tu me fais envie, habillée comme ça.

Déshabillée comme ça serait le terme exact. Vous vous attendiez à quoi, hein? Je sais pas ce qu'on a fait hier, si on a été au bout ou pas au bout, mais en tout cas, ça ne me dérangerais pas d'aller au bout ce matin. Histoire que la pièce à conviction de tout à l'heure serve à quelque chose.

Un baiser dans le cou dès le matin ? J'aime. Je propose de faire une votation avec mon esprit, mon coeur et moi-même pour déterminer si je devrais me réveiller plus souvent dans les bras de mon copain. Votation à bulletin caché, mais comme on a pas de bulletin, on va faire à main levé. Ca va être dur pour faire genre c'est caché. Tant pis. Parce que de toute façon on sait tous que tout le monde votera à l'unanimité un oui écrasant. Même pas besoin de faire de campagne de pub. Comme ça j'économise en plus de l'argent. Donc la conclusion c'est : plus tard je serais présidente.
Et aussi que je devrais me réveiller plus souvent dans ses bras. Mais ça, c'est tellement évident que il n'y a même pas besoin de le mentionner.

- Très bien, t'étais là.

Comment ne pas fondre quand on entends ça dès le matin ? Ca me mets la tête à l'envers. Déjà qu'elle est pas très droite à cause que j'ai mal... Ou je sais c'est pas logique ma phrase d'avant. Mais on s'en fiche, plus rien n'est logique. Il est tôt -enfin pas assez tôt pour que le soleil dorme encore, mais assez tôt pour que moi j'aie envie de dormir-, je ne me souviens plus de ma soirée d'hier, ma tête bourdonne, je ne comprends plus rien à la vie. Tout ce dont je suis sûre, c'est que Taki est là alors tout va bien.

- Je pense...

Je tourne la tête pour regarder ce que Taki est en train de prendre sur la table de nuit. Ah. Intéressant. Mais bon, il est pas ouvert. Donc hier il s'est rien passé, n'est ce pas ?
Ah oui, c'est vrai, vous ne voulez toujours pas m'aider.

- ... Qu'on a rien fait. Ou pas été au bout en tout cas.

On a pas été jusqu'au bout, mais on a faillit. Enfin, je veux dire, cette fameuse pièce à conviction n'était pas la par hasard. Parce que d'après mes souvenirs, la dernière fois que je suis venue ici, elle n'y était pas. Donc, à moins qu'elle ait des petites pattes et qu'elle ait sauter depuis sa cachette jusqu'ici, ça veut dire qu'on avait quand même planifié de faire quelque chose. Et, comme d'habitude, Mr. Destin et autres nous ont privés de cela... Bon, je vais pas me plaindre, parce que cette fois-ci, ça m'arrange !

Taki bouge pour pouvoir reposer ce qu'il avait entre les mains. J'aime pas quand il bouge dans la direction de là-bas. Loin de moi je veux dire. Ok, c'est moins de trente centimètres, mais c'est déjà trop. Heureusement il revient vite vers moi pour me voler mes lèvres.

- Tu me fais envie, habillée comme ça.

Habillée ? Hum... au contraire, on pourrait quasi dire que je ne suis pas habillée. J'avoue que je serais pas contre un petit grand câlin ce matin. Sauf que ma tête cette fois est moins d'accord. Les poules ont visiblement redoublé d'activité dans ma tête... Méchante poule.
Oui, en ce moment je parle beaucoup de poule et plus du tout d'escargot. Ca pose un problème ? Vos bouches alors.
Donc ces méchantes poules martyrisent mon pauvre cerveau en plus je dois avoir une tête de déterrée ce matin, mais ça passant. Des fois je me demande si Taki n'aurais pas besoin de lunettes. Comment pourrais-je lui faire envie avec ma tête matinale ? Déjà qu'habituellement je suis loin d'être magnifique alors ce matin... Et je me reperds dans mon raisonnement. J'ai toujours pas répondu. Enfin, c'est pas non plus comme si Taki avait formulé une question, dans le sens où il n'y a pas de point d'interrogation à la fin. Mais c'est quand même une question. Heu... ? Je crois. Je me perds dans ma tête. Méchante tête. Trop grande. Trop de poules qui t'envahissent. Trop bobo.
Par contre, je viens d'avoir une idée qui me traverse l'esprit là. En plus je suis sûre que je pourrais la mettre en application là. Petite idée, petite bonne idée... Je me tourne vers Taki afin d'embrasser son cou puis de remonter jusqu'à son oreille. Là où je peux m'arrêter pour murmurer ma merveilleuse petite idée.

- T'as pas envie de me faire un petit massage plutôt ?

Je continue le chemin de mes lèvre, depuis son oreille jusqu'à sa bouche afin de l'embrasser.

- S'il te plaît...

Et je souris. Parce que je suis presque sûre qu'il dira oui. On ne resiste pas à une Shy qui sourit.

Rah, faut que j'aille prendre une douche. Pour m'enlever toutes ces images de la tête. Rincer mon mal de crâne. Et accessoirement songer à me préparer pour donner les éventuels cours que je suis censé donner. Ça se trouve, les cours sont partis sans moi. Pas grave, pas grave. Je dirai pas pareil tout à l'heure, mais pour le moment, rien à faire.
Je parle de prendre une douche alors que Shy est juste à côté. Additionnez deux et deux, je ne vous ferai pas de dessin. Oui sous la douche on peut faire plein de trucs. On peut faire plein de trucs avec tout et n'importe quoi de toute façon. Bref.
Tout ça pour dire que Shy, faut que tu enfile un haut. Un super pull bien épais histoire de m'aider à chasser certaines images de ma tête. Mais je ne peux décemment pas dire ça à voix haute. Alors on fera sans. Pas comme si ça me dérangeait vraiment, en fait.
Shy, tu n'arranges absolument rien en m'embrassant dans le cou comme ça. C'est trop facile de m'avoir. Pour elle en tout cas. Nan mais c'est vrai quoi. Un petit bisou et hop. Surtout le matin, quand je suis à moitié à côté de mes pompes -celui qui a dit complètement peut aller chercher ses chaussures dehors, qu'on voit qui est le plus de ses chausses-, et qu'elle est dans cette tenue. Absence de tenue. Si j'enlevais le reste d'ailleurs? Bon ok couché j'ai compris.
Rabat-joie.

- T'as pas envie de me faire un petit massage plutôt ?

Moi, du moment que je peux la touch... Ok, c'est bon j'arrête. Vous voyez hein, vous m'empêchez de penser librement.
Shybaï, tu triches. Vraiment, je pense trop de trucs louches et pas nets depuis tout à l'heure, on dirait un adolescent. Je suis censé avoir plus de contrôle. Censé. On dirait tellement pas. Mais il est là le contrôle hein! Ce qui m'empêche de mettre à exécution toutes mes idées, c'est lui.
Et certainement pas le mal de tête, vous faites fausse route.
Et la voilà qui m'embrasse. De toute façon elle a gagné depuis... Je sais pas. Depuis que j'ai décidé de ne pas résister. Trop facile le matin. Mais n'empêche que je profite jusqu'au bout, même de son sourire, avant de donner signe de rédhibition. Pas obligé de faire savoir le pouvoir qu'elle peut avoir sur moi aussi simplement, après tout. Fierté mal placée, allez donc prendre votre petit-déjeuner tenez. C'est l'heure. Enfin je crois.

- S'il te plaît...

Je lui souris à mon tour avant de m'assoir en l'entrainant avec moi. Bon voyons... Je suis loin d'être doué dans ce domaine là. Enfin, j'ose espérer que ce n'est pas une torture non plus, hein. Arrêtez donc de ricaner, méchants.
Je m'installe derrière elle en déclarant:

- Je ne suis pas très doué par contre.

Ha, et dire qu'on devrait être en train de regarder le réveil pour songer à aller en cours. Rien à faire du réveil et du jour qu'on est!
On verra ça plus tard.
Non Takeji, tu ne toucheras pas à l'attache dans le milieu du dos de Shybaï. Ça, c'était ma prière du matin. Maintenant je peux y aller. Alors je pose doucement mes mains dans le haut de son dos et commence à faire les mouvements qu'il faut avec précaution au début, avant de gagner un peu en assurance. Maintenant que j'y pense, elle a surement aussi mal à la tête que moi. Puisqu'elle ne se souvient pas non plus d'hier soir. Hey, on a une excuse pour tout. Parfait. Même si personne n'en voudra.

- Tu veux quelque chose pour la tête après?

Je sais pas où j'ai ça, mais bon. J'ai, c'est tout ce que je sais.
Dites donc vous, maintenant qu'on a élucidé le mystère de "qu'avons nous pas fait hier?", on pourrait élucider celui de "qu'avons-nous fait, et qu'avons nous dit?". Je vous rappelle que l'alcool fait faire et dire des choses qu'on oserait pas trop faire ou dire en temps normal. Je redoute surtout les paroles là. Parce que les actions, si on a pas pu aller au bout de l'autre qu'on aurait tout à fait peu faire sobre, on a pas dû faire grand chose. Alors, on a dit quoi? Allez parlez! Je me sens étrange là ce matin. Genre il manque un truc. Il manque un truc mais en même temps c'est là. Non je ne parle pas de mon pull par terre, merci.

- Tu crois qu'on a fait/dit quoi hier soir, du coup?

Et voilà, boum j'ai réfléchi à voix haute. Tellement pas sérieux. M'apprendra ça, bien fait. Puis, puisque je viens de rouvrir la bouche, autant continuer sur ma lancée.

- C'est pas trop désagréable au fait?

Je me serais fait virer si c'était insupportable hein, mais des fois que.

Vous savez quoi ? Je viens de développer une super technique pour reconnaître si les gens sont des gens ou des vaches.
Donc, prenez quelqu'un sur qui vous avez un doute (votre prof de français par exemple). Faites lui manger de la cellulose. Ensuite, regarder par divers test de laboratoire si, oui ou non, votre cobaye digère la cellulose. Parce que les vaches sont les seules à digérer ça ! Maintenant vous avez plus qu'à attendre les résultats et...
Tadam !
Votre prof de français n'est pas une vache malheureusement.
Non, en fait c'est juste un âne !

Bon... sinon... non, vous ne vous êtes pas trompé d'endroit. Nous sommes toujours dans la chambre de Taki. Sauf que j'espérais que vous pensiez le contraire et alors vous seriez partit et là, dès le matin...
Mais tant pis, je me contenterais d'un massage. D'ailleurs, Taki s'assoit en m'entraînant avec lui. Je ferme les yeux, impatiente.

- Je ne suis pas très doué par contre.

Je hausse les épaules. Ca, je m'en fiche un peu, du moment que c'est lui. C'est un peu tout ce qui compte en fait. Ses mains contre mon dos. Sa peau contre la mienne. Lui et moi et puis voilà.

- Tu veux quelque chose pour la tête après?

En fait, ma tête commence à aller un peu mieux. Vous voulez une preuve ? Et bien, le fait que je parle de test pour découvrir qui est une vache et qui ne l'est pas. C'est la meilleure preuve du Monde ! Bah oui, quand je dis des choses bizarre, c'est que je suis normale. Logique, non ? Si un jour je cesse de parler d'escargot, ça veut dire que je serais malade. Ou pire, que quelqu'un aurait pris possession de mon corps !

D'ailleurs, en parlant d'escargot... j'ai une petite question. Est-ce que vous croyez être capable de différencier escargot et limace ? Hum... j'entends beaucoup d'entre vous dire "oui" sans réfléchir. Alors, comment faites-vous ? Si il a une coquille ou pas de coquille... Et bien NON, Madame (et Monsieur et mademoiselle). Car il existe des limaces avec coquilles ! Et celle là, vous l'avez dans la tête, haha !
Bon, notez, moi aussi je pensais la même chose que vous avant d'aller regarder sur Wikipédia. Merci petite encyclopédie universelle de nous enseigner tant de chose.
Vous avez le droit de l'appeler "Dieu" et de la prier une fois par soir.

- Je peux nous faire des tisanes. Généralement, moi ça me suffit.

Vous voyez comment j'utilise "généralement", genre j'ai l'habitude ? Et bien c'est parce que... non, je ne vais pas dire que j'ai l'habitude, sinon de mauvaises rumeurs courront sur moi. Donc voilà, mes tisanes sont très bonnes et font passer tous les maux de tête, y compris ceux qui n'ont rien à voir aux gueules de bois. Parce que, évidemment, mes maux de têtes n'ont souvent aucun rapport avec l'alcool.

- Tu crois qu'on a fait/dit quoi hier soir, du coup?

Ah... ça ? Je rouvre les yeux et soupire. Je crois que j'ai pas trop envie de connaître la réponse à cette question. Surtout que j'étais bien moi avec mes yeux fermés à penser aux tisanes et aux escargots... En plus avant, Taki a mentit ! Il se débrouille vraiment très bien ! Je crois que je pourrais rester toute la journée assise comme ça à me faire masser le dos... Et puis cette nuit. Cette nuit on pourrait faire d'autres trucs.
Pas plus de précisions.

- C'est pas trop désagréable au fait?

Ah mais Taki ! Il faut plus croire en tes dons de masseurs moi je dis !

- C'est super... le massage je veux dire ! Par contre pour hier... aucune idée. Mais ça ne peut pas être mauvais de toute façon... l'alcool ne fait pas mentir, il nous donne juste plus de courage pour dire des choses que l'on pense, mais qu'on dirait pas forcément en temps normal. Donc...

Donc quoi ? Je ne sais pas alors je m'arrête là dans ma réflexion. Mise à part ça, c'est quand même stressant de penser à toutes les choses que j'aurais pu dire... Vous pensez que j'ai pu parler d'escargot à voix haute ?
Haha, en fait vaut mieux que Taki ne s'en souvienne pas, il risquerait de me prendre pour une folle.

- Je peux nous faire des tisanes. Généralement, moi ça me suffit.

J'aime bien le "généralement". Remarquez, elle fait ce qu'elle veut, ça m'amuse juste. Après tout, doit pas y avoir tant de gens que ça qui n'aiment pas trop l'alcool comme je le fais. Je sais même pas pourquoi. Sérieusement. Oh ça va hein, on a tous des trucs qu'on aime pas sans même savoir pourquoi. Et donc, l'alcool ça fait partie de ces trucs. Mais comme je sais pas pourquoi je n'aime pas ça, ça m'empêche pas d'en boire. Quand la personne qui propose a de bons arguments. Donc Shy avait de bons arguments. En même temps...
Bref.
Vous étiez là, après tout, hein. Moi vous en vouloir? Mais pas du tout, je vous adore, vous le savez bien.
Peuh.

- Généralement...

Je souris et l'embrasse sur la joue avant de poursuivre:

- C'est une habitude alors? En tout cas, je veux bien.

Je ne jure que par le thé, mais la tisane c'est bien aussi. Ça assomme.
Ok, ça m'assomme. Pour ça qu'habituellement c'est le thé. C'est plus sain que le café, d'abord. Enfin je crois. Et puis rien à faire, je bois ce que je veux de toute façon. Nah. Pas de compte à rendre à personne. C'est pas trop bien comme justification? Je vais vous la sortir souvent à partir de tout de suite. Pour justifier toutes mes actions aléatoires, et même celles qui ne le sont pas. Parce que oui, il y a des actions réfléchies, faites pas comme si vous ne les aviez jamais vues.
Cela dit, même les actions irréfléchies doivent être réfléchies quelque part, elles ne tombent pas du ciel. Si je décide de me jeter par la fenêtre, ça sera donc réfléchi. Et vu que ce sera réfléchi, je ne le ferai pas. Parce que dehors il fait froid. Parce qu'il me manque la moitié de mes vêtements. Parce qu'on est pas au rez-de-chaussée. Parce qu'il y a un arbre, et que j'y suis déjà passé.
Et puis parce que Shy est là.
Nah.

- C'est super... le massage je veux dire ! Par contre pour hier... aucune idée. Mais ça ne peut pas être mauvais de toute façon... l'alcool ne fait pas mentir, il nous donne juste plus de courage pour dire des choses que l'on pense, mais qu'on dirait pas forcément en temps normal. Donc...

Donc...? Des choses que l'on pense mais que l'on ne dirait pas... Attendez que j'analyse et comprenne. Ah! Je vois le genre de choses qui auraient pu être dites. Est-ce qu'on les a dites? Comment ça vous ne voulez rien avouer? Mais vous servez à quoi, à part à nous embêter? Je vous boude.
Très fort. Vraiment. Tellement fort que vous allez le sentir passer. Vous devriez fuir pendant qu'il en est encore temps.
Bref. J'ai envie de savoir ce qu'on a dit, mais en même temps une partie de mon cerveau me répète en boucle que non, je ne veux pas savoir. Avec l'autre partie qui dit oui, je ne sais plus qui écouter. Donc j'écoute personne. Rébellion intérieur, ne nous laissons plus dominer par le truc rose blanc gluant qui prend son bain à 37° à longueur de journée!
La porte est là bas. Me faut combien de temps pour l'atteindre à votre avis? Ah mais nan. Je demande plus l'avis du public, je le boude. Stop, Takeji, cesses de dévier la conversation quand ça t'arranges.
Doit rester de l'alcool quelque part quand même. Mais dans ce cas, je serais capable de redire ce que je pense avoir dit. Or je ne suis pas capable de redire ces choses que je ne nomme même pas mentalement. Dingue, j'arrive à penser à des trucs sans y penser. Faut que je me taise. Plus d'actions. Maintenant.
J'enlace Shy par la taille pour la coller contre moi avant de me pencher à son oreille et d'y glisser:

- Il ne reste plus qu'à les dire sobre, ces choses...

Bien que je pense très sérieusement que ni l'un ni l'autre ne soit prêt à le faire. Pas maintenant. Pas à... 10h45 du matin. Pourquoi y'a une alarme qui vient de se déclencher au fond de ma tête? C'est qu'on a pas assez dormi c'est ça? Je suis tout à fait d'accord. Encore que le Soleil s'est levé tard et a dû mettre un petit moment à nous réveiller, vu l'heure. Merci M.Soleil.
L'heure me titille quand même. Bah, pas grave.
Il est toujours l'heure de faire des câlins de toute façon. Le câlinisme est une religion qu'on pratique de jour et de nuit. A toute occasion, n'importe où -même si le lit est un temple particulier-, n'importe quand et... Ouais bon ok j'arrête.
Juste un bisou dans le cou de Shy. Sage on a dit. Et pour le prouver, je m'assois au bord du lit pour attraper nos hauts et tendre à Shy le sien.

- On va éviter de tenter le diable.

Je lui souris avant de remettre mon propre haut. Reste juste les cheveux et je suis sortable. Ou presque. Mais on va dire que si.
Ou presque.
Ouais bon j'ai compris, salle de bains. 10h47. Rien à faire, ça me perturbe toujours. Quel jour on est, hein? Attendez, je vois le calendrier d'ici. Bah. On est juste lundi. Y'a le temps d'aller se rendre présentable dans la salle de bains, de faire passer le mal de tête, puis de voir si on peut mettre en application le câlinisme matinal.
...
MINCE! Je donne cours à onze heure. Mais attendez, cours de téléportation. Téléportation. Si y'a bien un défaut à ce don, c'est que le retard n'est absolument pas permis. Aucune excuse. Aucune je vous dis. La honte sur ma tête et mes descendants pendant dix générations si je suis à la bourre. Vraiment. Et nan j'en fais pas trop. Je devrais être en train de m'activer physiquement au lieu de blablater avec vous mentalement.

- Oups... Dis, t'as cours le lundi matin? Je suis censé donner cours dans 12 minutes.

Veux paaas. J'vous jure, retour en mode lycéen "j'ai pas envie d'y aller en plus les élèves ils sont méchants avec moi". Bon c'est pas vrai, ils sont gentils. Mais j'ai pas envie d'y aller quand même. Oui j'ai vingt-et-un ans, tout va bien pour moi merci. Ça va, flemme un jour, flemme toujours. C'est inscrit dans les gênes. Notez qu'en fait, j'ai toujours pas bougé. Nan mais entre le boulot, et Shy à côté de moi, le choix est vite fait. Je reste. Jusqu'à 10h59 et cinquante neuf secondes. Et je serai à l'heure. Parfaitement.
Bref. J'ai pas envie de l'obliger à se dépêcher. En même temps, je sais qu'elle habite dans le couloir. Qu'il me faudrait quelques secondes pour la ramener chez elle -adieu le coup de la panne-, mais quand même.
Qu'on me laisse râler en paix, d'abord.
Dans la catégorie actions réfléchies -ou pas-, je me penche pour embrasser Shy. Attendez. Sur les lèvres. Avec la langue. Ça fait trop longtemps que ça n'a pas été fait. Oui, trop longtemps se compte en minutes. J'y peux rien. Après ça va être la journée de boulot et ça se comptera en heures. Voilà, j'ai une excuse.
Et comme toutes les bonnes choses ont une fin, je finis par décoller mes lèvres des siennes et lui caresser la joue. 10h50. Peuh bon j'arrête de donner l'heure comme une horloge. Le réveil va être jaloux sinon.

- Si tu veux rester après, les clés sont dans la table de nuit.

De toute façon, vu comme je ne me sers jamais de ces clés... Elles seront contentes d'avoir été utilisées une fois dans le mois. Et puis sinon... J'ai un petit sourire en ajoutant:

- Autrement, je peux t'offrir une téléportation pour le retour.

Après tout on est bien arrivés comme ça non? Bon, c'est pas vrai, ça sera pas entièrement offert. J'veux un bisou en même temps. Oui, je me permets un caprice. A 10h51. Parfaitement.

- Généralement...

Voilà. Je le savais. Je n'aurais pas dû utiliser ce mot. Parce que là je me suis affichée grave. Grillée. Comme une cigarette. Sauf que fumer nuit gravement à la santé. Alors ne fumez pas. Ne vous droguez pas. Ne buvez... Hum. Je vais m'arrêter là avec les conseils pour préserver votre santé.
De toute façon Taki n'a pas l'air d'être pas content vu qu'il m'embrasse sur la joue. C'est tout ce qui compte. Votre santé à vous, au fond, je m'en fiche...
Bon. Je m'en fiche pas au fond, c'est méchant. Je n'aimerais pas que vous mouriez. Mais bon... si vous deveniez sourd d'un coup... ça m'arrangerait.

- C'est une habitude alors? En tout cas, je veux bien.

Que vous soyez témoin, ce n'est PAS une habitude. Je nie tout en bloc. Et je ne dirais rien d'autre sans la présence de mon avocat.
Bon... Comme j'ai pas d'avocat et que ne plus penser jusqu'à ce que j'en trouve un va être dur, voir impossible... et bien je vais continuer à polluer vos esprits avec mes pensées ! Hey, pas besoin de vous plaindre non plus, hein ! Personne ne vous oblige à rester ! Surtout pas moi.

Vous savez quoi ? Je vais vous faire faire un vote là. La question (pour gagner un million de petits pois) c'est : est-ce que c'est une bonne idée de rester ici toute la journée ?
Réponse a) Oui.
b) Oui.
c) Oui.
d) Oui.
Vous pouvez téléphonez au 1234 ou envoyez un message suivit de a,b,c ou d au 5678. Coût du sms : 500000 $ ou coût du coup de fil : 2500000$/s. Et donc les résultats... 100% de... OUI !
Et j'autogagne le million de petits pois. Donc, qu'est-ce qui nous empêche de rester là toute la journée, hein ? Rien du tout. A part si l'un d'entre nous a cours. Mais ce n'est pas le cas, hein ? Et même si ça l'était, on a qu'à sécher ! Ou... il faudrait peut-être vérifier l'heure et le jour juste pour savoir si je dois culpabiliser parce que je sèche ou pas. Donc il faudrait que je me bouge pour regarder un endroit où il pourrait potentiellement avoir l'heure. Il faudrait. Sauf que Taki a choisi ce moment pour m'enlacer. C'est pas du jeu ça. Comment je fais pour aller regarder l'heure après moi ? Là je peux plus bouger. Alors tant pis, de toute façon, j'ai pas à culpabiliser, je me suis fait kidnappé. Bon, c'est pas non plus comme si j'étais contre.
Et le premier qui se propose pour payer la rançon... Il peut toujours aller fumer une cigarette. Oui, souvenez-vous, fumer tue.

- Il ne reste plus qu'à les dire sobre, ces choses...

Hein ? Quelles choses ? Ah non, attendez, ne me dites rien... Ces choses là qu'on s'est dit cette nuit et dont on ne se souvient plus. Même si, très honnêtement, ça ne doit pas être si dur que ça à imaginer. Sauf que voilà, moi je préfère ne pas imaginer et ne pas redire ces choses là. Parce que... parce que c'est comme ça. Pas maintenant. Plus tard... peut-être... Enfin, autant ne pas y penser maintenant. Maintenant il y a mieux à faire, tellement mieux à faire.
Non, regarder quelle heure il est n'est pas une meilleure idée. Moi je pensais plutôt à... autre chose... comme... Non, je ne vais pas le dire en fait. Et vous savez pourquoi j'ai pas envie de le dire ? C'est parce que vous vous avez refusé de me dire ce qu'on a fait durant cette nuit. Au fond, tout est de votre faute.

- Ca va peut-être nous revenir plus tard...

En attendant ce "plus tard", je veux bien un petit câlin. Et comme Taki lit dans mon esprit, il m'embrassa dans le cou au moment même où j'ai pensé "câlin". Bon d'accord, je sais que Taki n'est pas télépathe, même si des fois je me pose sérieusement la question. Et si je faisais un petit test, là tout de suite ?
Taki, embrasse moi à nouveau s'il te plaît.
Hum... Ca a pas l'air de marcher. Au contraire même, il s'est assis au bord du lit et a remis son haut en me tendant le mien. C'est pas du jeu ça !

- On va éviter de tenter le diable.

Bon, c'est vrai, il a pas tout tort. Donc je remets aussi mon haut, parce que... voilà. Même si j'ai pas envie de bouger. Du tout là.
Taki est dans la salle de bain. Salle de bain ? Oui, ces trois mots réveillent toujours en moi des pensées... qui ne vous concernent pas. Et que, d'ailleurs, je ne vais pas étaler au grand jour.
Et j'ai toujours mal à la tête.

- Oups... Dis, t'as cours le lundi matin? Je suis censé donner cours dans 12 minutes.

Hein ? Quoi ? Quand ? Comment ? Qui ? Pourquoi ? Mon cerveau... enfin non, pas mon cerveau vu que j'en ai pas. Donc, le truc qui pense à la place de mon cerveau est en pleine tentative d'analyse de phrase. Donc. Cours. Ouais, je comprends ce mot là. C'est un moment de souffrance pour les élèves comme pour le prof. Heu... je devrais pas donner ma définition personnelle, elle est peut-être pas très objective... En plus les cours c'est pas si mal. Au Mystery je veux dire, parce que les enfants sont gentils. Et quand ils sont méchants c'est juste des appels au secours pour dire qu'ils vont mal. Alors après on les aide et *pouf*, ils sont gentils à nouveau.
Donc oui, les cours je sais ce que c'est.
Ensuite, lundi. Ah... Lundi. Jour souvent détesté par le commun des mortels, car il vient juste après dimanche qui est la fin du week-end. Il faut donc retourner au boulot, gagner son pain... A moins d'être médecin, dans ce cas on bosse toute la semaine, même le dimanche. Ou bien d'être élève. Dans ce cas là, on ne bosse jamais, même les lundi, mardi, mercredi, jeudi et vendredi.
Tout ça pour dire que lundi, je connais ce mot.
Ensuite, matin. Le matin c'est avant midi, mais après l'aube. Donc environ entre 6h00 et 11h59, tout dépend de la saison. Le matin c'est aussi généralement le moment où on se lève. C'est souvent à cause d'un imbécile de réveil et c'est pas très drôle. Sauf quand on se réveille dans les bras d'un homme qu'on apprécie plus que de raison. Je ne citerais personne.
Voilà. Je crois que j'ai tout analysé. Reste plus qu'à comprendre la phrase dans son entier. Cours, lundi, matin ? Hum... c'est plus clair là. Et non, je ne crois pas avoir cours avant 14h ou un truc dans le genre. Donc ça va, on est libre. J'ai même pas à culpabiliser.

Mais... attendez. En fait, je crois que je viens de rater une partie de la phrase. Est-ce que par hasard, Taki aurait dit... qu'il donnait cours dans DOUZE minutes ?! Rhaaa, galère ! Mais qu'est-ce qu'on a fait à Mr. Destin pour qu'il soit autant contre nous ! Trop méchant. Je vais bouder.

Non, mais je vais pas bouder Taki. Surtout quand il s'approche de moi comme ça. Surtout quand il m'embrasse comme ça. Surtout quand sa langue rencontre la mienne. Surtout quand je sens que mon petit coeur va s'envoler. Surtout quand il me caresse la joue comme ça.
A la place je vais bouder les horloges. Les élèves. L'école. Le temps. Les salaires. La vodka. Les peluches vertes en forme de carottes géantes.
Oui, les peluches n'ont aucun rapport avec tout ça, mais c'était juste pour dire que je boudais tout le monde à part Taki. Et le Nutella. Parce que c'est sacré.

- Si tu veux rester après, les clés sont dans la table de nuit.

Mais je veux pas rester moi ! Enfin si, je veux rester, mais avec mon Taki. Bon, d'accord, j'arrête de me comporter comme une gamine. Il faut que Taki aille bosser. Même si c'est pas marrant.
Si il me manque déjà alors qu'il n'est pas partit, imaginez ce que ça sera quand l'un d'entre nous partira à l'autre bout du monde pour s'occuper d'un fantôme. Pas drôle.

- Autrement, je peux t'offrir une téléportation pour le retour.

Ah tiens, voilà une proposition qui me plaît bien là. Beaucoup même. De toute façon on a encore... neuf minutes. Neuf minutes c'est bien assez pour une téléportation jusque chez moi, un gros câlin, puis une téléportation pour qu'il aille bosser.

- Pas besoin de m'offrir le trajet, j'ai de quoi payer...

Je m'approche de lui afin de pouvoir poser mes lèvres contre les siennes. Il doit rester... huit minutes maintenant. Et je compte bien en profiter à fond.