Nous ne sommes plus seules (Ophélia)

Sujet: Nous ne sommes plus seules (Ophélia) Ven 4 Jan 2013 - 1:17

Je suis une exorciste, rattachée à Orphéo, mais cela ne veut pas dire que je suis directement rattachée à cet organisme, non, je suis une solitaire parmi les membres d’Orpheo, je suis comme la Lune dans la nuit, seule au milieu des étoiles, mais j’ai néanmoins une influence. J’ai toujours, ou presque toujours travaillée seule, aidée de mes armes et de mes mots uniquement, assistée par ma magie. Mais je ne suis pas pour autant éprise par la solitude, je suis mariée, et j’aime aller vers les gens, leur parler, les aider, les protéger. Je ne suis pas une tueuse, je suis une protectrice, ouvrant ses bras à tous telle une mère qui enserre ses enfants pour les protéger. Je n’ai pas encore d’enfants, mais cela ne m’empêche pas de me considérer comme une mère. Et puis, ne dit-on pas que la Lune est la mère des enfants perdus ?
Mais aujourd’hui, mon cycle de vie va être bouleversé, je ne serais plus seule, du moins, je le serais moins, et je pourrais vraiment être utile à quelque chose, car il faut l’avouer, mes actes marginaux n’ont pas vraiment d’incidence sur la guerre qui fait rage en ce monde magique, malgré toute la bonne volonté du monde. Bon, tout ça pour dire que j’ai reçus une lettre d’Orphéo, de je ne sais quel département, qui me demandait si j’accepterai de prendre un apprenti sous mon aile, afin de lui enseigner le métier d’exorciste et de le faire progresser dans l’utilisation de ses dons et pouvoirs, et son éducations par rapport au monde magique. On m’explique qu’en cas de réponse positive, je devrais également assurer sa protection, oui, cela me semble évident, et ce, jusqu’à ce qu’elle devienne indépendante pour une raison ou une autre. Jugeant que ce serait une bonne idée, moi qui ai toujours voulu transmettre mon savoir à quelqu’un, je renvoyai une lettre à Oprhéo afin de leur indiquer mon approbation. Je reçus rapidement une proposition concernant une certaine Ophélia Nimiro, une jeune fille de seize ans qui auraient comme pouvoir de pouvoir prendre le contrôle de d’autres personnes, et peut être d’en faire ce qu’elle veut, je n’ai pas de précision sur l’étendue de se pouvoir. Mais c’est surtout son don qui m’a intéressé, bourreau, un don qui consiste à pouvoir torturer quelqu’un par la pensée. Sinistre je sais, mais il se rapproche assez du mien, qui est de torturer quelqu’un, mais mentalement, en lui faisant revivre ses pires souvenirs, ou en lui infligeant ses pires craintes. Cela permettra donc un enseignement correct, étant donné que pour ces deux dons, le principe et l’utilisation sont quasiment identiques. J’avais donc le choix entre accepter ou refuser, mais bien sûr, en cas de refus, on ne m’aurait pas proposé un autre apprenti, surement pas dans l’immédiat en tout cas, il y en a peu, et trouver des affinités avec de potentiels mentors n’est pas une chose aisée. Bien évidemment, j’ai acceptée, et on m’a demandé de retrouver ma nouvelle apprentie dans les ruines. Etrange endroit pour des présentations, mais au moins, nous serons à l’abri des regards. Il faut dire que l’endroit n’est pas vraiment fréquenté.

Le grand jour est arrivé, c’est aujourd’hui que je prends en charge mon élève. Je ne sais pas comment la rencontre va se passer. Sera-t-elle seule ? Ou alors il y aura quelqu’un avec elle, j’aurai quelque chose à signer ou je ne sais quoi, enfin nous verrons bien…

Me voici arrivée dans les ruines. Personnes, à mon habitude, je devais être en avance. Je m’installai donc sur un muret, et attendis qu’on vienne, à la fois impatiente et effrayée…

Sujet: Re: Nous ne sommes plus seules (Ophélia) Dim 13 Jan 2013 - 19:03

Comme une tache sur un fond blanc du Mystery Opharnage j’ai été rejetée à cause de mon don et de mon pouvoir. Orphéo était un rêve pour moi car devenir exorciste me permettrait de suivre les traces de mes parents, et de retrouver leurs assassins. Je ne voulais pas le reconnaitre avant, mais maintenant je me rends conte que d’avoir un mentor comblerait le vide sentimental que la mort de mes parents avait laissé. J’ai donc envoyé une lettre de demande pour devenir apprentie exorciste.

Je jubilais, ma demande de devenir une apprentie exorciste venait d’être accepter. Mon mentor était une certaine Lunna Hofthenight, une membre d’Orphéo. En plus de cela, il semblait qu’elle possédait un don très similaire au mien.

Je me rendis à l’heure prévue dans les ruines, je ne tenais pas à être en retard. Sur le chemin je ne rencontrai personne, cela ne m’étonna pas : il était 10h28. J’arrivais aux ruines et j’aperçus mon mentor : une jeune femme aux cheveux noirs. Je m’approchai.

"Bonjour!"

Sujet: Re: Nous ne sommes plus seules (Ophélia) Lun 14 Jan 2013 - 18:26

J'entendis des bruits de pas sur ma gauche. Regardant dans cette direction pour savoir d’où venait ce son, j’aperçus une jeune fille qui marchait vers moi. Une jeune adolescente très mignonne, des cheveux clairs et bouclés qui lui tombaient jusqu’aux épaules, un visage de poupée de porcelaine et un corps gracieux. Serait-elle Ophélia ? Il faut croire que oui, car elle avançait vers moi, et il n’y avait personne d’autre ici. J’imagine que ce n’est pas la mode de se donner rendez-vous dans des ruines…
Elle continua à s’approcher de moi, sans une ombre de timidité ou d’hésitation. Déjà un bon point, car si elle ne l’est pas, elle sera plus naturelle et se fera moins remarquer si elle se retrouve dans une situation où elle devra être discrète, et si elle l’est mais qu’elle le dissimule, c’est qu’elle le fait très bien, ce qui également une excellente qualité que de savoir masquer ses émotions. Moi de mon côté, je tentai de rester naturelle, c’est-à-dire avoir un visage bienveillant d’après ce que l’on m’aurait dit, sans pour autant arborer un sourire qui s’entend jusqu’aux oreilles. Je pourrais aussi m’approcher, mais je me contentai simplement de me redresser du muret sur lequel je m’appuyais, la jeune fille était déjà arrivée, pas besoin de marcher à sa rencontre. Ce fut-elle qui engagea la conversation, la première entre apprentie et mentor.

-« Bonjour »

Elle avait une très jolie voix, et même si elle ne dit pas beaucoup de mots avec, je ne pus m’empêcher d’agrandir mon sourire, c’était bien elle, mon apprentie, celle que je devrais protéger et former à mon métier, Ophélia Nimiro.

-« Bonjour, tu es Ophélia j’imagine, je suis heureuse de te voir enfin, j’attendais ce moment avec impatience. »

Oui elle va vite apprendre qu’elle a une maîtresse qui aime bien faire de jolies phrases bien longues, alors que la plupart du temps elle pourrait se contenter de mots simples, mais qu’importe, c’est notre premier contact, si je réponds avec trois mots, on ne va pas avancer. Puis une interrogation surgit dans mon esprit, comment dois-je la saluer, poignée de mains, bise, câlin ? Je n’en sais rien, puis opta finalement pour la bise avec la main posée sur son épaule.

-« Bonjour, tu es Ophélia j’imagine, je suis heureuse de te voir enfin, j’attendais ce moment avec impatience. »
Je fais des phrases courtes pour dire ce qu’il faut. Pour moi, rajouter des mots ne sert à rien. Quant à elle, apparemment mon mentor aimait bien parler. Orphéo faisait de drôles de choix… Une fille grande et élancée, qui ne manquerait pas de faire se détourner les regards vers elle dans la rue si elle le voulait. Elle possédait des cheveux noirs lui arrivant au niveau des omoplates, de grands yeux bleus qui lui donne un regard hypnotisant et franc. Elle portait un pendentif autour du coup. Une jolie jeune femme. Vu son regard elle me trouvait mignonne… Je me demandais bien quel pourrait être son nom. Sa présence et son apparence me faisait penser à la lune ? Etrange…
-« Certes je suis Ophélia, et vous ?»
Elle allait vite apprendre qu’elle avait une élève qui ne parlait pas pour ne rien dire. Je lui tendis ma main couverte de bandages et me retins de justesse de libérer mon pouvoir. Le gout du sang envahi ma bouche et c’est à cet instant que je me rendis compte que je me mordais la langue.

On pourrait penser que j'étais parti pour sortir de longs discours et monologues à partir de maintenant. Certes, j'aurais pu, mais pour cela, il faut que la personne en face soit réceptive, donc en résumé, du même genre que moi, et vu la réponse laconique qu'elle me dit, je ne pense vraiment pas que ce soit le cas, tant pis, je m'adapterai. Sa réponse ? Juste approuver mes dires d’un « certes », et me demander mon prénom. Tien, je pensais qu’elle le saurait, enfin si ça se trouve Orpheo ne lui a pas dit… En tout cas, il est maintenant certains que cette jolie jeune fille est mon apprentie.

-Moi ? Je suis Lunna, Lunna Hofthenight, mais certains m’appellent tout simplement Lune, fais comme tu veux, du moment que tu es à l’aise, je ne souhaite pas m’encombrer de formules de politesses interminables.

Pendant que je parlais, la jeune fille m’avait tendu sa main, mais pas la main fine et délicate que l’on pourrait attendre d’une jeune fille de son âge, non, une main recouverte par des bandages, laissant apparaître en certains endroits une tâche foncé en transparence, du sang. J’avais beau ne connaître mon apprentie que depuis quelques instants à peine, voir cette main me donna des frissons. Je me rendis compte aussi que je ne connaissais que vaguement son don et son pouvoir, cela mérite d’être éclairci. Tout en réfléchissant, j’avais l’impression que quelque chose n’allait pas avec Ophelia, elle avait l’air contractée. Je m’empressai donc de lui serrer la main, des fois que ce malaise serait provoquer par ça…

-Qu’as-tu donc à la main ? Tu n’as pas l’air dans ton assiette…

Puis évidemment, la question que je voulais poser depuis le début.

-En quoi consistent précisément tes pouvoirs ?

Je ne sais pas ce qu’il t’arrive, mais je t’aiderai, je ne te laisserai pas souffrir quoiqu’il arrive, car à partir d’aujourd’hui, je te considère comme ma fille.

Sujet: Re: Nous ne sommes plus seules (Ophélia) Lun 11 Mar 2013 - 17:26

-Moi ? Je suis Lunna, Lunna
Hofthenight, mais certains m’appellent tout simplement Lune, fais comme tu
veux, du moment que tu es à l’aise, je ne souhaite pas m’encombrer de formules
de politesses interminables.

Elle ne
faisait pas penser à la lune pour rien en fin de compte… Quant je lui tendis ma main
blessée elle frissonna mais me la serra tout de même.

-Qu’as-tu donc à la main ? Tu
n’as pas l’air dans ton assiette…

Moi pas dans
mon assiette ? Je lui répondis d’une voix douce:

- C’est une blessure de l’orphelinat, un garçon
me l’a faite…

Elle caressa
du regard sa main.

-En quoi consistent précisément
tes pouvoirs ?

La question me surprit, on ne l’avait pas renseignée ?
Je lui souris de toutes mes dents, d’un sourire que je rendit le plus innocent
possible.

-Cela, vous le découvrirez pendant mon apprentissage
chère mentor.

Je lui tournai le dos et éclata d’un rire triste.

Sujet: Re: Nous ne sommes plus seules (Ophélia) Dim 31 Mar 2013 - 22:50

Une étrange sensation déferlait en moi, une sorte de bonheur venant du plus profond de mon corps, comme s’il était enfouit et en repos depuis toujours. J’étais tout d’abord intriguée, puis finalement je commençai à comprendre avec un léger sourire, c’était en quelque sorte une satisfaction maternelle, enfin c’est ce que j’imaginai, je ne voyais pas d’autres réponses, je ressens ça pour la première fois, au moment où je dois prendre une adolescente apprentie sous mon aile, un peu comme si elle était ma fille. Bien sûr, cette sensation n’est en rien comparable à celle que je ressentirai lorsque j’aurais mon propre enfant, je le savais bien, mais cela ne m’empêchait pas de savourer cette délicieuse impression.
Je fixai toujours ses mains avec un air intrigué, me demandant comment une jeune fille de son âge pouvait avoir des pansements aussi imposants, en étant si mignonne et paraissant si innocente… Enfin je sais très bien qu’elle a le pouvoir de torturer les gens, mais je ne pouvais pas me dire qu’elle pourrait l’utiliser par plaisir ou à tort et à travers…

- C’est une blessure de l’orphelinat, un garçon me l’a faite…

L’orphelinat ? Étrange quand même, au vue de la quantité de bandages, la blessure doit être quand même assez importante, et dans mes souvenirs, se blesser ainsi était assez compliqué, voir impossible état donné que nous étions constamment surveillé de très près, et qu’en cas de tension, les professeurs intervenaient très rapidement afin d’éviter que l’énervement ne fasse perdre le contrôle d’enfants, et qu’ils utilisent leurs pouvoirs sur d’autres. Il est donc assez rare qu’une enfant lance un sort sur un autre. De plus, les enfants n’avaient pas d’objets dangereux sur eux, c’était formellement interdit, et ce n’est pas en la griffant qu’un enfant aurait pu lui infliger se telles blessures… Sa réponse me laissait donc dubitative, j’imagine qu’elle ne me dit pas tout… D’ailleurs elle avait l’air assez renfermée, j’espère de tout cœur qu’elle s’ouvrira à moi, sinon l’apprentissage risquera d’être plus compliqué… Cependant je sais que beaucoup d’enfants de l’orphelinat sont traumatisés par divers évènements, et qu’ils leurs faut du temps pour avoir confiance en quelqu’un et lui parler d’eux librement. J’attendrai donc le temps qu’il faudra.

-Une blessure à l’orphelinat ? Comment cela s’est-il produit ?

Curieuse moi ? Eh bien oui, j’estime qu’en tant que mentor, j’ai le devoir de m’inquiéter pour mon apprentie, et si cela nécessite d’insister un peu pour qu’elle me parle, je le ferais, enfin pas insister en la harcelant, mais en essayant de lui donner envie de se confier à moi, qu’elle comprenne que je ne la jugerais pas, et que je ferais tout pour lui venir en aide.

A un moment, elle me fit un joli sourire avant de prononcer quelques mots.

-Cela, vous le découvrirez pendant mon apprentissage chère mentor.

Puis elle tourna les talons et se mit à rire sinistrement. Bon eh bien je pense que je vais devoir commencer mon travail et lui enseigner quelques choses…

-Je connais tes capacités Ophélia, mais j’aimerai que tu m’en parles plus en détails, que je puisse élaborer mon enseignement. De plus, je sais que tu as un don de torture, qui est donc très dangereux, alors je veux savoir à quoi m’attendre en cas de perte de contrôle de ma part et comment je devrais intervenir, alors je repose ma demande, car c’est plus ça qu’une question, dis-moi en quoi consiste précisément tes pouvoirs s’il te plaît.

Tout en parlant, j’avais posé une main sur son épaule derrière elle. Je n’étais pas énervée et ma voix était restée douce, mais ferme. Ce n’est pas un surplus d’autorité venant de moi, mais plutôt de prudence. En effet, les jeunes qui sortent de l’orphelinat sont assez instables comme je le disais, et je veux être prête à l’aider en cas de problème, ou aider une victime. J’espère juste qu’elle comprend bien que je fais ça dans son intérêt…

Elle voulait savoir en
quoi consistaient mes pouvoirs ?
Et bien soit, je me retournai vers elle
et commençai :

-J’ai le pouvoir de faire
souffrir les gens par le regard et le pouvoir de contrôler leurs actes par la
pensée. Cela vous suffit ? Quant à ma blessure c’est une longue histoire,
une très longue histoire. Une histoire de pouvoir similaire au mien… et au
votre.

Je fermai les
yeux. Cette histoire… Me rappelais tous les jours que j’étais un monstre. J’avais
commis un meurtre et ma main restera pour toujours la trace de ce souvenir
douloureux. Je rouvris brusquement les yeux me rappelant que mon futur mentor
avait une main posée sur mon épaule. Elle s’inquiétait pour moi, ça se voyait
dans ses yeux. A en croire mon instinct cette femme n’avait pas d’enfant, elle
reportait donc son instinct maternel sur moi. C’était en même temps très touchant
mais aussi incroyablement pathétique. Je savais parfaitement que mon caractère était effroyablement impoli
et dérangeant mais j’étais un des « cas désespérés » de l’orphelinat.
Une rebelle indomptable.

En t réfléchissant, j’avais espéré mieux comme première rencontre dans mes pensées, une rencontre plus touchante, plus chaleureuse que celle-ci, mais je ne pouvais pas pour autant me plaindre, j’étais heureuse d’avoir mon apprentie, et de toute façon on a toujours tendance à embellir les situations que l’on imagine, si bien que l’on est souvent déçu une fois qu’elles se produisent…
En attendant, les mains de ma nouvelle élève m’intriguaient toujours, et je commençais à m’impatienter, allait-elle oui ou non me donner une réponse franche ? Oui.

-J’ai le pouvoir de faire souffrir les gens par le regard et le pouvoir de contrôler leurs actes par la pensée. Cela vous suffit ? Quant à ma blessure c’est une longue histoire, une très longue histoire. Une histoire de pouvoir similaire au mien… et au votre.

Je soupirais, je m’attendais ç une réponse comme celle-là, mais j’espérais néanmoins en avoir une autre… Je parle de la raison de ses pansements, pas de son pouvoir et en quoi il consiste, ça j’étais d’ailleurs plutôt heureuse de la savoir, ça me sera utile par la suite, mais de savoir que ses plaies étaient provoqué par son pouvoir me rendait mal, cela voulait dire passé difficile, instabilité, douleur… Comment son pouvoir a-t-il pu la blesser elle, je l’ignorais, mais ce n’était pas le plus important, et puis je finirais bien par le savoir. Une chose me dérangeait toujours un peu en revanche, c’est l’impassibilité de le jeune fille, comme si le fait d’avoir un mentor, de pouvoir progresser la laissait totalement indifférente, qu’on l’aurait forcé à devenir apprentie sans qu’elle ne le veuille, je devais en avoir le cœur net, je ne forcerai pas cette fille à être mon élève si elle ne le désire pas.

-Oui cela m’ira, assez dangereux comme pouvoirs, mais efficaces j’imagine… Dis-moi, j’ai une question avant de commencer, pourquoi as-tu voulu avoir un mentor ? Qu’elles sont tes motivations ?

En dehors des questions que je me pose, je pense que c’est toujours intéressant de savoir ce genre de chose quand on a un ou une élève, de savoir ce qu’il veulent, ce qu’il recherche, et faire en sorte qu’il puisse y arriver, c’est ainsi que je ferais tout le long de son entraînement…

-Oui cela m’ira, assez dangereux comme pouvoirs, mais efficaces j’imagine… Dis-moi, j’ai une question avant de commencer, pourquoi as-tu voulu avoir un mentor ? Qu’elles sont tes motivations ?

Je vois qu’elle tente de m’aider… je trouve cela très touchant. Ne pouvant me retenir plus longtemps je serre mon mentor dans mes bras un bref moment.

-Merci de vous être proposée…

Tentant péniblement de ne pas perdre le contrôle de mes nerfs(pleurer devant son futur mentor le jour de sa rencontre avec ce dernier me semble hors de question). En faisant un tri dans ma tête, j’ouvre la bouche et commence

-Mes motivations? Suivre les traces de mes parents décédés… Ou bien d’une certaine manière, trouver quelqu’un à qui me raccrocher? A qui faire confiance… Vous devez savoir, que durant les dernières années, j’ai été presque seule au monde dans cet orphelinat… Les autres me rejetaient, avaient peur de moi… je n’ai eu qu’une amie: Liliange Collins. Je la considère comme ma sœur et plus encore!

Qu’est ce qui me prend de me livrer tout à coup? C’est que je m’attendri à force! Mais en même temps, maintenant que je me suis lancée, il faut bien finir!

- Liliange a deux ans de moins que moi, et elle est télékinésiste… Notre rencontre a bouleversé ma vie… Elle a apporté un peu de lumière dans mon monde de ténèbres…

J’ai un peu l’impression de faire une pièce de théâtre… mais c’est ce que je ressent .

« Pourquoi as-tu voulu avoir un mentor ? Qu’elles sont tes motivations ? ». Je n’ai posé cette que dans le but d’en apprendre plus sur Ophélia, sur le pourquoi elle avait choisi de devenir une apprentie, et j’avais aussi un peu d’espoir d’en apprendre un peu sur son passé, mais je n’y croyais pas beaucoup, elle n’avait pas l’air d’être très causante. Quelle ne fût donc pas ma surprise quand elle me répondit… Un peu plus que ce à quoi je m’attendais. Tout d’abord, après avoir eu l’air d’hésiter un peu, elle se jeta dans mes bras, ce qui me surprit agréablement, peut-être qu’elle n’était celle qu’elle laissait paraître, et qu’elle commençait à être en confiance avec moi, très bon signe. Je répondis à son étreinte en passant mes mains derrière son dos, l’une lui caressant doucement les cheveux, l’autre le milieu du dos, la pressant délicatement contre mon, appuyant ma tête contre la sienne, en espérant continuer de la détendre. L’étreinte ne dura pas, mais je la considérais déjà comme un progrès.

-Merci de vous être proposée…

Je souris, elle me remerciait de m’être proposé, je trouvais ça assez touchant de sa part, beaucoup d’apprentis ne remercieraient probablement pas leur mentor j’imagine, et qu’elle le fasse me donnait vraiment la sensation d’avoir fait le bon choix.

-Je t’en prie Ophélia, ne me remercies pas, comme je te l’ais dis, je suis heureuse de te prendre sous mon aile, et je te remercie aussi de m’accepter tel que je suis.

Oui bon, théoriquement, elle n’avait pas vraiment le choix du maître qui lui était attribué, et vice versa, mais remercier ce fait depuis chacun des côtés, et par modestie, de ne pas accepter les remerciements, car selon moi, ni le maître, ni l’apprenti est plus redevable que l’autre. L’apprenti reçoit un apprentissage par le maître, le maître approfondit le sien par son élève… AU final, l’expérience en est enrichissante pour les deux.

Elle m’expliqua ensuite qu’elle voulait suivre mon enseignement pour suivre la voie de ses défunts parents, en espérant qu’elle ne finisse pas comme eux, mais ça j’y veillerais personnellement. Elle cherchait aussi quelqu’un à qui se raccrocher, me détailla sa vie passé à l’Orphelinat, souffrance, solitude, rejet… Pauvre enfant, ce n’est qu’une personne qui n’a rien demandé et qui se retrouve avec des pouvoirs qu’elle ne sait pas encore complètement maîtriser, mais je suis justement là pour l’aider. Je la laissai parler. Elle me parla aussi d’une amie, une certaine Liliange Collins, avec qui elle serait extrêmement proche, et qui serait son principal pilier dans sa sombre vie.

Bon, j’ai à peu près cerné quel genre de personne Ophélia était, un être égaré, cherchant certainement la normalité, avoir des amis, une famille comme les autres jeunes de son âge, mais au lieu de ça, elle se retrouve mise à l’écart, devant rester seule avec ses tourments, avec presque personne pour se confier et en parler, cela me faisait vraiment mal pour elle… Si mal que je la pris à mon tour dans mes bras, en douceur toujours, et lui murmura quelques paroles que j’espérais apaisante.

-Oui je le sais, et je n’aime pas du tout savoir que tu as vécus ça, mais ne t’en fais pas, je serais toujours à tes côtés, je ne t’abandonnerais jamais, et je serais toujours à ta disposition, tu me trouveras toujours quand quelque chose n’ira pas, car tu es mon apprentie, et que je te considère donc comme ma propre fille.

Peut-être un poil cliché comme discours, mais je n’en pensais pas moins pour autant…

-Oui je le sais, et je n’aime pas du tout savoir que tu as vécus ça, mais ne t’en fais pas, je serais toujours à tes côtés, je ne t’abandonnerais jamais, et je serais toujours à ta disposition, tu me trouveras toujours quand quelque chose n’ira pas, car tu es mon apprentie, et que je te considère donc comme ma propre fille.

Si elle savait le nombre de fois où j’ai entendu ce refrain… « Je ne t’abandonnerais jamais ». Cela reste à voir…Du moins Lunna Hofthenight je vous fais confiance… ne me décevez pas et je tenterais d’en faire autant. Accorder ma confiance à quelqu'un… une adulte qui plus est… Cela me semble tellement étrange. Le seul adulte que j’aurais pu apprécier ce serait mon prof de musique… Et encore.

Plongeant mon regard dans le sien je remarque quelle est plutôt jolie… C’est bête à dire, mais je n’y ai pas fait attention avant. C’est une magnifique femme. Mon mentor.

-Je suis heureuse de vous avoir comme mentor Lunna Hofthenight. Et je place ma confiance en vous. Ainsi que mon enseignement d’apprentie Exorciste. En outre j’espère ne pas vous décevoir durant mon entrainement.

Je lui resaute dans les bras mais cette fois je prolonge mon étreinte. Ça fait du bien de faire un câlin à quelqu'un… Surtout quant la personne sent la violette. Je ne veux pas quelle me prenne pour une folle... Ce que je suis probablement! Saute d'humeur et double personnalité sont mon quotidien.

Bon eh bien cela ne s’est pas trop mal passé tout compte fait, la confiance a l’air de s’installer bien mieux que ce que je pensais au début, mais il faut croire que la méfiance lui a finalement laissé place, une très bonne chose, la confiance est la base de la transmission du savoir, et ce dans les deux sens, le maître a confiance en son apprenti et lui transmet ce qu’il sait en sachant qu’il ne l’utilisera pas à mauvais escient, et l’élève a confiance en son mentor, qui sait ce qui est bon pour lui, ce qu’il doit lui apprendre, à quel moment et de quelle façon… Non, on ne peut décidément rien faire sans la confiance, si elle ne se serait pas établie, il n’aurait même pas été nécessaire d’aller plus loin, même si j’aurais quand même essayé. Mais qu’importe, les choses sont bien parties, et maintenant, nous voilà parti pour des années d’échange, durant lesquelles nous partagerons une quantité extraordinaire de choses, qui nous changeront toutes les deux.

Ophélia me fixait toujours, son regard azur vrillé dans le mien, de la même couleur, mais ce n’était pas par défi, je sentais plus une sorte de curiosité, comme si elle voulait en savoir plus sur moi, ou alors se contait-elle de m’observer plus en détail physiquement. Je lui souris, outre ce qu’elle m’avait dit sur son histoire, sa vie et son pouvoir, elle restait une enfant, enfin une adolescente, mais qui n’avait pas encore perdu son innocence, non, elle ne méritait vraiment pas la vie qu’elle a eu…

-Je suis heureuse de vous avoir comme mentor Lunna Hofthenight. Et je place ma confiance en vous. Ainsi que mon enseignement d’apprentie Exorciste. En outre j’espère ne pas vous décevoir durant mon entrainement.

Bon, voilà, elle m’a ouvertement accordé sa confiance, on ne pouvait pas être plus clair, à moi dès à présent de répondre à ses attentes, de ne pas la décevoir. Elle espère d’ailleurs en faire de même pour moi, mais elle a une marge de manœuvre autrement plus large que la mienne, elle apprend, et il est normal de faire des erreurs en apprenant, je ne m’en verrais pas déçue, loin de là, mais moi, si je prends une mauvaise décision, que je lui apprend une mauvaise chose, elle me suivra, par confiance justement, mais aussi parce que je suis son mentor, et que je suis devenue son repère… Néanmoins, je me sens à la hauteur de la tâche qui m’a été confiée, et je sais que les choses se passeront bien, j’en est le pressentiment, et puis la rencontre elle-même s’est bien passée, alors que c’était certainement le moment le plus délicat.

-Ne t’en fais donc pas, tu ne me décevras pas, j’en suis certaine, tu verras, tout se passera bien, pour nous deux.

L’échange se termina dans une nouvelle étreinte venant d’elle, quoique cela n’ait pas d’importance, si elle ne l’aurait pas faite, c’est moi qui serais allé vers elle. Je profitai encore un peu de cette manifestation d’affection, avant d’inviter Ophélia à me suivre chez moi pour que l’on puisse en apprendre un peu plus l’une sur l’autre…