Un peu d'air - très - frais ?

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 Un peu d'air - très - frais ?

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Admin | Petite vadrouilleuse
CITATION DU PERSONNAGE : Entreprendre quelque chose peu prendre des annees, Alors que détruire ne prend seulement que quelques secondes

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Nephilim L. de Sylphie
Nephilim L. de Sylphie
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MessageSujet: Un peu d'air - très - frais ?   Un peu d'air - très - frais ? EmptyMar 6 Juin 2017 - 21:18

Brrrr, qu’est-ce qu’il fait froid. Je dois bien avouer que malgré ma grosse écharpe, mes bottes fourrées et mon gros manteau, le froid perce malgré tout. Sur le bateau qui nous emmène à… à… Quelque part en Arctique, je m’amuse à tanguer en même temps que notre transporteur. Pour une fois que nous ne sommes pas clandestins, j’en profite pour admirer la mer du ponton. Les vagues s’échouent, le vrombissement du puissant moteur rend l’aventure sensationnelle et l’air qui balaye mon visage me remplit de joie. J’écarte les bras et imite Rose dans le Titanic, même si je ne me trouve pas à la proue. Je pourrais le faire mais j’attire déjà assez l’attention comme ça. Parce que oui, apparemment, j’attire trop les regards voyez-vous. Parce qu’il faut se faire discret voyez-vous. Quatre satanés d’années à cavaler je ne sais où pour je ne sais quelle raison, fuir, fuir et encore fuir. J’ai besoin d’air ! Je suis une jeune fille dans la force de l’âge ! Je n’ai pas de barrière ! Pas d’accroche !

Et j’éternue. Saleté de temps. J’ajuste mon écharpe autour de mon cou, grommelle pour dire de et rentre me réfugier dans l’enceinte chauffée du hall intérieur. Bon bon bon. Je salue les quelques passants venus se désaltérer au modeste banquet, clopin-clopant jusqu’aux parties plus basses. Je m’attends à trouver Matt dans la chambre. Alors, je me poste à côté de la porte et l’ouvre subitement. Mais la déception se lit rapidement sur mon visage. Bah oui, pourquoi est-ce que je lui ferai une surprise, d’abord ? Il n’est pas là. La chambre est vide, deux-trois vêtements sont étendus à terre. Il n’est pas fichu de se trouver là où je l’attends, mais du coup, il est où ?

Opération retrouver Matt lancée.

Un grand sourire se colle à mes lèvres. Les chasses, j’ai fini par aimer ça. Au début, je ne me sentais pas très bien, mais au final j’ai trouvé ça amusant. Chercher des gens, les épuiser petit à petit dans un jeu du chat et de la souris. Se faire discret et puis BONDIR sur sa proie. Bon, en ce qui concerne les tueries par contre, c’est clairement pas ma tasse de thé, je préfère laisser ça à mon compagnon de fortune. Je continue à trottiner légèrement sur le bateau. Est-ce qu’on arrive bientôt ? Je prends un temps certain pour fixer l’horizon. Ouip, sans doute. Les premières côtes sont devant nous. Va plus vite, grosse carcasse.
Des fois, j’aimerais bien être téléporteur. Et hop, plus de frais de transports. Terminé le stress. Héhé. Je recommence à foncer tête baissée, écumant le bateau à la recherche de la seule personne que je connaisse. Mais je ne trouve pas ses cheveux bruns, pourtant Dieu seul sait combien il y en a beaucoup, de tignasses brunes dans le coin.

Hey, mais il est tombé du navire ou bien ? Je fais quoi si c’est le cas ? Je ne suis pas très douée en langues et je sais pas du tout s’ils parlent anglais là-haut dans le grand nord. A voir les noms de leur pseudo ville, j’ai le droit d’émettre quelque doutes quand même. Je me renfrogne, parce que Matt, il devient plus drôle du tout là. Mes pas se font plus pressants et tout au fond de moi, je commence à m’inquiéter bien que cela ne se voit pas à l’extérieur. Pas dans le hall, pas dans la chambre, pas sur le ponton, pas dans les toilettes. On a dû se croiser, c’est pas possible. Je fais quoi moi s’il disparaît sans crier gare ? HEY, je suis pas préparée à partir en chevauchée solitaire. Si encore nous nous dirigions vers l’Ecosse, peut-être bien, mais là, dans le nord du nord, juste non.

-Matt ! Maaaatt ! MAAAAAAAAATT !

Discrétion, oui, discrétion. J’y peux rien, il n’avait qu’à se ramener avant de m’inquiéter. Je balance son nom à tout bout de champ, en espérant le voir apparaître entouré d’un halo doré et pouvoir me réfugier dans ses bras. Parce que, sachez-le, j’ai froid. Bon. Ah ! C’est pas lui au fond ? Je me met à courir un peu plus vite, dans l’espoir de l’atteindre avant qu’il ne se retourne. Je vais lui faire la surprise. Un, deux, et hop je lui tombe dessus en m’accrochant à son cou.

Est-ce que… c’est vraiment lui ?



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Admin | Humain noir
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Matt E. Drust
Matt E. Drust
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MessageSujet: Re: Un peu d'air - très - frais ?   Un peu d'air - très - frais ? EmptyLun 12 Juin 2017 - 22:12

La vie apporte un lot de surprises quotidiennes. Parfois, on pense prendre un train et on se dit qu'on va droit dans une direction mais en fait, la locomotive déraille. Les obstacles s'enchaînent et sans s'arrêter, il doit se relever pour faire face à une vie qui rend plus léger mais aussi et surtout qui rend plus vivant. Fini la léthargie, fini la cécité, certains voyages rendent la vigueur et la vue, d'autres voyages tuent sans prévenir, comme un coup de couteau planté à travers le coeur. Rien n'est prévisible, il faut accepter de s'engager dans l'aventure.
Vivre c'est déjà une aventure en soi.

Le froid étreint le jeune homme, comme une couverture qui ne voudrait jamais le quitter. Le vent frappe le peu de la peau de son visage qui est exposée. Enveloppé sous plusieurs couches, Matt Eogan Drust brave le froid. Ce n'était pas vraiment une riche idée que de s'embarquer sur les pôles mais il y avait deux intérêts principaux à ça : découvrir les pôles en s'habituant à des températures visiblement extrême mais aussi et surtout continuer à se cacher. On ne parlait pas ici d'un froid qu'on peut rencontrer habituellement, on parle d'un froid si agressif que vous pourriez en perdre des membres. Ou bien devenir fou et croire qu'il fait chaud tellement l'air glacé vous brûle la peau.
Vêtu d'un épais manteau, l'humain noir avait rabattu la capuche sur sa tête, déjà vêtue d'un bonnet. Il avait également un passe montagne, sur sa bouche, et une écharpe pour couvrir son cou. On ne voyait plus que ses yeux et son nez. En bas, il était vêtu d'un épais pantalon avec un collant en dessous. Des grosses bottes en fourrure et des bonnes chaussettes d'hivers complétaient sa tenue. Et malgré tout ça, il sentait qu'il ne devait pas rester trop dehors sous cette température infernale.

Matt est à un bout du bateau. Il voyage avec sa... sa... Il avait du mal encore à mettre des mots sur ce que Néphilim était pour lui. Elle était quoi exactement ?
Ce n'était plus sa fille adoptive, c'était définitivement devenu une femme et bien qu'elle ne soit pas totalement émancipée, elle commençait à devenir de plus en plus indépendante.
Ce n'était pas non plus son apprentie, elle avait reçue une formation bien plus compléte que lui et bien qu'elle manque d'expérience de terrain, la jeune femme n'était pas sous sa tutelle. Parfois elle apprenait à ses côtés, parfois c'était le contraire. Ils s'entraidaient.
Ce n'était pas son amie, parce que bien qu'ils se parlaient de tout et qu'ils pouvaient compter sur l'autre, l'aspect fusionnel de leur relation n'était pas ce qui rendait leur relation"amicale".
C'était.. C'était peut-être sa petite amie. Matt avait dû mal à imaginer la chose telle quelle était réellement mais c'était pourtant la réalité.

Ce n'était pas sa petite amie quand ils étaient à la vue de tout le monde. Devant le public que le jeune couple devait affronter parfois, ils se contentaient de se parler comme deux amis proches. Mais quand, dans l'intimité d'une chambre, la lueur de la lumière s'étéignait, leur corps ne faisait plus qu'un dans une étreinte incandescente. Sous la couverture, ils exprimaient leur amour sans avoir besoin de le dire à travers des mots. Comme un homme, il regardait ses yeux et se jurait de la protéger. Comme sa petite amie, elle le regardait de son regard de braise et promettait de le protéger.
L'un pour l'autre. L'autre pour l'un.

Tiré de ses rêveries, Matt reçu un poids... non négligeable sur les épaules. Il se douta que ce n'était pas une menace et se retourna avec un sourire à peine dissimulé et la pris dans ces bras. Il n'y avait pas grand monde sur le ponton, cela ne le gênait pas du tout de montrer des signes d'affections. Le jeune homme la serra fort puis lui déposa un baiser rapide sur les lèvres. Le reste attendrait le soir.

- Prête pour de nouveaux défis, Néphi ?

Le bateau arrivait. En douceur, il s'arrima au port et Matt se prépara à descendre. Il alla réunir les affaires des deux puis descendit. Ils avaient encore un peu de bus avant d'arriver dans un lieu que peu de personne ne connaissaient. Ils seraient cachés pendant un peu de temps avec ça. Il ne savait pas combien de temps ils allaient rester à cet endroit. Le temps que les choses se fassent. Il déposa les valises dans le bus puis monta. 15 minutes de bus.
Il échangea quelques mots avec la jeune femme durant le voyage:

- C'est plutôt sympa ici. On pourrait passer notre vie ici.

"Notre". Matt conjuguais désormais sa vie à la première personne du pluriel. Ce n'était plus une histoire de "je", c'était une histoire de nous. Il essayait de construire quelque chose alors que sa vie était un joyeux bordel. 4 ans de baroudage, 4 ans de galères, 4 ans à bourlinguer de droite à gauche. Mais il était présent. Malgré les galères. Néphilim était en vie.
Grâce à lui.

Peut-être.

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Nephilim L. de Sylphie
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MessageSujet: Re: Un peu d'air - très - frais ?   Un peu d'air - très - frais ? EmptyJeu 15 Juin 2017 - 0:13

Eh bien… Eh bien finalement il se trouve que c’est bien lui ! Ouf, en quelque sorte. Je ne tiens pas plus que ça à sauter sur quelqu’un que je ne connais pas. En même temps, Matt est difficile à reconnaître. On dirait un gros saucisson. Oui. Un saucisson, c’est tout à fait ça. Je ne vois presque pas son visage tellement il s’est vêtu de la tête aux pieds. Je commence à comprendre la raison pour laquelle, moi, j’ai froid. Il m’embrasse de manière fugace et me sourit. J’aime tellement quand il sourit. Quand il me sourit, rien qu’à moi. Je me sens un peu plus vivante, j’ai un peu plus l’impression de donner un sens à ma vie, de me dire « Tiens Neph, tu es peut-être insignifiante aux yeux du monde, mais il y en a au moins un pour qui tu comptes. » Ça me fait toujours chaud au cœur, surtout dans cet endroit tellement, mais tellement froid.

- Prête pour de nouveaux défis, Néphi ?

Je garde mes mains autour de son cou, le fixe un instant sans réagir. Ce serait tellement bien qu’il puisse continuer à sourire comme ça, pour toujours. Mais je sais que ce n’est pas possible. Et puis, je finirai par me lasser à force. Il m’avait habitué au danger, à l’instabilité, à l’adrénaline. Tout cela, c’était en vivant auprès de lui que j’avais appris à m’y familiariser et à y trouver goût. Sauf tuer, ça, ça n’est jamais complètement rentré. Je déteste ça.

Je sonde ses deux prunelles brunes puis affiche un magnifique sourire malicieux. Des nouveaux défis ? Comme toujours. A jamais. Nous n’avions jamais eu de vie posée et je ne suis de toute manière pas certaine que c’est ce que je désire au fond de moi. Bouger, survivre, traverser des montagnes, des villes, ne pas trop se faire remarquer -ou presque. C’est un peu vivre sa vie à fond. Une vraie vie d’aventurier, celle que je n’aurais jamais pu avoir en restant à l’orphelinat. Quoique, la vie des orphelins a dû être bien mouvementée depuis… eh bien depuis l’arrivée massive de sorciers noirs. Et des vrais sorciers noirs. Pas de nous, pas de moi, soit disant. Des vrais méchants pas beaux. J’inspire profondément mais ne lui réponds pas. Mon sourire suffit à lui seul. Je le relâche et le bateau ne tarde pas à annoncer notre arrivée imminente. Si imminente qu’en fait, le temps de nous l’annoncer, et nous voilà presque déjà à quai !

Moi, je me dirige à toute allure vers le pont. Je regarde la proue longer le quai, doucement, avec professionnalisme. Il y a de la neige un peu partout, l’air est vif mais sec. Les maisons ne sont pas si étranges que je ne l’aurai pensée. Ce n’était pas des igloos mais de vraies maisons probablement bien chauffées également. Que ne donnerais-je pas pour une bonne cheminée. Je penche la tête en avant sous mon épaisse écharpe et observe sans mot dire le ponton défiler pour atteindre la terre ferme. Matt, Matt, tu devrais venir voir ça, ça a l’air vraiment sensationnel. Tu te rends compte, quand on aura foulé cette terre-là, on aura presque traversé tous les continents ! L’Antarctique sera le dernier sur la liste, mais il n’y a vraiment rien du tout là-bas, alors autant le supprimer d’ors et déjà de la liste.

Je ne peux pas m’empêcher de vouloir descendre la première, quitte à pousser ceux qui sont encore plus pressés que moi. Je me fraye un chemin et paf, me voilà finalement la deuxième à descendre. Grr, je jette un regard noir à l’homme m’ayant précédé puis me place sur l’une des caisses disposées çà et là en attendant de voir une figure reconnaissable. Le saucisson arrive. Hihi, je suis tellement contente de le voir que je descends de mes caisses pour le rejoindre. Arrivée à sa hauteur, je passe devant lui et prend son écharpe en essayant de passer ma tête dedans sauf que c’est un ratage complet et que je finis simplement par cacher mon visage. Et je râle alors qu’il porte tous les bagages :

-Maaaaatt, il fait froid ici tu sais ? En plus, tu ressembles à un saucisson. Et tu vaux mieux qu’un saucisson.

Je m’abaisse un tout petit peu et me saisis d’un des bagages en me dirigeant rapidement vers le bus. Le bus. Est-ce qu’il roule ? Est-ce qu’il a constamment des pneus neige ? Est-ce qu’on arrivera concrètement un jour ? Est-ce qu’on arrêtera de bouger, cinq minutes. Oui, j’aime bouger, oui, je suis proche de l’hyperactivité, mais le silence, la quiétude parfois c’est sympathique aussi. Dans ce décor enneigé, on ne peut s’empêcher d’être apaisé par une lourde monotonie. Des paysages sans couleur, sans âme, du blanc, du blanc et du blanc. Peu de soleil finalement. Le pôle Nord et non la Laponie. Le bout du bout du monde. Ça pourrait être sympa si ce n’était pas aussi froid.

- C'est plutôt sympa ici. On pourrait passer notre vie ici.

Avec le froid en moins, oui, c'est ce que je disais. Je pose mon coude contre le rebord de la vitre et laisse mon regard s’échouer sur le paysage. Au moins, si quelqu'un se fait attaquer ici, le rouge viendra vite tâcher le tableau. En un sens, ce serait plus facile de se faire repérer une fois blessé. Hm. Je me tourne un instant vers Matt puis me concentre un peu plus sur l’extérieur en répondant de manière évasive :

-Oui… Oui pourquoi pas.

Mais rapidement, la demoiselle pragmatique et qui vit dans l’instant présent se réveille et, un peu plus active, je lance :

-Dis, on dort où ce soir ? Un chalet ? Un hôtel ? Tu ne me feras pas dormir à la belle étoile ou dans un igloo hein. Et puis t’es sûr qu’on risque rien ici ? On est partis au bout du monde, mais les autres aussi, ils peuvent y aller, au bout du monde.

Les autres, les sorciers noirs méchants pas beaux entre autre. Des personnes qui ne lâchent rien et qui continuent à nous attaquer sans crier gare. J’ai cru comprendre qu’ils en veulent davantage à Matt qu’à moi, puisque moi je suis une sorcière mais que lui, c’est un humain. Mais ils ont appris que je ne leur laisserai pas faire du mal à Matt.
Aujourd’hui, je ne suis plus la gamine qui hésitait à tirer.
Aujourd’hui, je tire et j’utilise de mieux en mieux mes pouvoirs.

Je frotte mes mains, dans leurs gants, ensemble pour me réchauffer malgré le chauffage déjà présent dans le bus. Hm, ça ne va pas être facile, cette histoire.
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Admin | Humain noir
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Matt E. Drust
Matt E. Drust
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MessageSujet: Re: Un peu d'air - très - frais ?   Un peu d'air - très - frais ? EmptyJeu 15 Juin 2017 - 23:01

- Maaaaatt, il fait froid ici tu sais ? En plus, tu ressembles à un saucisson. Et tu vaux mieux qu’un saucisson.

Le jeune homme ne put s'empêcher d'étouffer un rire. Il n'était définitivement pas un saucisson. Ou tout du moins, il n'avait pas l'odeur d'un saucisson, la consistance d'un saucisson, l'aspect d'un saucisson, il n'était pas fait en saucisson... Donc a priori il n'était pas un saucisson. Aprés on n'avait jamais vu un saucisson et Matt dans la même pièce, donc... Rien n'était définitivement prouvé.
La jeune sorcière l'attirait en tout point. Elle était jolie avec sa douce et longue chevelure.. Elle avait un visage magnifique et un regard d'ange. Pour couronner le tout, en plus de sa belle apparence physique, elle avait une personnalité agréable. Elle n'était plus tout a fait la jeune fille qu'il avait rencontré, elle avait mûri et s'était transformée en jeune femme plus marrante, un peu moins à fleur de peau et surtout plus mature. Matt aimait bien sur son comportement angélique quand il l'avait adopté mais il ne pouvait que saluer la maturité de la jeune femme.

Dans le bus, les secousses se faisaient légèrement sentir. Enfin "légérement" n'était pas forcément adapté. La route qui n'en était pas vraiment une mais qui s'apparentait plus à un sentier était tortueux. Matt sentait son regard qui se perdait dans ce paysage plus blanc que jamais. La neige s'étendait à perte de vue dans un relief définitivement montagneux. Ils restaient sur la "côte". L'humain noir avait décidé de ne pas aller se perdre dans les montagnes. Plus facile pour s'échapper et pour sauter dans le premier bateau.

- Oui… Oui pourquoi pas.

Oh ? Matt s'interrogea un instant sur l'incertitude de la jeune fille. Elle n'avait vraiment pas l'air convaincue. Il la voyait regarder l'extérieur comme pour échapper à son regard. L'envie d'attraper son petit menton et de le tourner vers lui pour jeter un coup d'oeil à ses yeux et tenter de déceler le vrai fond de sa pensée lui passa par la tête mais il se retint pour l'instant. Il la connaissait trop bien pour savoir qu'elle n'allait pas en rester là et qu'elle allait développer après un petit instant de silence.

- Dis, on dort où ce soir ? Un chalet ? Un hôtel ? Tu ne me feras pas dormir à la belle étoile ou dans un igloo hein. Et puis t’es sûr qu’on risque rien ici ? On est partis au bout du monde, mais les autres aussi, ils peuvent y aller, au bout du monde.

Perdu. Elle n'avait pas vraiment développé le fond de sa pensée, elle s'était juste contenté de reprendre sa vigueur habituelle. Matt eût un instant de réfléxion. Il n'avait pas fuit ici par hasard. Il évitait de faire des choses par impulsivité mais réfléchissait beaucoup plus qu'avant. Prendre en charge quelqu'un c'est avoir une charge au quotidien. Jour et nuit, on y pense. Elle est tout le temps dans nos pensées. On se dit qu'elle ne mérite que le meilleur et que le droit à l'erreur n'est pas permis.
La faire tirer il y a 4 ans de ça était une erreur. Bien que Matt ne regrettait pas car il ne regrettait jamais rien, il se disait que cela aurait pu être évité. L'innocence de la jeune fille s'était envolée ce soir là. Un mal pour un bien disons. Car malgré le traumatisme qui s'en suivit, le jeune homme avait l'impression qu'elle avait réellement progressé en elle-même. Elle était une exorciste bien plus accomplie. Matt regard ses cheveux tandis qu'il lui répondait :

- Un espèce de chalet. Tu vas voir. Il est un peu cher mais je pense qu'on y sera bien. On en fera un nid douillet mais temporaire. Comme d'habitude.

Il marqua un temps d'arrêt et regarda autour de lui. Bien qu'il ne sentait pas d'aura magique néfaste, il se méfiait. Matt se disait qu'à tout moment quelqu'un pouvait surgir et la tuer. Et comme ça, en un claquement de doigt elle aura disparu. Tout ce qu'il avait de plus cher dans sa vie actuellement se serait envolé en un coup de feu, en un sortilège, en un coup de couteau et il pourrait se venger autant qu'il voulait, elle ne reviendrait pas. Il n'aurait plus qu'à mourir, lui aussi.
Il ne laisserait pas ça arriver.

- On en parlera plus tard sur la raison de notre venue ici. Fais moi confiance, tu sais que je sais ce que je fais

Je vis pour elle depuis toujours
Qu'elle me déchire ou qu'elle soit tendre
Elle nous dessine après l'amour
Un arc-en-ciel dans notre chambre
Elle est musique et certains jours
Quand notre coeur se fait trop lourd
Elle est la seule à pouvoir nous porter secours


Le bus arriva à destination. Un petit regroupement de chalet situé a 6 km de leur point d'arrivée. Ils avaient mis relativement du temps à cause du chemin accidenté mais ils étaient arrivé à destination.
Le jeune homme descendit et prit sa valise et attendit que la jeune femme fasse de même puis il entama le chemin vers leur futur résidence pour les jours, ou les semaines, ou les mois à venir. Quand enfin, aprés 8 minutes de marche dans le froid, il tourna la clé dans la serrure et poussa la porte, il rendra dans un endroit qui avait l'air douillet, bien que pour l'instant austére. Le propriétaire avait pris soin de leur laisser du bois de chauffage et Matt s'attela à lancer le feu de cheminée avant même d'enlever son manteau. L'air n'était guère plus chaud à l'intérieur du chalet mais ça allait se réchauffer.

- Et voila Néphi.. Notre résidence... Pour un temps ? Ou peut-être plus longtemps que prévu qui sait !

Il lui adressa un sourire enchanté. C'était un nouveau départ et il espérait qu'il allait être paisible. Il en avait assez de se battre sans cesse même si c'était nécéssaire. Il voulait du repos, les bras de sa.. sa... Il avait toujours du mal à la définir. Appelons là sa petite amie même si c'était beaucoup plus que ça.
Il voulait les bras de sa petite amie. Ils n'étaient que tout les deux alors il s'autorisa à s'approcher et la prendre dans ses bras. Quelques couches de vêtements les séparaient mais ce n'était pas bien grave. Il colla son nez contre celui de la jeune femme pour la taquiner puis l'embrassa avec tendresse.

- Je t'aime Néphi.
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Nephilim L. de Sylphie
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MessageSujet: Re: Un peu d'air - très - frais ?   Un peu d'air - très - frais ? EmptyLun 19 Juin 2017 - 21:14

Je reste concentrée sur l’horizon et me demande de quoi la vie sera faite demain. Je repense aux palmiers de Floride et tente de me souvenir du vent chaud sur mes épaules nues. Un frisson de bonheur me parcoure puis s’évanouit. J’aimerais tellement retourner là-bas. Je n’aime pas ce froid, je n’aime pas ce blanc ni la texture de la neige. Je ne me plairais pas ici et j’espère bien disparaître un jour de cet endroit. A jamais. Je ne sais pas ce qui a poussé Matt à nous envoyer à l’autre bout du monde. Je m’interroge, silencieusement, et lui répond sans véritable entrain. Rester pour la vie. Non, non je ne pense pas. Nous devrions descendre de latitude. Deux ou trois degrés supplémentaires, c’est tout ce que je demande. Rien qu’un semblant de chaleur et quelques edelweiss sous les pieds.

Je chasse bien vite ces rêves idiots de ma tête et me concentre sur autre chose. Sur ce présent, notre présent qui défile sous nos yeux. Je ne doute pas de Matt et de ses capacités de prévision. Néanmoins, il ne m’a jamais parlé de notre destination et je dois avouer que cela m’intrigue. Parfois, nous nous offrons le luxe d’une belle chambre et parfois ce n’est qu’une maison abandonnée. Tout dépend de l’argent disponible, des missions. Cet argent, nous nous le faisons à partir de meurtres. C’est de l’argent sale, de l’argent teinté de rouge. Je n’aime pas ça mais je me tais, je prends sur moi et je fais comme si de rien n’était, il vaut mieux qu’il en soit ainsi. Je passe un instant ma main dans mes cheveux et patiente tranquillement dans le bus. On se sentirait presque dans un safari tant le véhicule bouge.

- Un espèce de chalet. Tu vas voir. Il est un peu cher mais je pense qu'on y sera bien. On en fera un nid douillet mais temporaire. Comme d'habitude.

Temporaire. Je ne retiens que ça. Une temporalité brève, si possible. Et puis un chalet, ça, ça a au moins le don de me remettre un peu plus de meilleure humeur. S’il est cher, je suppose qu’il est aussi assez grand. Est-ce qu’il est tout en bois, comme dans les films ? Comme au Canada ? C’était bien le Canada, je m’y serais bien installée. Mais il y avait beaucoup de sorciers noirs par là-bas. Plus que je ne m’en serais doutée, d’ailleurs. Ça craint un peu et je crois que c’est aussi pour ça que nous avons migré au nord, encore plus au nord. Au-delà de leur planque, au-delà de tout. ET POURQUOI PAS EN ANTARCTIQUE TANT QU’ON Y EST. MERDE. Il fait froid, voilà. Matt, c’était pas une bonne idée de monter aussi haut. Tu feras quoi, quand mes doigts de pieds seront tellement gelés qu’ils seront devenus bleus, hein ? Quand je pourrais plus parler !

- On en parlera plus tard sur la raison de notre venue ici. Fais moi confiance, tu sais que je sais ce que je fais.

Oui, mais là j’ai le droit d’émettre des doutes. J’ai pas le droit d’avoir une raison maintenant ? C’est trop dur ? Ou bien tu me fais une surprise, c’est ça ? Ouais, une surprise. Non, j’y crois pas, il a l’air un peu fatigué le Matt – ou bien c’est moi qui le suis – ça m’étonnerait qu’il prépare quoi que ce soit. Bien, donc on en parlera plus tard, je note. Et je te fais confiance, bien entendu. J’acquiesce très simplement. Bon. On arrive quand ?

Maintenant.

Je maudis le passage dans la neige assez austère et suis Matt sans un mot, bien trop concentrée sur mes pas pour espérer porter mon attention sur autre chose. Je bâille un peu et – ah bah voilà, c’était donc bien moi la dame fatiguée – et aperçoit ENFIN le chalet dans la montagne. C’est une montagne, ne me contredisez pas. C’est forcé. La petite bâtisse est assez mignonne et je me surprends à l’apprécier pour son charme. Au moins, nous sommes plutôt bien isolés des autres petites habitations. Personne pour nous déranger à part quelques animaux. Ça promet. Nous parvenons sur le seuil et je frappe mes pieds pour évacuer le surplus de neige. Beaucoup. Trop. De. Neige.

Finalement, nous pénétrons dans le chalet. Adorable petit chalet. Rustique. Apaisant. Il me donne envie de prendre un pled et de me mettre devant la cheminée avec un bol de chocolat chaud. Il ne manque plus le feu mais Matt s’en occupe bien assez vite. Il est fort Matt, il sait toujours ce que je veux avant d’avoir à le formuler. Il est grand, il est beau, il est gentil et moi je suis juste derrière lui. J’assure ses arrières quand il ne peut pas assurer les miens.

- Et voila Nephi.. Notre résidence... Pour un temps ? Ou peut-être plus longtemps que prévu qui sait !

Je n’ose pas lui dire que cet endroit ne fait pas parti de ma définition de l’Eden mais son seul sourire suffit à me réchauffer un petit peu. Une résidence, rien que pour nous deux. Allez, ce n’est pas le pire ! J’ai le droit de rester à l’intérieur et de lire des bouquins au coin du feu. Je laisserais mon hyperactivité de côté. Ou j’irai chasser le renne si vraiment ça ne va plus. Ce serait drôle. Est-ce qu’il a prévu qu’on aille faire de la luge ? Bon, d’accord, j’ai dit que je n’aimais pas la neige. Mais y a des avantages quand même ! Je m’apprête à lui faire part des occupations à prévoir lorsqu’il s’approche de moi et m’embrasse tendrement.

- Je t'aime Nephi.

Je lui réponds par un sourire malicieux avant de l’embrasser à mon tour. Il est grand mon Matt et il a des grands bras et des mains chaudes. Je suis contente d’être avec lui. S’il disparaissait du jour au lendemain, je trouverais ma vie bien plus vide, bien moins intéressante. Je me pelotonne un peu contre lui pour me réchauffer et apprécie ce contact réconfortant. Je ne dis rien, je me laisse porter par mes sensations. C’est agréable. Je les verrais presque, ces palmiers en Floride. Puis je repense un peu à ses précédentes paroles et m’exprime un peu :

-Mais… Tu ne trouves pas qu’il fait vraiment froid ici ? Tu aurais pu nous emmener dans le sud… La Colombie, le Pérou, il y a plein d’endroits cools sur Terre où on aurait pu vivre mieux que ça.

Rapidement, parce que j’ai l’impression de lui faire des reproches, je me rattrape :

-Mais le chalet est beau hein. Vraiment accueillant. Je suis contente quand même. C’est juste… le froid. Pourquoi on est venus ici ?

Matt il prépare tout, Matt il a très certainement une raison bien précise de nous avoir emmené ici. C’est forcé. J’aimerais la connaître, sauf s’il insiste pour ne pas m’en parler. Bon et par-dessus tout, je lui fais encore des reproches. Mince alors. Je pousse mes pieds pour l’embrasser, lui transmettant tout mon amour grâce à mon don et m’échappe furtivement de son emprise pour filer dans la cuisine voir s’il n’y a pas un petit quelque chose à grignoter. Sur cette courte distance, je passe mes mains dans mon dos et lui tire la langue en marchant à l’envers :

-Et je t’aime aussi. Beaucoup.

Y’a quelque chose à béqueter ?
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MessageSujet: Re: Un peu d'air - très - frais ?   Un peu d'air - très - frais ? EmptyLun 19 Juin 2017 - 22:49

Mais ce qui m'a sauvée
C'est de pouvoir aimer
Aimer jusqu'à l'impossible
Aimer se dire que c'est possible
D'aimer d'un amour invincible


Le froid c'est cool. C'est beaucoup plus cool que le chaud. Pourquoi ? 13 reasons why. Non, en vrai c'est cool tout simplement pour une raison : quand il fait chaud et qu'on a pas la climatisation, que peut-on faire que de se mettre tout nu ? On peut pas s'enlever la peau parce que... Well, c'est pas possible. Une fois tout nu si on a encore chaud ben on attends la nuit que ça redescende un peu. La chaleur c'est nul. La chaleur ça veut dire transpiration, ça veut dire coup de soleil, ça veut dire insolation, ça veut dire créme solaire, ça veut dire... Trop de choses. Même s'il est vrai que la piscine ou la mer est agréable sous ce temps.
MAIS...

Pensez au froid. Le froid c'est cool. Déjà, uno la neige c'est vraiment trop cool, on peut faire des batailles de boules de neige, des igloos, on peut la transformer en eau et moyennant la faire bouillir, on a a peu prés de l'eau potable. OUI MADAME. Dos, si jamais on a froid à cause des températures négatives, il suffit de rajouter une couche. Et si on a encore froid en rajoutant une couche ? Et bien rajoutons une couche. Et voilà on finit par plus avoir froid. Magie magie. En plus, il est possible de se mettre des trucs pour avoir mon froid style du baume. Tres, avoir des contacts amoureux sous la froideur est vraiment agréable, ça réchauffe, c'est sous la couette.

Froid > Chaud. CQFD via Uno, dos, tres.

Matt aimait déjà ce chalet. Il comportait une pièce principale au rez de chaussée. Il n'y avait pas vraiment de cuisine dédiée, il fallait utiliser l'ancienne technologie pour pouvoir se faire à manger. Il y avait également une chambre en mezzanine. Quelques fenêtres, et voila. Un tapis épais à côté de la cheminée, idéal pour se rouler en boule à l'intérieur ou autres bêtises qu'on ne peut nommer ici pour les doux yeux des enfants.
Il s'y sentait définitivement bien. Cela lui faisait penser à une espèce d'autarcie. Ici, pas de voisins dérangeants. Ici, pas de technologie. Ici, peu de magie ou autres bizarreries. Juste une vie d'amour et d'étreintes, de soutien mutuels et de compliments, d'engueulades et de réconciliations. Une vie de couple en osmose. Des occupations simples. Des paroles échangées jusqu'à une heure qu'on ne saurait taire. Revenir à l'essence même de la vie. Celle où les humains partageaient.

-Mais… Tu ne trouves pas qu’il fait vraiment froid ici ? Tu aurais pu nous emmener dans le sud… La Colombie, le Pérou, il y a plein d’endroits cools sur Terre où on aurait pu vivre mieux que ça.

Matt rigola dans les cheveux de sa bien aimée.
Elle a peut être des origines françaises au final ?, pensa-t-il. Manquait peut être les gréves et les syndicats car elle avait déjà cette capacité à râler.

La contrée était magnifique. Tant de paysages inconnus à découvrir. Marcher dans des territoires ou personne n'a peut être jamais marcher. S'occuper simplement. C'était tout de même mieux que la société de consommation de la Floride ou autre ?
Et puis la chaleur c'est définitivement not cool.

-Mais le chalet est beau hein. Vraiment accueillant. Je suis contente quand même. C’est juste… le froid. Pourquoi on est venus ici ?

Le jeune homme sourit. Ca y'est c'était l'heure des explications ? Ok, il lui devait bien ça. Il enleva son manteau et tout les autres attributs qui commençait à lui donner chaud tandis que la chaleur était en train de grignoter lentement la pièce.
Il avait un pull un peu rigolo. Ceux qu'on peut voir dans les films parfois et qui sont typiquement ceux que portent les américains au moment de Noël.

-Et je t’aime aussi. Beaucoup.

Elle lui avait dit ça alors qu'elle marchait à reculons vers la cuisine en lui tirant la langue. Il se sentait déjà chez lui. Il pris le temps de s'asseoir dans le canapé un peu rustique du salon, face a la cheminée pendant qu'elle s'affairait à trouver quelque chose à manger. Il y avait peut-être des biscuits secs ou des boites de conserves. De quoi survivre plusieurs semaines en tout cas.

- Tu te souviens il y a 4 ans ? Tu m'as fais confiance et tu as tiré sur cet homme. Peu de temps aprés, on s'est enfui et l'orphelinat est tombé sous les mains des sorciers noirs.

Matt regarda tranquillement le feu crépiter et craquer. Ce n'était pas forcément un bon souvenir pour lui et pour elle. Matt en facheuse posture. Néphilim qui tire sur l'homme. La tentative de sauvetage de l'orphelinat. Le départ précipité. Heather. Nora. Le jeune homme femra les yeux un instant. Il reprit avec une voix sans émotion. Il avait tourné la page, depuis le temps.

- Aujourd'hui, bien que les sorciers noirs dominent, ils sont beaucoup plus négligeants avec les pôles que Orphéo. Ici, on peut trouver des membres d'Orphéo mais trés peu de sorciers noirs. Un peu comme un refuge. En plus, ils sont plus en Antarctique qu'en Arctique. Il y a vraiment personne ici

Longue phrase. Matt essaya de regarder la jeune femme qui fuyait définitivement son regard. Ce n'était pas habituel. C'était peut être la faim. Ou peut être autre chose.

- En Amérique du Sud, des opérations organisés notamment par Croix sont toujours en cours. Y a des rafles d'humains. Je sais pas si ça te dit mais moi non, personnellement.

Il finit sa phrase sur un sourire entendu. Non, effectivement, cela ne le tentait que moyennement de finir en esclave pour Rosenrot ou finir en chair à torture pour Dorian. Ce n'était pas le rêve de sa vie.
Il pensa à ce qui aurait pu arriver à Néphilim si elle était restée dans cet orphelinat. Est-ce qu'elle serait morte ? Ou en phase de réeducation ? Serait-elle dans un pire état que maintenant ? Trés probablement.

Le jeune homme avait l'impression qu'elle avait parfois du mal à reconnaître a quel point elle était chanceuse. A quel point ils étaient chanceux. La vie leur avait offert la chance de vivre. Il pourrait être tout les deux à des endroits complètements différents à l'heure actuelle. Mais non, ils étaient tout les deux vivants et ensembles.

- Je devrais me bouger... Y a encore pas mal de chose à faire.

Le canapé semblait si confortable maintenant. Il n'avait aucune envie de bouger. Peut-être que Néphilim allait avoir la motivation de le bouger.
Pro. Cras. Ti. Na. Tion.


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MessageSujet: Re: Un peu d'air - très - frais ?   Un peu d'air - très - frais ? EmptyMer 28 Juin 2017 - 22:25

Concentrée sur l'appel au secours de mon ventre pour quelque chose de sucré, je plonge mon regard sur à peu près tout mon entourage proche dans la cuisine. Un frigo fonctionnant au gaz, tout fonctionnant au gaz. C’est pratique ça oui, mais est-ce qu’on a pensé au fait qu’une allumette de trop, une bonbonne mal fermée ou pire, percée et c’est Hiroshima dans le chalet ? Heureusement, nous ne fumons pas. Un danger en moins. Mais la cheminée, un danger en plus. 1-1, balle au centre.

Revenons à cette nourriture. Il y a de tout, mais aussi plein de boîtes. Je fronce le nez. Est-ce qu’on va devoir manger des boîtes jusqu’à la fin des temps ? Pour une fois qu’on a une maison, je veux dire, un endroit à nous, on ne pourrait pas en profiter un peu pour embellir tout ça ? Faire comme si la magie n’existait pas, que nous n’étions indirectement pourchassés. Juste profiter de l’instant présent et n’être que Matt et Nephilim, un petit couple heureux pour un temps incertain. Nous pourrions cuisiner ensemble et puis préparer une grosse couverture sur le canapé en regardant la télévision, puis je finirais par lui mordre l’oreille et il m’embrasserait et puis on irait finir ça dans un lit ou dans ce même canapé. Puis, le lendemain, on irait découvrir un peu les environs, main dans la main et on ferait du chien de traineau, de l’escalade, de la randonnée.

UN PAQUET DE BISCUIT !

Je m’en saisis immédiatement et ouvre le beau petit papier pour en extraire le Saint Graal du sucre. L’animal dans la bouche, je me tourne vers Matt, beaucoup plus loin que je ne l’avais pressenti, assis comme un vieux dans un canapé de vieux observant le feu bruler dans son âtre. Comme un petit vieux. Je sens le long monologue arriver alors, croquant dans mon en-cas, je pose mes coudes sur la table de travail, me forçant à me pencher légèrement en avant. Vas-y je t’écoute.

- Tu te souviens il y a 4 ans ? Tu m'as fais confiance et tu as tiré sur cet homme. Peu de temps aprés, on s'est enfui et l'orphelinat est tombé sous les mains des sorciers noirs.

Ah. Cette lenteur d’expression s’explique donc par le fait que tu doives ressasser cette histoire. 4 ans déjà. Le temps passe si vite. S’enchaîne si bien qu’il me semble n’avoir vécu qu’un blanc dans mon existence depuis cet instant au Mystery. J’étais si jeune à l’époque. Si innocente. Matt m’avait pris cette naïveté ce jour-là. Difficile encore aujourd’hui de savoir si oui ou non je lui en voulais. Et l’orphelinat, dans tout ça, était tombé chez les sorciers noirs. Il devait y avoir eu un véritable massacre mais je ne pouvais toujours pas y retourner, pas tant que je serais certaine d’être en sécurité là-bas. C’était encore beaucoup trop dangereux. J’acquiesce à ses mots et tâche de ne pas montrer mes émotions.

- Aujourd'hui, bien que les sorciers noirs dominent, ils sont beaucoup plus négligeants avec les pôles que Orphéo. Ici, on peut trouver des membres d'Orphéo mais trés peu de sorciers noirs. Un peu comme un refuge. En plus, ils sont plus en Antarctique qu'en Arctique. Il y a vraiment personne ici

Ça m’étonne pas hein. Qui viendrait vivre ici, sérieusement ? C’est paumé, il n’y a certainement rien d’intéressant bref c’est moyen moyen. Oui j’ai dit il y a moins de cinq minutes qu’on pourrait vivre une jolie petite vie de couple ici et faire plein de choses. C’était une remarque résignée. Je préfèrerai toujours le soleil à l’ombre et au froid. Toujours. Bref, donc la raison de notre présence ici est due à l’absence de sorciers noirs dans les parages. Très bien, excuse acceptée. Je pense pouvoir tenir le coup si je sais que nous ne risquons pas grand-chose par ici. Je suis prête à m’habituer au froid pour vivre quelques jours de sérénité même si l’action reste mon domaine favori.

Je me ressers un biscuit et le mâche tranquillement. Une manière d’ordonner mes pensées. Je lui répondrais bien mais je sens qu’il n’a pas fini de s’exprimer. Hm ?

- En Amérique du Sud, des opérations organisés notamment par Croix sont toujours en cours. Y a des rafles d'humains. Je sais pas si ça te dit mais moi non, personnellement.

Je serre les dents avant de croquer frénétiquement dans le reste de mon gâteau sec. Non, ça c’est vraiment pas cool. Je ne crains pas pour moi, mais pour Matt, ça ne risque pas d’être la même chose. Humains ou humains noirs ça n’a pas l’air de faire grande différence à leurs yeux. Je n’aime pas les organisations, quelles qu’elles soient. Orpheo, Croix, Rosenrot, Santiago et les moins importantes. Ce sont tous des salauds, à leurs façons. Leurs idéologies sont toutes pourries. Strictement toutes. Je prends un autre morceau du paquet et contourne la table pour me rapprocher de Matt. Dos à lui, je me penche sur le canapé et passe mes mains autour de son cou en lui embrassant la joue. Le biscuit montré comme trophée et lui étant proposé et présenté devant son visage, je réponds :

-Ça va s’arrêter un jour. C’est comme un cycle –je fais tourner le biscuit entre mes doigts– un jour c’est Croix, le lendemain Orpheo. Je n’adhère pas spécialement à l’un ou l’autre, mais il faut quand même avouer que les exorcistes s’acharnent un peu moins sur nous.

C’est vrai. Orpheo n’est pas parfait, mais au moins ils ont d’autres chats à fouetter que de rendre le monde esclave des sorciers. Ils traitent avec les fantômes. Voilà, ça c’est très bien et ça n’embête personne. Je rigole à moitié. Bon. Moi aussi je fixe le feu. Mais il faut que je bouge. Cette immobilité là, ça ne me va pas. Peut-être qu’il n’y a pas eu assez d’action aujourd’hui. Finalement, j’étais pas si mal sur ce bateau. Je pouvais m’imaginer mille et unes histoires.

- Je devrais me bouger... Y a encore pas mal de chose à faire.

Mon visage se fend d’un sourire. Pas mal de choses ? Genre pas mal de choses comme dans beaucoup de choses ? Je peux faire quoi, dis dis. Je regarde à droite, je regarde à gauche, je regarde Matt et le fixe intensément. Je farfouille ses cheveux parce que j’aime ses cheveux. Ils sont doux ses cheveux, tous fins, tous bruns.

-Reste assis et dis-moi ce que tu veux que je fasse M. Flemme, j’ai envie de bouger moi.

Je me relève de ma position et me dirige à la fenêtre. L’extérieur est tout blanc. Vraiment tout blanc. Il va falloir s’y habituer et tâcher de ne pas déprimer. D’où la nécessité de bouger, de s’occuper de l’esprit, de faire quelque chose. Allez allez Matt.
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MessageSujet: Re: Un peu d'air - très - frais ?   Un peu d'air - très - frais ? EmptyJeu 29 Juin 2017 - 13:46

Matt était posé sur ce canapé si confortable, l'instant lui paraissait si court. Les minutes défilaient comme des secondes. La fatigue le gagnait. Il n'avait que 23 ans mais il avait l'impression d'en avoir 15 de plus. Le fait d'être soumis à des périodes de stress constantes ne l'aidait pas à rester jeune. Il ne vivait pas dans une peur permanente mais il vivait avec ce poids de devoir tout prévoir. Néphilim n'était pas inutile mais le poids des responsabilité dans leur binôme penchait dangereusement vers une seule personne.
Le problème n'était surement pas que Néphilim n'était pas enclin à prendre les responsabilités sur elle, c'était que l'humain noir refusait presque de lui en donner. Il avait encore trop peur et manipulait avec extrême précaution sa partenaire. Elle vivait une vie trépidante et incroyable mais surtout instable. Elle n'avait pas eu une enfance des plus faciles, avait dû tuer et se retrouvait dans des situations délicates. Pourtant, elle était là, souriante. Il ne voulait jamais perdre ce sourire.

- Ça va s’arrêter un jour. C’est comme un cycle, un jour c’est Croix, le lendemain Orpheo. Je n’adhère pas spécialement à l’un ou l’autre, mais il faut quand même avouer que les exorcistes s’acharnent un peu moins sur nous.

- Ouai, je ne sais pas..

Matt avait des doutes que la vie arrête de lui donner du fil à retordre un jour. Genre, réellement. Stopper toute cette merde qui le poursuivait depuis petit. Son père. Sa mère. Gaël Cross. Les Sorciers Noirs de maniére générale. Et cela allait s'arrêter du jour au lendemain ? Un petit doute subsistait au fond de son esprit ou plutôt un ÉNORME doute. Tout ça ne s'arrêterait vraiment jamais, sa vie était une spirale d’événements chaotiques ponctués de moments heureux comme celui là.
Il inspira profondément. Profite. Sa binome ? Elle farfouillait dans ses cheveux, elle jouait avec. Matt avait l'habitude et il appréciait ce genre de geste.
Il s'enfonçait de plus en plus dans le canapé... Si moelleux... S'il fermait les yeux pendant une seconde peut-être que tout ça n'existerait plus. La chaleur, le confort, des sentiments auxquels beaucoup de personnes aspiraient même Matt. La fatigue le gagnait doucement, tandis que Nephi continuait à s'agiter devant lui.

- Reste assis et dis-moi ce que tu veux que je fasse M. Flemme, j’ai envie de bouger moi.

Ah ouais M. Flemme carrément. Matt la regarda s'éloigner et se diriger vers la fenêtre avec une certaine énergie. Décidément, elle ne s'arrêtait jamais. Qu'est ce qu'ils avaient à faire ? Explorer les environs, regarder où s'approvisionner, se renseigner si un endroit était dédiée à la pêche, déballer les affaires, faire un peu de ménage, etc, etc... Tant de choses qui lui passaient par dessus la tête. Mais Matt l'aimait bien tout de même

- Déballons les affaires et commençons à nous approprier le lieu.

Le jeune homme se leva et s'étira longuement tandis que la tornade s'agitait sous yeux. Il commençait à sortir ses affaires et à les ranger tout en réfléchissant à la suite lorsque soudain deux coups timides vinrent déchirer l'ambiance calme qui régnait à l'intérieur du chalet. Matt regarda Néphilim un instant. Leur regards se croisérent l'espace d'un instant. Il ne vit pas de peur dans ses yeux mais l'ombre des doutes passa dans celui du jeune humain. Il lui fit signe silencieusement de reculer afin de s'éloigner de cette porte puis il s'approcha avec précaution, se préparant déjà à bander sa volonté. Il ouvrit légérement la porte avant de voir...

Un homme, la quarantaine, une barbe naissante et un regard agressif. Il était emmitouflé dans d'épaisses couches de vêtements. Matt le regarda d'un air interrogateur, se demandant ce qu'il lui voulait.

- Bonjour, je suis Gustav. Vous êtes le nouvel arrivant.

Matt acquiesca de la tête, toujours méfiant. Il ne sentait pas d'énergie maléfique qui se dégageait de l'homme mais avec les années qui venaient de s'écouler, il avait appris à ne plus faire confiance à personne sauf sa fidèle binôme. Il avait un accent à découper des charrues remplie de nourritures et à faire se retourner Shakespeare dans sa tombe.

- J'ai pour vous un présent, être tradition ici, continua l'homme.

Il lui tendit un paquet que Matt hésita un instant à prendre. Il regarda l'homme qui lui faisait un sourire avenant. Puis il regarda à nouveau le paquet. Puis Gustav. Puis le paquet. Il le saisit et curieusement, ne mourût pas sur l'instant. Encore une victoire pour Canard.

- Matt. Merci ! Qu'est ce que c'est ?
- Trés bon. Du Mattaq séché. Je suis à 8 min si vous avoir besoin. A bientot, mon ami.
- Euh.. A bientôt et merci Gustav.

Gustav s'était déjà retourné et leva sa lourde main pour lui faire un signe d'adieu. Il s'enfonça dans le brouillard épais qui s'était installé dehors. Matt ferma tant bien que mal la porte tandis qu'une rafale tentait de se glisser à l'intérieur. Il regarda Néphi qui s'était rapprochée et ouvrit le paquet qui contenait de la peau de béluga séchée. Une odeur de poisson s'en échappa tout de suite.

- Tu vois qu'on sera pas si mal ici, dit calmement Matt à sa petite amie.

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MessageSujet: Re: Un peu d'air - très - frais ?   Un peu d'air - très - frais ? EmptyMar 11 Juil 2017 - 19:53

Je regarde ce biscuit très intensément. Ses petites alvéoles, sa belle texture. Dis, Matt, si tu n’en veux pas, je le mangerai volontiers. Ça n’a pas l’air de beaucoup t’emballer. Ce biscuit, mais aussi ce que je dis. Tu me réponds de manière pas très convaincante et je fais un peu la moue en conséquence. Mais tu sais, je ne suis pas du côté d’Orpheo en te disant ça. Je trouve juste qu’à l’époque, tout paraissait tellement moins compliqué. Peut-être parce que je vivais dans un orphelinat, que j’étais aimée par un grand nombre de personnes. Le Mystery me reste en mémoire, blessure gravée dans mon cœur. J’ai certes fait tout mon possible pour stopper ce massacre, sans parvenir à le ralentir. Nous nous sommes enfuis ce jour-là. Nous avons scellés nos destins l’un à l’autre et à présent Matt, tu es la dernière personne à bien vouloir veiller sur moi. Je t’aime vraiment très fort et j’ai pourtant du mal à l’exprimer clairement.

-Ouai, je ne sais pas..

Et le voilà qui s’enfonce dans le canapé. Je farfouille ses cheveux en souriant de toutes mes dents puis récupère le biscuit pour le manger. Bon, qu’est-ce qu’il y a à faire ? Je ne sais pas, le blanc va finir par me foutre le cafard. J’ai pas envie d’être déprimée, je devrais être contente d’être là avec Matt. Je le suis. Vraiment beaucoup. Mais si je ne bouge, je vais finir comme lui, sur le canapé. Pardon, mais maintenant tu ressembles à une limace. Ou un paresseux. Je sais que tu as fait beaucoup d’efforts pour nous faire venir parvenir jusqu’ici. Je voudrais te remercier mais les premiers mots franchissant ma bouche sont plutôt destinés à ne pas trop te mettre en valeur. Est-ce mal de te traiter de flemmard alors que tu fais tant pour moi ? Je pense que oui. Alors je te souris, une fois encore, un peu pour m’excuser, quelque part.

-Déballons les affaires et commençons à nous approprier le lieu.

Roger. Je me saisis immédiatement des affaires et commence à ouvrir les fermetures. Nous ne voyageons pas avec beaucoup de vêtements, c’est donc plus facile de plier bagage au cas où. Autant dire que ce « au cas où » arrive plus souvent qu’on ne le pense. Je commence doucement à séparer nos affaires et songer à des endroits où placer nos rares affaires personnelles quand quelqu’un se met à toquer à la porte. Sur le qui-vive, je relève la tête par réflexe et plonge mes yeux bleus dans ceux de Matt. Comme je m’y attendais, il me fait signe de reculer. M’exécutant, habituée à ce genre de protection, je me tiens prête à tout. Par précaution tout du moins, je prépare ma magie encore bien trop soumise au hasard et me saisit lentement du poignard accroché à ma poche arrière, sous mon épais sweat. Mon cœur tambourine dans ma poitrine tandis que je m’empêche de cligner des yeux et fixe chaque pas de Matt. S’il lui arrive quelque chose je ne me le pardonnerais jamais. Alors je ne le quitte pas du regard.

La porte s’ouvre et je vois un homme d’âge mûr apparaître. Je garde les mains dans le dos, prête à me battre, peu satisfaite de son visuel peu accueillant. Puis, de sa grosse voix presque caverneuse, il lance à Matt sans me prêter attention.

-Bonjour, je suis Gustav. Vous êtes le nouvel arrivant. J’ai pour vous un présent, être tradition ici.

Je n’aime rien chez ce personnage. Le fait qu’il soit aussi proche de Matt pour pouvoir l’attaquer facilement, sa voix, sa façon de s’exprimer, son regard. Non, je n’aime pas cette personne. Je me sens mal. Ma main se resserre sur la garde de l’arme blanche. S’il tente quoi que ce soit, je vais le mordre jusqu’au sang. Je reste silencieuse, concentrée, prête à intervenir. Tout se passe pourtant très bien pour le moment. Il lui tend un paquet à présent. Je sens l’hésitation émaner autour de Matt et me rend automatiquement hermétique à tout transfert d’émotions. Mon don n’est pas non plus sous contrôle, je ne voudrais clairement pas l’influencer outre mesure. Finalement, il choisit de prendre le colis.

-Matt. Merci ! Qu’est-ce que c’est ?
-Très bon. Du Mattaq séché. Je suis à 8 min si vous avoir besoin. À bientôt, mon ami.
-Euh.. À bientôt et merci Gustav.

Le vieil homme le salue et fait immédiatement demi-tour. Une rafale de vent plus tard et nous voilà de nouveau dans l’enceinte accueillante du gîte. Je me rapproche immédiatement pour voir ce qu’il en est, curieuse comme je suis. Je plisse le nez à mesure que l’odeur de poisson monte à mon nez. Je ne m’y connais pas en poisson et j’avoue que nous n’en mangeons pas tant que ça. Je regarde Matt. Le fixe très sérieusement. Je ne peux pas m’empêcher d’être sur mes gardes.

-Tu vois qu’on sera pas si mal ici.

Je fronce les sourcils et réplique en regardant un peu plus le poisson dans sa boîte. Il a l’air bien triste maintenant qu’il est mort. Ses gros yeux globuleux semblent montrer la torture de ses derniers moments. Je me saisis de la boîte et la pose sur la table un peu plus loin. Puis, inquiète, je prends un certain temps pour me recentrer sur Matt.

-C’est étrange. Nous sommes seuls. Les maisons sont loin et pourtant on vient déjà nous voir. Matt, je suis pas rassurée. Et si c’était un espion ? Et si nous étions observés ?

Je passe ma main sur mon visage et reprend doucement ma respiration avant de me réfugier dans les bras de mon grand brun. Il m’apaise facilement. Dès que je le touche, je sens que plus rien ne peut m’atteindre. Je me sens tellement mieux.

-Pardon, je devrais pas m’exciter comme ça. J’ai confiance en toi.

Tout en m’apaisant, je lui transmets un peu de ma sérénité réacquise. Ah oui et…

-Merci pour tout ce que tu fais. Je te le dis pas assez.
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Admin | Humain noir
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MessageSujet: Re: Un peu d'air - très - frais ?   Un peu d'air - très - frais ? EmptyJeu 13 Juil 2017 - 21:17

La phrase qu'il venait de prononcer, il n'en était même pas convaincu lui même. Et Néphilim non plus.
Matt sentait bien dans les yeux de sa compagne qu'elle était morte d'inquiétude. Le jeune homme se demandait bien ce qu'il se passait dans sa tête. Pendant qu'elle posait le Mattaq un peu plus loin, il ne manqua pas l'occasion de mater ce joli fessier. C'était un moment à haute tension mais au fond il restait un homme et il aimait bien le physique de Néphilim. Ce n'était pas que pour ça qu'il l'avait choisi. A la base c'était une profonde connexion de leurs esprits et puis ils étaient jeunes quand ils s'étaient connus, la jeune femme n'était pas encore formée.
Quoi qu'il en soit, Matt reprit ses esprits et se concentra sur ce qui était le plus important : la venue de l'homme. Elle avait toutes les raisons d'être inquiète. Même si ça paraissait grandement anodin, l'humain noir prit conscience de l'anormalité de l'échange qu'il venait d'avoir avec l'homme. C'était même surréel : en plein milieu de nul part, un homme comme ça ? Avec un cadeau ? Il y avait une chance qu'il soit empoisonné.

Avec le temps, il devenait paranoïaque. Ou il avait l'impression d'être paranoïaque. Il ne supportait plus cette histoire de devoir être en permanence sur ses gardes. C'était pour le bien de Néphilim mais aussi pour sa propre vie. Il était en alerte à tous les instants, sans pouvoir un instant se reposer. Il devait effacer sa naïveté d'un revers de main alors qu'il était si jeune. La situation était bien difficile pour lui mais il serrait les dents. Les jours mauvais appelaient des instants précieux et meilleurs.

- C’est étrange. Nous sommes seuls. Les maisons sont loin et pourtant on vient déjà nous voir. Matt, je suis pas rassurée. Et si c’était un espion ? Et si nous étions observés ?

Sans lui parler, elle avait rejoins sa pensée. Ils avaient cette espèce de symbiose magique qui était assez incroyable. Il la ressentait, il était sous tous les pores de sa peau, ils ne faisaient qu'un. Comme une espèce d'harmonie incandescente qui refusait de se briser même avec un nombre d'obstacles incalculables qui se tenait dans leurs chemins.
Ils les franchiraient main dans la main. Ou ils mourraient.
C'était peut être un espion. Matt eût un frisson à cette simple pensée. Il n'aimait pas cette idée. Il pouvait déceler aux travers des attitudes de sa petite amie qu'elle ressentait à peu prés la même chose. Une main qui se passe sur son visage. Le regard anxieux. Elle rejoignit bien vite ses bras.

- Pardon, je devrais pas m’exciter comme ça. J’ai confiance en toi.

Matt se sentait rassuré de ce qu'elle lui disait. Elle avait besoin de ses mots et de sa force, de son regard qui l'estimait. Ils étaient si jeune et si fragiles. Et pourtant... Si expérimentés et si robustes des épreuves de la vie.
Elle, elle avait tendance encore à un peu tout dramatiser. Bien qu'ils avaient fait beaucoup de voyage et avait déjà affrontés quelques sorciers en quête de la tête de Matt et de l’asservissement de Néphilim, elle demeurait une personne anxieuse, sur ces gardes. Matt avait tendance à dire que c'était normal.
Enfin, qu'est ce qui était normal ? Rien, rien, rien. Ce monde est fou et le jeune homme ne peut s'en défaire. Il est lié à ce monde magique. Il aurait préféré naître innocent, ne rien connaître de tout ça, vivre une vie paisible et mourir paisiblement. Sa mère ne serait pas morte. Il n'aurait pas à subir au qutoidien.
Matt décolla la jeune fille de sa poitrine, il la regarda dans les yeux. Ses beaux yeux, qu'il pourrait contempler des heures passants. Quand ces yeux là se posaient sur lui, il se sentait fort. Il se sentait quelqu'un d'autre. Il n'était plus cet adolescent qui était en quête de vengeance perpétuelle, il était un homme qui se voulait protecteur envers celle qu'il aimait. Il aimait ce qu'il était devenu. Pas l’environnement dans lequel il évoluait.

Il souffla en fermant les yeux et en se rapprochant de nouveau de la chaleur du corps de sa compagne. Qu'il était bon d'avoir un semblant de foyer, quelqu'un qui nous aimait et quelqu'un qui comptait sur nous. Il se sentait important et responsable. C'est lui qui façonnait sa vie. Il était quelqu'un. Il était vivant.

- Merci pour tout ce que tu fais. Je te le dis pas assez.

- T'as pas à me dire merci. On est un ensemble. Jamais l'un sans l'autre. Je te laisserais pas tomber. On va y arriver

Il se sentait beaucoup plus serein. La panique et toutes ses émotions proches étaient définitivement passés. Sa vie était définitivement plus belle et excitante maintenant. Oui, c'était stressant et il devait être totalement sur ses gardes en permanence. Mais il était pleinement en vie. Il respirait, le sang coulait dans ses veines et artères, il était capable d'aimer. Matt n'avait pas besoin de plus pour se sentir pleinement à sa place.

La vie est parfois ingrate. Elle se règle de façon à ce qu'on soit gênés de manière permanente. Un instant vous êtes assis tranquillement dans votre voiture, l'instant d'aprés, votre corps est projeté à travers la fenêtre et vous êtes à l'article de la mort alors que vous n'avez rien fait. Vous n'aviez pas bu, vous n'êtes pas fatigué ou rien. L'autre conducteur si. Et c'est déjà fini, il n'y a personne pour remonter le temps.
La vie c'est, au final, s'occuper en attendant la mort. Parce que la mort arrive un moment ou un autre pour tout le monde. La seule chose que l'on peut faire c'est décider comment on va aller à la rencontre de la mort pour laisser une trace positive dans ce monde.

- T'es vraiment quelqu'un toi...

Matt se décolla enfin de l'étreinte de sa bien aimée. Dans quelques années, ils auraient peut être une bague au doigt et des enfants. Dans quelques années, ils seraient peut être encore des aventuriers, des fugitifs, des personnes qui ne restent pas en place plus d'un mois ou deux, des amoureux dans le vent.
Il pourrait lui demander sa main là maintenant. Mais c'était trop tôt.
Trop tôt pour lui, qui ne pouvait pas refaire ce qu'il avait voulu faire avec Heather. Bien sûr, la page de son ancienne femme était tournée. Totalement tournée, mais il ne pouvais s'empêcher de penser que c'était peut être ce mariage qui avait amené sa fuite. Il pensait aussi à Nora qui était sans connaître son père depuis tout ce temps. Un désastre.
Trop tôt pour elle, aussi, qui était trop chamboulé dans sa vie pour prendre des décisions aussi majeures. L'orphelinat. Le meurtre. Le vagabondage. Eux. La peur. La mort. L'inquiétude. Elle n'oserait peut être pas refuser mais au fond de lui, l'humain noir savait qu'elle n'était pas prête.
Trop tôt pour eux. Leur relation n'était pas quelque chose de clair et de défini. Ils continuaient à réserver leur relation pour les moments où ils n'étaient que tous les deux. En public, c'était juste une relation de frère à soeur, ou quelque chose comme ça.

Ce n'était pas le moment de se marier. Ça ne voulait rien dire. Et puis elle n'avait même pas encore 18 ans.
Dans ce monde de peur, continue.
In this world of dread, carry on.

Un jour, il l’emmènerait. Il l’emmènerait vivre cette vie heureuse qu'ils attendaient. Ils seraient heureux.
Il lui caressa la joue et sentir la douceur de sa peau contre sa main. Il voulait graver cette sensation à vie dans sa tête. Ils ne devraient jamais être séparés.
La porte s'ouvrit à la volée. Matt eût à peine le temps de se retourner que 3 personnes faisaient irruption dans la pièce.
Comme au ralenti, l'humain noir tenta de déclencher sa magie mais une violente onde envoya le couple contre le mur d'une manière assez violente. Matt sentit un craquement sinistre à l'intérieur de son corps. Il présumait que sa côte venait de se casser ou de se fêler. Il avait du mal à trouver sa respiration qui s'était retrouvée coupée sans sommation. La situation tournait largement en leur défaveur et il le sentait. Il poussa un cri violent, amplifié par son pouvoir de Harpie qui déstabilisa tout le monde dans la pièce. Y comprit Néphilim.
Il se releva non sans étouffer un grognement de douleur et souleva autant que possible Néphilim pour qu'elle se mette à se battre aussi. Leurs 3 ennemis avait repris leurs esprit et 2 bondirent sur l'humain pour tenter de le maîtriser. Matt réussit à en éviter un mais se pris l'autre de plein de fouet.
S'en suivit une bataille assez grotesque ou l'un et l'autre tentait de se maîtriser. Le jeune homme fut plaqué au sol mais approcha sa bouche du cou de l'homme et le mordit aussi violemment que possible. Le sang se répandit dans sa bouche tandis que l'homme faisant un bon en arrière. L'humain noir ne sentait pas la fatigue. Il n'eût pas le temps de jeter un oeil à sa compagne qu'un autre sorcier lui sauta dessus alors qu'il venait à peine de se relever. Il avait un couteau à la main. Matt, surpris, bloqua au dernier moment la lame qui se dirigeait vers son ventre, en attrapant le bras de l'homme. Il banda ses muscles tant que possible pour contrecarrer la puissance de son adversaire et planter la lame dans son propre corps.

Voyant qu'il était en train de perdre du terrain, il concentra de nouveau sa magie pour appliquer son pouvoir d'horrificateur et terroriser celui avec qui il était aux mains. L'homme eût un instant de flottement. Un trés court instant. Juste assez pour que l'humain noir redouble d'effort et lui plante sa lame en plein coeur. Le sorcier poussa un léger râle et son regard se fit lointain. En l'espace d'une seconde, c'était fini pour lui.
Matt poussa son corps, un effort qui lui arracha de nouveau une grimace. Néphilim semblait se débrouiller. Mais il eût à peine le temps de voir car celui qu'il avait mordu, était en train de se concentrer d'un peu plus loin. D'un seul coup d'un seul, il généra une lance de glace de 10 cm de longueur qu'il mit dans sa main.

Matt le sentit venir. Alors qu'il lançait sa création magique vers lui, sans réfléchir, il lui jeta le couteau qu'il tenait encore à la main. Pas assez fort car la lame ne le transperça pas. Elle le blessa peut être.
Matt ? Oh. Il avait cet objet qui lui transperçait la poitrine et qui s'était enfoncé profondément. On ne voyait plus que la pointe qui dépassait d'un ou deux millimètres. Un filet de sang s'échappa de sa bouche et coula le long de ses lèvres. Il tomba à genoux avant de s'effondrer tout droit contre le sol.

Une flaque de sang se forma rapidement autour de lui. Il avait faillit à sa mission. Il ne sauverait pas Néphilim...
Est-ce que c'en était fini ?
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MessageSujet: Re: Un peu d'air - très - frais ?   Un peu d'air - très - frais ? EmptyJeu 20 Juil 2017 - 23:56

Je dois avouer que j’aime pas les étrangers. Pour moi, ça a toujours été une potentielle menace. J’ai bien sûr à de nombreuses fois tenté de me faire des amies, de sourire au marchand en finissant les courses, mais jamais personne n’a pu acquérir ma confiance. N’importe qui est susceptible de vous transpercer dans le dos au moment où vous vous y attendez le moins. Même vos amis. Parfois, vous pensez que l’amitié est acquise, qu’en plusieurs à rire et échanger, se confesser et râler tout irait bien et que rien ne vous séparerais. Ben voyons. Il suffirait que vous montriez votre vrai jour, votre vous de tous les jours pour que subitement l’amitié prenne fin sans détour, sans explication. C’est compliqué de trouver des personnes cools, des personnes qui vous aiment et qui malgré les disputes restent auprès de vous sans sourciller. Comme Matt.

Mais je ne vais pas tomber dans la mélancolie, ça non. En vivant au jour le jour, la nostalgie et tout ça, c’est un peu inexistant. Ou seulement en de très rares cas et en de très rares situations.

- T'as pas à me dire merci. On est un ensemble. Jamais l'un sans l'autre. Je te laisserais pas tomber. On va y arriver

Je lui souris. C’est vrai. S’il est à mes côtés et si je suis aux siens, ça peut le faire. On peut déplacer des montagnes à deux. Bon, peut-être pas des montagnes, mais réussir à s’en sortir, très probablement. C’est tout ce que je demande. Même cette vie-là, au froid, finalement, elle pourrait être agréable. Je veux bien encore jouer les mercenaires dix ans de plus si c’est pour vivre avec lui. C’est niais mais c’est comme ça, c’est la seule personne sur laquelle je peux me reposer. C’est plus qu’un petit ami. Il est un soutien aussi puissant qu’une colonne. Il ne ploie jamais.il fait une tonne de choses pour moi et ces choses que je vois ne sont probablement encore que la surface d’un iceberg. J’ai grandi avec lui.

- T'es vraiment quelqu'un toi...
-Je prends ça comme un compliment !

Et cette phrase, cette phrase tombe dans l’oubli.
Dans un puits sans fond, il attend que l’on vienne éventuellement le chercher.

J’aimerais penser au futur et à ce qu’il pourrait nous arriver plus tard. Matt avait été mon premier amour et le serait encore pour longtemps. Comme un cœur, il battait et illuminait tout en rouge mon quotidien, pour le faire paraître plus coloré. Un rouge profond. Un rouge répandu à terre. Mes yeux horrifiés sur les secondes envoyées à toute vitesse. Le défilement des images passés à travers ma mémoire et oubliés dans les tréfonds de mon esprit. Je suis concentré, je suis apeuré, je suis perdue et malgré mes quelques égratignures, je ne ressens plus mon corps. Le silence prend place et je deviens une petite boule lumineuse s’allumant par à-coups, comme un petit cœur qui bat. La déferlante d’émotions survenue en si peu de temps. Un échange de regard puis de cadeau. Quelques mots polis et un assaut surprise.

Matt encerclé. Moi sur un côté. Un hurlement strident qui me fait reprendre un instant une main sur la situation. Je bondis sur un des assaillants et tâche de le maîtriser. Mais sa force est supérieure à la mienne et ni mon don ni mon pouvoir bien trop soumis au hasard n’est capable de le mettre à terre. J’entends un craquement, me retourne. L’homme en profite pour reprendre une situation déjà bien tournée à son avantage. Il ne s’attarde pas sur moi. Et puis, je comprends.

Je comprends que je ne suis pas la cible. J’hésite, agacée par mon impuissance. Déclencher mon pouvoir ici, même en réussissant, pourrait faire tomber le plafond de la maison. Ce serait trop dangereux. Alors, sans capacité, je me relève immédiatement et attrape le pied de l’homme tout en lui mordant, avec acharnement, le mollet – à croire que c’est une technique de première nécessité. Suffisamment fort pour sentir le sang à travers son pantalon et attirer son attention. Puis, je me saisis de mon poignard et en profite pour lui taillader l’arrière du genou. L’homme s’écroule d’un côté. De mon côté. Il frappe mon visage contre le rebord du canapé et un blanc vient obstruer ma vision. Des fourmillements dans mon corps m’incitent à lâcher prise et tomber dans les pommes. Je serre les phalanges, contracte mes muscles et refuse la fatalité. Du liquide coule sur ma tempe mais je ne m’en formalise pas.

Je rouvre les yeux. Je vois une lance de glace se matérialiser sous mes yeux. Je la vois se diriger à toute allure vers Matt. Un autre objet vole jusqu’à cet homme, le blesse. Il me regarde, et je regarde Matt. Mes yeux grands ouverts, ma vision se trouble instantanément.

C’est pas vrai.
Dites-moi que c’est un rêve.
T’es un prince charmant, t’es pas censé crever Matt.

Ma mâchoire se tord et l’homme à mes côtés ne daigne pas m’adresser un quelconque regard. Il fait demi-tour. Quoi ? Il ne cherche donc même pas à m’attaquer ? Il n’a même pas peur de moi ? Matt crache du sang et le mien ne fait qu’un tour. Les pas de l’homme sont déjà dans la neige. Je ne réfléchis plus. Animée par une haine, par une adrénaline incroyable, je me lève, titube, coure jusqu’à l’homme. Il se retourne. Il se retourne trop tard. Je n’ai pas d’arme sur moi alors il pense que tout ira peut-être bien. Je lui saute dessus. Il se débat. Puis, je concentre toute la puissance de mon pouvoir dans mon corps. L’encercle littéralement et ferme les yeux.

Boum.

Je tombe à terre et me relève pour foncer vers la maison. Glisse. Des gerbes de sang tombent du ciel et tâchent les flocons avant même d’avoir atteint le sol. Je ne m’y attarde pas et rentre immédiatement. Je déglutis.

Matt. Si tu crèves, je crève pour te retrouver et te ramener ici.
T’as pas le droit.
Juste pas le droit.

Je me précipite à sa rencontre. Je ne sais même pas s’il voit encore. La lance a fondu avec son propriétaire et dévoile une hémorragie importante. J’ai peur. Tellement peur. Mais je ne me laisse pas attendrir. Mes pas m’amènent à toute vitesse dans la salle à manger et je sors les tiroirs de leurs emplacements tant la pression est affolante. Finalement, je trouve un kit de premier secours. Pas suffisant pour soigner une plaie béante, mais assez pour stopper l’hémorragie. Glissant sur mon propre sang, celui des restes de l’homme ayant attenté à la vie de Matt et le sien, je trouve néanmoins le temps de me laver les mains et avant-bras pour limiter les infections. J’ouvre la valise à toute vitesse et en sors du linge propre. Mon téléphone en main, me voilà à présent en train de chercher désespérément une pancarte pour les premiers secours.

Bingo.

Je compose immédiatement le numéro et m’approche de Matt, très, un peu trop sérieuse. Je n’ai pas le temps de larmoyer. Tandis que la tonalité retentit, j’applique le linge sur sa blessure ouverte et prie intérieurement. Où la lance s’est posée exactement, je n’en sais rien, tant que ce n’est pas le cœur, ça va.

Le bout du combiné laisse finalement filtrer la voix posée d’une personne. Sans ciller, je lui annonce où nous nous trouvons et la situation de la victime. Il nous faut des urgences rapidement. Je donne mon nom et de quoi me contacter puis la dame m’annonce que les secours sont en route. Remballant le téléphone dans ma poche, je m’intéresse finalement au fameux Matt étendu à terre et lui crie :

-Matt. MATT ! Tu m’entends ?! Parle-moi ! Ça va aller, les transports arrivent ! Ils vont s’occuper de toi ! T’as pas intérêt à crever ! Matt, dis… dis-moi quelque chose !

Ma voix chavire rapidement. J’ai pas envie. C’est pas possible. Y’a certainement pas un seul IBMM dans le coin en plus. Ça va être difficile d’expliquer la situation. Je sais pas comment faire. Je suis perdue, perdue sans toi Matt. Pourtant, je dois gérer. C’est à moi de prendre soin de toi. Tu dois être là pour voir ça alors meurs pas.

Par pitié.
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Admin | Humain noir
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MessageSujet: Re: Un peu d'air - très - frais ?   Un peu d'air - très - frais ? EmptyJeu 1 Nov 2018 - 0:29

La blancheur de ce qui l'entourait le faisait sourire béatement.
Il voyait, sa mère, souriante, lui ouvrant ses bras. Lui qui se jetait dans les siens, la serrant fortement, avec un encore plus grand sourire qu'elle. Il ne se souvenait plus de sa longue chevelure châtain : le temps lui avait fait oublier cette douceur venue du ciel. Il souleva ses boucles puis la pressa contre lui. Son parfum était agréable, il lui rappelait son enfance et la fleur d'oranger.

- Est-ce que c'est fini ?

Matt relâcha enfin son étreinte après avoir prononce cette phrase. Sa mère le regarda avec un air amusé, ses grands yeux noisettes posé sur lui. Elle souriait. Oh ce sourire, Matt en avait rêvé. Celui-là, il ne l'avait pas oublié. Vous pouvez rencontrer des millions de personnes mais vous avez des personnes qui sont spéciales pour vous, peut-être est-ce vos parents si vous avez eu la chance d'en avoir, peut-être vos tuteurs ou d'autres... Mais il y a des personnes qui nous rappelle à quel point la vie est authentique, courte mais intense, heureuse et tout ces autres mots qui sont bien trop légers pour invoquer le bonheur.

- Et bien, tu as le choix Matt. Que veux-tu faire ?

L'humain noir sentit sa lèvre inférieure tremblotante. Le choix ? Le choix. Le choix de ne plus voir son sourire avant un certain temps mais de voir celui de Néphilim. Le choix de la quitter pour retrouver la vie. Il ne savait pas s'il voulait vivre. La vie était tellement compliquée. Il avait, en quelque sorte, choisi cette vie. Mais parfois elle était tellement complexe qu'il ne voulait plus de cette vie. Il rêvait d'un havre de paix, un bus magique au milieu de l'Alaska ou il pourrait partager son bonheur avec Néphilim.
Une larme coula sur sa joue. Il ne sentait plus rien. Il regarda pour la première fois autour de lui. Le blanc intégral. Sauf un banc et un arbre. Il s'assit et pris le temps de la réflexion, un instant.

- Je veux...

Il s'arrêta un instant. Regardant ses mains, il se sentit gêné de dire ça. Gêné vis à vis de sa mère, parce que c'est comme si il l'abandonnait. Mais il voulait...

- Vivre.
- A bientôt Matt...

Et soudain, rouvrant les yeux, une explosion de sensations vinrent le submerger. De la douleur principalement, une douleur tellement intense qu'il pouvait à peine ouvrir les yeux. Sa bouche grimaçait mais son corps ne faisait pas une jolie tête à ce moment là. La douleur partait de sa poitrine et se prolongeait dans tout son bras. Il parvint un instant à ouvrir les yeux et vit le doux visage de Néphilim penché au dessus de lui. Sa voix vint à ses oreilles.

-Matt. MATT ! Tu m’entends ?! Parle-moi ! Ça va aller, les transports arrivent ! Ils vont s’occuper de toi ! T’as pas intérêt à crever ! Matt, dis… dis-moi quelque chose !

Elle était paniquée. Le jeune homme n'avait plus l'esprit bien clair mais il sentait au ton de sa voix que ça n'allait pas du tout. Était-ce si grave que ça ? Il se sentait très très faible et ferma les yeux de nouveau en essayant de dire quelques mots mais tout ce qui parvint à s'échapper de sa bouche était quelques bribes de mots incompréhensibles. Il dormait à moitié. Ce n'était pas vraiment du sommeil, plus un état proche du coma. Il entendait parfois sa voix. Dans un effort surhumain, il parvint à serrer sa main un instant. Elle était très chaude par rapport à la température de son corps.
Soudain, il entendit d'autres voix et se sentit soulevé. Puis il perdit connaissance définitivement.

----------------------
(Dans un centre de soin à quelques kilomètres de là)

Matt ouvrit les yeux dans des draps blancs. Tout était de nouveau très blanc autour de lui et il se demanda s'il était de nouveau en train de mourir. Puis il réalisa : l’hôpital. Le combat, la lance, Néphilim, le sang... Tout lui revenait par flash très rapide.
Au même moment, il prit conscience de la douleur qui le transperçait. Il avait un mal de chien à cette poitrine. Il tourna la tête doucement, avec précaution. La faiblesse mais aussi la peur d'être blessé au point que chaque mouvement ne le blesse un peu plus.
Lorsque son regard se posa à sa droite, il vit sa petite amie lovée dans un fauteuil, apparemment endormie. Il n'avait pas de moyen de savoir quelle heure ou quel jour on était. Ils devaient partir avant de se faire rattraper par d'autres sorciers venant à leurs trousses. Il tenta de se redresser mais la douleur que provoqua ce mouvement le fit aussitôt plonger dans les bras de Morphée à nouveau.

Lorsqu'il reprit ses esprits, il ne devait pas s'être passé plus de quelques minutes car elle était toujours à la même place, la bouche entrouverte, ce qui fit sourire puis grimacer de douleur le jeune homme. Il tenta de murmurer :

- Néphilim...

Mais prononcer ses mots était déjà un effort en soi pour lui. Il était très amoché. Il se demanda si sa voix si basse avait pu atteindre les oreilles de la jeune femme... Matt l'espérait car il n'attendait qu'une seule chose : pouvoir voir son sourire à nouveau. Oh non, pas qu'une seule chose : sentir son odeur, l'embrasser, la toucher, entendre sa voix, avoir son regard bienveillant posé sur lui.

Baby, he's got to be crazy
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MessageSujet: Re: Un peu d'air - très - frais ?   Un peu d'air - très - frais ? EmptyDim 3 Fév 2019 - 19:50

Les larmes continuent de perler et se presser à la sortie de mes yeux. Il faut que je reste forte, pour lui, pour nous. Ne pas paniquer, surtout ne pas paniquer. L’état de Matt empire de secondes en secondes et la scène de crime dans laquelle nous baignons risque de poser un problème. A quelles questions vais-je devoir faire face ? Ils chercheront à m’interroger, sans nul doute. Nous verrons ça plus tard. J’inspire profondément et retient mes larmes. On pleurera après, plus tard. Ce seront des larmes de bonheur à l’idée d’avoir failli le perdre mais de le savoir en bonne santé. Je regarde ma montre et continue de compresser sa plaie. Ça ne suffira pas, mais je pourrais au moins attendre la venue des premiers secours.

Ils ne tardent pas. Leurs yeux semblent totalement sortis de leurs orbites, la vision des cadavres environnant et d’une seule jeune fille pour survivante maintenant la vie d’un homme entre ses frêles mains. Ils prennent immédiatement le relais, me remercie d’avoir su faire les gestes de premier secours. L’un d’entre eux se dirigent vers les morts. Ils risquent de tous les emporter et de les ausculter à la morgue. Il ne faut pas que cela se produise ou le monde magique risque d’être bouleversé. Mais il n’y a aucun IBMM dans les environs.
J’avale ma salive. Je n’ai pas le choix. Laissant les secouristes vaquer à leur devoir, je passe en dernière. L’un d’entre eux appelle la police, les pompiers. Je n’ai pas le temps de l’en retenir et songe à la dernière chose à faire : appeler Orpheo Canada, les plus proches, pour demander au service de maquilleur de venir faire son travail. Je jetterai le téléphone après pour qu’ils ne nous retrouvent pas et nous devrons partir, encore et toujours.

L’ambulance démarre immédiatement et nous nous retrouvons en un rien de temps à l’hôpital le plus proche, tout de même à plusieurs kilomètres de là. Les urgences sont passées en trombe et je n’ai qu’une seconde pour voir défiler le brancard devant moi. On m’arrête. On m’entoure. Ils vont me poser des questions et je n’aurai pas le temps d’appeler l’organisation.
Je ls supplie de passer un appel à ma famille, qu’ils m’accordent sans broncher. En quelques minutes, je trouve le numéro, appelle, décrit la situation. Ils me remercient et je raccroche à l’instant même où la voix me demande mon identité. J’ôte la puce et la batterie du téléphone et dépose toutes les pièces dans ma poche.

Puisque la situation semble s’être réglée de ce côté, les questions du personnel qui suivent ne me dérangent pas outre mesure. Je me contente de tout nier en bloc, assurant que le sang sur mes vêtements est celui de Matt, qu’il s’est fait attaquer par un gros animal, voir un humain mais que je n’ai pas pu correctement le discerner. J’appose sous la table une rune d’oubli afin que son effet parvienne à mes interrogateurs.
Ils n’insistent pas.

De longues heures s’écoulent durant lesquelles je fais face à toutes les éventualités. Va-t-il mourir ? Survivre ? Finir handicapé ? Avoir un trou de mémoire ? M’oublier tout simplement ? J’inspire profondément pour calmer les élans de mon cœur affolé. Tout va bien se passer. C’est certain. Matt est fort, il peut passer au-dessus de tout ça.

Finalement, le médecin chirurgien apparait près de moi et prononce des mots qui font tomber mes épaules tendues. Il est sain et sauf, son état est stabilisé et il devrait pouvoir se réveiller sous peu. Sous peu dans le langage d’un médecin, qu’est-ce que ça veut dire au juste ?
Je passe les portes et apparaît dans la chambre d’hôpital aussi blanche que le reste des couloirs. Et là, au milieu, couché et endormi sur un lit se trouve Matt. Il a l’air curieusement serein et je souris, soulagée. Avec ses capacités, il devrait pouvoir être debout en un rien de temps. N’est-ce pas ?

Je m’approche, sans vouloir le déranger. Passe ma main dans ses cheveux en lui offrant un baiser sur le front, ponctué d’un chuchotant « je suis là ». Là pour toi, uniquement pour toi, alors repose-toi, je m’occupe du reste, comme je l’ai fait jusqu’à présent.

Mais je m’endors et cette première fois où tu t’éveilles, je suis trop perdue dans mes songes pour te remarquer. La seconde fois en revanche, lorsque ton soupir prononçant mon nom effleure mes oreilles, je me lève d’un bond et file à ton chevet. Les mains serrées dans les siennes, c’est aux larmes de faire brutalement leur apparition.
Des larmes de joie.
Tout s’est bien passé. Un flot de paroles dégringole de la falaise pour s’échouer sur Matt.

-Tu vas bien ? Tu n’as pas trop mal ? Ne t’en fais pas pour les non doués, je me suis chargé de tout. Il faut que tu te reposes. Est-ce que tu as besoin de quelque chose ? Tu as soif ?

Ma main remonte à son front, chaud mais pas brûlant. L’infection n’a pas cherché à atteindre Matt. C’est une bonne chose. Les doigts passent dans ses cheveux.

-Je suis si heureuse que tu ailles bien ! Tu m’as fait tellement peur, Matt ! Ça se revaudra tout ça !

Je lui offre un sourire chaleureux teinté d’amusement. Maintenant qu’il ne risque plus rien, les conversations peuvent revenir sur des sujets plus habituels. Je passe l’index sur mon menton, faisant mine de réfléchir et répond à ma propre interrogation.

-Comme m’inviter au restaurant. Tu pourrais faire ça, dis ? Ça fait si longtemps.

Mais pas ici. Seulement quand nous aurons quitté ce maudit bout d’île froid. Aux Caraïbes. A siroter du jus de coco frais. Voilà, c’est ça que je veux. On pourra, hein ? Quand tu iras mieux, parce que tu dois aller mieux.
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Un peu d'air - très - frais ?

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