Pink Reed regarda la tonne de livre qu'on venait de lui livrer et eu très envie de rentrer dormir chez elle. Il était 6h00 du matin et elle avait passé la moitié de la nuit à écouter une de ses amies se plaindre des infidélités de son petit ami. Autant dire que la jeune femme n'était pas franchement fraîche ce matin là.
Et c'est évidemment ce jour là que son fournisseur avait décidé de lui apporter toute une cargaison de livre ancien qu'elle allait devoir classer. Heureusement que Catalina venait l'aider aujourd'hui, sinon la femme n'aurait jamais pu s'en sortir.

- Bon... voyons voir ce que nous avons là...

C'était des livres de dragons et de chevaliers. De princesses et de magie. De fantômes et de sorcières. Des conte de fée pour enfant, bien loin de la réalité du monde histoire de faire rêver un peu les bambins avant qu'il ne percute de plein fois le vrai monde tel qu'il était. Malheureusement la magie n'existait pas.
Pink ouvrit avec curiosité l'un des livres et ne put se retenir de grignoter les premières phrases de l'histoire...

Il était une fois, dans une contrée fort éloignée des mondes connus, une princesse aux yeux grand comme l'océan et à la chevelure blonde comme l'or. Son père était l'homme le plus généreux et le plus gentil du royaume, malheureusement sa mère qui avait offert à sa fille sa beauté avait perdu la vie en mettant au monde un petit prince, le frère de la princesse.
Longtemps, le roi et ses deux enfants vécurent heureux, sans oublier de penser à la défunte reine. Mais un jour, le roi se dit que ses enfants méritaient mieux comme vie et qu'une mère pourrait améliorer leur éducation.
Un beau jour d'octobre il se remaria donc avec une femme cruelle et sans pitié qui cachait son jeu devant le roi, mais qui était méchante avec les enfants.

Pink referma le livre. Décidemment les contes restaient les mêmes. Combien pouvait-elle parier que l'affreuse marâtre tenterait de tuer la princesse et le prince pour quelque obscure mobile, mais que la princesse serait sauver par un bisou d'un prince charmant qui passerait par là... La belle-mère serait vaincue et les deux amoureux se mariraient avant d'avoir beaucoup d'enfant et de vivre très heureux, très longtemps.
La libraire se surpris à imaginer un instant que sa vie ressemble un peu plus aux contes de fée et un peu moins à la réalité. Malheureusement elle n'avait encore jamais rencontré de prince charmant qui lui correspondait et cela faisait bien longtemps qu'elle ne croyait plus aux fins heureuses. Elle préférait encore lire quelques Zola pour se dire qu'il y avait pire vie que la sienne.
La commerçante ne se plaignait pas de sa vie, loin de là. Elle adorait son boulot, le petit village de Little Angleton et les amis qu'elle s'était faits ici. Même ses parents, il lui arrivait parfois de les trouver adorables sous leur look de vieux hippies. Elle ne le leur dirait jamais, mais Pink souriait toujours quand elle recevait une carte de sa famille venant de l'autre côté de la planète. Ensuite elle l'accrochait au-dessus de son lit. Un grand lit qui restait obstinément vide...
Et le problème était bel et bien là. Il manquait un homme dans sa vie, un chromosone XY à ses côtés. Maintenant qu'elle avait plus de trente ans, la vie de célibataire commençait sérieusement à l'ennuyer. Voir même à l'angoisser. Plusieurs de ses amies étaient déjà mariées, voir même maman.
Mais bon, il lui fallait reporter ce problème à plus tard et se concentrer sur la pile de livre en face d'elle. Hum... où pourrait-elle bien les mettre ? Et pendant qu'elle réflechissait à cette question, un bruit derrière elle la fit sursauter.

- Cata', c'est toi ?

Pink a en effet pris l'habitude d'appeler son employée ainsi, tout simplement parce que c'est plus court et que la libraire est une grande flemmarde. Une grande flemmarde qui aurait bien besoin d'aide actuellement avec tous ces livres à classer et ranger. Pourvu que ce soit vraiment Catalina qui arrive. Ou un prince charmant. À lui, Pink ne dirait pas non.

* -" Ta pas intérêt à remettre les pieds ici !"*

Viré de chez moi... Sola... A la rue...
Je croit que je vais supplier le banquier de me donner une part de mon héritage pour me chercher un appartement. Mais il me faudrait l'accord d'un adulte. Autant dire que se soir je domicilierai au square.
Je n'ai pourtant rien fait à ma tante pour mérité cela. Du moins je n'en est pas connaissance.
Il est six heure moins vingt. Je met toutes mes fringues dans une vieille maleta à poignet. J'entasse, j'entasse des tas des vêtements qui ne me vont pas. Trop petits ou trop grands. Tant pis je lancerait peut être une nouvelle mode...
Je laisserai ma valise au trabajo quelques temps. Je ne compte pas dire à Pink ce qui m'est arrivé. Se serait trop pathétique. Et chacun à ses problèmes et je n'irait pas ennuyer les autres avec les miens.

-" Ouai t'inquiete pas, c'est pas l'envie qui me manque."

La sur le coup j'aurai du me taire. Je redouble d'effort pour finir le plus vite possible. Je court et je descend l'escalier. Je rejoint ma tía dans la cuisine, histoire de lui piqué un biscuit devant ses yeux. Elle me regarde rouge de colère. Aha... Au revoir vieille folle ! Même si au fond de moi je sais que se soir je reviendrait inévitablement devant sa porte.

Sa fait du bien de marcher comme sa, la tête au vent. Malheureusement la boutique n'est pas loin et je ne me permettrait pas de prendre du retard même si ces quelques minutes que je dérobe sont essentielles.
Le tienda ! Malgré sa je l'aime cette boutique. Elle sent bon le livre, les pages jaunies par le temps et par les mains de ces précédents propriétaires. J'aime cette odeur bien plus que les autres car elle me donne envie de m'envoler. Dans un cielo de mot et dans un monde de lignes...
Je cache ma valise sous les étagères.C'est quoi tout ces cartons ?! Pitié dîtes moi que la pile n'est pas immense.
Juste pour le plaisir je shoot dans un carton vide... J'entend un bruit et :

- "Cata' c'est toi ?"

Oui est vu le nombre de livres j'aimerai me trouver de l'autre cotés de la porte d'entrée.
J'aime bien ce surnom sa me rappelle ma maladresse est je trouve que sa me correspond parfaitement.

- "Non c'est l'homme livre et je vient te manger !"

Je dit sa en pouffant. Je sais mon humour est débile ! Mais bon j'essaye d'oublier mon réveil désastreux. Au fond de moi si elle m'avait dit sa est que j'avais ma majorité je serai parti à Malàga avec un soleil dans le coeur et au dessus de la tête !
Je sort de la remise est je regarde Pink avec un sourire. Elle à l'air fatigué mais heureuse de ma présence. Sa fait bizarre d'avoir l'impression que l'ont apprécie de vous voir. Sa fait longtemps que sa ne mettais pas arriver. Il faut dire que avant d'avoir prise la décision de travailler, je n'était moi même pas heureuse de me voir.

- "Oui c'est moi, J'espère que je ne t'ai pas faite peur."

Je ne pense pas. Je voit bien Pink me sauté au visage comme un hystérique. D'ailleurs j'aurai éclatée de reir.

De toute évidence, c'était loupé pour le prince charmant. Dommage, il y avait juste la place devant la boutique pour qu'il puisse parquer son cheval blanc... Un autre jour peut-être. De toute façon il faudra bien qu'il vienne un jour, ce fameux prince. Pink tenait à l'avoir ce baiser dont rêvait toutes les petites filles !
En attendant le jour où sa vie deviendrait conte de fée, les livres n'allaient pas se ranger tout seuls et Catalina était la bienvenue pour aider la libraire. Et vu tous le boulot qui les attendait, les deux femmes en aurait bien pour tout le matin à trier !

- "Non c'est l'homme livre et je vient te manger !"

Pink ne pu se retenir de pouffer en entendant la voix de sa jeune employée lui assurer qu'elle était un monstre. Alors comme ça Cata voulait jouer les méchants carnivores ? Sa patronne était prête à riposter. Attrapant un bout de sagex qui traînait par là et qui avait servit à maintenir les livres en place elle le tint comme une épée et la dressa devant elle. Il ne lui manquait plus qu'une armure pour ressembler aux chevaliers qui peuplaient les livres étalés à ses pieds.

- Sache petit monstre que je ne me laisserais pas faire aussi facilement !

Pink voit son employée sourire et lui sourit à son tour en reposant son épée improvisée. La bataille de sagex serait pour plus tard. Une autre guerre attendait les deux femmes. Les ennemis ? Une armée de livre. Leurs armes ? Leur couvertures bien lourdes et leur pages bien coupantes.
Et du côté des deux bosseuses, quelles étaient leurs armes mis à part une épée en sagex ? Et bien... beaucoup de courage et de patience !

- "Oui c'est moi, J'espère que je ne t'ai pas faite peur."

Aucun soucis de ce côté là. Les vraies princesses n'ont jamais peur. Et même si Pink était loin d'avoir du sang royal dans les veines, cela ne l'empêchait pas de partager ce point commun avec les héroïnes de Disney. Quoique... cela est un petit mensonge. Actuellement il y avait bien une chose qui faisait peur à la dame. La bataille qu'elle et Catalina allait devoir mener de front face aux kilos de papier qui lui faisaient face.
Se mettant accroupie, la libraire saisit un autre livre et dévora les premières lignes des ses pages.

Il était une fois une petite fille qui portait tout le temps une cape rouge. Tant et si bien que les gens du village l'avaient surnommée "le petit chaperon rouge". Malheureusement la grand-mère de l'enfant était malade et, un jour, sa mère lui demanda d'aller porter un panier de victuailles à la vieille femme.
Cependant, un vieux loup affamé et méchant comme tout rôdait en ces temps dans la forêt qui reliait les maison du petit chaperon rouge à celle de sa grand-mère. La mère de la fillette lui fit alors bien promettre d'être prudent et de ne surtout pas parler aux inconnus...

Malheureusement le petit chaperon rouge parlerait aux méchant loup qui trouverait alors un moyen pour manger l'enfant et la grand-mère. Mais comme tout bon conte de fée, tout se finirait bien grâce à un chasseur-chirurgien qui parviendrait à ressortir les deux victimes du ventre du grand méchant.
Le petit chaperon rouge. Un classique de la littérature enfantine qui, encore une fois, se finissait bien.

- J'aimerais bien que ma vie ressemble un peu plus à un contre de fée ! Au fait, comment vas-tu Cata' ?

La patronne lui fit un grand sourire en détournant le regard du boulot qui l'attendait. Non, décidemment, Pink n'avait aucune envie de travailler aujourd'hui.

-"Sache petit monstre que je ne me laisserais pas faire aussi facilement !"

Je remarque qu'elle est en train de reposé son espada de polystyrène. Sa me fait bien rire. Mais je doit dire que la vu de cette imposante pile de bouquins, mon envie de batailler est compromise. Je me demande qui aurai gagner ? Surement elle ! Je sais pas, une intuition. Et puis "petit monstre" sa me correspond ? Nan ! Je croit qu'à la fin de la journée si j'ai le courage, le polystyrène volera ! Palabras de Catalina.

- "Oui c'est moi, J'espère que je ne t'ai pas faite peur."

Phrase inutile. Même si sa ne fait que quelque semaine, je sais que c'est une femme fuerte. Et puis pour avoir peur de moi, il faut vraiment le faire.
Je la voit qui s'accroupie maintenant en tenant un exemplaire du la "pequeña caperuza roja" C'est fascinant comment tout à coup elle se plonge dans sa lecture. Elle est imperturbable. Je l'admire pour sa !
Elle sort soudain de sa lecture :

- "J'aimerais bien que ma vie ressemble un peu plus à un contre de fée ! Au fait, comment vas-tu Cata' ?"

Bien, je ne sais pas quoi répondre. Je ne veut pas de pitié. La vérité ? ou pas ?

- "Ouai !"

Trop spontanée, trop faux ! A quoi bon faire semblant ? Dites le moi ! Je suis perdue. Je n'ai toujours pas penser à ce que je ferai ce soir en rentrant... où ? Ok ! Je vais le dire...
J'ai honte, une fille de seize ans ne devrait pas avoir à se poser ces questions.
Je me lance !

-"Enfin je ne sais pas trop quoi te dire mais ma tante m'a mise à la rue. Je ne connais pas la raison exact, mais elle ne m'as jamais aimée. Je préfère te le dire car j'ai confiance en toi. Tu est une super patronne, toujours à l'écoute. Je n'ai pas besoin d'aide je vais me débrouiller et je ne voudrai pas gâcher notre journée de classification. Je tenais juste à te le dire puisque de toute façon tu percevrai mon malaise au cours de la journée."

Je n'ai aucune volonté. Je commence à ramasser la première pile et à scruter les rayons d'un oeil trop perçant à mon gout... J'ai peur de sa réaction. Et si elle en parle à ma tante ? Je Frissonne. Pourquoi l'ai je dit ?

Pink baissa la tête sur le côté attendant la réponse de sa jeune employée. Catalina ne semblait pas en très bonne forme à vrai dire. Elle avait beau ne pas avoir les yeux rouge et un sourire sur les lèvres, la libraire avait développé une sorte de don pour repéré les airs un peu mélancolique et penseur de ses amis qui allaient pas bien. Hors la jeune fille en face d'elle ne dégageait pas l'aura qui l'entourait habituellement. Quelque chose n'allait pas.

- "Ouai !"

Une réponse qui confirmait la réflexion de Pink. Ce "ouai" ne semblait pas franc, pas assez appuyé pour paraître réel. Mais bon, si Catalina ne souhaitait pas parler de ses malheurs à sa patronne, ce n'était pas elle qui allait la forcer à s'exprimer. Ce n'était pas son rôle de s'impliquer dans la vie de tous les gens qui l'entouraient. Libre à eux de venir lui parler, de toute façon elle était toujours prête à écouter tout le monde. En attendant elle se contenta de secouer les épaules en se retournant vers la pile de livre.

-"Enfin je ne sais pas trop quoi te dire mais ma tante m'a mise à la rue. Je ne connais pas la raison exact, mais elle ne m'as jamais aimée. Je préfère te le dire car j'ai confiance en toi. Tu est une super patronne, toujours à l'écoute. Je n'ai pas besoin d'aide je vais me débrouiller et je ne voudrai pas gâcher notre journée de classification. Je tenais juste à te le dire puisque de toute façon tu percevrai mon malaise au cours de la journée."

Pink hocha de la tête, malheureuse pour l'adolescente. Catalina était une jeune fille sympa que la libraire appréciait beaucoup. Elle ne comprenait donc pas pourquoi la tante de la jeune fille pouvait se permettre de la traiter comme ça. Un truc qui agaçait Pink encore plus que quand on l'embêtait elle, c'était quand on embêtait les gens qu'elle aimait. Mais son employée lui avait bien dit qu'elle n'avait pas besoin d'aide et sa patronne ne tenait pas à s'imposer dans sa vie. Cependant elle tenait à faire comprendre à l'adolescente qu'elle serait là au cas où.

- Si jamais le canapé de mon salon est très confortable.

Sur ses mots la femme s'assit en tailleur face à la plus grande de toutes les piles et se mis à fouiller à la recherche d'un livre. Une fois qu'elle l'eut trouvé elle le sortit du fouillis de pages, un grand sourire de gamine lui dévorant les lèvres. Soufflant sur la couverture ancienne pour dégager la poussière elle l'ouvrit au tout début pour lire des lignes qu'elle connaissait pourtant presque par coeur.

Il était une fois une reine et un roi qui ne parvenait pas à avoir un enfant. Mais un jour, durant un hiver bien plus froid que ceux que le royaume n'eut jamais vécu, la jeune reine se mis à la fenêtre pour tricoter. Et voilà que la pauvre maladroite se piqua le doigt de son aiguille. Trois gouttes de sang perlèrent de son doigt pour tomber sur la neige fraîche qui décorait le rebord de sa fenêtre. En fermant les yeux la reine fit alors un voeu.

- Je souhaite avoir un enfant dont la peau aurait la couleur de la neige, ses cheveux seraient de la même teinte que la plus noire des nuits et ses lèvres seraient de la même couleur que ces trois gouttes de sang.

Et de sa maladresse naquît le miracle. Neuf mois plus tard le roi et la reine eurent le plaisir d'annoncer à leur royaume la naissance d'une ravissante petite princesse à la chevelure noire, aux lèvres rouge et à la peau blanche. L'enfant fut nommée Blanche Neige.

Refermant le livre elle s'intéressa de nouveau à son employée avec un petit sourire d'excuse. Il lui arrivait souvent de se plonger un instant dans un livre, s'éloignant du monde réel, décrochant de la réalité.

- C'était mon livre préféré quand j'étais enfant. Blanche Neige.

Quand elle était petite, les parents de Pink lui racontaient toujours des histoires extraordinaires. Un peu trop extraordinaire au goût de l'enfant en fait. Que des gentils, aucun méchant... pas son truc. Alors dès qu'elle avait su lire, elle c'était plongée dans les grands classiques. Cendrillon, la petite sirène, le petit chaperon rouge ou encore la fameuse Blanche Neige. Qui l'avait toujours fascinée avec sa pomme empoisonnée.
Les contes c'était un peu toute son enfance.

-"Si jamais, le canapé de mon salon est très confortable."

C'est très agradable de sa part. J'aime la façon d'être de Pink, toujours à l'écoute et très propre sur elle. Je n'aurai pas pu espéré mieux en matière de patron. J'avoue que parfois je suis un peu infantil. Mais la vie vous rend plus dur alors pourquoi s'enfermer dans une coquille ? Je n'ai jamais appréhendé le monde d'un oeil méfiant. Arrive se qui doit arriver. J'en ai plus que marre de me prendre la tête tout les jours pour des histoires futiles. Je ne sais vraiment pas comment va finir ma journée et je m'en fiche à vrai dire.
Je lève donc les yeux vers elle et lui gratifie mon sourire le plus simple et le plus sincère.
Je ne sais pas se qui va se passer ce soir mais je sais se que je vais faire de ma journée.
Je fini donc de replacer les livres que j'ai entre les mains avant de voir que je porte un exemplaire du tout premier "Mafalda" J'adorai ses histoires quand j'était gamine.
Je regarda autours de moi. Pink était encore assise en tailleur devant une pile de livre et fouillai frénétiquement à l'intérieur. Elle pris alors Blanca Nieve dans les mains et s'absorba d'un coup. Sa m'étonne toujours un peu, mais j'aime la regardée quand elle fait sa. J'aimerai tellement avoir cette capacité à vivre mon histoire, à être entrainé en elle.
Je pense alors à tout ces gens qui écrivent les livres. Les autores doivent avoir une vie bien remplie et des expériences en toutes matières. Je m'imagine à leur place. Devant une feuille vierge, à attendre ? à saturer ? à aimer ?
Que sais-je ?
Pink me fait alors sortir de ma torpeur.

- "C'était mon livre préféré quand j'étais enfant. Blanche Neige."

Blanca Nieve et une histoire qui ressemble un peu à la mienne. Un méchante belle mère *Tousse*, orpheline, et un je ne sais pas quoi qui nous rapproche. La naïveté ? Peut être.

-"Moi c'était Mafalda !"

Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai une certaine fierté à dire sa. Je suis vraiment étrange parfois.
Je m'avance vers l'un des deux fauteuils beige au centre de la pièce et je m'assois pour cinq minute. Je commence alors à me plonger dans mon livre.
C'est un album. J'aime bien les bandes dessinée. Mafalda est une petite fille qui déteste la guerre, le nucléaire, le racisme, l'injustice... Ses réflexion et ses actions donne toujours à réfléchir.
Maman disait toujours, Mafalda est intelligente et bienveillante comme toi.
Je me lève et range vite, si je traîne trop il sans sera fini de a motivation.
Elle me manque.

- "Tu as des enfants ?"

J'aimerai savoir si en les bordant elle leur raconte une historia merveilleuse qui les emplie de rêves.

Pink reposa son livre emplie de nostalgie. Enfant, elle s'était souvent plainte de ses parents trop excentriques à son goût. Elle se souvenait qu'au lycée les gens de sa classe se plaignaient de leur parents trop stricte qui ne leur laissaient jamais toucher la moindre bière ou sortir après dix heures. Elle, s'était ses parents qui roulaient des joints et qui la poussaient à venir faire la fête avec eux jusque très tard dans la nuit. Combien de fois avait-elle dû s'occuper de nettoyer le vomi de ses parents bourrés. Ils avaient eu leur fille trop jeunes et étaient restés de grands adolescents. Au plus grand malheur de leur fille qui les aurait souhaité plus matures.
Mais bon, elle avait grandit avec eux et avait été entouré d'assez d'amour pour tous les êtres humains de la terre. Et malgrès tout, elle avait eu une enfance heureuse et elle le savait. La pauvre Catalina elle vivait chez une tante pas forcément très clémente qui l'avait carrément foutue à la porte. Cela n'était jamais arrivé à la trentenaire, mais elle se souvenait de certaines amies venues sonner chez elle au milieu de la nuit, cherchant un refuge pour dormir après s'être faite jeter par leur parents. La plupart étaient en larmes, ne comprenant pas le pourquoi du comment. Mais souvent, très souvent ses amies rentraient chez elles au petit matin et se réconciliaient avec ses parents jusqu'à la prochaine dispute.
L'asolescence n'est pas forcément une période simple dans la vie.

-"Moi c'était Mafalda !"

La libraire se tourna vers son employée, un sourire sur ses lèvres. Elle regarda la jeune fille - presque femme - se poser dans un des deux fauteil de la boutique, un exemplaire de la fameuse Mafalda entre les mains. Pink n'a pas eu souvent l'occasion d'en lire, mais elle se rappelle quand même la petite fille forte et intelligente.
Catalina se plonga dans son livre, exactement comme le faisait Pink si souvent dans ses contes de fée. Les deux femmes vivaient au milieux des livres et personne ne pouvait leur en vouloir de tomber sous leur charme et se s'en détacher le temps de quelques pages.
De toute façon, elles relevaient toujours la tête de leur histoire, comme Catalina venait de le faire à l'instant. Elle se releva et rangea son livre avant de poser une question à sa patronne.

- "Tu as des enfants ?"

Des enfants ? Pink en avait une bonne dizaine qui venait chaque semaine à la boutique s'enfermer dans ses histoires magiques avant de repartir le coeur emplit de joie. Mais des enfants vraiment à elle qu'elle aurait porté dans son ventre durant neuf mois ? Non.

- Je suis trop jeune pour ces choses là.

Elle fit un clin d'oeil à son employée. Pour dire la vérité, elle trouvait qu'à 33 ans il était temps qu'elle se mette au boulot. Et son horloge biologique le lui faisait bien ressentir en faisant sauter ses ovules dans tous les sens à la moindre présence masculine. Malheureusement peu de mâle restait dans son lit plus d'un soir et aucun ne semblait destiné à devenir papa. Pas que Pink soit une croqueuse d'homme qui ne pense à rien d'autre qu'à son plaisir personnel, c'est juste qu'aucun ne parvenait à se détacher du lot et à devenir plus que l'inconnu d'un soir.

- Je n'ai pas encore trouvé mon prince charmant !

Dommage pourtant, car vu comment elle aimait les enfants qui passaient dans son magasin, elle aurait sans doute fait une très bonne mère. En attendant elle devait contenter de raconter des histoires à sa petite soeur qui était en train de devenir grande et qui en plus était partie en tour du monde avec leur parents depuis presque une année.

- Et toi Cata ? Un jeune homme de Little Anglaton t'aurait-il déjà ravi ton petit coeur ?

Elle lui adressa un sourire complice tout en ramassant un autre livre intitulé "la reine des neiges". Une histoire d'Andersen, celui là même qui était à l'origine de la petite sirène et du vilain petit canard. Cette fois-ci elle ne commença pas par le début et préféra regarder la dernière page du livre afin d'en parcourir ses dernières lignes.

Kay et Gerda allaient la main dans la main et tandis qu'ils marchaient, un printemps délicieux plein de fleurs et de verdure les enveloppait. Les cloches sonnaient, ils reconnaissaient les hautes tours, la grande ville où ils habitaient. Il allèrent à la porte de grand-mère, montèrent l'escalier, entrèrent dans la chambre où tout était à la même place qu'autrefois. La pendule faisait tic-tac, les aiguilles tournaient, mais en passant la porte, ils s'aperçurent qu'ils étaient devenus des grandes personnes.
Les rosiers dans la gouttière étendaient leurs fleurs à travers les fenêtres ouvertes. Leurs petites chaises d'enfants étaient là, Kay et Gerda s'assirent chacun sur la sienne en se tenant toujours la main, ils avaient oublié, comme on oublie un rêve pénible, les splendeurs vides du château de la Reine des Neiges. Grand-mère était assise dans le clair soleil de Dieu et lisait la Bible à voix haute : « Si vous n'êtes pas semblables à des enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume de Dieu. »
Kay et Gerda se regardèrent dans les yeux et comprirent d'un coup le vieux psaume :

Les roses poussent dans
les vallées
Où l'enfant Jésus vient
nous parler.

Ils étaient assis là, tous deux, adultes et cependant enfants, enfants par le cœur...
C'était l'été, le doux été béni.

Cette fois, pas de "ils sa marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants". Mais qu'importe, c'était une jolie fin aussi et c'était ça l'important.