J'ai quelque chose à te montrer... (PV Remy)

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ღ J'ai quelque chose à te montrer ღ

Il plaça le chargeur dans son arme. Cela émit un clic caractéristique. L'arme était chargée. Il joua de la culasse et l'arme était prête. Il n'avait plus qu'à presser la détente pour que le coup de feu parte et il anéantirait une vie. Un liquide vermillion se répandra sur le sol et il enlèverait l'âme à son propriétaire. Il n'y aurait plus qu'un amas de chair et un nom à rajouter dans la liste. Une liste qui s'allongeait de jour en en jour et encore plus depuis que Dorian avait pris par force le Mystery. Tant de choses avaient été faites ici alors qu'elles n'auraient jamais dû être faites. Tout ce sang souillé qui a pu se mêler au sang si pur. Ce sang mêlé, ces anormalités de la vie. Il devait réparer ça. Il avait été elevé dans l'honneur du sang, l'honneur du nom et aujourd'hui, il voyait toutes les atrocités qu'on pouvait commettre quand on s'appelait Mystery. Pandora Mystery était une abomination de la nature et devait être tuée. Pas avant que le sorcier noir se soit amusé avec bien sûr. Pour l'instant, il la gardait en otage car il savait qu'elle était une sacré monnaie d'échange mais à la première occasion, Dorian pointerait cette arme chargée sur son crâne empli de rides et il l'abattrait, sans aucune pitié. Il avait la haine contre tout ceux qui avaient participés à ce que cet établissement soit prospères. Ils paieraient tous. Sauf les sorciers.

Dorian savait qu'avant qu'il arrive, il y avait des professeurs compétents et du personnel compétent en général. Tout ces gens étaient capables d'ensorceler les sorciers et de leur faire perdre la raison. Ceux là n'avaient aucune excuse. Le sorcier noir se disait que lorsqu'on était loin de son environnement on pouvait perdre la raison, c'était totalement excusable. Il fallait cependant de la rééducation car tout ce temps passé avec ces êtres contres-natures avaient endommagé leurs pauvres esprits et ils devaient sans doute se dire que les mêlés et les humains étaient des gens comme nous tous. Non, ce n'était pas le cas. Les humains étaient tout justes utiles pour l'esclavage et les mêlés étaient bon pour la tombe. Sans détour, ils devaient tous être égorgés. D'ailleurs, tout les mêlés qui avaient été trouvés ici avaient étés tués. Sauf ceux qui avaient pu s'enfuir bien sûr car le sorcier noir n'excluait pas possibilité. Il le savait en attaquant que des téléporteurs allaient protéger certains élèves plutôt que protéger leurs établissements. Les lâches, il ne fuirait jamais devant l'ennemi. Même s'il devait se battre contre tout Orphéo seul, il ne renoncerait pas. Il avait été formé pour détruire. C'était sa vie, son histoire, son sang. C'était son être qui était fait ainsi.

Il était 10h quand elle poussa la porte. Dorian était vêtu plutôt élégamment comme à son habitude. Il n'était pas en tenue d'entraînement mais il savait se battre en costard. Ca aussi cela s'apprenait. La jeune fille qui était là était une Sullivan. Une famille fidèle à Croix. Ils l'avaient tous ralliés avant la guerre, Billy comme dernière arrivante. Sauf une. Elle s'appelait Remy et elle enseignait au Mystery. Elle était professeur d'armes à feu et de paréidolie. Elle était illusioniste et pouvait transmuter le sable. Son âge ? 25 ans. Ce que voulait Dorian ? Son corps. Et accessoirement la remettre dans le droit chemin. Il fumait quand elle arriva. Il lui fit un sourire qui n'engageait rien. En soi, avoir rendez vous avec le Chef de Croix n'était jamais bon présage, surtout quand vous aviez un passif dans l'Orphelinat. Entre deux bouffées, il dit d'un ton très calme et glacial :

- Bonjour Remy Sullivan. Je suis enchanté de te voir. Tu ressembles vraiment à Viola et Billy.

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~Chef sadique de Croix

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Gabrielle E./D. Matthew Livingstone, Telma S. Smith,
Silver Soul., Elena De Morin'Stal

J'ai quelque chose à te montrer... (PV Remy) C5gHT

Dorian & Remy
Chef de Croix. Prisonnière.

Installée à ma coiffeuse, je coiffe paresseusement mes cheveux tandis que mes yeux fixent mon reflet d'un air absent. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis ici, retenue à Mystery comme une putain de condamnée à mort, et à dire vrai ça me passe par dessus la jambe la plupart du temps. Pourquoi ? Parce que la plupart du temps je me bourre la gueule jusqu'à sombrer dans le coma. Du reste, je dors, ou je pleure, enfermée avec interdiction de quitter ma chambre sans être accompagnée d'un des chiens de garde de mon très cher papa, voire mon très cher papa en personne.

Je suis une fille chanceuse, hein...

« Tu es prête ? »

Je sursaute légèrement mais ne prends même pas la peine de me retourner parce que je sens que je vais lui envoyer toute une ribambelle de produits de beauté à la gueule et que ça coûte cher. Je lève alors les yeux vers le reflet d'Adrian et réponds aussi froidement que possible :

« Remy Sullivan n'est jamais réellement prête pour quoi que ce soit. »

Un sourire tendre étire ses lèvres tandis qu'il claque la porte, s'approche de moi et pose doucement ses mains sur mes épaules. Comme pour me rassurer. De fait, je comprends tout de suite qu'il prépare un truc ou qu'il va me demander quelque chose de complètement mordu que je ne pourrais pas refuser.

Voire même les deux en même temps.

Je dois dire que cette qualité que mon père a de tirer de vous ce qu'il veut m'a toujours fascinée. Certainement parce que je suis tout autant pourvue de cette capacité, même si je suis bien moins fourbe que lui : lui, il a réussi à monter Viola contre moi pour l'enrôler chez les Sorciers Noirs et à utiliser le besoin profond d'amour de Billy pour la rapprocher de lui.

« Tu vas rencontrer le chef de Croix, ça ne t'émeut pas plus que ça ? »

Un de mes sourcils se lève instinctivement et je tourne un peu la tête vers lui, agacée.

« Pff... Tu t'attendais à quoi ? Que je ''kyaaaa'' comme une groupie de Bieber ou que je tremble comme une droguée en manque ? De toute manière, j'y vais pas de gaieté de coeur alors... et puis d'ailleurs, ça me rend dingue que t'aies accepté de t'associer avec un malade pareil. »

Je ne connais pas spécialement le chef de Croix, je ne sais pas vraiment ce qu'il a fait de sa vie ni pourquoi il en est arrivé là parce qu'à vrai dire, ça aussi je m'en fous. Aussi, j'pourrais le croiser dans la rue que je le reconnaîtrais pas : bah ouais, je sais même pas à quoi il ressemble physiquement.

« Il est très redouté dans le monde de la magie. »

Là dessus je me retourne complètement, la bouche grande ouverte. Puis, la stupéfaction se liquéfie en un éclat de rire jaune et bref et je lâche :

« Haha ! T'es en train de me dire que tu le redoutes ? Toi ? Pff... Le Croque Mitaine a décidément toujours de quoi me surprendre... »

Ses mains se crispent sur ma peau et je me raidis sensiblement. Mes lèvres se pincent et je me retourne vers le miroir.

On ne dirait pas comme ça mais mon père est la personne que je redoute et qui me terrifie le plus par ce qu'il dégage, par ce que je sais et ce que j'imagine de lui. Mon père a toujours été le grand méchant de mes cauchemars, la personnification de même de mes peurs les plus profondes. Je me souviens que, lorsque j'étais petite et désobéissante, mes nourrices me racontaient des choses terribles à son sujet et que je sais être vraies, avec du recul.

Je me rappelle même qu'à un moment, j'en étais tellement traumatisée que, lorsqu'il est venu nous rendre visite, ça m'a échappé et je l'ai appelé « le Croque Mitaine ». Il n'avait rien dit sur le coup mais mes nourrices ne m'ont plus rien dit sur lui après ça.

« Tu sais que je déteste ce surnom, Remy, d'autant plus que ce que je voulais dire, c'est qu'il faut savoir choisir ses alliés et qu'il faut les rejoindre en temps voulu. Ou leur donner l'impression de les rejoindre. Ne trouves-tu pas cela amusant de les regarder d'en-bas, de les observer dans toute leur splendeur et leur gloire, imbus d'eux-même et ne craignant rien ni personne, pour finalement les voir se rétamer plus bas que terre, la face dans la boue ? Anja Von Duisbourg est une femme très intéressante : elle est jeune, très, et c'est ce qu'il lui fait défaut à ce jour. Mais sa conscience des choses, sa maturité et son potentiel ne sont en aucun cas négligeables. Cette petite ira loin. À l'inverse, Dorian Cross est un spécimen orgueilleux et futile, mais redouté. C'est lui le chef de file par son expérience et sa prestance, et c'est pour ça qu'il a la prétention de croire que c'est lui et lui seul qui a porté son organisation et sa famille là où ils en sont aujourd'hui. Je n'ai pas beaucoup d'espoir pour lui, mais il sera un excellent tremplin pour notre famille. »

Je déglutis péniblement, tout à fait muette à son petit speech. Je sais que mon père est considéré comme un membre fidèle à Croix (lorsqu'il y trouve ses intérêts, bien sûr) mais je ne m'attendais pas du tout à ce qu'il...

« Mais, quand il ne me sera plus utile, et bien... »

Ses doigts se durcissent encore plus sur mes épaules et ses ongles pénètrent douloureusement ma chair, jusqu'à ce que le sang...

« Tu me fais ma...

- Morgana, soigne-la. Tout de suite. Il faut qu'elle soit impeccable. »

C'est là que ma cousine, que je n'avais pas vu depuis quoi, une bonne dizaine d'années, arrive sur ses entrefaites et me couvre d'un regard assassin. Bon, et bien il semblerait que je sois vouée à faire face à la haine quasi gratuite de tous les membres de ma famille à mon égard et ce, jusqu'à la fin des temps.

Mon père se détourne pour s'asseoir sur mon lit et Morgana va pour poser ses mains sur moi mais je me détourne, me lève avec colère et lui crache à la figure :

« J'ai pas besoin qu'on me couve, ni qu'on me soigne. Elle me touche pas. »

Sur ces paroles, je la prends par le bras et la jette littéralement dehors. Après avoir claqué la porte, je fais face à mon père qui me considère d'un air amusé.

« Et s'il découvre tes véritables intentions ?

- Serais-tu inquiète pour moi, ma chérie ?

- Pff... N'importe quoi... Juste curieuse...

- Hmm... Ne t'inquiètes pas pour cela, j'ai mis de mon côté toutes les garanties possibles -Isaac préserve parfaitement mes pensées, et ça n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Qui plus est, il se méprend peut-être sur mes intentions, mais nos buts restent les mêmes : éradiquer les mêlés et asservir les humains. Orphéo est une entrave à cela, c'est donc un ennemi commun à combattre. Voilà tout. »

Sur la seconde, je pense à cafter. J'ai déjà trahi ma famille une fois en rejoignant Mystery, qu'est-ce qui m'empêcherait d'agir comme ça une deuxième fois ? C'est là que je me dis que, malgré tout, ça reste ma famille et qu'ils sont mon dernier rempart face à Cross.

Il soupire, puis sourit, et il murmure d'une voix douce :

« Remy, viens par là ma petite fille. Je voudrais te demander quelque chose... »

***
Et me voilà donc devant la salle d'entraînement, fraîchement douchée et maquillée (de toute manière, je me fais toujours belle quand je sors alors...), hésitante à entrer. Putain. J'lui aurais montré mes fesses et lui aurait dit d'aller se faire foutre, à ce con de Cross, s'il retenait pas mes élèves en otage. Chier.

C'est aussi à ce moment là que ce que m'a demandé mon père me revient à l'esprit. Une mission. Secrète. Entre lui, et moi. Pfff... super.

N'y pensons pas.

Je prends une profonde inspiration et active la poignée de la porte. Je frappe jamais avant d'entrer parce que je suis une fille profondément mal éduquée.

Demandez aux parents si vous me croyez pas.

« Bonjour Remy Sullivan. Je suis enchanté de te voir. Tu ressembles vraiment à Viola et Billy. »

Oh là. Ça commence mal. Premièrement, parce qu'il me tutoie. Deuxièmement, parce que je ne ressemble en rien à mes sœurs. Je me retiens in extremis de lui balancer un « pour toi, ce sera Mlle Sullivan », parce que je sens bien que ça risque de m'apporter plus de problèmes que j'en ai déjà. Je ne dis rien, pas un mot, je me contente d'appuyer mon dos contre le mur, de croiser mes bras sur ma poitrine et de le détailler ouvertement.

Mouais. Vieux. Blond aux yeux bleus. Plutôt classe, avouons-le. Fumeur. Aura assassine. Armé. Aucunement rassurant.

Pas du tout mon style quoi.

Spoiler:

Lorsque la porte s’ouvrit et qu’il prononça ces mots de bienvenue, Dorian en profita pour l’examiner. Elle n’était pas mal du tout. Mais apparemment elle faisait de même en le détaillant comme si elle ne l’avait jamais vu, ce qui était, il fallait l’avouer, plutôt étonnant. En effet, Dorian avait sa putain de photo affichée dans beaucoup d’endroits. Il était impératif que les gens le capturent. Pourtant, il était là, libre comme l’air, regardant une jeune fille qui n’avait sûrement rien demandé. Ses yeux de pervers la détaillaient comme si elle n’était qu’une vulgaire poupée de chiffon. Il la violait du regard tandis que la jeune femme s’appuyait le dos contre un mur et croisait ses bras sur sa poitrine, dans une position de fermeture. Ses yeux bleus la transpercent, de part en part sans omettre un seul détail. C’était la première fois qu’il la voyait et il voulait s’imprégner de ce moment. Maintenant, elle était sorcière noire mais il y a peu elle était professeur au Mystery et tout finit par se payer dans la vie. A chaque fois c’est à la sortie. Ici, ça sera à l’entrée. Il s’approcha d’un pas lent.

-Ne soit pas timide, je ne vais pas te… tuer.

Parce que la croquer, ça il allait peut-être le faire si jamais elle lui en donnait l’occasion. En effet, Adrian était un fidèle du Mystery alors il ne se permettrait pas de tuer sa fille quand bien même elle avait été une traître à son sang pendant de nombreuses années. Cependant, il ne laisserait pas passer l’occasion de la punir durement, sans aucune once de pitié dans ses gestes et son regard. Il n’avait pas souhaité la torturer, il préférait faire ça de manière plus douce. Une torgnole sur son doux visage aurait tôt faire de la rendre bleue mais il s’en fichait bien. Dorian n’était pas un être à se soucier de la dureté de ses actes ou encore du bien-être de ses membres. Cross comptait, pas le reste. Seul certains de ses subalternes avaient réussi à le rendre plus tendre mais il restait une règle qui était maintenu dans toute les conditions : s’il devait trancher pour le bien-être des Cross, il le ferait. Peu importe qu’un homme de Croix crève.

Cela semblait une faiblesse mais pourtant c’était un atout. On disait souvent qu’il était trop orgueilleux, trop sûr de lui ou pas assez bienveillant à l’égard de ces hommes mais c’est cela qui les rendaient meilleurs. Il ne s’est jamais fait épargné quand il était jeune. L’enfance difficile, avec une éducation de robot, ensuite la fuite car pourchassé par Orphéo et les Grey. Vivre comme un reclus est une chose assez horrible. On se sent humilié et en même temps on a peur, on ne sait que faire face à la situation. Dorian était déjà dur avant de s’exiler. Mais quand il est revenu au manoir Cross après son exil, il était certes un peu rouillé physiquement mais mentalement il n’a jamais été aussi fort. Cela lui endurci le cerveau, de voir tout ce monde qu’il connaissait se faire tuer, de voir sa propre femme se faire tuer, de devoir s’occuper seul de son fils. Il a du se responsabiliser, il a du devenir plus fort que lui-même. Il a dépassé ses propres limites et depuis ce jour-là il est devenu un surhomme mentalement. Personne n’arrivera jamais à le faire craquer.

De plus, au fur et à mesure du temps, il s’était entouré de personnes de confiance qui, en plus d’être puissant sorciers, étaient des personnes de confiance et fidèle à lui. Jamais, il ne le trahirait parce qu’ils avaient confiance en sa capacité à les mener à la victoire. Preuve en était, les faits lui donnaient raison. L’alliance avec Rosenrot, la prise du Mystery, la ruée sur Little Angleton. Tout cela lui donnait énormément de crédit et il endoctrinait les gens comme avait pu le faire un Adolf Hitler ou un Napoléon. Des fidèles suiveurs. Mais parmi ceux là, il y avait ceux qui le connaissaient avant qu’il arrive au pouvoir. Sebastian, Louyse, Mohamed étaient de ses personnes là. Il fallait rajouter Dylan qui n’était pas encore puissant mais qui était en passe de le devenir. Il ne pourrait jamais se faire déborder. Trop d’hommes, il contrôlait, trop d’informations, il avait et surtout trop de pouvoir, il détenait. La loi du plus fort.

- Pourquoi ne pas nous avoir rejoins plus tôt miss Sullivan ? C’était triste que la famille soit décomposée ainsi, je suis heureux qu’elle soit recomposée. Mais tu sais bien, on ne recolle pas des morceaux sans fragiliser l’ensemble…

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