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Niveau du personnage Point RP: (75/100) Point Membre: (53/100) Niveau: 6 - AffirméHarry M. Adelman Holding Doors | Sujet: Re: Big black cloud Ven 11 Juin 2021 - 9:36 | |
| Le garçon revint dans la geôle douze heures plus tard, comme il l’avait indiqué. Le temps lui semblait être une rivière un peu molle mais il avait de la patience. Il était obligé, d’avoir de la patience. L’appartement ne sentait plus le tabac mais la beuh et il s’échoua sur le balcon. Il lui semblait avec Croix que régulièrement, sa vie ne lui appartenait plus sur des périodes qui lui semblaient intolérables. Il n’était plus que soldat, et Harry perdait pieds dans ce genre de moments. Son identité semblait dériver petit à petit jusqu’à ce qu’il ne reste que celui qui répond aux ordres.
Carla était en train de lire, visiblement égale à elle-même. Il aurait pu lire le livre avec elle en suivant la petite voix dans sa tête qui déchiffrait les caractères. Il s’ouvrit une bière, laissa pendre ses jambes dans l’eau froide. La nuit paraît la piscine de reflets métallique qui l’absorbèrent un moment. Divers plans se montaient dans son esprit, celui où Luka arrivait, celui où Luka allait se rendre à Croix, celui où Luka, Luka, Luka. Le temps jouait contre lui évidemment, sous estimer Orpheo aurait été fatal pour lui. Mais la jeune Cross allait-elle quémander de l’aide alors que tout était de sa faute ? Alors qu’elle avait été jusque dans le lit de Dorian Cross ? Ç’aurait été misérable de sa part.
Il ordonna qu’on fasse parvenir à Luka une missive comme quoi elle était à Croix, sa petite Carla, et qu’elle savait quoi faire pour qu’elle puisse vivre, rentrer chez elle et retrouver Jeremy. Qui aurait pu croire qu’une petite humaine puisse prendre subitement tant de pouvoir ? C’était bien Orpheo, ça, de s’enticher des plus fragiles ; de ceux qui claquent pour rien, gratuitement souvent.
La bière coula paresseusement dans son sang, jusqu’à ses jambes, lui octroyant une once de relâchement. Il pensa à quel point Dorian l’aurait trouvé misérable à tamponner un peu ses émotions avec de l’alcool, mais il était loin d’être comme la jeune femme, maigre, les poumons cendrés, le ventre creux, les muscles délités. L’amour lui avait-il fait ça ? Son père ? Les pères avaient l’air de faire beaucoup de choses à leurs filles, beaucoup, beaucoup de choses. Les monstres sous les toits, planqués dans leurs vies d’adultes dans les failles des maisons pleines de nuit.
Il ordonna que ses animaux soient déplacés dans l’immense demeure familiale à l’esclave qui trainait là d’un allemand patiné d’anglais. L’esclave disparu et ne resta que le garçon et la fille, le bourreau et l’attendue. Les vaguelettes lui léchaient les jambes, la nuit : le dos. Une vingtaine de minutes plus tard, un appartement torché à l’essence projetait des éclats de verre dans Londres, blessant la ville d’une trouée incendiaire. Les chaines locales s’affolèrent et le garçon toucha de la main l’eau de la piscine, rassuré que son instinct lui parle encore, terrifié des conséquences d’une guérilla contre Luka Cross.
Il termina sa bière et compris plus que jamais qu’ils resteraient là des jours, des semaines, des mois. |
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Niveau du personnage Point RP: (123/200) Point Membre: (92/200) Niveau: 7 - ConfirméeCarla A. S. Lowett Humaine Innocente | Sujet: Re: Big black cloud Ven 11 Juin 2021 - 12:08 | |
| Le vampire était revenu hanter l’appartement, la nuit avalant son ombre. Une menace planante, mais au repos et à laquelle Carla ne prêta pas attention, la tête remplie par les aventures d’Anaïs, Henry, June, Hugo… Les parallèles tirées entre sa vie et les amours libres de l’autrice. Dans le vague, le bruit de l’eau qui frémissait, d’Harry qui attendait, des étoiles qui naissaient au-dessus d’eux. La jeune femme ferma le livre et les yeux et écouta la nuit s’étendre, les chuchotements de la ville gronder. À un moment, son agresseur demanda quelque chose au geôlier, et elle reconnut les mots Katz – c’était facile, fidèle à la traduction en anglais – et Hund qu’elle avait vu traîner sur des paquets de croquettes.
Le grand méchant avait donc des animaux de compagnie. Des bêtes qui l’attendaient chez lui le soir pour lui sauter dessus et lui quémander des caresse. Un chien qui serait peut-être prêt à se laisser mourir à ses côtés le jour où Louis débarquerait chez lui pour lui tirer une balle dans la tête – car Louis irait, elle en était certaine. Un chat qui le réveillait le matin en lui léchant le visage. De l’amour distillée par des êtres n’ayant pas peur des dents pointues imaginaires. L’autre monstre, celui qui avait les yeux bleus, avaient-il aussi des animaux ? Un perroquet qui se perchait sur son épaule pour apaiser ses colères ? Un serpent à qui il racontait ses pires actes. Non. C’était inimaginable. Impossible de projeter l’homme de ses cauchemars dans autant d’amour. Un peu plus tard, des sirènes hurlèrent dans la pollution sonore de la capitale et Carla ouvrit les yeux et se redressa pour apercevoir, au loin, un immeuble brûler. Harry le regardait sans réelle émotion, sans s’étonner des flammes qui plongeaient dans ses yeux gris, happés par la nuit. L’habitude ? Le manque de surprise ? Savait-il le cadavre de Luka en train de brûler dans cette scène trop lumineuse de nuit londonienne ? Mais il l’aurait tuée, si ça avait été le cas, lui épargnant d’un même geste le poids d’une culpabilité meurtrière. À quoi bon garder les otages en vie une fois que le butin était libéré ?
Carla se releva pour rejoindre son ravisseur, plantant ses jambes dans l’eau à côté de lui, savourant le paradoxe qui était le sien : devoir porter un pull contre le vent, mais ne pas ressentir le froid contre ses jambes. Ses nerfs s’étaient-ils distillés dans ses veines à force des coups, des hématomes et du sang qui se logeait sur ses cuisses et ses mollets, adolescentes ? L’image fugace de son père, les yeux injectés de sang, s’insinua dans son esprit, mais elle la rejeta, ne voulant pas faire entrer Harry un peu plus loin dans sa tête.
– Tu savais qu’une chauve-souris avait volé dans l’espace ? Elle était passagère clandestine de la Nasa.
Pourquoi cette anecdote-là avait-elle surgit dans sa tête ?
– Elle est morte avant de revenir sur Terre.
C’était peut-être une chose de plus à ajouter à la longue liste des armes contre les vampires. Carla soupira et posa ses doigts sur l’eau, jouant avec la douceur des clapotis.
– Je ne sais pas choisir. C’est ça, que je lui ai fait, à Louis. Je n’ai pas su choisir entre lui ou Ian. J’ai pas réussi à décider si je préférais la vie ou la mort. Si je devais fuir mon père ou rester pour ma mère. Même maintenant, je ne sais pas si je veux que Luka vienne me sauver ou n’arrive jamais. Je vis dans les entre-deux, je décide rien et j’attends que les choses se passent en blessant ceux que j’aime.
Refuser les rôles qu’on lui tendait pour tomber dans la lâcheté et la cruauté.
– Même toi, je ne sais pas si tu crains ou si je commence à t’apprécier.
C’était un peu tôt pour un syndrome de Stockholm. Et pourtant, l’image de Harry avec un chat dans les bras et un chien à ses pieds l’attendrissait, sans qu’elle n’arrive vraiment à comprendre pourquoi.
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Niveau du personnage Point RP: (75/100) Point Membre: (53/100) Niveau: 6 - AffirméHarry M. Adelman Holding Doors | Sujet: Re: Big black cloud Ven 11 Juin 2021 - 15:59 | |
| Il se demanda ce qu’il avait laissé dans son appartement et qui était actuellement en train de brûler. Quels objets, quelles fringues, quels souvenirs, quels meubles, quels polaroïds et il frissonna dans cette nuit de juin pourtant pas bien fraîche. Il n’avait pas le droit d’être triste pour de basses choses matérielles mais il ne pouvait s’empêcher de ressentir la pelote qui se nouait doucement dans son ventre. Il était soft et doux et tendre et rien n’avait pu entamer ça, même pas les balles dans les crânes et les tripes, même pas les milliards de lèvres fendues, même pas les morts.
Il arrima ses yeux a ses pieds, regardant l’eau s’enrouler autour, noyant ses tatouages. Carla vint a ses côtés et il laissa faire ; elle l’agresserait peut-être plus tard, mais elle pensait à l’instant à d’autres choses qui passaient dans sa tête à la vitesse de la lumière. Elle pensa à son père et il saisit la violence de son quotidien et les lumières que ça avait éteint, avant. Tu savais qu’une chauve-souris avait volé dans l’espace ? Elle était passagère clandestine de la Nasa. Elle est morte avant de revenir sur terre. Il tourna la tête, plongea la main dans l’eau. Tu penses à ça parce qu’elles ressemblent aux vampires ? Il se glissa dans l’eau habillé. Son t-shirt blanc se para des reflets bleus de la piscine. Il avait pied. Il laissa la froideur de l’eau lui raconter des histoires qu’il serait le seul à entendre. Je ne sais pas choisir. C’est ça, que je lui ai fait, à Louis. Je n’ai pas su choisir entre lui ou Ian. J’ai pas réussi à décider si je préférais la vie ou la mort. Si je devais fuir mon père ou rester pour ma mère. Même maintenant, je ne sais pas si je veux que Luka vienne me sauver ou n’arrive jamais. Je vis dans les entre-deux, je décide rien et j’attends que les choses se passent en blessant ceux que j’aime. Il l’écouta pour de vrai — il avait toujours tout écouté pour de vrai, jamais rien d’une oreille. Alors comme ça, tout était si compliqué pour cette petite humaine qui avait ses relations en vrac ? Même toi, je ne sais pas si tu crains ou si je commence à t’apprécier. Il soupira, s’arrima au bord. C’est absurde, tu sais très bien que tu me hais. Si tu en avais la chance, je serai déjà mort. Fils de chien. C’était plat, aussi plat que l’horizon dans les mers les plus calmes. Que tu n’aies choisi entre lui et Ian, quelqu’un t’as choisi, toi. T’en vaux sûrement le coup pour qu’on crame mon appartement. Il se doutait bien que qui qu’il soit il avait peut-être attendu que les animaux aient été évacué. Ou alors ils les auraient évacués eux-même ? Savoir ses animaux aux mains d’Orpheo lui colla une vague nausée et une terreur sourde. Jamais. Et puis, ajouta-t-il, un peu plus badin, un peu plus joueur : t’attaches pas trop hein. Quand l’amoureux me collera une balle entre les deux yeux, faudra pas que ça devienne un de tes pires cauchemars, Carla. Sa voix avait les ombres des immeubles l’été lorsque le soleil s’en va, des gifles qui laissent des courbatures dans le cou, des chats qui ronronnent quand on chiale jusqu’à l’aube, des amoureux à qui on ne peut rien dire, des parents qui disent on rentre mais qui ne rentre jamais.
Alors, Ian ou Louis ? |
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Niveau du personnage Point RP: (123/200) Point Membre: (92/200) Niveau: 7 - ConfirméeCarla A. S. Lowett Humaine Innocente | Sujet: Re: Big black cloud Sam 12 Juin 2021 - 9:54 | |
| – Tu penses à ça parce qu’elles ressemblent aux vampires ?
Elle sourit alors qu’Harry se glissait dans l’eau, son t-shirt devenant translucide et se collant à ses muscles. Se collant à ses muscles de tueur.
– Mais elles sont plus belles, les chauves-souris.
Des faibles lueurs flottaient sur l’eau alors que le vampire glissait dans l’eau et qu’elle regardait les gestes ralentis par la lourdeur de l’eau, comme hypnotisée, les pensées toutes entières tendues vers ses souvenirs.
If you could only save me I’m drowning in the waters of my soul.
Le corps de son ravisseur, en bougeant dans l’eau, créait de légère vague contre la peau de Carla. Ses paroles, elles, créaient des tornades dans sa tête.
– Si tu en avais la chance, je serai déjà mort. Fils de chien.
Elle se pencha, ses yeux rencontrant les deux billes grises qui se paraient des mêmes reflets turquoise que la surface de la piscine.
– Tu penses vraiment que j’aurais la capacité de te tuer, sans sourciller.
Un sourire carnassier déchira ses lèvres. Si l’arme avait été de son côté si la force coulait un peu plus fort dans ses veines, évidemment qu’elle aurait appuyé sur la gâchette. Carla avait cette graine noire en elle, celle qu’elle avait probablement hérité de son père et qui ne demandait qu’à germer. Des racines qui s’enroulaient autour de ses veines, désireuses de trancher des gorges. Mais dans quel camp, dans quel camp ? Les peurs n’étaient pas au bon endroit.
– Que tu n’aies choisi entre lui et Ian, quelqu’un t’as choisi, toi. T’en vaux sûrement le coup pour qu’on crame mon appartement.
La jeune femme releva la tête, observant la ville à la recherche des flammes éteintes dans le noir. Luka ? Orpheo ? Qui ? Quelqu’un était sur sa piste et ça la réjouissait autant que ça l’effrayait ; quels sangs teinteraient l’eau de la piscine quand la porte exploserait ? Puis elle songea à ce que Harry avait dit et fronça les sourcils, une sensation de fumée se dégageant de la ville entière.
– Ton chat et ton chien, ils étaient dans l’appartement quand il a brûlé ?
Où s’achevait la cruauté, la folie, l’impatience des incendiaires ? Le camp des gentils était-il assez noir pour carboniser des animaux ? Ils prenaient bien des vies, après tout.
– T’attaches pas trop hein. Quand l’amoureux me collera une balle entre les deux yeux, faudra pas que ça devienne un de tes pires cauchemars, Carla.
Elle décrocha le regard des tours lumineuses, retournant se perdre dans les piscines grises. Harry n’était pas bien loin d’elle alors Carla se pencha, ses longs doigts effleurant la joue mouillée, son visage se reflétant dans celui de son agresseur.
– Et toi, trembleras-tu à la fin de toute cette histoire, lorsqu’il faudra me noyer dans cette piscine ?
L’eau turquoise, l’eau des yeux, celle du monde qui mourait. Elle récupéra sa main, la reposant sur le rebord près de ses cuisses, ne s’attendant pas à ce moment aux mots qui allaient déchirer la nuit, à la question que, ni Ian, ni Louis n’avait osée poser et qu’elle redoutait plus que tout.
– Alors, Ian ou Louis ?
Louis, c’était évident, non ? Ça avait toujours été et ça serait toujours Louis. Dès le premier regard et jusqu’à la dernière ride. Il était ancré dans son âme, dessiné contre les contours de son cœur. Luka avait parlé d’âme sœur, comme si Ian n’avait été qu’un moment d’égarement, un caillou dans la chaussure qu’on balayait. Mais son amie ne comprenait pas. Parce qu’il y avait Ian, encré dans sa chair. L’oxygène de ses pensées, une nécessité à son âme qui s’était greffée à ses déchirures. Celui sur qui elle hurlait parfois, celui qui revenait toujours, sur le chemin, là sans qu’elle comprenne pourquoi, comme si le destin essayait de mettre sa présence en évidence. Celui qui brûlait des appartements pour la retrouver. Bien sûr que ça avait été lui. Alors, âme sœur ou destin ? Que des conneries.
Carla se laissa glisser à son tour dans l’eau, le t-shirt maculé de Louis l’étouffant presque d’un coup, sa tête disparaissant dans la fraîcheur de l’eau salée. Dans un autre cocon, comme suspendue hors du temps, ses genoux ramenés contre sa poitrine alors qu’elle flottait dans le trouble, les souvenirs de Ian et Louis lui revenaient en flot. Et l’envie de se noyer contre eux.
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MESSAGES : 134 DATE D'INSCRIPTION : 09/06/2017
Niveau du personnage Point RP: (75/100) Point Membre: (53/100) Niveau: 6 - AffirméHarry M. Adelman Holding Doors | Sujet: Re: Big black cloud Sam 12 Juin 2021 - 14:56 | |
| Il se sentait vaguement manipulé par la lenteur de cette captivité, toutes ces minutes qu’ils étaient forcés à passer ensemble. Elle avait posé sa colère, mais il se doutait bien que ça n’allait déchirer personne, d’en finir là. Mais elles sont plus belles, les chauves-souris. Il eut envie de demander, plus belles que qui ? Que Dracula, que les vampires, que lui ? Mais il était absorbé par l’enveloppe que lui fournissait l’eau ; il avait toujours adoré ça. Bien plus que le feu qui fascinait tant de noirs. Tu penses vraiment que j’aurais la capacité de te tuer, sans sourciller. Il battit des paupières pour chasser les gouttes coincées dans ses cils. Oui. Évidemment que oui. Et c’est pour ça qu’elle restait dans cette position de faiblesse : parce qu’il ne pouvait pas se permettre de faux pas, où il était mort. Elle, s’était permis pas mal de dingueries à y songer. Toujours pas morte, Carla. Toujours pas morte. Moribonde ? Peut-être que Ian Coley et sa cicatrice sur la cuisse est en train d’affûter les couteaux. Il n’était pas idiot, seul contre Ian, en combat réglo, il perdrait. La vie n’était jamais, mais alors absolument jamais réglo.
Ton chat et ton chien, ils étaient dans l’appartement quand il a brûlé ? Il secoua la tête, remis ses bouclettes désordonnées sur son crâne. Non. Sinon tu serais morte et je serais sur la piste de l’amoureux. Il aurait pu faire croire qu’elle était toujours vivante et qu’elle allait bien des jours durant alors que son cadavre pourrirait ici. J’aurais voulu les faire ramener ici, mais je sais que les animaux sont une faiblesse, un sacré levier de chantage pour les… pour toi.
Pour les prisonnières ? Les humaines ? Les petites meufs ? Pour ceux qui auraient pris le chat et auraient dit ‘si tu ne cèdes pas, il devra apprendre à voler.’ Ils lui manquaient. Elle se pencha alors vers lui et il laissa faire. Son coeur dans l’eau glacée pris les 120 battements par minutes alors qu’elle touchait sa joue. Son père et son oncle lui avaient raconté la même histoire : celle de leur première fois, la première aventure sexuelle avec l’amoureuse, la folie, l’amour qui les étreignait. Puis, après, une amie aussi lui avait confié des souvenirs. Tous étaient identiques : l’oncle avait muté, débordé d’émotions, le père avait brûlé les draps, l’amie était passé à travers le lit jusque dans le salon en dessous, nue, les beaux-parents en train de boire le thé.
Il ne pourrait jamais se permettre de… de… il se laissa dériver dans ses pensées à elle plutôt que de rester dans sa propre tête. Et toi, trembleras-tu à la fin de toute cette histoire, lorsqu’il faudra me noyer dans cette piscine ?
Non.
Mais il avait une parole.
Je te l’ai dit, tu vas rentrer chez toi.
Il en était certain, et cette certitude… était… délicate. Elle voulait dire qu’il réussirait ou échouerait, il n’y aurait pas d’entre deux. Elle rentrerait.
Elle ne fit pas de choix dans ses mots mais il su que Ian était le Ian Coley, évidemment, elle exhudait de lui et de l’autre, l’inconnu qu’elle avait mal choisit et mal aimé. Habillée ainsi dans la piscine elle ne le craignait visiblement plus, ne l’insultait plus non plus et la haine qui rassurait tant Harry se fit plus molle. Il sortit de la piscine, gêné. Des excuses se formèrent dans sa tête, mais il ne les laissa pas arriver sur sa langue. Mohammed l’avait formé aux armes, aux missives, au sang. Pas au reste. Ses lacunes le coulaient. Il n’avait pas de nouvelles de Luka. L’esclave revint à ce moment là avec un nouveau geôlier.
Et c’est seulement à cet instinct précis qu’il se rendit compte qu’il ne pouvait plus rentrer chez lui dormir, il n’avait plus de chez lui. Le manoir était bien trop loin pour faire des aller retour peu coûteux au niveau des esclaves qu’il avait déjà poncé. Un long soupir vint soulever sa cage thoracique ; il avait froid. Un regard pour Carla et il lâcha un 12h avant de décoller avec l’esclave, direction…. la rue, tout simplement. Il trouverait bien un hôtel de moldu. |
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Niveau du personnage Point RP: (123/200) Point Membre: (92/200) Niveau: 7 - ConfirméeCarla A. S. Lowett Humaine Innocente | Sujet: Re: Big black cloud Sam 12 Juin 2021 - 16:16 | |
| Des milliers de gouttes, comme de toutes petites étoiles, ou toutes les larmes que le vampire n'avaient pas pu pleurer, s'accrochaient à ses cils et tombèrent quand il les battit un peu plus fort. Carla regarda l'eau goutter, fascinée par les reflets argentés.
– Oui.
Évidemment que oui. Harry était une menace pour sa vie, celle de Luka, peut-être également pour Louis, Ian, Ange ou Hayley. Il était une menace pour tous les innocents qui croisaient son chemin, tous les noms qui apparaissaient sur l'écran lumineux de sa tablette. C'était la représentation du camp adverse dans une guerre à laquelle Carla ne savait pas participer. Évidemment qu'elle aurait appuyé sur la gâchette. Évidemment qu'elle aurait elle aussi craqué l'allumette.
– Non. Sinon tu serais morte et je serais sur la piste de l'amoureux.
C'était étrange, mais ça la soulagea. Pas de savoir qu'elle resterait en vie ¬– c'était un moment de sursis dans la douleur –, mais que les animaux étaient toujours en vie. Eux non plus n'avaient pas choisi cette guerre, peut-être encore moins qu'elle. Carla aurait pu partir en découvrant la vraie nature de Louis sur son téléphone ; elle aurait pu dire à Ian de ne plus jamais revenir après l'avoir appelé ce jour-là, elle aurait pu déchirer la lettre officielle en mille morceaux et choisir de tout oublier au restaurant. Mais elle était restée, elle était allée se réfugier chez Luka ¬– précipitant peut-être sa propre perte, mais quelle importance. Elle les aimait trop et il y avait, chez tous ces gens, quelque chose qui la fascinait, qui l'attirait comme un vulgaire moustique autour d'une ampoule. Une magie qu'elle ne comprenait pas et dans laquelle elle était pourtant engluée profondément.
– J'aurais voulu les faire ramener ici, mais je sais que les animaux sont une faiblesse, un sacré levier de chantage pour les… pour toi.
La jeune femme haussa les épaules. Pensait-il vraiment qu'elle prendrait son chat et le noierait dès que le vampire aurait le dos tourné ? Une balle dans la tête de Harry, pas dans celle de ses animaux.
Lorsque ses doigts effleurèrent la peau de l'homme, elle eut l'impression de lire de la gène dans son regard fuyant. Il était vrai, au fond, que la situation était absurde. Il l'avait enlevée, lui avait tiré dessus, et voilà qu'ils se retrouvaient tous les deux à partager une piscine. Mais la jeune femme chassa ces pensées pour écouter les mots.
– Je te l'ai dit, tu vas rentrer chez toi.
Comment croire celui qui était capable de prendre les yeux du monstre ?
Mais elle était déjà sous l'eau, dans une autre enveloppe et d'autres pensées, engloutie par le liquide contre sa peau, à tester son apnée. Dans sa tête, elle était à des kilomètres de Londres, dans une mer froide et agitée, Louis et Ian autour d'elle, Ange, Luka et Hayley quelques vagues plus loin. Les falaises. Elle en revenait toujours aux falaises, comme s'il n'y avait plus jamais vraiment eu de bonheur après ces instants de grâce à se précipiter dans le vide. Comme si tout était mort depuis, sous les mauvais choix et les doutes. Les départs.
Quand Carla refit surface, Harry s'était effacé pour laisser sa place à un nouvel homme, encore un geôlier pour la surveiller.
– Il revient dans 12 heures, c'est ça ?
Elle n'eut évidemment pas de réponse et prit appui sur le rebord de la piscine pour s'en extirper, remarquant la trace que l'eau avait laissé du passage de Harry, trop pressé pour seulement se changer. Elle donna quelques instructions à l'homme muet – des habits secs, de quoi pouvoir dormir – et se glissa sous la douche. En ressortant, elle enfila le T-shirt et le jogging que le geôlier lui avait rapporté et se glissa sur le lit de fortune que l'homme, comme pris de pitié, lui avait composé.
Puis Carla glissa dans un sommeil sans rêves alors que, sur la terrasse, séchait le souvenir de Louis.
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Niveau du personnage Point RP: (75/100) Point Membre: (53/100) Niveau: 6 - AffirméHarry M. Adelman Holding Doors | Sujet: Re: Big black cloud Sam 12 Juin 2021 - 17:05 | |
| 12h. Assez pour que Moha cesse de répondre — Moha cessait souvent de répondre, déchiré par la perte de sa femme et ses gosses. Harry n’avait jamais rien dit là-dessus mais il avait toujours su qu’évidemment, ça lui pendait au nez. Les princesses captives finissent toujours par retrouver leur liberté.
Il pensa à Carla.
À quel point ce n’était pas une princesse.
S’il s’était senti trahi par Laure, il savait qu’elle avait eu entièrement raison de ne rien lui dire, de tout cacher, de jouer le jeux Croix et Cross du début à la fin ; elle avait été douée. Mais il avait compris que ses amitiés étaient sur pilotis et qu’à marée haute, tout prenait l’eau.
L’hôtel sentait le détergeant et les parfums bon marché, on l’avait mis dans une chambre pour homme : parfums boisés, cuirs, tanins, bleus. Ça lui avait posé une barre de migraine entre les deux yeux et il avait ouvert une bouteille de vin blanc un peu sucré pour faire passer ça. Il n’avait jamais aimé la douleur gratuite, celle qui s’installe alors que personne ne l’y a invité. Il dormi, alla courir, fit un peu de musculation, se masturba sous la douche, re-dormi un peu, attendit, angoissé de savoir ce qu’il était advenu de Luka. Parfois, on le prévenait pas parce que c’était ce que c’était, Croix : les soldats dans l’ignorance. Parfois on oubliait juste qu’il était un maillon, lui aussi.
Il retourna dans l’appartement douze heures après à la minute près. Il faisait une chaleur écrasante et le bitume lui avait chauffé les pieds ; il n’avait marché qu’une demi-heure pourtant. Il eu envie de tuer le temps avec une PS4, une gratte, un jeu de lancé de couteaux, un jeu de cartes, n’importe quoi ; il se sentit con. Qu’aurait fait Dorian dans ces cas-là ? Il eut un sourire triste en coin : il l’aurait violée sur tous les meubles, qu’elle saigne et qu’elle hurle et qu’elle chiale. Dorian Cross lui faisait penser à Picasso qui tabassait Doria avant de la peindre, défragmentée en train de sangloter dans un coin. Un monstre appelé génie. Il ne pouvait nier qu’il aimait certains tableaux.
Il ne savait pas bien l’heure qu’il était — l’heure de faire jour — et quand il entra dans l’appartement, il se fit un café avec patience, rajouta des épices sans un regard à Carla. Il n’avait pas encore décidé si elle le gênait ou l’abusait, et il s’assit sur le rebord du comptoir, café en main, quand son téléphone afficha un message sur la sécurité de cette planque. Compromise. Avait-il était suivi après l’hôtel ? Avait-il été si con ? Londres était grande pourtant, fourmillante, vivante. Avait-il été si con ?
Et si ce n’était pas Ian derrière tout ça mais l’agente d’Orpheo, Rhyan James ? Il avait murmuré ça à voix haute. Tant pis. Il s’était renseigné sur elle : elle était sale. Comme tous les autres. Il se senti ridiculement adolescent dans son jogging qui lui tombait sur les hanches et son t-shirt noir et parti se changer : jean en vraie toile, runé, chemise blanche remontée aux 3/4 sur ses avants bras. Il s’ouvrir le bras pour runer l’appartement et regarda enfin Carla.
On bouge.
Elle connaissait le jeu ; il passa son holster d’épaule, rajouta des chargeurs à la ceinture. Lui rappeler qu’elle n’avait pas le choix ? Le geôlier qui était là n’était pas téléporteur il le savait : lui enverrait-on quelqu’un ?
Avait-on seulement quelqu’un à lui envoyer ?
Une lame de fond lui balaya le bide et il siffla : on bouge à pieds. Manière forte ou manière simple ? demanda-t-il à sa captive.
Deux balles dans le bide et tu finis sur mon épaule.
Il n’osa pas le dire.
Fils de chien |
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Niveau du personnage Point RP: (123/200) Point Membre: (92/200) Niveau: 7 - ConfirméeCarla A. S. Lowett Humaine Innocente | Sujet: Re: Big black cloud Dim 13 Juin 2021 - 14:46 | |
| Ce fut l'odeur épicée d'un café qui la réveilla et, en ouvrant les paupières, Carla découvrit Harry contre le rebord du comptoir, concentré sur son téléphone. Depuis combien de temps était-il là ? Ses boucles épaisses glissaient sur le contour de son visage, lui offrant cette innocence qu'il n'avait pourtant pas, comme une faille dans la terreur qu'il pouvait provoquer. La jeune femme repoussa la couverture qui l'enveloppait et s'étira doucement, cherchant d'une main le paquet de clope qu'elle avait posé près d'elle. La fumée avait déjà commencé à s'élever lorsqu'un nom qu'elle connaissait bien s'échappa dans l'air ambiant.
– Rhyan James ?
Elle fronça les sourcils. C'était quoi l'idée, tout Little Angleton était parti à sa recherche ? Mais, encore abrutie par les longues heures de sommeil, elle balaya la question et tira sur ses abdos pour se redresser, glissant jusqu'à la cuisine où elle se versa à son tour une tasse de café, le liquide brûlant son estomac presque vide. Dehors, le ciel s'était ouvert et le soleil brillait déjà haut dans le ciel. Le vampire avait disparu dans les toilettes et Carla contempla la ville qui bourdonnait et les reflets devenus dorés sur la piscine. Encore une journée à brûler au bord de l'eau ?
– On bouge.
Apparemment, non. Il commença à enfiler son holster et elle comprit qu'elle n'aurait pas le temps de terminer son café. Tout était une question de timing dans cette vie-là ; elle en avait fait l'amère expérience en étant au mauvais endroit au mauvais moment deux jours plus tôt. Posant sa tasse dans l'évier, la jeune femme se dirigea vers la terrasse pour récupérer le T-shirt de Louis, un peu comme un doudou et, sur le passage, elle attrapa également le dessin qu'elle avait fait de son ravisseur, sans vraiment savoir pourquoi. Se sentant soudainement aussi démunie qu'une gosse, elle tira un peu plus fort sur sa clope.
– On bouge à pieds. Manière forte ou manière simple ?
Elle faillit répliquer qu'elle avait encore trois membres qui n'avaient pas pris de balle, mais se retint de justesse. Harry n'avait pas l'air d'humeur à la blague et, si Carla était prête à se prendre toutes les balles du monde par loyauté pour Luka, ici la violence n'en valait pas la chandelle. Surtout qu'elle pourrait peut-être s'éclipser dans la foule, disparaissant entre les passants et retrouvant sa liberté… Elle oublia directement cette idée ; elle n'avait aucune confiance dans ses jambes et elle savait en outre que le vampire n'hésiterait pas à tirer, quitte à tuer quelques innocents au passage. C'était trop cruel, même pour elle.
– Je te suis. Enfin, si j'ai le droit d'avoir des chaussures.
Au moins n'était-elle plus en petite culotte, même si le jogging gris qui tombait sur ses hanches n'était pas vraiment la tenue la plus classe pour déambuler dans les rues de la capitale. Elle se demanda ce que penserait les gens en croisant l'étrange duo qu'ils formaient ; elle avec ses cheveux en bataille, son pyjama un peu trop grand, le teint blanchit par la douleur et le manque de nourriture. Lui, toujours très classe avec son jeans et sa chemise, toujours très beau sous sa barbe naissante. C'était l'histoire de la Belle et la Bête, sauf que c'était l'animal laid qui était privé de liberté par le beau vampire. Harry avait raison, au fond, il était clairement plus Edward ou Damon que Dracula.
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Niveau du personnage Point RP: (75/100) Point Membre: (53/100) Niveau: 6 - AffirméHarry M. Adelman Holding Doors | Sujet: Re: Big black cloud Dim 13 Juin 2021 - 18:17 | |
| Il vit le nuage de pensées passer à l’avant de son esprit, peut-être partir, se couler au milieu des autres. Lui-même avait voulu le faire quand Orpheo lui avait collé trois balles dans le corps. Il ne se souvenait que trop bien de la déchirure irrespirable et des minutes qui avaient suivies, où il avait navigué entre deux eaux. La mort et la vie.
Il renifla alors qu’elle se disait à elle même que non, elle ne le ferait pas. Il hocha la tête : il abattrait n’importe qui autour, les enfants avec. Je te suis. Enfin, si j’ai le droit d’avoir des chaussures. Harry jeta un regard au geôlier qui dessiner une paire de tennis blanches. Et ça lui sorti de l’esprit, parce qu’une cavalcades d’émotions le bouscula avec en tête, grande première : la peur.
Il fouilla dans les placards en urgence et passa sous sa veste de costume une kevlar au cas où il se fasse trouer la peau. Le gilet pare-balle lui pesait sur l’ego et le dos mais il l’enfila quand même, y colla des chargeurs. Il fallait sortir des Londres qui devenait trop difficile à maitriser pour lui, rouler, rouler, rouler sans but lui semblait une excellente idée. Si lui même ne savait pas où il allait, comment les autres auraient pu s’en douter ? Il fuirait vers l’Écosse en attendant d’avoir d’autres nouvelles. Voilà. Il attrapa le bras de Carla et s’engouffra dans les escaliers. Tout de bousculait dans son crâne : pourquoi n’avait-il aucune nouvelle de Mohammed enfin ?! Pourquoi aucune nouvelle de Croix si ce n’est sort de là ?! Il songea à rentrer dans le manoir familial mais l’humaine était trop dangereuse et il n’avait pas envie de l’exécuter pour rien, toute inutile qu’elle soit. Il la força à cavaler dans la rue, à changer plusieurs fois de trottoir au grand trot avant de taper le code d’une grille et de rentrer dans un parking souterrain. Ç’avait été une planque de Rosenrot à l’époque mais, faute d’effectif après les massacres allemands, ils l’avaient cédée à Croix.
Harry poussa Carla du côté passager, entra côté pilotage. La voiture grise n’avait rien de la berline de luxe et tout de la sportive compacte, une alpha romeo manuelle d’une dizaine d’années maintenant. Ça avait été celle de son père, et Harry avait dû barrer des runes car elles étaient trop coûteuses en énergie pour lui. Lui, l’enfant.
Il reçu un message générique de Croix lançant l’alerte sur Londres et sorti du parking aussi doucement qu’il le pu. Si tu essaies de sortir alors que je conduis, si tu tentes quoi que ce soit pour nous nuire j’abats n’importe qui dans la foule. Ça remettait les choses au clair, il était le bourreau, elle l’insultait mentalement et tout allait bien. Luka ne devrait pas être loin de Sarzeau désormais. Il puait la peur, la peur réelle de se faire trouer la peau qui lui dévorait les tripes. Ses mains moites sur le volant. Devait-il plaider pour que l'amoureux, quel qu'il soit, ne le torture pas des heures ? Serait-elle clémente dans ses racontars ? Il la ferma. Il sorti de Londres et roula encore trois heures direction rien, changeant d’axe aussi souvent que possible lorsque son portable bipa : la voiture n’est pas localisable, tu devrais t’arrêter nulle part, Harry. Le message déconcerta le pour toujours apprenti mais il ne moufta pas, pris la nationale, une départementale et au milieu d’une forêt humide et verte, il posa la voiture dans une ancienne aire de pique nique abandonnée. J’espère que t’as une réserve de clopes, lâche-t-il et sa voix ne su couvrir la panique rèche qui lui grattait le crâne. Il ne comprenait rien à la situation qu’il avait initiée (qu’on lui avait fait initiée) et être le suppôt de Satan flirtait avec les limites de ses nerfs.
Il sorti de la caisse, enleva la veste, s’ouvrit le bras pour tracer des runes sur les arbres. Des tables de pique-nique vermoulues, un tourniquet grinçant et des pinèdes à perte de vue. |
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Niveau du personnage Point RP: (123/200) Point Membre: (92/200) Niveau: 7 - ConfirméeCarla A. S. Lowett Humaine Innocente | Sujet: Re: Big black cloud Dim 13 Juin 2021 - 19:12 | |
| Harry avait les traits tirés, comme apeuré, et Carla trouva étrange que le vampire puisse ressentir de telles émotions. C'était réécrire les monstre dans son genre que de passer tout ce temps avec lui ; le croque mitaine des dessous de lit glacés des enfants n'était plus cette immensité aux yeux bleus, mais retrouvait une forme d'humanité. Etrangement, alors que le pouvoir de son ravisseur semblait être celui d'exacerber les peurs les plus profondes, ça avait apaisé quelque chose en elle qui n'avait jamais été réglé. À quel point fallait-il que son esprit soit malade pour trouver du réconfort thérapeutique sous le joug de son ennemi quand les mots de ses amis n'avaient rien su faire ?
La jeune femme enfila les tennis blanches que lui avait tendu son geôlier. Elle se demanda brièvement si la magie pouvait disparaître, si dans quelques heures, quelques jours, les chaussures s'effaceraient, s'il y avait une date limite d'expiration ou si ça défiait les lois de la nature, chausson de vair figé à tout jamais dans leur fragilité, capturé dans un autre équilibre. Et les clopes ? La fumée aussi s'évaporerait de ses poumons ? La nicotine ? Le souvenir de ses lèvres posées contre le filtre ? Quelles étaient les limites ?
Harry de son côté s'agitait, enfilant un gilet par-balle sous sa veste et la jeune femme se demanda si, en pleine bagarre, il pourrait l'utiliser comme un bouclier pour ralentir les balles. Une Carla trouée par les coups de son propre camp. Son propre camp. C'était ridicule, elle n'avait pas de camp. Juste une araignée noire qui tissait silencieusement dans sa poitrine et un brouillard dans la tête.
Elle balança son mégot dans le café encore chaud et glissa le reste de son paquet dans sa poche, juste avant que le vampire ne l'attrape par le bras et l'attire dans une course contre la montre, la tirant dans les escaliers, les rues, les trottoirs, explosant la capacité de ses poumons. C'était le bon moment pour que la fumée des cigarettes magiques disparaisse, mais rien ne se passa, si ce n'était la douleur dans sa poitrine et la sueur sur ses tempes. C'était son seul réconfort, d'ailleurs, car si Harry ne semblait pas le moins du monde essoufflé, il devait étouffer sous les couches d'habits et le kevlar qui pesait sur ses épaules. Avec un peu de chance il fonderait sous la chaleur et elle serait libre. Si elle n'était pas déjà morte avant d'apoplexie. Mais, malgré la souffrance dans ses poumons, la douleur des balles qui se réveillait dans son estomac et sa jambe, les papillons noirs qui volaient entre ses cils, Carla s'accrocha au T-shirt de Louis et à son dessin comme si sa vie en dépendait. Ne pas laisser s'envoler les chauves-souris.
Enfin, ils arrivèrent dans une voiture et il la balança à la place passager. Tout en cherchant son souffle, la jeune femme tourna les boutons pour trouver l'air conditionné, laissant ensuite l'air se battre avec ses cheveux, glisser contre la fièvre. Peu à peu, elle retrouvait sa conscience.
– Si tu essaies de sortir alors que je conduis, si tu tentes quoi que ce soit pour nous nuire, j'abats n'importe qui dans la foule.
Elle leva les yeux au ciel tout en roulant les jambes de son jogging pour dégager ses chevilles. Il la prenait pour une gamine ?
– Je ne suis pas cascadeuse, je vais pas sauter d'une voiture en marche, et même si je le faisais t'aurais pas trop de mal à me rattraper derrière.
Non, le cascadeur, c'était Louis. Enfin, sa couverture en tout cas. Louis qui grimpait sur les ruines, Louis qui sautait toujours depuis plus haut, Louis qui revenait avec des bleus imprimés sur le corps. Par les tournages ou par ses ennemis ? Le cœur de Carla se pinça.
– Luka ne devrait pas être loin de Sarzeau désormais.
Elle ne savait même pas où était Sarzeau, ni si c'était là où ils allaient. Elle ne comprenait même pas pourquoi elle était encore en vie ; si Luka fonçait tête baissée dans le piège, pourquoi ne pas lui mettre trois balles entre les yeux ? À quoi bon garder un otage en vie ? Elle soupira et posa ses jambes sur le tableau de bord, se demandant à quel point Harry trouverait que ce soit un affront d'ouvrir la fenêtre. Les yeux rivés sur la route, elle aurait aimé avoir dormi un peu moins pour retrouver le sommeil, mais restait désespérément éveillée, à voir défiler le paysage et les kilomètres dans la moiteur de l'habitacle. Ce n'était pas le plus fun les voyages en voiture, voilà pourquoi elle préférait le vélo.
Après ce qui lui parut être une éternité – le tableau de bord, lui, indiquait que l'éternité ne durait que trois heures – il sortit de la route pour se parquer sur une aire de pique-nique toute droit sortie d'un film d'horreur.
– J'espère que t'as une réserve de clopes.
Elle ne répondit pas et se contenta d'en sortir une de son paquet avant de se pencher vers l'allume-cigare de la voiture pour l'allumer. Lorsqu'elle se releva, elle vit qu'Harry était sorti de la voiture et prit ça comme un signal pour pouvoir également se dégourdir les jambes. L'endroit était grinçant. De la table devenue verte au jeu pour enfant rouillé. Elle se dirigea vers ce dernier, s'asseyant sur un siège trop petit pour elle et glissant ses jambes sous une barre, faisant doucement tourner l'engin du bout des pieds pendant que le vampire était occupé à… occupé à faire des trucs. La fumée s'envolait dans l'air humide et chaud et la jeune femme, une fois dos à Harry, retira le haut de son pyjama pour enfiler le t-shirt troué et décoré de son sang qui avait appartenu à Louis. La peur de le perdre, comme si l'égarer c'était accepter qu'elle ne le reverrait plus jamais. Puis elle termina son tour pour observer son ravisseur dont le sang avait glissé le long de ses bras.
– C'est de Ian dont tu as peur ? De Luka ? De… De ce truc là, l'Orpheo ?
Les termes du monde magique étaient étranges dans sa bouche, comme les mots d'une autre langue.
– De moi ?
Et ses pieds n'attendirent pas de réponse avant de la relancer dans un deuxième tour.
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Niveau du personnage Point RP: (75/100) Point Membre: (53/100) Niveau: 6 - AffirméHarry M. Adelman Holding Doors | Sujet: Re: Big black cloud Dim 13 Juin 2021 - 21:54 | |
| Il eut envie de l’insulter et de passer ses nerfs dessus, alors qu’elle disait qu’elle n’était pas cascadeuse, et tout ça, comme s’il s’agissait d’une petite bête inoffensive. Elle l’aurait abattu sans sourciller si elle avait été en possession d’une arme, et Harry trouvait l’amoureux bien con de ne pas lui avoir fourni un flingue juste au cas où. Peut-être que ça aurait tourné au vinaigre dans l’appartement de la Cross, mais sûrement qu’il n’aurait pas fait le mariole à simplement pointer son jouet sur elle.
Il ne répliqua pas.
Il ne répliqua pas, parce qu’il avait la bouche sèche.
Il ne pas, parce qu’il avait la bouche sèche, parce qu’il avait peur.
Elle se mit à fumer, encore et encore et encore, éternel recommencement de l’inconnue à la clope, les jambes trop fines et les cheveux trop secs. Il fit le tour de l’endroit plusieurs fois, essuya ses paumes contre son jean en se souvenant qu’il était s u r e n t r a î n é et qu’il ne craignait sûrement rien.
Ça ne réussissait à convaincre personne, il avait envie de pisser et l’air pur de la forêt lui cramait les poumons à l’oxygène. C’était un gars de la ville, il l’avait toujours été et Los Angeles lui manqua brutalement, le long board sur les côtes et les entraînements physiques sous la chaleur brûlante des états-unis.
C’est de Ian dont tu as peur ? Il revint à la réalité avec un temps de retard. Carla le détaillait, perchée sur le tourniquet idiot qui était resté là. Il avait l’impression d’être dans un post-apo, dans The Last of Us avec Ellie. Il aurait été Joel. Ça marchait plutôt pas mal. De Luka ? De… De ce truc là, l’Orpheo ?
Il soupira.
De moi ?
Il s’assit par terre en tailleur comme l’adolescent qu’il était toujours, la vingtaine appuyée sur ses traits pour subodorer ça.
De toi, bien sûr. Il gratta un peu la terre à ses pieds. Évidemment, de toi. Il la sortait de sa vie et mettait en danger ceux qu'elle aimait. Il avait presque déjà le goût du sang dans la bouche, celui qu'elle lui planterait dans la jugulaire. Il sourit.
Il ne pourrait pas dormir tant qu’elle serait dans les parages, au cas où une voiture passerait et qu’elle hurlerait, à moins de l’attacher dans les bois… mais il n’avait pas l’énergie pour runer une grosse parcelle, et il avait appris que les détenus s’échappaient quand on les laissait seuls. Elle avait peut être de quoi couper des liens, de quoi cramer des liens, de quoi faire tout foirer. Il soupira à nouveau, le sentiment d’être coincé. Et il se passera quoi quand elle n’aura plus de nicotine ?
Ian Coley aussi. Il m’a sauvé la vie alors que j’avait été abattu par un de leurs agents et que j’allais être envoyé dans les cellules de tortures berlinoises.
Il se rappela du garçon, incroyablement… présent. Toujours dans l’action, des mots brouillons mais tout plein de certitudes et de décisions, comme s’il avait pesé des tonnes, persuasif, entier, explosif. Il n’était résolument pas comme ça.
Lui contre moi, avec toi au milieu, je meurs cent fois.
Il savait d’avance la colère que déchainerait le kidnapping de la blonde et ça jouerait en sa défaveur. Puis c’est un soldat, j’imagine que ses pires cauchemars je…
Il secoua la tête. Ses pires cauchemars, il les a affrontés cent fois, les pires cauchemars, il les vit. Mais elle le connaissait mieux que lui.
Misérable.
Il aurait voulu être dans une autre situation à présent, il n’arrivait pas à être fier de ce qu’il faisait. Certes, l’arrivée de Luka à Sarzeau aurait des avantages non négligeables sur la guerre et ils feraient peut-être plier les conservateurs, mais ravir une humaine sans magie lui semblait bas. Et l’humaine, étrangement résignée. Il l’avait vue emmener le vampire dessiné et il s’était retenu de demander : tu prends ça en souvenir ? Toujours était-il qu’elle ne chialait pas, ne suppliait pas, ne tentait rien.
Et qu’elle lui avait touché la joue.
Bref, si tu es croyante, tu devrais allumer des bougies pour qu’il te retrouve.
Il pensait le loup capable, il exhudait de magie, le loup. Il sortit un mouchoir pour essuyer le sang qui avait atteint ses doigts, gratta les restes qui coagulaient dans les replis de sa paume.
Mais si tu le fais, allumes-en deux pour le diable.
Ou Dracula. |
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Niveau du personnage Point RP: (123/200) Point Membre: (92/200) Niveau: 7 - ConfirméeCarla A. S. Lowett Humaine Innocente | Sujet: Re: Big black cloud Dim 13 Juin 2021 - 22:38 | |
| C'était le bout du monde, ce parc. Le tourniquet qui grinçait, les arbres qui soufflait et le soleil, toujours plus chaud pour brûler leur peau. Où finirait le voyage ? Ils étaient seuls dans cette ambiance désertique, seuls et le reste s'était comme détaché ; plus personne ne viendrait désormais, le tableau de la voiture resterait bloqué à jamais sur la même heure, trois heures d'éternité et un tourniquet qui grinçait contre les pieds de Carla. Il s'assit et son image se brouilla derrière la fumée de la cigarette.
– De toi, bien sûr. Évidemment, de toi.
Elle sourit parce que c'était ridicule. Par que la maigreur de ses bras lui faisait peur à elle même, qu'il était surentraîné et magique alors qu'elle savait à peine mettre un pied devant l'autre sans s'encoubler.
– Ian Coley aussi. Il m'a sauvé la vie alors que j'avais été abattu par un de leurs agents et que j'allais être envoyé dans les cellules de tortures berlinoises.
Elle aurait pu retenir que Ian lui avait sauvé la vie, qu'il aurait pu claqué des mois auparavant, être enfermé au moment présent, ne jamais débarquer chez Luka deux jours plus tôt. Mais si ça n'avait pas été lui, ça aurait été un autre. Et puis la torture. Harry créait les peurs, mais parce qu'il vivait à l'intérieur. La peur des autres, de la torture, la peur de lui-même.
– Lui contre moi, avec toi au milieu, je meurs cent fois.
Le carrousel arrêta de grincer.
– Puis c'est un soldat, j'imagine que ses pires cauchemars je…
Les cicatrices sur son torse, les cicatrices sur ses avant-bras, la cicatrice à l'encre noir dans la nuque. Les peurs de Ian étaient gravées sur lui, ancrée pour toujours.
– Bref, si tu es croyante, tu devrais allumer des bougies pour qu'il te retrouve.
Carla s'était relevée, quelques pas hésitant vers l'homme, pour s'agenouiller juste devant lui. Le vampire effrayé par le noir. Il n'était pas si différent des chauves-souris finalement ; sous la terreur, la fragilité.
– Mais si tu le fais, allumes-en deux pour le diable.
Elle était si proche de lui que ses genoux effleuraient presque ses jambes. Carla sortit de sa poche son paquet de clope et en tira une nouvelle qu'elle alluma à l'aide de celle qui brûlait déjà à ses lèvres. Puis elle les planta autour d'eux, dans la terre de cette fin du monde. Deux cierges pour Satan. Deux cierges aussi brisés qu'eux.
– Je n'ai pas besoin d'être sauvée.
Ses doigts se tendirent vers le menton d'Harry, s'y accrochant doucement, pour fixer les yeux qui avaient pris la couleur de la forêt, les yeux qui savaient se fondre pour devenir d'un bleu froid.
– Si j'avais un couteau, je le planterai ici.
Sa main se décrocha de son visage pour se poser contre son torse, se glissa sous le gilet pour rencontrer le tissu de sa chemise, comme la promesse d'une vengeance.
– Mais je n'ai rien, même pas de bougies.
Autour d'eux, les cigarettes s'étaient éteintes et la fumée s'était perdue.
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Niveau du personnage Point RP: (75/100) Point Membre: (53/100) Niveau: 6 - AffirméHarry M. Adelman Holding Doors | Sujet: Re: Big black cloud Dim 13 Juin 2021 - 23:05 | |
| Elle le touchait, et c’était déjà trop pour lui ; il s’imagina la gifle qu’il aurait pu lui décoller net pour lui fendre la lèvre. Qu’elle se rappelle, un peu, qui il était, à quoi il appartenait. Véritable chien au bout d’une laisse, il avait un maitre et le maitre lui aurait rit à la gueule d’être décontenancé par Carla. Si proche. Je n'ai pas besoin d'être sauvée. Elle n’avait pas besoin d’être sauvée, uniquement parce qu’il le permettait. Il aurait dû l’abattre, songea-t-il à l’arrière de son crâne alors qu’elle s’accrochait à son menton. Il amarra ses pupilles vert d’eaux à celles de la jeune femme, attendant qu’elle continue de mener la danse. Il n’était sûrement qu’un pion au même niveau qu’elle, et dans sa captivité elle savait trouver des largesses qu’il aurait dû sanctionner.
Tant de conditionnel.
Si j’avais un couteau, je le planterai ici. Elle désigna le large papillon qu’il avait fait encrer en étant plus jeune, immense bestiole qui lui couvrait le plexus solaire et les abdominaux. Rattraper un peu de contrôle sur ce corps qu’il ne choisirait jamais : il serait sec et musclé par heures d’entraînement, tous les sorciers l’étaient. Il n’aurait pas de choix. Il avait eu les cheveux longs parce que pourquoi pas, mais Croix avait bien évidemment critiqué ce choix, lui rappelant que des choix, justement, il n’en avait pas. Elle passa sa main sous sa chemise et il resta là à la regarder droit dans les yeux, le coeur s’emballant sous le tissu runé. Bien évidemment qu’elle viserait le coeur. Mais je n’ai rien, même pas des bougies.
Il se leva pour s’éloigner en grommelant, tu joues avec le feu. C’est pour ça que tu n’as rien à brûler. Ce n’est pas sage, Carla. Tu le rends abruti et faible, Carla. On l’a tellement privé Carla, tu n’imagines pas, Carla, il a eu tellement faim que les quelques bouchées que tu lui donnes lui font miroiter des oasis et puis la mort. Il s’était coupé de toute lecture de pensée, le fils de chien restait tatoué à sa peau. Il fit le tour de la zone runée, les minutes deviendraient des heures il le savait bien.
Et si lui, il avait eu besoin d’être sauvé, ugh ? D’être arraché de Croix. Ça avait mal tourné pour Williams, il avait retenu la leçon, mal tourné pour Green Soul aussi, mal tourné pour tout le monde. Mal tourné pour Luka Cross. De mauvais poil, il effleura l’idée d’y coller une jambe dans chaque genou et d’aller dormir. Il s’était fait bizuthé à Croix, et les sorciers l’avaient brûlé vif avant de le coller dans les pattes de plusieurs guérisseurs. N’en restait que des cicatrices planquées sous les tatouages ; il avait oublié où elles se trouvaient. Tant mieux. Son téléphone ne passait plus dans la zone runée et il fit un tour dehors, mais on l’ignorait avec beaucoup, beaucoup d’entêtement et il revint dans le cercle. Il sortit du coffre de la voiture des sodas, de l’eau, fit bouillir de l’eau à partir de l’allume cigare, en versa dans des bols plastique de nouilles instantannées, pris des baguettes, posa un soda et un bol devant Carla. Posa le sien à terre un peu plus loin. Il n’avait pas faim, putain, mais si je veux que ces runes tiennent… . Il avala une gorgée d’eau, massade, certain que Carla lui trotterait dans la tête quelques jours, comme une redescente d’une drogue trop puissante. Il était tant habitué à sa routine propre qu’un peu de crasse le salissait tout entier.
Il aurait la gueule de bois de Carla et ça n’aurait aucun sens.
Il alla téléphoner dans son coin, demander des nouvelles des chats et du chien dans son allemand londonien, ça allait, ça allait disait l’esclave, ça allait, vraiment, ça allait et, frustré par le manque de détails il revint pour finir ses nouilles. Si Ian ne m’avait pas sauvé, tu ne serais pas là. Je serais sûrement fou.
Il avala une gorgée d’eau, pensa à la coke dans le coffre de la voiture. Il en aurait sûrement besoin dans le dur, demain. Il aurait souhaité d’enfariner maintenant, là.
Tu penses que c’est ce qu’il se dit, là ?
Il n’était pas ironique ni joueur. Il se demandait simplement si on pouvait regretter de lui avoir sauvé la vie. Si ça existait, ça, les gens qui songeaient à comment ils auraient mieux fait de ne pas intervenir. Laisser le chat se faire écraser, l’enfant se noyer.
Que je serais mieux mort ?
La chaleur l’injuriait et il fit tomber la veste, ouvrit largement la chemise jusqu’au ventre, dévoilant le tatouage. Au diable la pudeur, il ruisselait.
Et puis, Il y a un couteau dans une accroche derrière la roue avant gauche. Si tu souhaites te sauver seule, hésite pas.
Petite souris dans la cage croit pouvoir s’en échapper. |
| | | EMPLOIS/LOISIRS : S'entraîner. LOCALISATION : Dans les airs... CITATION DU PERSONNAGE : વેશ્યા
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Niveau du personnage Point RP: (266/300) Point Membre: (216/300) Niveau: 8 - ReconnuIan Coley Exorciste | no faith no more | Sujet: Re: Big black cloud Dim 13 Juin 2021 - 23:13 | |
| Je n’ai pas pu m’empêcher de surveiller Adelman. J’ai bien sur qu’en le sauvant, je faisais acte de foi envers Croix. C’était aussi absurde que de sauver un requin et d’aller nager avec lui, saignant de tous les pores de sa peau. Je n’ai jamais regretté de l’avoir fait.
Même pas maintenant, étrangement. Le passé reste dans l’avant, lointain, et alors que je regarde son appartement s’émietter sous les flammes, je grince des dents de frustrations. J’attendais patiemment qu’il y revienne quand un esclave est venu enlever les animaux du loft londonien. Un vieux cocktail molotov et tout disparaissait, toutes ses photos, tout son chez lui, son linge de lit, ses mugs, ses assiettes préférées, les bambous sur l’étagère, le reste.
J’ai su parce que je savais Carla et parce que ça m’inquiétait depuis des semaines maintenant, qu’elle soit la cible de cette magie idiote qui nous régit tous. Maudit soit Louis, maudite soit Luka. Tout me fait chier et la boule incandescente sous mes yeux ne soulage rien, mais alors rien du tout. J’ai envie de me crever les tympans pour mieux écouter sa respiration à elle, les vieux débris de conscience qui me restent attachés au coeur. J’ai mal à l’âme et Carla qui s’enfuit. Mais Carla qui brûle, quelque chose de distant mais d’aérien, j’ai su la planque sans vraiment réussir à la trouver c’était trop dur, trop… j’suis pas assez fort, tout simplement. Alors, alerter Orpheo ? Alerter Luka ? J’ai laissé s’envoler des dizaines d’heures pour me laisser le choix, mais j’ai su que j’avais fait le mauvais quand le lien s’est distendu avec une brutalité définitive : Harry décollait, et Carla avec. Un lien qui s’étire, long, long comme une route de montagne, qui n’en finit plus de me dérouler les intestins et les étaler sur la route.
J’suis trop con, mais Luka serait la seule à faire le choix qui lui est présenté. Je ne lui dirais pas ce qu’elle a à faire ; je ne sais pas ce qui lui a été exigé. J’aurais été con de lui dire quoi que ce soit mais je le sais : toujours, toujours, toujours sa famille le rattrapera.
Je souffle.
Le lien continue de s’étirer et je deviens loup, quitte Londres pour les forêts plus danses des plateaux. Reviens, reviens, reviens, reviens, hurle le loup au vent. La mousse et les rochers sous mes pattes défilent, j'aimerais qu'elle m'entende ou qu'elle me sente, mais elle n'est pas magique et je ne sais qu'attendre d'elle. J'espère qu'elle sait que je suis là, du moins. J'espère qu'elle sait que les potes les amis les amants, que nous, nous on a each other's back. Que j'ai ses arrières, une batte de baseball et tout le courage de l'univers pour elle.
Tout le courage de l'univers.
Reviens, soufflé-je à nouveau, humain et nu sur le rebord une falaise. L’eau en dessous d’un lac me nargue et je répère au vent, malheureux : reviens. _________________darkslategreyg o n e |
| | | MESSAGES : 380 DATE D'INSCRIPTION : 05/01/2012
Niveau du personnage Point RP: (123/200) Point Membre: (92/200) Niveau: 7 - ConfirméeCarla A. S. Lowett Humaine Innocente | Sujet: Re: Big black cloud Dim 13 Juin 2021 - 23:55 | |
| Le vampire se déroba sous le contact de la chair, comme si une étincelle avait brûlé la peau, les organes, les os. Comme une gousse d'ail au bout des doigts de Carla.
– Tu joues avec le feu. C'est pour ça que tu n'as rien à brûler.
Elle étira ses bras avant de se relever à son tour pour retrouver sa place sur la plateforme tournante. Elle aurait préféré une balançoire, quelque chose pour s'envoler haut et aller tutoyer les chauves-souris. Décoller loin de Harry, loin du brasier, loin de ce monde magique. Trouver sa propre magie tout là-haut dans le ciel.
Harry tournait comme un lion en cage. La peur palpable, le stress, la fatigue probablement. Regrettait-il de l'avoir enlevée, de l'avoir prise de son quotidien pour tout briser des deux côtés ? De tous les côtés. Il avait perdu son appartement dans cette histoire, et bien plus si elle en croyait ses yeux qui fouillaient la zone, chien fou, chien galleux en cage. Brisure, cassure, le monstre déchiré par son propre piège. Il sortit des vivres, fit bouillir un peu d'eau avant de poser un soda et un bol devant Carla qui picora quelques pâtes, avala quelques bulles, continua toujours à tourner sur le jeu de son enfance. Le bout des pieds qui frappaient la terre et les mottes qui s'envolaient quand elle voulait aller plus vite, rapidement rattrapée par les grincements de la rouille, qui ralentissait tout, envahissaient le paysage, tachant de orange les mains de la jeune fille. Peinture sur la toile translucide de ses doigts.
– Si Ian ne m'avait pas sauvé, tu ne serais pas là. Je serais sûrement fou.
Il l'était un peu déjà. Englobé dans la peur et le sang.
– Tu penses que c'est ce qu'il se dit, là ? Que je serais mieux mort ?
Harry ôta ensuite sa veste, décrochant une bonne partie des boutons de sa chemise, laissant apparaître la peau tatouée et un papillon près à s'envoler sur le torse. Un papillon auquel on aurait arraché les ailes. Des aiguilles plantées loin dans les couleurs jusqu'à ce qu'il les perde, qu'il ne soit plus que l'ombre de lui-même, apeuré à tourner en rond dans le parc du bout du monde.
– Non. Je sais qu'il ne regrette pas de t'avoir sauvé la vie.
Pas besoin d'un quelconque don pour lire entre les lignes de Ian. Elle connaissait ses colères, elle savait ses contours. Ils avaient grandi ensemble, deux âmes écorchées cherchant à se raccrocher l'une à l'autre. Où frapper fort pour le faire fuir, où le retrouver. Elle savait aussi que c'était lui qui avait brûler l'appartement dans la nuit, que ces éclats de verre étaient un message pour elle, pour lui dire qu'il arrivait. Pas qu'il venait la sauver, juste qu'il arrivait. Et elle l'attendrait.
– Il y a un couteau dans une accroche derrière la roue avant gauche. Si tu souhaites te sauver seule, hésite pas.
Du rouge pour couler le papillon.
– Ça te donnerait une bonne excuse pour briser ta promesse et me tuer.
Envolé le papillon.
La jeune femme attrapa l'une de ses baguettes et l'entortilla dans ses cheveux, dégageant son visage amaigrit et fatigué. Une figure de la fin du monde pour un tableau de fin du monde. Rien ne tachait dans l'horizon, rien ne déchirait la forêt, même pas le hurlement d'un loup qu'elle attendait.
– Tu sais que je ne pourrais pas te blesser si j'essayais. Même endormi tu m'entendrais arriver et me ferais lâcher mon arme. Alors pourquoi as-tu peur de moi ?
Elle se releva pour ramasser la cigarette plantée dans la terre, l'essuyant contre son jogging avant de se pencher dans l'habitacle pour l'allumer avec l'allume cigare et pour tourner le bouton de la radio, les premières notes de Red right hand s'échappant du véhicule.
– Tu as peur que les papillons ouvrent leurs ailes.
You're one microscopic cog In his catastrophic plan Designed and directed by His red right hand
Au-dessus de sa tête, la fumée dansait, alors Carla aussi tourna.
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Niveau du personnage Point RP: (75/100) Point Membre: (53/100) Niveau: 6 - AffirméHarry M. Adelman Holding Doors | Sujet: Re: Big black cloud Lun 14 Juin 2021 - 10:07 | |
| Du vide, du vide, du vide et du blanc. Il se força à manger encore un peu, remplir son estomac comme on remplirait un bol. Une obligation. Il déglutit la nourriture pendant que Carla fait plus ou moins pareil. Non. Je sais qu'il ne regrette pas de t'avoir sauvé la vie. Il leva les yeux vers elle pour ne rien répliquer du tout, il n’avait rien à ajouter. Il ne connaissait pas le blond aux iris grises, tantôt rieuses tantôt dead serious. Le garçon planqua le reste de ses pensées dans un début de méditation comme on lui avait appris, sentir le sol sous le lui, n’être que respiration et audition. La forêt fourmillait et lui attendait. Patient, patient le vampire.
La sueur dans son dos. Pas immortel, le vampire.
yeah i know it’s stupid I just gotta see it for myself I’m in the corner, watchin you kiss her oh I’m right over here, Why can’t you see me ?
Il sembla s’ébrouer alors qu’elle enchaîner : Ça te donnerait une bonne excuse pour briser ta promesse et me tuer. Il pris le temps de respirer calmement, avant de répondre tout aussi posément : je n’ai pas besoin d’excuses pour te tuer. Il n’y avait pas de grand code de Croix de ne pas tuer les humains. Les humains ne valaient rien, fin de l’histoire, point à la ligne. J’aurais pu te garder et te faire esclave au sein de Croix, ç’aurait eu de la valeur, ça. T’offrir à quelqu’un. Que tu serves de jouet sexuel ou de punching ball à l’un des sorciers, qu’est-ce que je suis supposé en avoir à foutre. Il gratta le sol du bout du pied, il avait mal de partout alors que physiquement, tout était censé rouler en permanence pour lui. Il aurait dû être un robot, ç’aurait été plus pratique. Tu sais que je ne pourrais pas te blesser si j'essayais. Même endormi tu m'entendrais arriver et me ferais lâcher mon arme. Alors pourquoi as-tu peur de moi ? Il secoua la tête, ses cheveux vinrent sur son front et il les balaya d’une main. Je ne sais pas pourquoi tu tiens tant à te croire helpless. Ou à me faire croire. Il termina la bouteille d’eau, lion en cage, vampire en cercueil. Il se mentait à lui même, il avait peur d'elle, mais pas qu'elle le tue. Plutôt qu'elle réveille ces choses endormies qu'il aurait mieux fait d'abattre. Tu as peur que les papillons ouvrent leurs ailes. Nouvelle négation de la part du garçon qui sorti son silencieux pour refaire des manipulations apprises il y a si longtemps. Ceux qui gagnent la guerre ne sont pas les plus forts. C’est ceux qui ont le plus de ressources.
Il songea à l’appartement en flammes.
Ça n’a pas l’air d’être quelque chose dont tu manques.
L’amour compte, les amis comptent, les collègues, l’empathie, les armes, la violence, le temps, l’argent, l’espoir, la colère. Il dévisagea Carla qui avait relevé ses cheveux. Elle avait l’air d’une noyée. Il devait être creusé des mêmes cernes noirs et peau pâles. Il boulotta une pâte de fruit, drainé par les runes. S'il tirait dans Carla maintenant, il n'y aurait personne pour la guérir. |
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Niveau du personnage Point RP: (123/200) Point Membre: (92/200) Niveau: 7 - ConfirméeCarla A. S. Lowett Humaine Innocente | Sujet: Re: Big black cloud Lun 14 Juin 2021 - 11:25 | |
| Approche approche, petit vampire, vampire aux dents crochues et assoiffées de sang, à quel point résisteras-tu à l’ivresse des parfums ?
– Je n’ai pas besoin d’excuses pour te tuer.
Vraiment ? Alors pourquoi diable était-elle encore en vie ?
– J’aurais pu te garder et te faire esclave au sein de Croix, ç’aurait eu de la valeur, ça. T’offrir à quelqu’un. Que tu serves de jouet sexuel ou de punching ball à l’un des sorciers, qu’est-ce que je suis supposé en avoir à foutre.
C’était drôle comme les mots échappaient à Harry. Qu’est-ce que je suis supposé en avoir à foutre et non pas qu’est-ce que j’en aurai à foutre. La linguistique glissée à cœur crevé sous la vulgarité du langage.
– Je ne sais pas pourquoi tu tiens tant à te croire helpless. Ou à me faire croire.
Dit l’agresseur à l’agressée. Ils étaient perdus au bout du monde, au milieu de nulle part. Il aurait pu lui tirer une balle dans le cerveau et l’enterrer derrière un sapin ou, mieux encore, balancer son cadavre à une fourmilière qui se serait chargée de ne rejeter que des os rongés par leur avidité. Qu’aurait-elle pu faire contre ça ? Déchaînée les foudres de l’enfer sur lui après sa mort ? Il était déjà damné. Espérer que quelqu’un la vengerait ? Ça changerait quoi, elle serait morte. Clamsée. Même plus de lueur rouge au bout de sa cigarette.
– Ceux qui gagnent la guerre ne sont pas les plus forts. C’est ceux qui ont le plus de ressources.
Immobilisée en pleine danse, Carla suspendit son geste, ses mains coupées dans leur élan en plein ciel, encore des papillons auxquels on aurait coupé les ailes.
– Ça n’a pas l’air d’être quelque chose dont tu manques.
Et c’était vrai. Elle avait beau tout foiré, tout le temps, avec ses mauvais choix, elle savait l’armée derrière elle, les promesses soufflées par le vent en haut des collines, cette famille qu’elle s’était choisie, à défaut de pouvoir aimer celle qu’elle avait. Luka qui fonçait tête baissée sans réfléchir. Ian qui brûlait des appartements et crèverait la peau du vampire de mille pieux s’il lui faisait le moindre mal. Louis qui répugnerait à tuer, mais le ferait si c’était nécessaire. Ange qui n’hésiterait pas non plus à tout abandonner pour la retrouver. Sylvester qui retournerait le monde, comme il l’avait fait pour son apprenti. Jeremy, même, peut-être, qui partirait un jour à sa recherche dans un monde dont il ne connaissait rien. Et tous les autres, cet orphelinat dans lequel elle n’avait pas grandi, mais qui était prêt à tant sacrifier pour les siens, ceux de Little Angleton.
– Et toi ? Tous ces coups de téléphone que tu ne reçois pas, qui sont tes ressources ?
Elle aperçut son reflet dans le miroir, la maigreur de ses traits, les cernes noires, l’air las sur les pommettes. Elle se trouva laide et blafarde.
– Tu n’as pas choisi le bon camp.
Volute de fumée sous le soleil, elle recommença à danser.
– Mais sans doute n’était-ce même pas un choix.
Comme eux tous, comme ce douloureux fil du rasoir qui pouvait les faire basculer d’un moment à l’autre, les faire glisser du mauvais côté à la moindre erreur. C’était des guerres créées par des ancêtres, de la sauvagerie distillée dans les gênes depuis trop longtemps pour être décidée. _________________Ton coeur et mon coeur à l'unisson. Color nutella |
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Niveau du personnage Point RP: (75/100) Point Membre: (53/100) Niveau: 6 - AffirméHarry M. Adelman Holding Doors | Sujet: Re: Big black cloud Lun 14 Juin 2021 - 12:01 | |
| Et toi ?
Et lui. Il fit quelques pas pour se mettre dos à elle, il n’aimait pas les assauts de ses mots mais l’ennui était trop dur et lui, pas assez professionnel. Il songea à Green Soul qu’il avait un peu adulé un moment, le soldat qui avait eu la reine et l’avait tenue dans ses mains, effleurée du bout de ses doigts et qui avait gagné la tête de Rosenrot ainsi. Les bruits de couloir avait charmé l’adolescent qu’était Harry, qui restait dans l’ombre quand le lourd berlinois passait. Il exhumait la violence et la tendresse, c’était insupportable.
Tous ces coups de téléphone que tu ne reçois pas, qui sont tes ressources ?
Son sang et son rang. Ça s’arrêtait là. Il ne répondit pas et alla se percher sur le toit de la voiture, les jambes dans le vide. Sûrement que ça se retournerait contre lui, cette histoire de Carla.
Tu n’as pas choisi le bon camp.
Ses lèvres s’étirèrent sur ses canines alors qu’il secouait les pans de sa chemise en essayant d’avoir un peu de vent. Mais sans doute n’était-ce même pas un choix. Il était toujours dos à elle. Une bourrasque vint soulever l’air dans la pinède, déranger un lapin, déloger des miettes de pouvoir du cerveau de Carla. Des mots passaient d’elle à lui et il avait du mal à fermer les vannes. Il posa deux doigts sur sa tempe et tenta de s’expliquer, sans trop savoir pourquoi : si j’avais choisi Orpheo, je serais comme Luka. À mettre en danger deux que j’aime et craindre qu’on me rattrape à chaque seconde. J’aurais dû planquer mes odieux pouvoirs, je devrais vivre caché, je protègerais l’innocence de ceux qui font comme les autres : assassinent, violent, brûlent. Je ne sais pas pourquoi Orpheo brûle autant de vies pour vous. No offense, mh. Mais tu demanderas à l’occasion à Ian s’il sait reconnaître l’odeur d’un cadavre, quand il passe de vivant à mort et pourquoi il y tient tant, à son organisation qui planque des sorciers dans les sous-sol pour les torturer, dans le seul but de défendre des sans pouvoirs ça me… ça me dépasse. Mais personne ne peut arrêter d’y croire, on… on a tous besoin d’un sens à ça, maintenant. On a trop perdu. On est tous les mêmes. Tous la même à ne pas valoir grand chose. Il se retourna, l’air empestait déjà la cigarette, les minutes ne passaient pas. Et puis… e suis mes propres ressources. Personne ne vient me sauver, Princesse, parce que je suis le seul héros de mon histoire. Personne ne meurt pour moi. Si l’amoureux vient jusque-là, comment supporteras-tu son odeur à lui, quand il passera de vivant à mort ?
Il ne la narguait pas, il demandait juste. Comment le vivrait-elle, sachant que sa faiblesse avait fait abattre Ian ? Il descendit de la voiture, reprenant un peu de contrôle par les mots, par la prestance. S'il la dépassait d'une dizaine de centimètres, il lui rendait sûrement au moins une vingtaine de kilos. J'aurais pas dû lui montrer la peur, la solitude et l'ennui j-j-j'aurais dû m'asseoir et laisser planer l'aura de Croix. Pas la sienne. Il avait du mal à penser ça. Il accrocha le menton de Carla pour voir ses yeux. Ça n'avait rien du caractère d'Harry, tout de celui qui se noie et se raccroche à ce qu'il a appris. L'horreur est dans les deux camps, même chez les innocents. Ton père ne t'as donc rien appris ?
Elle avait joué avec le feu, il aurait voulu la brûler, pousser la jeune femme dans ses retranchements pour voir quand elle cèderait. |
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Niveau du personnage Point RP: (123/200) Point Membre: (92/200) Niveau: 7 - ConfirméeCarla A. S. Lowett Humaine Innocente | Sujet: Re: Big black cloud Lun 14 Juin 2021 - 13:46 | |
| Il était allé se percher sur la voiture, dos à elle, et la désolation de la scène fit pouffer Carla. Qu’y avait-il de plus cliché que deux adolescents incapables de devenir adultes, perdu dans une forêt de rouille, une voiture et un tourniquet en guise de refuges ? Il ne manquait plus qu’un ou deux zombies sortant des bois et Netflix achèterait les droits tout de suite.
– Si j’avais choisi Orpheo, je serais comme Luka. À mettre en danger ceux que j’aime et craindre qu’on me rattrape à chaque seconde. J’aurais dû planquer mes odieux pouvoirs, je devrais vivre caché, je protégerais l’innocence de ceux qui font comme tous les autres : assassinent, violent, brûlent. Je ne sais pas pourquoi Orpheo brûle autant de vies pour vous. No offense, mh. Mais tu demanderas à l’occasion à Ian s’il sait reconnaître l’odeur d’un cadavre, quand il passe de vivant à mort et pourquoi il y tient tant, à son organisation qui planque des sorciers dans les sous-sols pour les torturer, dans le seul but de défendre des sans pouvoirs ça me… ça me dépasse. Mais personne ne peut arrêter d’y croire, on… on a tous besoin d’un sens à ça, maintenant. On a trop perdu. On est tous les mêmes.
Elle avait écouté la longue diatribe en continuant à tourbillonner. Le monde gris, la torture, les gentils qui se prenaient pour des méchants et les méchants qui faisaient acte de gentillesse. Harry pensait-il à lui-même comme le grand vilain de l’histoire ? Se voyait-il avec ses longues canines à percer les carotides, ou était-il sûr de sauver, de défendre une cause plus grande que lui, quels que soient les moyens pour y arriver ? Qu’est-ce qui pouvaient bien justifier la violence ? La vie de celles et ceux qu’on aimait ? Mais ne courait-il pas les mêmes risques de son camp ? Ian avait épargné ses animaux, mais Luka, dans sa folie furieuse, l’aurait-elle fait également ? Et Orpheo ? Harry avait-il aimé, un homme, une femme, qu’importe, d’un des deux camps ou d’aucun, quelqu’un pour lui rappeler l’importance de la vie ? Ne craignait-il par que ses ennemis kidnappent cette personne pour la torturer ? Vivre et aimer, c’était accepter de voir les autres partir et souffrir.
– Personne ne vient me sauver, Princesse, parce que je suis le seul héros de mon histoire. Personne ne meurt pour moi. Si l’amoureux vient jusque-là, comment supporterais-tu son odeur à lui, quand il passera de vivant à mort ?
Quel amoureux ? Louis ? Ian ? Elle remarqua alors qu’il s’était retourné pour la regarder, et figea son regard dans le sien.
– J’irais jusqu’à la roue avant gauche et je prendrai la lame.
Pour épingler le papillon ou alors son propre cœur, qu’importe le résultat serait le même ; sa propre mort. Tuer les ailes multicolores avant qu’elle ne puisse être accrochées dans un musée. Les cœurs n’étaient pas faits pour mourir derrière des vitrines.
Le vampire redescendit de la voiture et la jeune femme arrêta de dansé, le menton relevé pour le défier malgré la différence de taille, de poids, de force. L’humaine innocente face au monstre assoiffé, et il ne comprenait pas qu’une organisation comme Orpheo puisse les protéger de toute cette connaissance ? Que serait le monde sans cette barrière ? Des humains esclaves des sorciers, des rues à feu et à sang ?
– L’horreur est dans les deux camps, même chez les innocents. Ton père ne t’a donc rien appris ?
Son père qui ne savait aimer que par les coups. Harry avait trouvé l’une de ses failles, encore, et l’exploitait de ses ongles pointus, enfonçant ses doigts dans la douleur et tournant fort. Mais Carla repoussa les images de son adolescence, le visage déformé par les cris de sa mère, les pleurs de son petit frère. Elle enferma ces souvenirs là où elle les enfermait toujours. Elle aussi avait trouvé les failles dans l’homme dressé devant elle.
Alors la jeune femme laissa son imagination se dérouler, espérant qu’il voit les images dans sa tête, qu’il s’accroche au film qui tournait, qu’elle fragmentait pour en augmenter le sens. Le parc et elle, vêtue d’une robe qui n’était pas trempée par le sang, elle qui s’approchait de lui et glissait les mains sur le papillon, flattant la peau de ses doigts fins, s’immisçant dans les recoins de l’imaginaire. Elle laissa les fantasmes l’envahirent et, dans son esprit, termina de défaire les boutons, arrachant le tissu pour décrocher le papillon, et ses doigts qui glissaient jusque dans le pantalon de l’homme, ses doigts qui descendaient contre la peau, ses doigts qui l’enserrait. Dans sa tête, les images était claires comme la chaleur du soleil. _________________Ton coeur et mon coeur à l'unisson. Color nutella |
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Niveau du personnage Point RP: (75/100) Point Membre: (53/100) Niveau: 6 - AffirméHarry M. Adelman Holding Doors | Sujet: Re: Big black cloud Lun 14 Juin 2021 - 14:35 | |
| J’irais jusqu’à la roue avant gauche et je pendrai la lame.
Lame qui n’était bien évidemment pas là, pensa-t-il brièvement. Il n’était pas du genre à révéler ses grands plans à ricaner les mains jointes face à la victime. Mais la victime lui ressemblait et il avait du mal à ne pas avoir de l’empathie.
On l’avait mal dressé, Harry.
Mais il se passa pire, bien pire. Au milieu des runes elle essaya de lécher les plaies du garçon en les pansant au sel, elle, sublimée par un tissu lambda, se laissa imaginer le toucher lui avec sincérité sous la chemise.
Il coupa immédiatement son don, s’imaginant bien jusqu’où elle pourrait aller. Il se pinça l’arrête du nez, désabusé. Qu’espérait-elle gagner comme ça ? Toucher quoi, comme ça ? Il se savait être le monstre de l’histoire, il n’était pas idiot. Il savait la soif de sang de Croix et de Mohammed, il savait son don qui lui claquait régulièrement à la gueule comme un élastique qu’on lâche. Il savait tout ça et sa vie avait isolé son corps des contacts physiques, aussi alléchants auraient-ils pu être, aussi nécessaires auraient-ils pu être.
Il recula et laissa ses épaules crispées se détendre. Il aurait pu lui éclater la mâchoire et la laisser saigner mais le corps à corps le révulser. Il laissa juste sa magie claquer dans ses veines et la dérouler pour Carla, juste pour ses beaux yeux à elle : les amis qu’elle laisserait mort sur son passage. Il n’avait pas les détails à maitriser, sa magie était telle qu’elle puisait la moitié en lui, et la moitié en l’autre. Il avait eu sa part d’horreurs et il se doutait bien que Carla aussi. Mais il pu jouer comme un metteur en scène sur une image bien précise, qu’il arracha des limbes de la mémoire de la jeune femme : Autumn, ses yeux saturés de couleur et ses cheveux bruns, avec une pensée en tête au milieu de ses larmes face à la chambre de Ian : should I keep it on display, or redecorate ? Il laissa deux minutes entières éclabousser la jeune femme avant de claquer de la langue, insatisfait, coupant son pouvoir. La suggestion était plus simple pour lui que des images gores ; c’était gentillet.
La cruauté amène la cruauté.
Il grinça des dents, hésitant à lui lâcher tu me fais de la peine, Carla, enfin, mais ferma sa gueule pour retourner prendre une gorgée d’eau. Entre les runes et la magie, il fatiguait et les émotions avaient laissé un goût rance sur sa langue.
Quel goût aurait Carla ?
Il chassa la pensée à la carabine et su qu’elle avait un peu gagné. Il devait sortir de la zone de rune, savoir que Luka s’était bien rendue et abattre la jeune femme d’une balle dans le crâne. Une fin plus sereine pour tous les deux et surtout pour lui : enterrer les questions au fond du jardin et perforer les crânes aux cerveaux trop pleins d'imagination.
Fin. |
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Niveau du personnage Point RP: (123/200) Point Membre: (92/200) Niveau: 7 - ConfirméeCarla A. S. Lowett Humaine Innocente | Sujet: Re: Big black cloud Lun 14 Juin 2021 - 15:20 | |
| Les lignes du corps parfait de Harry qui, inévitablement, lui rappelait celui de Louis ou de Ian, se brisèrent soudain pour se matérialiser sous d’autres traits, plus moribond et fuyant, que la jeune femme ne pouvait pas maîtriser. Puis soudain, l’image bien nette d’Autumn, seule face au vide, seule face au désespoir de l’amant volé, de l’amant baisé. Le poids de la culpabilité pour Carla et, l’horreur aussi, de ressentir une faible satisfaction frissonner dans ses veines, le goût de la victoire éclaboussant sous la langue. Monstrueuse Carla. Rôdait-elle dans les cauchemars d’Autumn comme Dorian brisait les siens ?
– La cruauté amène la cruauté.
Dure vie sur les chemins de cailloux qui coupaient la plante des pieds. Carla avait joué et avait perdu, mais n’avaient-ils pas tous les deux perdus au fond ? Dans le tirage au sort de la vie, le destin n’avait rien misé sur ces deux-là. Elle avait la cruauté dans les veines quand lui n’en avait pas assez pour bazarder son cadavre derrière un arbre. Sourire amer sur les lèvres alors qu’elle le regarda boire de l’eau, comme lassé par la scène qui venait de se dérouler. Il avait brisé les images, pourquoi ? La peur de l’attachement ? Du manque ? Carla, la belle Carla qui prenait les âmes vierges pour les briser contre les murs ?
Il ne fallait pas la traiter de princesse.
– Voilà ce que mon père m’a appris.
La douleur des autres, à aimer mal, à aimer faux. Différemment, certes, le plongeon dans l’océan était un autre vertige, une autre bataille avec le vent, mais la détermination à sauter était la même. Que dirait Ian s’il débarquait et ne lisait aucune antipathie en elle, aucune haine de son ravisseur ? Que dirait Louis si elle lui racontait les pensées qui enfumait son esprit, le besoin de la chair d’un autre, encore un autre, se perdre dans les corps pour mieux fuir. Luka ? Ange ? Sylvester ? Que penseraient-ils de la victime qui imaginait les contours de la nudité de son ravisseur, pendant qu’il mettait peut-être leur vie en danger pour la sauver ? Et si le vampire plantait ses crocs dans la gorge d’un de ses amis, quel châtiment serait la culpabilité qui s’abattrait sur elle ? Elle n’était pas Mina, mais Lucy.
La jeune femme soupira et s’assit sur le tissu brûlé par le soleil du siège avant, ses jambes pendant dans le vide. Elle se doutait que son agresseur aurait aimé fuir, se tourner vers un de ces éternels geôliers pour lui annoncer « 12 heures » avant de disparaître pour la journée, la laissant mourir d’ennui dans une piscine turquoise ou sur une moquette tachée. Un rituel qui aurait pu durer toute une éternité. Mais les contours de l’appartement étaient devenus ceux de la forêt et ne restaient plus qu’eux, une voiture, un tourniquet qui grinçait et une table à laquelle elle n’aurait pas osé s’asseoir.
– C’est quoi le plan, alors ? Crever d’ennui à tout jamais ici ? Que je réussisse à t’agacer assez pour que tu me fasses enfin exploser la cervelle ? Espérer que tu tombes de sommeil et que je puisse te piquer les clés d’une voiture alors que je n’ai aucune idée de comment marche un tel engin ?
Elle se laissa doucement couler en arrière, son corps maigre évitant de justesse le frein à main pour aller poser sa tête sur le siège conducteur, ses yeux fixés sur le ciel gris de l’habitacle. Un ciel étoilé de taches. _________________Ton coeur et mon coeur à l'unisson. Color nutella |
| | | CITATION DU PERSONNAGE : Be nice to people until it's time to stop. Then kill'em all.
MESSAGES : 134 DATE D'INSCRIPTION : 09/06/2017
Niveau du personnage Point RP: (75/100) Point Membre: (53/100) Niveau: 6 - AffirméHarry M. Adelman Holding Doors | Sujet: Re: Big black cloud Lun 14 Juin 2021 - 16:07 | |
| Elle ne trembla pas, n’hurla pas, ne sembla pas vraiment s’imprégner des images. Mais il vit bien qu’elles avaient traversé sa tête. L’ennui cramait-il ses neurones ?
Ils auraient dû rester dans la piscine plutôt qu’à tourner en rond. Ils seraient morts, mais morts au frais. Il l’aurait peut-être noyée. Voilà ce que mon père m’a appris. Il avait eu un meilleur qu’elle à n’en pas douté, un vrai, de ceux qui racontent des histoires en parlant avec les mains, rigolent aux blagues d’enfants, soulèvent les mômes, les coeurs et les familles. Carla se déplia en entier pour aller s’asseoir dans la voiture. Ils avaient un monde qui s’était réduit jusqu’à les mettre en cage et il se sentait devenir fou, petit à petit. Complètement fou, à vrai dire. C’est quoi le plan, alors ? Crever d’ennui à tout jamais ici ? Que je réussisse à t’agacer assez pour que tu me fasses enfin exploser la cervelle ?
Enfin, releva-t-il, cynique.
Espérer que tu tombes de sommeil et que je puisse te piquer les clés d’une voiture alors que je n’ai aucune idée de comment marche un tel engin ?
Elle rejouait à ce jeu-là, celui qui disait bouhou, je n’ai aucune chance face à toi, vampire ! Je suis faible et fragile, que faire ? Elle s’avachit en arrière sur les sièges de la caisse et il vint s’accroupir à côté de sa tête. Leurs têtes à côté, ses yeux rivés sur le sol, juste assez proche pour être certain que sa voix rauque et roulée de ses timbres de basse puisse être perçue. Je ne décide de rien. Un bon petit soldat. Il lui jeta un regard en coin comme on balance des cailloux sur les corbeaux. Ses cheveux la frôlant, elle. Mais si t’as des envies de décès, fait signe. La main sur le coeur j’peux te dépanne’.
La nuit tombait doucement et il voyait les lumières s’allonger, se dorer au travers des feuillages éparses. Il retourna checker du réseau, il avait un message d’un pote qui lui proposait d’aller au parc pour pallier à la chaleur dans les appartements londonien sur sa carte sim perso. Il refusa, bien sûr, un peu amer. Il aurait voulu être ailleurs, ailleurs, ailleurs, ailleurs. Mais ailleurs, ni l’un ni l’autre n’ira.
One heart broken, Four hands bloody, The things I did Just so I could call you mine, The things you did Oh I hope I was your favorite crime.
Un frisson l’arracha à son immobilité, de la nuque aux pieds et il revint vers la voiture. Il avait envie de se droguer comme la fois où ils avaient pris des champignons, et qu’ils avaient mangé de la pastèque et dérivé dans l’eau sur les planches. Une autre heure dégringola sur eux. Les runes tirèrent un peu plus sur ses cernes, et il se dit qu’il ne tiendrait pas assez alors il retourna dans la caisse, soupira, chaussa une paire de lunettes noires et décolla les mots de sa langue : on décolle.
Ils s’éloignèrent rapidement des runes et il se sentit respirer plus facilement. Il n’avait pas remis la kevlar, il était négligeant. Il reçut un message net : Coley sur ta piste. Luka en mouvement.
Ah !
Il regarda dans le rétro, un coup de pression dans le ventre.
On a l’identité de l’amoureux ! Un grand gagnant !
Puis pour lui-même, haha, j’vais tellement mourir putain.
Il pris un tournant, essayant de savourer la conduite. Il avait toujours adoré ça mais avait peu l’occasion. Il pensa à ce qu’il perdrait s’il crevait, à son chat quand il se foutait sur son clavier et que ça les lui brisait et son coeur s’emballa. Il étira le cou pour respirer un peu plus facilement.
Les paris sont ouverts. Si tu gagnes, j’partage un rail de C avec toi. |
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Niveau du personnage Point RP: (123/200) Point Membre: (92/200) Niveau: 7 - ConfirméeCarla A. S. Lowett Humaine Innocente | Sujet: Re: Big black cloud Lun 14 Juin 2021 - 16:45 | |
| Le nuage de mots bazardait la tête de Carla, pauvre petite qui se ferait manger par le grand méchant loup. À moins que le vampire, après l’avoir mordu ne l’enterre et qu’elle ressorte de terre transformée pour dévorer le cou des enfants.
– Enfin.
Oui, enfin, depuis le temps qu’il la bassinait avec ça. Mais tirer des balles dans un cœur était apparemment plus compliqué que dans un ventre ou une cuisse, lorsqu’on savait un homme capable de la guérir tout près. Les yeux aveuglés par le soleil couchant qui passait à travers le pare-brise, elle fut surprise de voir une ombre dégouliner sur elle avant de disparaître pour s’accroupir à ses côtés, les boucles brunes se mêlant naïvement aux boucles blondes, long puzzle compliqué.
– Je décide de rien. Un bon petit soldat.
C’était la nouvelle du siècle. Le gamin paniqué par ses peurs à qui on ne confiait aucune vraie responsabilité ? Mais elle tut sa raillerie en entendant battre son cœur un peu trop fort quand les boucles brunes frôlèrent un peu plus sa peau et que la voix rauque s’enroula à son cou comme une corde.
– Mais si t’as des envies de décès, fait signe. La main sur le cœur, j’peux te dépanner.
Elle ne savait pas si elle tremblait de peur ou d’autre chose, et Harry s’était déjà relever pour s’éloigner. Pour ne plus entendre les battements turbulents dans son oreille interne, Carla tourna les boutons de la radio, jusqu’à tomber sur une émission de cuisine. La tarte à la tomate, tout un programme. La voix avait un effet un peu soporifique et la jeune femme était à la lisière du monde des rêves lorsqu’elle sentit du mouvement près d’elle ; le vampire était de retour. Elle se redressa en grimaçant un peu sous le coup des courbatures créées par la mauvaise position et le regarda s’asseoir au volant.
– On décolle.
Ça lui avait manqué. La jeune femme ramena ses pieds dans la voiture et ferma la portière dans un bruit sec. Elle se rappelait, plus jeunes, Hayley et elle s’ennuyant pendant un cours de maths et qui avait fait tout un plan pour, après leurs études, partir visiter l’Europe en road trip. Elles n’étaient évidemment jamais parties ; les études de Carla avaient foiré – et son enlèvement actuel n’aidait pas les choses –, tout le monde avait disparu et Little Angleton avait été pris d’assaut. Une chose était sûre cependant, elle n’imaginait pas du tout ce voyage ainsi. Dans sa tête il y avait plus de rire, de musique et de potes. Elle éteignit la radio et regarda le paysage défilé.
– Ah.
Elle se tourna vers lui, surprise par la réaction stressée.
– On a l’identité de l’amoureux ! Un grand gagnant !
Puis, si bas qu’elle comprit que les mots ne lui étaient pas adressés.
– Haha, j’vais tellement mourir, putain.
La voiture vira à gauche et l’épaule de Carla rencontra la vitre un peu trop fort. Elle grimaça et frotta l’os meurtri, observant par-dessus le volant le compteur de vitesse qui montait. Elle n’avait pas son permis et pourtant, elle était presque sûre qu’ils étaient au-dessus de la limite de vitesse. Super, comme ça il crèverait tous les deux dans un accident. Aucun gagnant, que des perdants.
– Les paris sont ouverts. Si tu gagnes, j’partage un rail de C avec toi.
Vraiment ? Il voulait parier sur ses potes, son sang, sa chair, les gens avec qui elle avait grandi et qu’elle connaissait par cœur ? C’était la chaleur qui avait fait fondre sa cervelle ou la bêtise était un héritage du mauvais côté – ce qui expliquerait pourquoi dans les films les méchants perdaient toujours.
– Ian Coley. C’est pas du jeu, c’est trop facile.
Il avait environ cinq trains de retard.
– Mais j’accepte la récompense.
Son herbe était restée dans l’appartement à la piscine, et elle commençait sérieusement à s’ennuyer. _________________Ton coeur et mon coeur à l'unisson. Color nutella |
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Niveau du personnage Point RP: (75/100) Point Membre: (53/100) Niveau: 6 - AffirméHarry M. Adelman Holding Doors | Sujet: Re: Big black cloud Lun 14 Juin 2021 - 17:13 | |
| Il écouta trotter dans sa tête son road trip avec Hayley puis, bien vite, la peur de dessinée dans la voiture et sourit de travers. Une fossette contre une peur ; échange facile et indolore. Ils ne mourraient pas dans cette voiture, il pouvait l’affirmer tout haut. Y mettre sa main à couper. Ian Coley. C’est pas du jeu, c’est trop facile.
Il ne répondit pas, mais il entendit clairement ses pensées. Il accéléra. Mais j’accepte la récompense. Il hocha la tête sans répondre et roula deux heures jusqu’à ce que la nuit les enrobes d’une sécurité toute relative. Ian Coley sur leurs trousses ; lui même ne savait pas où il était, comment aurait-il pu faire ? On avait dû lui dire ça pour l’appartement, c’est tout. Ils avaient du retard si c’était à propos de ça.
Il finit par arriver dans les terres rases et dégagées à la limite de l’Écosse, quelque part vers la frontière. De la tourbière à perte de vue.
Scaled and icy.
La chaleur les avait poursuivit pourtant. Il rêvassa de pouvoir pioncer quelques heures — elle n’aurait pas le temps d’aller bien loin avec un horizon aussi bas, mais quand il tira le frein à main il allait se servir dans le coffre. Il sorti un magazine glacé, écrasa la coke avec la lame, réparti en deux lignes distinctes le demi gramme. Ce n’était pas un junkie mais il avait assez consommé pour être à l’aise avec. Il roula un billet de cent sorti d’un portefeuille en cuir noir, se servit, laissa la place à Carla en lui tendant le billet. Rapidement, la drogue fut dans son sang ; il se déchaussa, ourla son jean jusqu’au mollet et alla mettre les pieds dans le petit lac. La plaine s’incurvait légèrement pour laisser la place à un lac d’une cinquantaine de mètres carré : quasi rien, une mare à vase. Ian Coley, donc. Il lécha la lame avec laquelle il avait cassé la drogue et perdit la sensibilité de sa langue rapidement, ses pupilles se dilatant. Son téléphone ne lui disait toujours rien.
Peut-être qu’on est bloqués ici pour toujours finalement. Une boucle temporelle.
Nyles et Sarah pour toujours. L’eau était froide contre ses pieds mais son flingue lui tenait chaud sous son bras. Il songea qu’il aurait bien besoin de dormir à un moment donné, qu’il crèverait sûrement les quatre pneus de la caisse à ce moment là.
Tu l’auras eu ton road trip finalement.
Y’avait vraiment aucune suite à son plan, c’est pathétique. La coke le fit sourire.
Désolé de ne pas être Hayley.
Il piochait dans sa tête allègrement pour mieux lui rejeter au visage, comme pour la punir d’avoir osé retourner son pouvoir contre lui, y insérer des images qu’il s’était toujours interdit et qu’il continuait de s’interdir. La nuit parsemait le ciel d’étoiles blanchâtres, pas de lune pour un kindapping abruti par l’ennui. Il se sentit déraper avec un bonheur tiraillé par les longues heures de rien en présence de Carla, émoustillé par leur proximité forcée. |
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Niveau du personnage Point RP: (123/200) Point Membre: (92/200) Niveau: 7 - ConfirméeCarla A. S. Lowett Humaine Innocente | Sujet: Re: Big black cloud Mar 15 Juin 2021 - 0:25 | |
| La voiture fonça dans la nuit pendant une nouvelle éternité, le silence de son ravisseur s'étendant, dévorant le temps. Carla recommença à somnoler, sa tête glissant parfois si soudainement le long de son siège que ça la réveillait brusquement de cauchemars sans fond, envahis de vampires grimpant le long d'immeubles en feu et de Ian qui hurlait au milieu des flammes, un briquet à la main.
La voiture finie par s'immobiliser au milieu de nulle part – mais désormais c'était nulle part partout. Ils étaient les héros de la Horde du contrevent, arrivés en amont, là où personne n'était encore allés. La prisonnière ouvrit la portière pour rencontrer l'air encore chaud, ne frissonnant même pas dans son simple T-shirt. Où la chaleur s'arrêterait-elle ? Au moins c'était désormais plus supportable, le soleil ne brûlait pas les peaux, mais elle attrapa tout de même une bouteille d'eau qui traînait pour la terminer en quelques gorgées. Dans son dos, Harry était allé jusqu’au coffre et elle entendait le bruit caractéristique de la coke qu'on écrase, le crissement des tapotements du la poudre. Une fois l'eau bue, elle le rejoignit et le regarda rouler un billet de cent – c'était si cliché, le gros billet pour la drogue de luxe – et sniffé une ligne de poudre avant de lui tendre le matériel. Elle saisit alors le billet qu'elle glissa dans sa narine avant d'inspirer sa dose, la poudre s'éteignant dans la nuit.
Ça faisait un moment qu'elle n'avait plus vraiment consommé de cocaïne. Les soirées de débauches étaient restées dans son passé et sa frêle silhouette ne résista pas longtemps avant que les premiers effets se fassent sentirent. Une dose d'énergie qui bourdonnait dans ses doigts et son cerveau qui carburait soudainement plus rapidement. Peut-être ce qu'il lui manquait d'intelligence pour parvenir à s'échapper ? Mais Harry buvait ses pensées alors elle se força à détourner sa propre attention.
– Peut-être qu'on est bloqués ici pour toujours finalement. Une boucle temporelle.
Il avait ôté ses chaussures pour marcher dans l'eau, le liquide léchant ses mollets sous la lumière blafarde des étoiles.
– Tu l'auras eu ton road trip finalement.
Elle claqua des dents dans le vide, se sentit un peu loup dans le noir. Les effets de la coke qui envahissait peu à peu chacun de ses neurones, qu'elle imaginait très distinctivement se réveiller, peu à peu.
– Désolé de ne pas être Hayley.
Plus aucune notion d'intimité ne semblait existé pour le vampire. Il piochait dans sa tête avec la facilité déconcertante de celui qui avait l'ascendant. Mais elle ne s'énerva pas, se contenta de sourire ; que pouvait-il faire de toutes ces informations, de toute façon ?
– Hayley est pas toujours marrante. Il y aurait certainement eu moins de drogue.
Pas du tout, même. Son amie plissait toujours un peu le nez quand Carla allumait un joint, comme si l'odeur pouvait la contaminer. Ça faisait rire la rebelle, de voir la pudeur chez l'autre.
– Moins de fantasme, également.
Carla mordit l'intérieur de sa lèvre, mais les mots étaient déjà sortis – et même s'il ne sortait pas, Harry pourrait les lire directement à la source. Elle n'avait définitivement rien de Mina, tout de Lucy. Et n'avait-il pas lui même dit que le temps était suspendu en ce lieu ? Quel était le rapport ? Il n'y en avait pas, et pourtant ça lui paraissait évident.
«Why can't they let a girl marry three men, or as many as want her, and save all this trouble?»
La drogue stimulait son imagination et elle eut soudain plus chaud qu'en pleine journée sous le soleil de plomb. Alors quoi ? Harry allait-il encore dresser son pouvoir entre eux ?
«Poor Lucy seemed much upset.»
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Niveau du personnage Point RP: (75/100) Point Membre: (53/100) Niveau: 6 - AffirméHarry M. Adelman Holding Doors | Sujet: Re: Big black cloud Mar 15 Juin 2021 - 9:29 | |
| La drogue faisait nécessairement plus d’effet à elle qu’à lui, nourri, en santé. Pas addict aux clopes et aux privations. Ça doit commencer à faire beaucoup pour elle, en espérant qu’elle ne me claque pas dans les pattes. La coke décuplait ses sensations d’eau autour des jambes, étau frais qui léchait sa peau. Bientôt, tout serait terminé et enterré, il passerait à autre chose, d’autres balles entre d’autres yeux, d’autres pleurs, d’autres familles éclatés par un assassinat du soldat sergent Adelman. Hayley est pas toujours marrante. Il y aurait certainement eu moins de drogue. Après l’avoir traité de fils de chien, de vampire, de tueur, de meurtrier, après l’avoir dessiné les canines longues elle disait qu’il était plus drôle que l’un de ses amis et il figea son regard sur l’horizon. Il ne voulait pas qu’elle devienne un souvenir, elle ne devait pas devenir un souvenir, elle ne pouvait pas d|
Moins de fantasme, également.
Il se mordit doucement la lèvre inférieure. Il dérivait dans sa perche avec un confort absolu et elle venait triturer ses manquements à lui. Un serpent brûlant s'enroula dans son bas-ventre. Il tiqua.
Il ne raconterait rien à Mohammed de tout ça, il serait jugé et sûrement mal compris ou pas compris du tout, quel piètre soldat faisait-il. N’importe qui à Croix lui aurait dit d’en profiter ou de la buter, n’aurait pas compris. Il ne comprenait pas non plus et flottait, instinctif sur ses émotions primaires. Il se retourna pour la regarder vraiment, pas comme l’humaine inutile qu’elle était, au fond, pas comme sa proie mais comme Carla, fatiguée, Carla, les pupilles dilatées, Carla, et un sourire vint creuser les deux fossettes du garçon qui se dit qu’elle ironie que la souris joue comme ça avec le chat !
Son téléphone vibra et il baissa les yeux sur un message de Seb. Luka est la. Relâche l'autre conne et donne lui ton tel. Qu'elle appelle ce numéro dès qu'elle est loin et en sécurité.
Luka est là, répéta-t-il à la nuit. Il était hors de question qu’il lui donne son téléphone avec toutes les informations sensibles, c’était assez étrange que de dire ça à Harry. Surtout un téléphone runé qui lui chauffait la main à chaque fois qu’il l’attrapait. Luka est à Sarzeau, répéta-t-il. Il sortit de l’eau, plus rien de maladroit ou de perché, il s’était recoulé dans sa carapace — ou sa cage. Il se dirigea vers la voiture, sorti un téléphone prépayé qu’il colla d’office dans les mains de la blonde. Tu peux partir. Il hésita à enlever la sécurité de son arme à feu et de la viser en disant allez, je compte. Mais il savait bien qu’il n’en ferait rien. Il s’appuya sur le capot de la voiture. C’est la seule indication que j’ai : te relâcher et te donner un téléphone. Et puis merde. Il s’alluma une clope et tira dessus, juste une il fit le geste cynique de relâcher une oiseau, tu es libre, va !
Il se moquait ouvertement. Il n’était plus pressé et il n’avait pas réellement l’intention de la ramener quelque part. Elle n’avait qu’à envoyer un pin de position et se faire trimballer par un d’Orpheo. Je passerai le bonjour à Luka de ta part. Un bout de seum pointait son nez sans qu'il ne le comprenne. Il tira sur sa clope qui lui grisa le visage. La coke lui donnait chaud, il eut envie de virer sa chemise et rester là, frissonnant sans en avoir conscience. C’est dommage, j’aurais bien voulu rencontrer l’amoureux. Mais la pensée ne devint pas parole et il sut qu’il devrait décoller avant que Ian ne s’approche du lac. |
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